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1327. Bertrand du Guesclin a 7 ans

Edouard III a 15 ans. Henry de Grosmont a entre 17 et 27 ans. Jeanne de Penthièvre a 3 ans. Pierre Ier de Bourbon a 16 ans. Jean 1er L’Archevêque, seigneur de Parthenay, a 42 ans. Naissance de Guy XII de Laval.

En Angleterre le roi Édouard II est destitué

Édouard II d’Angleterre est destitué le 20 janvier 1327 et décède le 21 septembre. A-t-il été assassiné par sa femme Isabelle de France et son amant Roger Mortimer ? 1

Edouard II d’Angleterre
Image fournie par la British Library.

Édouard III est couronné en l’abbaye de Westminster à Londres le 1er février, il a 14 ans. À 17 ans, il fait juger et exécuter Roger Mortimer, le commanditaire des assassins de son père et concubin de sa mère, à qui elle a confié le gouvernement. Il commence ainsi son propre règne. Comme tous les rois d’Angleterre depuis Guillaume le Conquérant, il parle le français de l’époque, une langue qui ressemble au picard.

Édouard III d’Angleterre succède à Edouard II

Il est né le 13 novembre 1312 au château de Windsor. Il est comte de Chester en 1312, comte de Ponthieu et de Montreuil 2 le 2 septembre 1325, puis roi d’Angleterre et duc de Guyenne le 25 janvier 1327. Il règne pendant une période charnière, dans une Europe en crise économique et sociale qui bascule dans la Guerre de Cent Ans, et subit les ravages de la peste noire. Il meurt le 21 juin 1377 au Palais de Sheen, Surrey. Il règne durant 50 ans.

L’Angleterre doit céder les territoires conquis après l’affaire de Saint-Sardos

Des négociations s’ouvrent entre les deux pays sous l’égide d’Isabelle, sœur du roi de France et épouse d’Edouard II. Elles aboutissent au traité du 31 mai 1327 aux termes duquel le roi d’Angleterre cède tous les territoires conquis pendant la guerre de Saint-Sardos et prête l’hommage lige pour le reste. Entretemps Edouard III succède à Edouard II. 3

Henri Plantagenêt prend possession des comtés de Lancastre, de Derby, de Salisbury et de Lincoln

Le comté du Lancashire se trouve au nord-ouest de l’Angleterre.

Thomas Plantagenêt est comte de Lancastre, et comte de Leicester. 4 Il est né vers 1278. Il est l’un des chefs de l’opposition baronniale durant le règne d’Édouard II d’Angleterre. C’est le neveu du roi Édouard Ier, et cousin du roi Édouard II. Thomas de Lancastre est jugé dans son propre château de Pontefract, que le roi a rejoint, par un tribunal notamment composé des deux Despenser, d’Edmund FitzAlan, comte d’Arundel, un ancien allié de Thomas, de Jean de Warenne, comte de Surrey, et d’Édouard II. Thomas de Lancastre n’est pas autorisé à parler, ni même à être défendu par quiconque. Convaincu de trahison, il est condamné à être décapité sur ses terres, le 22 mars 1322.

Thomas Plantagenêt est mort sans descendance légitime. Après son exécution, ses titres et biens sont confisqués par le roi ; en 1323, le frère cadet de Thomas, Henri Plantagenêt, seigneur de Lancastre, demande avec succès à être investi du comté de Leicester.

En 1327, le Parlement casse à titre posthume la sentence portant condamnation de Thomas Plantagenêt, et Henri est autorisé à prendre possession des comtés de Lancastre, de Derby, de Salisbury et de Lincoln. 5

Henry de Grosmont, comte puis premier duc de Lancastre et comte de Derby

Henry de Lancastre est né au château de Grosmont, Pays de Galles, c’est un noble anglais, l’un des principaux responsables de la déposition d’Édouard II d’Angleterre. Il est le 3ème comte de Leicester et de Lancastre. Né en 1281, Henry de Lancastre épouse en 1297 Maud de Chaworth. Il meurt le 22 septembre 1345. De cette union naît Henry de Grosmont, né vers 1300 6 et mort en 1361, comte puis premier duc de Lancastre et comte de Derby, 7 époux d’Isabel de Beaumont. 8

Henri, duc de Lancastre

Il participe à la bataille de l’Écluse 9 en 1340, retourne combattre en Écosse, puis en Bretagne en octobre 1342. 10

En 1357, Bertrand du Guesclin participe à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont. 11

En Bretagne, Jeanne d’Avaugour, mère de Jeanne de Penthièvre, décède

Vers 1223, la seigneurie de Guingamp 12 est confisquée sur le comte Henry 13 par Pierre Mauclerc, baillistre de Bretagne. En janvier 1236, Yolande de Bretagne, fille de Pierre Mauclerc, épouse Hugues de Lusignan, dit le Brun, comte de la Marche et lui apporte en dot la seigneurie de Guingamp. Le 10 octobre 1272, à la mort de la comtesse Yolande, la seigneurie de Guingamp retourne à la couronne de Bretagne. Le 28 août 1327, meurt Jeanne d’Avaugour, mère de Jeanne de Penthièvre, future duchesse de Bretagne, et elle est inhumée dans l’église des Cordeliers de Guingamp. 14

Du Guesclin. Guingamp. 22
Les remparts. Photo. 11.05.2017.

Jeanne d’Avaugour, née vers 1300 meurt le 28 juillet 132715 C’est la fille aînée d’Henri IV d’Avaugour et de Jeanne d’Harcourt, héritière de la seigneurie d’Avaugour en Goëlo. Son union avec Guy de Penthièvre, frère du duc Jean III de Bretagne permet la reconstitution de l’apanage de Penthièvre dont ses ancêtres avaient été spoliés. Elle meurt jeune et est inhumée comme les autres membres de sa famille dans la nécropole du couvent des Cordeliers de Guingamp en laissant une fille unique et héritière : Jeanne de Penthièvre, née vers 1324, elle a 3 ans. 16

Le château d’Avaugour se dressait sur un éperon dominant le cours du Trieux à l’extrémité occidentale de Plésidy, dans l’actuelle commune de Saint-Péver. 17

Henri IV d’Avaugour, seigneur d’Avaugour en Goëllo, est le fils d’Henri III d’Avaugour et de Marie de Brienne. L’union de leur fille aînée Jeanne avec Guy, le frère du duc de Jean III de Bretagne permet le reconstitution de l’apanage de Penthièvre. Henri IV d’Avaugour, épouse en 1305 Jeanne d’Harcourt, morte en 1346. Leur fille Jeanne d’Avaugour épouse en 1318 Guy de Penthièvre. Elle meurt le 28 juillet 1327. Le 26 mars 1331, meurt Guy de Bretagne, veuf de Jeanne d’Avaugour, et il est inhumé en l’église des Cordeliers. 18

Du Guesclin. Guingamp. 22
Basilique Notre-Dame de Bon Secours. Photo : 11/05/2017.

Le Bourbonnais est érigé en duché par le roi Charles IV Le Bel

Charles IV souhaite rattacher au domaine royal le comté de Clermont-en-Beauvaisis où Louis 19 est né, 1279-1342. Par un traité conclu à la fin de 1327, le roi de France lui échange le comté de la Marche, constituant précédemment son apanage, contre le comté de Clermont. Louis reçoit de plus les villes d’Issoudun, Saint-Pierre-le-Moûtier et Montferrand. Le 27 décembre 1327, le Bourbonnais est érigé en duché, dont Louis est investi duc. 20

Louis devient le premier duc de Bourbon. Cette ancienne province a pour chef-lieu Moulins et son territoire correspond approximativement au département de l’Allier, mais certaines portions se trouvent réparties dans des départements voisins, comme le Puy-de-Dôme et le Cher. 21

En 1327, la seigneurie du Bourbonnais est érigée en duché par le roi de France Charles IV Le Bel. Louis Ier Le Grand, premier duc de Bourbon, réside peu à Moulins, 22 de même que son fils et successeur, Pierre Ier. Le duché n’a pas alors de capitale fixe : la famille, originaire de Bourbon-l’Archambault, réside aléatoirement dans cette même ville, à Moulins, Souvigny ou Chantelle. Les travaux qu’ils entreprennent sont minimes : édification des soubassements de la Malcoiffée, le donjon du palais ducal, pour le premier ; autorisation de l’installation du couvent des Carmes, plus vieil établissement religieux de la ville, pour le second.

Avec Louis II Le Bon, Moulins devient capitale du duché, et lieu de résidence des ducs, de facto capitale des territoires sous leur administration :

« Nostre ville de Molins en laquelle nous, nostre très chière et très aimée compaigne la duchesse et nos enfants vous acoustumés de faire notre demeure plus souvent et continuellement que autre part, nous ou eulx estans en notre païs de Bourbonnois. »

Louis Ier de Bourbon, dit « le Grand » ou « le Boiteux »

Il es né en 1279 et décédé en 1341, est duc de Bourbon. Il est un prince du sang, fils aîné de Robert, comte de Clermont-en-Beauvaisis et de Béatrice de Bourgogne, dame de Bourbon. Il est un petit-fils de saint Louis et l’ancêtre à la 8e génération en lignée masculine du roi Henri IV. Du vivant de son père, il est appelé « Louis-Monsieur ». Considéré comme le prince le plus honnête de son temps, il est l’initiateur de la puissance future de la maison de Bourbon, et l’un des protagonistes de la saga romanesque des Rois maudits et de ses adaptations télévisuelles.

Du Guesclin. Clermont-en-Beauvaisis, 60
Hôtel de Ville. Statue de Robert de Clermont. Photo : 13/09/2021.

En septembre 1310, il épouse Marie d’Avesnes (1280-1354), fille de Jean Ier de Hainaut, comte de Hollande et de Hainaut, et de Philippa de Luxembourg. La même année, à la mort de sa mère, il devient seigneur de Bourbon. Son père, Robert de Clermont, lui cède alors la plupart de ses biens, ne gardant que quelques usufruits.

Sous le règne des trois fils de Philippe le Bel, Louis s’affirme comme l’un des plus fermes soutiens de la couronne. En 1316, il prend le parti du régent Philippe de Poitiers contre les menées du comte de la Marche et duc de Bourgogne qui soutiennent la candidature au trône de la petite Jeanne de Navarre, fille de Louis X le Hutin.

Fidèle au comte de Poitiers, qui devient quelques mois plus tard le roi sous le nom de Philippe V, Louis, devenu entre-temps comte de Clermont-en-Beauvaisis à la mort de son père, lui vend ses droits de battre monnaies d’or et d’argent sur ses terres pour 15 000 livres.

À la mort du roi Philippe V le Long en 1322, Louis de Clermont soutient les droits au trône du comte de la Marche, frère de Philippe V, qui devient le roi Charles IV. Sous ce règne, il participe à la guerre de Saint-Sardos - 1324 - sous les ordres de Charles de Valois. Il prend ainsi aux Anglais les villes de Monségur, Sauveterre, Cour-Saint-Maurice et Agen.

Du Guesclin. Clermont-en-Beauvaisis, 60
Hôtel de Ville, 14ème. Photo : 13/09/2021.

Charles IV souhaite aussi rattacher au domaine royal le comté de Clermont-en-Beauvaisis, où Louis est né. Par un traité conclu à la fin de 1327, le roi de France lui échange le comté de la Marche, constituant précédemment son apanage, contre le comté de Clermont. Louis reçoit de plus les villes d’Issoudun, Saint-Pierre-le-Moûtier et Montferrand.

Du Guesclin. Clermont-en-Beauvaisis, 60
Vestiges du château. Photo : 13/09/2021.

Le 27 décembre 1327, le Bourbonnais est érigé en duché, dont Louis est investi duc.

A partir de 1320, Louis fait élever des tombeaux pour les membres de sa famille dans le monastère des Cordeliers de Champaigue près de Souvigny. Ces tombeaux seront détruits en grande partie lors de la Révolution.

De Marie d’Avesnes ou de Hainaut (1280 - Murat 1er septembre 1354) qu’il épouse par contrat du mois de juin 1310, célébré à Pontoise le 22 septembre de la même année, il a :
 Jeanne, aînée des enfants (1311 après août - Cleppé 20 décembre 1402), mariée par contrat passé en Avignon le 14 février 1319, célébré à Bessay le 3 août 1324 au comte Guigues VII de Forez (1299-1358).
 Pierre Ier (septembre 1313 - Poitiers 19 septembre 1356), duc de Bourbon.
 Béatrice, deuxième fille (1314 † Paris 25 décembre 1383), fiancée le 29 mai 1321 à Philippe d’Anjou Tarente (fils de Philippe Ier de Tarente), mariée en décembre 1334 à Jean de Luxembourg († 1346), roi de Bohême, puis à Eudes II de Grancey († 1389).
 Marguerite, troisième fille (vers 1315 - † après 20 février 1370), mariée par contrat de juin 1320 à Jean II de Sully († 1343), puis en 1346 à Hutin de Vermeilles, chambellan du roi, qui organisa la défense de Bourges contre les troupes anglaises.
 Marie, mariée par contrat du 29 novembre 1328, célébré à Nicosie le 9 mai 1330, à Guy de Lusignan († 1343), puis le 9 septembre 1347 à Robert d’Anjou Tarente († 1364).
 Philippa (décembre 1326 † ap. 1327).
 Jacques (mort 9 décembre 1318).
 Jacques Ier (1321 - Lyon avril 1362), comte de la Marche et de Ponthieu, ancêtre du roi Henri IV de France.

D’une relation avec Jeanne de Bourbon-Lancy, dame de Clessy, il a plusieurs enfants bâtards :
 Jean (vers 1297-1375), bâtard de Bourbon, chevalier, seigneur de Rochefort, d’Ébreuil, de Beçay le Guérant, de Bellenave, de Jenzat, de Serrant et de la Bure, conseiller des ducs de Berry et de Bourbon, lieutenant du Forez, marié en troisièmes noces à Agnès de Chaleu. Son gisant, avec celui d’Agnès, se trouvait au prieuré de Souvigny.
 N (fille aînée) mariée par contrat en 1317 à Girard de Châtillon en Bazois ;
 Guy (vers 1299-1349), seigneur de Clessy, de la Ferté-Chauderon et de Montpensier (qu’il reconnut en 1346 mais qui lui fut enlevé la même année), marié en 1315 à Agnès de Chastellus puis entre 1330 et 1333 à Isabelle de Chastelperron.
 Jeannette, bâtarde de Bourbon, mariée en 1310 à Guichard de Chastellus. 23

Du Guesclin. Clermont-en-Beauvaisis, 60
Vestiges du château. Photo : 13/09/2021.

Bertrand du Guesclin membre de l’Ordre de Notre-Dame du Chardon

Durant le règne de Louis II Le Bon et sous ses ordres, s’élèvent l’hôpital Saint-Nicolas, qui vient s’ajouter à l’hôpital Saint-Julien, fondé au 13ème siècle, la première collégiale Notre-Dame, la première enceinte. En 1369, il crée à Moulins l’ordre de l’Écu d’or, et en 1370 celui de Notre-Dame du Chardon, dont Bertrand du Guesclin sera le récipiendaire le plus connu. Enfin, en 1374, il fonde la Chambre des Comptes de Moulins. En 1400, Moulins compte 5 000 habitants. En 1407, une crue de l’Allier détruit tous les ponts desservant la ville.

Le donjon du palais ducal est le vestige de l’ancien château des ducs de Bourbon. Son surnom de "Mal-Coiffée" lui vient de Louis II de Bourbon, qui, contemplant la Tour Carrée du château des Ducs de Bourbon, se s’est exclamé « c’est une belle tour, mais elle est mal coiffée ». 24

Jean I L’Archevêque conseiller du roi de France Charles IV le Bel

La première dynastie de seigneurs locaux est dite des « Parthenay L’archevêque » car elle s’enorgueillit d’avoir un ancêtre archevêque de Bordeaux.

Du Guesclin. Parthenay. 79
Le pont fortifié Saint-Jacques. Photo : 08/05/2016.

Jean I L’Archevêque, 1285-1358, seigneur de Parthenay, épouse en premières noces Marguerite de Meslay (+26 mai 1326), fille de Guillaume V de Meslay vidame de Chartres.

Jean et Marguerite ont une fille Jeanne qui épouse Jean de Maillé seigneur de Chançay.

Jean I épouse en secondes noces, le 14 janvier 1329, Marie de Beaujeu, fille de Guichard VI de Beaujeu, seigneur des Dombes et de Jeanne de Genève. Jean et Marie ont pour enfants, Guillaume VII, Marie (Anne) épouse de Aymar de Maumont seigneur de Tonnay-Boutonne, et Aliénor, abbesse de Bonneval lès Thouars puis de Fontevraud.

Jean I épouse en troisièmes noces Jeanne Maingot, Dame de Surgères. L’église l’accuse d’hérésie mais il est absous. Jean I poursuit la même politique pro-française que son père, il participe aux assemblées royales au Louvre à Paris, ce qui traduit son intégration dans le royaume de France. En 1327, il est conseiller du roi de France Charles IV le Bel qui le charge de la défense de l’Aunis et de la Saintonge contre les incursions des Anglais et Gascons à partir de leurs bases en Guyenne. 25

Jean I est nommé Capitaine du roi de France en Poitou puis Gouverneur de Saintonge, au début de la Guerre de Cent Ans. En 1340 il rassemble des troupes dans le pays de Talmont et en Saintonge pour s’opposer aux incursions des partisans du roi d’Angleterre Edouard III. Il remet en état ses places fortes et forteresses de Châtellaillon, Coudray-Salbart, Secondigny, Vouvent et Parthenay. En effet, après un siècle de paix, elles n’étaient plus vraiment opérationnelles. 26

Du Guesclin. Vouvant. 85
Vestiges du château. Photo : 19/02/2017.

La puissance montante des comtes d’Armagnac

En 1313, Jean Ier, dit le Bon, 27 est né en 1319, comte d’Armagnac et de Rodez, épouse en premières noces Reine de Goth, petite-nièce du pape Clément V.

A sa mort, il se remarie en mai 1327 avec Béatrix de Clermont, comtesse de Charolais, princesse du sang de France. Ce mariage est l’une des raisons de la puissance des comtes d’Armagnac. Jean se distingue dans les guerres menées sous les règnes des rois de France, Philippe VI de Valois et Jean II le Bon. Il meurt en 1373. 28

Jean II, le Gras, dit aussi le Bossu, fils de Jean Ier et de Béatrix de Clermont, emploie la plus grande partie de son règne à délivrer le Rouergue des compagnies anglaises. Il meurt en 1384, à Avignon, d’où son corps est transporté dans l’église cathédrale d’Auch. Il laisse de son épouse, Jeanne de Périgord, deux fils, Jean et Bernard, qui lui succèdent, et une fille, Beatrix, qui se marie en secondes noces avec Barnabé Visconti, seigneur de Milan. 29

Gilbert de Malesmains, seigneur de Sacey

Le fief et châtellenie de Sacey, 30 plein-fief de haubert, se trouve dans l’ancienne vicomté d’Avranches. D’après l’état des fiefs de la vicomté d’Avranches en 1327, Gilbert de Malesmains tient le fief de Sacey, s’étendant à Sacey, Vessey et Montanel, et ne relève que du roi. C’est son mariage avec Typhaine de Courcy qui met le fief de Sacey en la mouvance de la baronnie de Marigny car il n’a que des filles. 31

Jeanne de Malesmains, mère de Bertrand du Guesclin, descend de ce Gilbert de Malesmains. 32

Naissance de Jean de Laval futur époux de la veuve de Bertrand du Guesclin

Jean de Laval, Guy XII de Laval, est baron de Laval et de Vitré, vicomte de Rennes, de Gavre et d’Acquigny, châtelain du Désert, et gouverneur de Bretagne. 33 Né après 1327, il est nommé Jean au baptême par Jean III de Bretagne, duc de Bretagne, son oncle.

Il prend, en succédant à son frère aîné, le nom de Guy suivant la loi de sa maison de Laval.

En 1371, Guy XII suit Bertrand Du Guesclin en Poitou. Son nom est uni à ceux de Bertrand du Guesclin et d’Olivier V de Clisson. On doit remarquer que tous les trois appartiennent à la maison de Laval : Guy XII en est le chef. Olivier de Clisson a pour femme Catherine de Laval et du Guesclin, Jeanne de Laval-Tinténiac, cousine et future femme de Guy XII. Il meurt le 21 avril 1412. 34

Alphonse de la Cerda décède

Alphonse de la Cerda, infant de Castille, dit le Déshérité, est né en 1270, et mort à Piedrahita en 1333. Il est l’un des nombreux petit-fils du roi Louis IX de France.

C’est le fils aîné de Ferdinand de la Cerda († 25 juillet 1275), et de Blanche de France (1253-1320), fille du roi Louis IX de France.

Après la mort de son père, sa grand-mère paternelle, la reine Yolande d’Aragon, l’emmène avec son jeune frère Ferdinand de la Cerda de Castille (1275-1322) en Aragon pour être sous la protection du roi Pierre III d’Aragon, frère de Yolande. Installés dans la forteresse de Xàtiva, ils y demeurent pendant treize années.

En 1303, Alphonse le Déshérité trouve refuge en France où le roi de France Philippe IV le Bel le fait baron de Lunel.

Vers 1289/1290, il épouse Mathilde de Brienne, fille du comte Jean II de Brienne († 1294), comte d’Eu, ils ont sept enfants :

  • Alphonse de la Cerda (1289-1327) dit Alphonse d’Espagne († 15 avril 1327). Il épouse en 1325 Isabelle d’Antoing, veuve d’Henri II de Louvain († 1323) et a pour fils Charles de la Cerda, né en 1326.
  • Henri de la Cerda, archidiacre de Paris.
  • Louis de la Cerda († Lamotte-du-Rhône 1348).
  • Marguerite de la Cerda († ap. 1328).
  • Jean Alphonse de la Cerda († 1347).
  • Marie de la Cerda († 1354).
  • Inés de la Cerda († 1362). 35

Alphonse, Louis et Charles de La Cerda combattront pour les rois de France. Louis est l’oncle de Charles. Louis est en Bretagne avec Charles de Blois et Charles épouse en 1351 Marguerite de Blois-Penthièvre. Louis est amiral et Charles connétable.

Alphonse XI de Castille, Pierre 1er de Castille, Philippe VI de Valois sont cousins de Louis et Charles de La Cerda. Pierre 1er de Castille a un demi-frère, Henri de Trastamare. Pierre 1er de Castille assassine sa femme, une Bourbon, sœur de l’épouse du roi Charles V. En 1365, Bertrand du Guesclin est en Espagne et soutient Henri de Trastamare.

Bertrand du Guesclin les côtoie et participe à cette belle histoire de famille !