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1346. Bertrand du Guesclin a 26 ans

Défaite de Jean, duc de Normandie, à Aiguillon. Défaite de Philippe VI de Valois à Crécy. Siège de Calais. Victoires des Anglais.

Défaite d’Auberoche en octobre 1345, Philippe VI tarde à réagir

Auberoche a un effet catastrophique : devant l’inertie des Français, de nombreux seigneurs gascons changent de camp, comme les puissantes familles Durfort et Duras, les communautés locales organisent leur propre défense et refusent donc de payer les impôts royaux. De ce fait la souveraineté française sur l’Aquitaine recule, laissant place à l’action des Grandes Compagnies et aux guerres privées, ce qui accentue le phénomène. D’autre part, les prisonniers de Bergerac et d’Auberoche rapportent près de 70 000 livres de rançon à Henry de Lancastre et ses lieutenants ne sont pas en reste : on prend conscience en Angleterre que la guerre en France peut être rentable, ce qui suscite nombre de vocations.

Philippe VI se décide enfin à agir  : il doit trouver des finances pour monter une armée. Il obtient avec grande difficulté des finances des États de langue d’oïl et de langue d’oc, il emprunte aux banques italiennes de Paris et surtout il reçoit le soutien du pape qui l’autorise à prélever 10 % des revenus ecclésiastiques du royaume et lui prête 33 000 florins. Il recrute des mercenaires en Aragon et en Italie. 1

La siège d’Aiguillon

En novembre 1345, Henry de Grosmond, comte de Derby occupe la ville d’Aiguillon qui lui est livrée sans combattre par les deux coseigneurs de Lunac, Astorg de Lunac et Rainfroid de Montpezat. Pour prix de leur trahison, il leur accorde divers privilèges fiscaux facilitant les échanges commerciaux.

Derby se réjouit de détenir, selon Froissart :

" une des plus fortes places de l’Europe en la pointe de deux grosses rivières portans (sic) navires".

Il y entasse aussitôt une grande quantité de vivres et matériels divers. L’espace étant restreint, la garnison n’est que de 600 archers, 300 hommes d’armes et 40 chevaliers sous les ordres de Gautier de Mauny et d’Alexandre de Caumont. En récompense, Derby reçoit d’Edouard III, 10 000 florins.

Durant l’hiver 1346, Jean, duc de Normandie, rassemble une forte et disparate armée de 6 000 chevaliers, 50 000 piétons et des archers Génois ; parmi les personnages de haut rang figurent entre autres le jeune comte Gaston de Foix dit Fébus, natif d’Orthez en Béarn et le chevalier Arnaud de la Vie. Cette troupe se dirige vers l’Aquitaine pour essayer d’en déloger les Anglais. Le 13 mars, il est à Cahors et le 27 mars à Aiguillon. 2

Le siège débute le 1er avril. La ville est défendue par une armée anglo-gasconne dirigée par Ralph de Stafford.

Jean se retrouve à la tête de 15 000 hommes dont 1 400 Génois. Il commence la campagne d’Aquitaine en assiégeant Aiguillon le 1er août. La place au confluent de la Garonne et du Lot est extrêmement bien fortifiée et tenue par une solide garnison de 600 archers et 300 hommes d’armes. Jean fait le serment de ne pas quitter les lieux avant d’avoir pris la ville. Il emploie les grands moyens : réseau de tranchées pour protéger l’approche et les arrières, construction de ponts sur la Garonne et le Lot pour bloquer le ravitaillement de la ville. 3

Mais, le siège piétine et ce sont bientôt ses propres forces qui se retrouvent affamées, d’autant que les assiégés ont fait main basse sur le ravitaillement des assiégeants au cours de sorties audacieuses.

Eudes IV de Bourgogne participe au siège d’Aiguillon. Il défend Saint-Omer en 1340 contre Robert d’Artois, puis aide Charles de Blois dans le conflit qui l’oppose à Jean de Montfort. Il fait partie des conseillers choisis pour encadrer Jean, duc de Normandie, le fils aîné de Philippe VI. En 1346, il participe au siège d’Aiguillon. Au cours du siège son fils Philippe meurt à la suite d’une chute de cheval alors qu’il franchit un fossé. 4

Geoffroy II de La Tour-Landry est au siège d’Aiguillon. En 1353, il épouse Jeanne de Rougé, d’une riche et influente famille bretonne (douairière des terres de Bourmont comme veuve de Pierre de Cuillé), fille de Bonabes IV († 1377), sire de Rougé et de Derval, vicomte de La Guerche, conseiller du roi Jean. 5

Du Guesclin. Freigné. 44
Château de Bourmont. Photo : 29/09/2019.

En juillet, la principale armée anglaise débarque dans le nord de la France et se dirige vers Paris. Philippe VI de Valois ordonne à plusieurs reprises à son fils Jean de rompre le siège et d’amener son armée vers le nord, mais ce dernier refuse afin de préserver son honneur.

En août, les lignes d’approvisionnement des Français s’effondrent, situation aggravée par une épidémie de dysenterie qui sévit dans leur camp. Par la suite, les soldats désertent en masse et, le 20 août, les Français décident finalement d’abandonner le siège et quittent la région. 6

Le 19 août des documents attestent de la présence du Duc de Normandie à Aiguillon où il est rappelé par son père devant l’imminence d’un débarquement d’Edouard III en Normandie en compagnie de son fils le Prince Noir.

Le 20 Août, les Anglais voyant les Français se préparant à lever le siège, sortent et font beaucoup de prisonniers. Ainsi s’achève ce piètre épisode de cinq mois. 7

Six jours plus tard, la principale armée française est lourdement battue lors de la Bataille de Crécy, le 26 août 1346. Deux semaines après cette défaite, l’armée du duc Jean rejoint les soldats français qui ont survécu à cette bataille. 8

Fin août 1346, il doit lever le siège : Édouard III a attaqué au Nord du royaume et Philippe VI a besoin de lui. 9

Le 3 août 1346, sur ordre de Philippe VI Jean abandonne le siège d’Aiguillon et marche le plus rapidement possible sur Paris afin de défendre la ville et les environs des attaques d’Édouard III. 10

Il faut attendre juillet 1370 pour qu’une armée gouvernée par Bertrand Duguesclin, partie de Toulouse, chasse les Anglais d’Aiguillon après seulement quatre jours de siège. Jusqu’à la fin de la Guerre de Cent Ans, la ville change plusieurs fois de mains au gré des trahisons des seigneurs locaux. 11

Les Anglais assiègent et prennent Tulle

Ils en seront chassés par la milice locale.

De 1337 à 1453, la Corrèze subit continuellement les incursions anglaises avec les pillages et mises à sac des villages que les habitants fuient en laissant leurs animaux. Les déplacements de villages à villages, ainsi que les travaux dans les champs, deviennent périlleux en raison du nombre de routiers ou de brigands qui parcourent la contrée. Les paysans sont enlevés, torturés, jusqu’au paiement, hypothétique, d’une rançon. 12

Henri de Lancastre, lors de sa chevauchée en Poitou, épargne le domaine des seigneurs de Parthenay. 13

Septembre. Le comte de Derby s’empare d’Aubeterre

Gardrad Raymond, seigneur d’Aubeterre, fut un grand recruteur et chef de bandes des compagnies anglo-gasconnes, avant d’être engagé par Du Guesclin pour aller guerroyer en Espagne en 1366. 14

Du Guesclin. Aubeterre-sur-Dronne. 16
Vestiges des remparts. Photo : 27/09/2019.

7 janvier. Raoul de Brienne. Une partie du massif forestier situé dans les communes de Marigny, Les Fosses et Villiers en Bois est connue sous le nom de la Forêt d’Étampes ou Petite Forêt. Comme l’ensemble de la forêt, elle faisait partie de la seigneurie de Chizé. Ce fut par un contrat en date du 7 Janvier 1346, que Raoul de Brienne cédait à sa sœur Jeanne 1200 arpents pour compléter sa dot. 15

2 février. Ouverture des États généraux de la langue d’oïl à Paris.

17 février. Ouverture des États généraux de la langue d’oc

Ils ont lieu à Toulouse.

Malgré la mort du chef des croisés Simon de Montfort et l’abandon de son fils Amaury, les hostilités aboutissent à l’entrée en dépendance du comté de Toulouse à l’égard de la royauté capétienne avec la signature du traité de Paris le 12 avril 1229. L’université de Toulouse est fondée la même année.

En 1271, à la mort de Raimond VII, dernier représentant de la maison de Saint-Gilles, le comté est intégré au domaine royal français et devient le Languedoc.

Témoin de la présence des comtes de Toulouse, les restes des fondations du château comtal ont été récemment mis au jour près de la porte sud de la ville médiévale à l’emplacement du palais de justice. 16

Le Languedoc, une des premières grandes provinces rattachées à la couronne, perd son autonomie immédiate, tout en voyant naître quelques décennies plus tard, en 1346, un organe politique d’importance dans la vie de la province, qui jouera un rôle notable dans la relation qu’entretiendra le Languedoc, en tant que pays d’états, avec le roi et le pouvoir central : les états de Languedoc.

La province de Languedoc va influencer profondément par sa culture latine, directement issue de sa langue d’Oc, une France royale encore marquée par son héritage culturel germanique. La province a toujours été garante de la cohésion du territoire royal, dans les périodes les plus troubles comme la guerre de Cent Ans où elle repousse la domination anglaise en Aquitaine, comme devant les pressions du Saint-Empire romain germanique, sur les rives du Rhône, qu’elle contient. 17

Le gouverneur du Languedoc a longtemps eu le rôle d’un commandant militaire, doté de grands pouvoirs en Languedoc. Il est d’abord qualifié de lieutenant du roi, et il semble que sa fonction devienne plus ou moins permanente à partir du comte d’Armagnac (1352). À quelques rares exceptions, il était choisi par le roi parmi les membres de la maison de France ou de grands seigneurs.

Bertrand du Guesclin avait été nommé, mais il meurt au siège de Châteauneuf-de-Randon le 13 juillet 1380. 18

11 juillet. Election de Charles IV empereur romain germanique

1331. Aux côtés de son père, Jean Ier de Luxembourg, dit l’Aveugle, et âgé d’à peine quinze ans, il participe à sa première bataille en Italie. De fait, entre 1331 et 1333, date de son retour à Prague, il est régent des seigneuries appartenant à la maison de Luxembourg en Italie.

Du Guesclin. Prague. République tchèque
Le pont Charles relie la Vieille-Ville au quartier de Malá Strana. Il est construit au 14ème siècle. Photo : 04/09/2016.

1333. À dix-huit ans, outre le margraviat de Moravie qui lui est nominalement attribué en tant qu’héritier de la couronne de Bohême, il est, de fait, le régent du royaume, en raison des absences fréquentes de son père, parfois surnommé le « chevalier-errant ».

11 juillet. Charles est élu roi des Romains (rex romanorum) le 11 juillet par cinq princes électeurs avec l’appui de Clément VI (ce qui lui vaut le surnom de rex clericorum) contre Louis IV et couronné à Bonn le 26 novembre 1346. 19

Louis s’était fait beaucoup d’ennemis parmi la haute noblesse allemande bien qu’il disposât de l’appui des villes franches et des ordres de chevaliers (en particulier des chevaliers teutoniques).

Charles n’est d’abord considéré que comme un anti-roi, la réalité du pouvoir restant au prince Louis le Bavarois de la maison de Wittelsbach.

Une guerre civile menace l’Empire que seule la mort soudaine de Louis IV, en 1347, d’un infarctus lors d’une chasse au sanglier, permet d’éviter ; au terme d’une année de combats ponctuée de multiples intrigues entre ducs et évêques (dont l’élection d’un nouvel anti-roi à la mort de Louis le Bavarois), Charles parvient à contraindre le parti des Wittelsbach à lui remettre la couronne des rois Ottoniens. 20

Juillet. Le roi Edouard III d’Angleterre débarque en Cotentin

Philippe VI de Valois, son adversaire lui épargne de trop longues hésitations en condamnant a l’exil un grand seigneur normand, Geoffroy d’Harcourt, lequel court se mettre au service des Anglais, leur offrant libre accès en Cotentin. 21

Chevauchée d’Edouard III en 1346

11 ou 12 juillet. La flotte anglaise jette l’ancre au large de Saint-Vaast-La-Hougue. 22 Trois jours plus tôt, une troupe de Génois a déserté La Hougue, faute d’être payée. Robert Bertrand de Bricquebec tente un assaut, avec 300 hommes, sur les premiers assaillants, mais il est repoussé. Le roi Edouard III d’Angleterre débarque à la mi-journée, fait chevalier plusieurs jeunes nobles, et reçoit l’hommage de Godefroi d’Harcourt pour ses terres normandes.

Crécy-en-Ponthieu. 80
Sur le site de la bataille. Photo : 25/07/2014.

Édouard III débarque tranquillement, avec 15 000 hommes. Son fils, Edouard de Woodstock, le futur Prince Noir, l’accompagne. Il débute une chevauchée qui le mène jusque Calais début septembre.

La chevauchée d’Edouard III en 1346.
En pointillé rouge. Wikimedia Commons.

Le 12 juillet, le roi Édouard III d’Angleterre débarque avec 40 000 soldats à la Hougue. Ils prennent Valognes le 18, Carentan le 20, Saint-Lô le 22, mais se heurtent à la défense de Cherbourg. 23

Il dévaste la Normandie, menace Paris et, poursuivi par les armées du roi de France s’en retourne vers le nord.

13 juillet. La Hougue est brûlée, le roi d’Angleterre a du mal à empêcher ses hommes de commettre des destructions. Il place ses quartiers à Morsalines.

18 juillet. Édouard III nomme maréchaux Geoffroy d’Harcourt et le comte de Warwick, en l’église de Quettehou.

Du Guesclin. Saint-Sauveur-le-Vicomte. 50
Photo : 02/06/2006.

18 juillet. Les troupes d’Edouard sont entièrement à terre (19428 hommes), il se met en campagne : il pille et brûle Valognes. 24

19 juillet. L’armée anglaise atteint Saint-Côme-du-Mont. Toutes les forces françaises sont transférées vers l’Orne et Caen. La ville est ravagée.

20 juillet. Les Anglais passent la Douve et atteignent Carentan, qui est brûlée. 25

21 juillet. Les Anglais atteignent la Vire à Pont-Hebert. 26

21 juillet. Renault de Gobehen, sous la conduite de Geoffroy d’Harcourt, brûle les faubourgs d’Avranches. 27

22 juillet. Les troupes d’Edouard III prennent et dévastent Saint-Lô. 28

23 juillet. Le château du Molay

La famille Bacon, d’ancienne noblesse, possède la terre du Molay. le château subit l’assaut d’un corps de l’armée anglaise sous le commandement de Geoffroy d’Harcourt. Après une défense héroïque, Jeanne, craignant de devenir prisonnière de son ancien prétendant, décide de s’échapper avec quelques-uns de ses gens, laissant le soin aux derniers défenseurs du château-fort de capituler à une heure fixée. Rejetant toute proposition, Geoffroy d’Harcourt prend le château par la force, le pille et le rase. Les vainqueurs ne trouvent pas trace de Jeanne dans ses appartements lors du pillage de château. 29

23 juillet. Les Anglais pillent Torigny-sur-Vire

26 juillet. Prise de Caen. Le connétable Raoul II de Brienne est fait prisonnier par les forces anglaises menées par le comte de Kent, Thomas Holland. En automne 1350, il est autorisé à rentrer en France pour réunir la somme de 60 000 écus d’or et payer sa rançon. Au moins 2500 corps furent ensuite enterrés dans des charniers à l’extérieur de la ville. En tout, le nombre de morts dus à cette mise à sac s’élèverait à 5000. 30

11 août. Mantes est prise et pillée. Elle reste entre les mains anglaises, avant de revenir à son propriétaire, Charles II de Navarre, dit le Mauvais. En raison de son emplacement stratégique sur la Seine et à la frontière de la Normandie, Mantes est très convoitée par les Anglais et les rois de France. La ville change de maîtres à de nombreuses reprises.

Du Guesclin. Mantes la Jolie. 78
La Collégiale Notre-Dame, église gothique des 12 et 13èmes siècles. Photo : 24/01/2014.

Du 13 au 16 août 1346. C’est la chevauchée du prince de Galles, Édouard de Woodstock, fils aîné d’Édouard III d’Angleterre, dit « le Prince noir », âgé de seize ans, qui partant de Poissy incendie l’abbaye de Joyenval et le château de Saint-Germain et poursuit ses dévastations vers l’est jusqu’à Bourg-la-reine. 31

13 août. L’abbaye de Joyenval est incendiée

C’est une ancienne abbaye desservie par les Prémontrés, qui se trouvait dans la forêt de Marly. Elle fut fondée en 1221 par Barthélemy de Roye, chambrier de France au service du roi Philippe-Auguste. Elle est incendiée le 13 août 1346. 32

15 août. Le château de Saint-Germain-en-Laye est incendié

Le château est incendié par le « Prince Noir » mais la Sainte chapelle est épargnée.

Charles V reconstruira le château en forteresse. Vainqueur des Anglais, avec l’aide de son connétable Bertrand Du Guesclin, le roi Charles V décide de reconstruire le château de Saint-Germaine-en-Laye et de construire la seconde église Saint-Germain, une église de style gothique, en pierre. 33

16 août. Le château de Poissy est incendié

En 1369, le roi Charles V fait détruire ce qui reste du château de Poissy, incendié le 16 août 1346 par le Prince noir fils du roi d’Angleterre. Les fortifications, édifiées vers 1200, s’étendaient sur une superficie d’environ 800 mètres de long sur 500 mètres de large. L’enceinte s’ouvrait sur sept portes : la porte aux Dames, la porte du Pont, la porte du Bourget, la porte de Conflans, la porte du Trou, la porte de Paris et la porte de Tournelle. 34

Du Guesclin. Poissy. 78
Collégiale Notre-Dame. Photo : 12/09/2021.

Geoffroy d’Harcourt provoque le roi de France en allant brûler Saint-Cloud :

« et là bouter le feu, qui est à deux bien petites lieux de Paris, afin que le roi Philippe en pût voir les lumières ». 35

Beauvais résiste. Le roi d’Angleterre Édouard III, au cours de sa chevauchée tenta de prendre Beauvais, mais la ville, sous l’impulsion de l’évêque Jean de Marigny, résista. En représailles, les Anglais brûlèrent l’abbaye de Saint-Lucien et pillèrent le Beauvaisis. 36

L’Anglais ébaucha donc une retraite vers le Ponthieu, qu’Édouard I avait possédé par mariage, mais qui venait d’être théoriquement saisi par la France en 1337. L’armée des Français gardant la Seine, l’ennemi fut contraint de la suivre jusqu’à Poissy avant de trouver un passage et de franchir le fleuve. Cela s’accomplit a la faveur d’une feinte sur Paris qui rejeta le roi de France, décidément facile a berner, dans la ville. Philippe reprit cependant la poursuite. Édouard, après avoir franchi, non sans combat, la Somme au gué de la Blanchetaque, le 23 août, résolut d’attendre son adversaire. Peut-être, jugeant le heurt désormais inévitable, préférait-il choisir en Ponthieu son terrain de résistance.

Crécy-en-Ponthieu. 80
Sur le site de la bataille. Photo : 25/07/2014.

24 août. Bataille du gué de Blanchetaque

Le gué de Blanquetaque reliant la rive droite à la rive gauche de la Somme est situé entre Port-le-Grand et Noyelles-sur-Mer au nord et Saigneville au sud. Édouard III d’Angleterre, venant du Cotentin, le force, guidé par un valet, Gobin Agache du village de Mons en Vimeu. Le gué étant défendu par les troupes françaises de Godemard Dufay, de Jean de Picquigny, de Jean du Cange et du seigneur de Caumont fortes de 12 000 hommes. Une bataille s’engage après laquelle les Anglais, victorieux, continueront leur marche sur Crécy-en-Ponthieu puis Calais. 37

La faiblesse de ses effectifs - 9 000 hommes à peine contre 12 000 Français - lui commandait non l’attaque, mais la défensive. Il adossa ses troupes à un bois, sur un coteau près de Crécy, face au levant ; il entoura d’une palissade les chevaux et le charroi. 38

24 août. Les troupes anglaises pillent et brûlent les villages du Ponthieu sur leur passage, mettent à sac Ponthoile le jour de la Saint-Barthélemy, à peine deux jours avant la bataille de Crécy, 39 brûlant l’église du XIIème siècle.

26 août. Crécy

Le face-à-face a lieu aux abords de la forêt de Crécy. Le samedi 20 août, à Crécy-en-Ponthieu, sur les bords de la Rue, l’ost des chevaliers français se heurte à l’armée anglaise. Ses archers, essentiellement composés de yeomen, font un carnage des Français lourdement cuirassés et c’est le désastre. 40

Les chevaliers français venant d’Abbeville attaquent en désordre et sont jetés à terre sous une pluie de flèches. C’est la défaite du roi de France, Philippe VI de Valois.

Les Français sont plus nombreux, ils comptent sur leur puissante chevalerie. Les archers et les fantassins sont plus mobiles.

Du Guesclin. Crécy-en-Ponthieu. 80
Tour sur le site de la bataille. Photo : 25/07/2014.

Dans l’après-midi du 26 août, les Anglais sont assis dans l’herbe, le bassinet posé devant eux, reposés, ragaillardis par les vins du Poitou qu’ils viennent de piller sur les vaisseaux rochelais ancrés dans le port du Crotoy. Ils regardent déboucher de la chaussée Brunehaut la grande cohue des féodaux français.

En l’absence du connétable de France, Philippe VI accumule les fautes, dont la première fut d’engager l’action sans avoir laissé reposer hommes ni chevaux. Mais n’y avait-il pas près de sept ans qu’on frustrait les chevaliers d’une bataille, par trêve pontificale ou autrement ? ils ne savaient plus attendre. Les arbalétriers génois furent en premier sacrifiés.

« Tuez toute cette ribaudaille, car ilz nous empeschent la voie ! » cria le roi.

Les hommes d’armes foncèrent alors aussi follement que l’aveugle roi de Bohème, qui s’était fait lier à ses compagnons ; ils trébuchèrent sur les corps des piétons, furent pris à revers par la grêle de flèches des archers, par les boulets de quelques bombardes, ou luttèrent vainement jusqu’à la nuit tombée. Jean de Hainaut arracha Philippe VI au champ de bataille. 41

Bataille de Crécy
Le 26 août 1346.

Le roi Philippe VI de Valois n’a plus le charisme et la crédibilité nécessaire pour tenir ses troupes. Dès lors, chacun veut atteindre le plus vite possible l’ennemi anglais afin de se tailler la part du lion ; personne n’obéit aux ordres du roi Philippe VI qui, emporté par le mouvement, est contraint de se lancer à corps perdu dans la bataille. Gênés dans leur progression par leurs propres piétons et les arbalétriers mercenaires génois mis en déroute par la pluie de flèches anglaises, les chevaliers français sont obligés d’en découdre avec leurs propres hommes.

C’est un désastre du côté français où Philippe VI de Valois s’illustre par son incompétence militaire. Les chevaliers français chargent par vagues successives le mont de Crécy, mais leurs montures (à l’époque non ou peu protégées) sont massacrées par les pluies de flèches décochées par les archers anglais abrités derrière des rangées de pieux. Peinant à se relever de leur chute, les chevaliers français, lourdement engoncés dans leurs armures, sont des proies faciles pour les fantassins qui n’ont plus qu’à les achever. 42

Edouard III compte les morts après la bataille de Crécy
Chroniques de Froissart, La Haye, Koninklijke Bibliotheek, KB 72 A 25, f° 144 r°.

La victoire des Anglais à Crécy est une victoire de l’obéissance sur l’indiscipline, de l’organisation sur l’imprévoyance, de l’arc anglais sur l’arbalète génoise.

Ce serait la première utilisation de bombardes en Occident. Cette affirmation est controversée et n’est pas citée par tous les chroniqueurs de l’époque.

Dans le camp français, sont morts lors de la bataille

  • Jean Ier de Luxembourg. Jean est le fils unique d’Henri VII, comte de Luxembourg et empereur romain germanique et de Marguerite de Brabant. En 1322, à la suite du mariage de sa sœur Marie de Luxembourg (1305- 1324) avec Charles IV Le Bel, il devient beau-frère du roi de France.

Il est aussi le père de Bonne de Luxembourg, épouse du futur roi de France, Jean II. À demi Français par son éducation (il descend de Louis VI roi de France et de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine) il est en butte à l’hostilité de la noblesse tchèque, il lui abandonne l’administration de la Bohême et passe sa vie à parcourir l’Europe, se rendant au Luxembourg et à la cour de France.

Jean est donc un habitué de la cour de Philippe VI, tout comme son fils Wenceslas, futur empereur sous le nom de Charles IV. Il peut donc compter sur le soutien politique et financier du roi de France. 43

Jean Ier de Luxembourg a épousé Elisabeth Přemysl, fille de Venceslas II et sœur de Venceslas III. Il se remarie en 1334 avec Béatrice de Bourbon (1320-1383), fille de Louis Ier, duc de Bourbon, et de Marie d’Avesnes. De cette union naît Venceslas Ier (1337 † 1383), duc de Luxembourg, duc de Brabant et de Limburg. 44

Son fils Charles est élu roi des Romains quelques semaines auparavant.

Jean de Luxembourg, dit l’Aveugle, roi de Bohême. Jean Ier de Luxembourg, dit l’Aveugle (10 août 1296 – 26 août 1346), est roi de Bohême en 1310 par son premier mariage, comte de Luxembourg en 1313, roi titulaire de Pologne. Devenu aveugle en 1340 à la suite d’une opération manquée aux yeux, il meurt relié sur son cheval par des chaînes à quatre de ses chevaliers, qui devaient le protéger et lui indiquer où frapper avec son épée. Selon la légende, Édouard de Woodstock, prince de Galles, aurait adopté le cimier de Jean, constitué entre autres d’un grand vol (deux ailes d’oiseau), ainsi que sa devise Ich Dien (« Je sers »). Il fut enterré dans l’église des Dominicains de Montargis. 45

Jean ler de Bohême
Jean ler de Bohême, dit l’Aveugle. Roi de Bohême, comte de Luxembourg, roi titulaire de Pologne. Par Jacques Le Boucq. Wikimedia Commons.
  • Louis II de Sancerre et son beau-père, Jean de Roucy, sont tués. Louis II de Sancerre est marié le 8 juillet 1329 à Béatrix de Roucy. Louis et Béatrix ont 7 enfants. 46

Louis II de Sancerre aurait été à Harfleur et à Caen sous les ordres du connétable de France, Raoul d’Eu et de Guînes.

Du Guesclin. Caen. 14
Le château. Photo : 22/10/2016.

Louis a de sa retenue quatre chevaliers. Louis aurait été parmi les capitaines français à être rentrés dans les lignes de la première division anglaise, commandée par le jeune prince de Galles, soutenue par la seconde division. Son corps ayant été relevé par ordre du roi Edouard, il aurait été inhumé au monastère de Maintenay près Crécy. 47

Louis de Sancerre est le deuxième fils du comte Louis II de Sancerre et de Béatrix de Roucy. Orphelin de père, tué à la bataille de Crécy en 1346, il fut élevé, par l’ordre du roi Philippe de Valois, avec les enfants du duc de Normandie. 48

Du Guesclin. Sancerre. 18
La tour des Fiefs, dernier vestige du château féodal. Photo : 30/07/2005.
  • Jean de Roucy. Il fut enterré dans l’église Saint-Ived de Braine. Parmi ses enfants, Jean et Hugues furent successivement seigneurs de Pierrepont ; Simon eut le comté de Braine et reprit celui de Roucy après la mort de sa nièce Isabelle ; Jeanne fut alliée à Charles de Montmorency, grand pannetier et maréchal de France.

Hugues II de Pierrepont, comte de Roucy (1392-1395) et de Braine. Il est né en 1353 ou 1356 ? Fils de Simon de Pierrepont, comte de Braine et de Roucy, et de Marie de Châtillon. Il suit la carrière des armes et se distingue dans plusieurs combats livrés aux Anglais. Il est lieutenant de Bertrand du Guesclin. Il épouse Blanche de Coucy-Montmirail, dont il a sept enfants. Il meurt le 25 octobre 1395. Hugues II fut enterré, auprès de son épouse, dans l’église St-Yved de Braine. 49

  • Charles de Valois, Charles II d’Alençon, comte d’Alençon, comte du Perche, 1297-1346.
  • Louis Ier de Flandre dit Louis de Dampierre, Louis de Nevers ou Louis de Crécy, (vers 1304 - † Crécy, 26 août 1346), comte de Flandre (Louis Ier, de 1322 à 1346), de Nevers et de Rethel (Louis II, de 1322 à 1346), seigneur de Malines, fils de Louis Ier de Dampierre, comte de Nevers, et de Jeanne, comtesse de Rethel. Il meurt à Crécy. 50
  • Raoul de Lorraine, dit le Vaillant, est duc de Lorraine de 1329 à 1346.

En 1337, le comte Henri IV de Bar refuse toujours de lui prêter hommage pour certaines seigneuries. Raoul ravage les environs de Pont-à-Mousson. En représailles, Henri ravage l’ouest du duché. À son tour, Raoul attaque le Barrois. L’intervention du roi de France, Philippe VI de Valois met fin à la guerre.

Le second mariage de Raoul resserre les liens avec le royaume de France. Raoul envoie des troupes pour lever le siège de Tournai et prêter main-forte au roi de France qui fait face à Édouard III d’Angleterre.

Profitant d’une trêve entre les deux royaumes, il combat aux côtés d’Alphonse XI, roi de Castille, opposé au royaume musulman de Grenade. Le 3 novembre 1340, il s’illustre à la bataille de Gibraltar.

Repassant par la France, il aide son beau-frère Charles de Blois dans la guerre de Succession de Bretagne.

Une guerre territoriale oppose ensuite le duc Raoul à l’évêque de Metz Adhémar de Monteil en 1342. Le conflit, arbitré par leur puissant voisin, Jean Ier, roi de Bohême et comte de Luxembourg, est réglé en deux temps : il y eut tout d’abord un accord entre le comte de Bar et le duc de Lorraine, le 1er février 1343, puis un accord entre ce dernier et l’évêque de Metz, le 12 avril 1344.

Raoul retourne ensuite aux côtés du roi de France et trouve la mort à la bataille de Crécy, le 26 août 1346. Avec la mort du duc Raoul, la Lorraine perdait

« un des plus vaillants et des plus sages princes de son temps »,

selon Dom Calmet.

Raoul épouse en premières noces à Pont-à-Mousson en 1329 Aliénor de Bar († 1332), fille d’Édouard Ier, comte de Bar, et de Marie de Bourgogne.

Veuf, il se remarie en 1334 avec Marie de Châtillon (1323 † 1380), fille de Guy Ier de Châtillon, comte de Blois et de Chartres, et de Marguerite de Valois, sœur du roi Philippe VI. Ils eurent :
 deux filles jumelles, nées et mortes en 1343.
 Jean Ier (1346 † 1390), duc de Lorraine.
Cette dernière lui apportait en dot les seigneuries de Boves et de Guise en Picardie : dès lors le comté de Guise se trouve réuni à la Lorraine. 51

Son fils, Jean Ier de Lorraine, né en février 1346, mort à Paris le 23 septembre 1390, fut duc de Lorraine de 1346 à 1390. La régence fut assurée jusqu’en 1353 par sa mère, Marie de Châtillon, et le comte Eberhard II de Wurtemberg. 52

  • Louis Ier de Blois-Châtillon, comte de Blois, comte de Dunois et de Fréteval, seigneur de Soissons et de Beaumont. Il est fils de Guy Ier de Châtillon, comte de Blois et de Marguerite de Valois (1295 † 1342). C’est le frère de Marie de Châtillon et de Charles de Blois-Penthièvre. Il épouse en 1340 à Soissons Jeanne de Beaumont, comtesse de Soissons, dame de Chimay. Louis et Jeanne eurent trois enfants :
     Louis II († 1372) ;
     Jean II († 1381) ;
     Guy II († 1397).
    Louis Ier de Blois-Châtillon est tué le 26 août 1346 à la bataille de Crécy. Jeanne de Beaumont se remarie avec Guillaume Ier de Namur, comte de Namur. Leurs trois fils se succèderont à la tête de leurs immenses domaines. 53
  • Henri IV de Vaudémont, comte de Vaudémont. Son père, encore vivant, lègue le comté à Henri V de Joinville, fils de sa fille Marguerite. Celui-ci n’a qu’une fille Marguerite de Joinville, qui épouse Ferry de Lorraine, frère du duc Charles II. Ils ont un fils qui leur succède Antoine de Vaudémont. 54
Du Guesclin. Joinville. 52
Photo : 11/05/2004.
  • Enguerrand VI de Coucy. Enguerrand VII de Coucy (1340 – 18 février 1397), est seigneur de Coucy, de Marle, de La Fère, de Crécy-sur-Serre, d’Oisy, comte de Soissons et d’Albemarle et Bedford en Angleterre. Fils d’Enguerrand VI et de Catherine d’Autriche, il n’a que sept ans lorsque son père meurt à la bataille de Crécy en 1346. 55
  • Pierre II des Essarts. 56
  • Thibaut de Moreuil. Bernard VI de Moreuil prit part à la campagne de Flandres en 1314 sous les ordres de Guy IV de Châtillon, comte de Saint-Pol. Il fut envoyé, en qualité de commissaire, pour la réformation du royaume, aux bailliages de Senlis, Chartres et Paris. Nommé, en 1322, maréchal de France, il fut envoyé aux frontières de Calais et de Boulogne, en 1344. Le roi Philippe VI de Valois en fit son lieutenant après la Bataille de Crécy à laquelle mourut son frère Thibaut de Moreuil, et l’envoya défendre Boulogne-sur-Mer contre les Anglais. Bernard de Moreuil mourut vers 1350. 57
  • Robert IX Bertrand de Bricquebec, né en 1321, est tué à l’âge de 25 ans. Son frère, Guillaume, est marié à Jeanne Bacon. Il est tué à la bataille de Mauron en Bretagne le 14 août 1352. Ce sont les fils de Robert VIII Bertrand. 58
Du Guesclin. Bricquebec. 50
Photo : 15/05/2018.
  • Le comte Jean IV d’Harcourt, gouverneur de Rouen, trouve la mort dans les rangs français. Geoffroy d’Harcourt, son frère, est l’un des auteurs de la victoire anglaise à la bataille de Crécy.

Froissart raconte ainsi cet épisode dans ses chroniques :

« Il est bien vrai que messire Godefroi d’Harcourt, qui était de lès le prince et en sa bataille, eu volontiers mit peine et entendu à ce que le comte d’Harcourt, son frère, eut été sauvé ; car il avait ouï à aucuns anglais qu’on avait vu sa bannière, et qu’il était avec ses gens venu combattre aux anglais. Mais le dit messire Geoffroy n’y pu venir à temps, et fut la mort sur la place le dit comte, et aussi le comte d’Aumale, son neveu. »

Le soir de la bataille, Geoffroy d’Harcourt reconnut ainsi le corps de son frère tué dans les rangs français. Alors qu’il est l’un des principaux artisans de la victoire anglaise, le remords le pousse à rejoindre le camp de son frère et de son neveu. 59

Jean IV d’Harcourt avait épousé le 22 juin 1315 Isabeau de Parthenay, dame de Vibraye, de Bonnétable. Ils eurent pour descendance :

  • Jean V d’Harcourt, comte d’Harcourt et d’Aumale, vicomte de Châtellerault, décapité sur ordre du roi Jean II en 1356.
  • Louis d’Harcourt († 1388), vicomte de Châtellerault, seigneur d’Aarschot, gouverneur et lieutenant général en Normandie, il resta fidèle au roi de France et s’opposa à son oncle Geoffroy d’Harcourt.

Aux côtés de Louis de Clermont, duc de Bourgogne, Pierre de Chappes, évêque de Chartres, Jean de Marigny, évêque de Beauvais et Jean II de Tancarville, Jean IV d’Harcourt fait ensuite partie de l’ambassade envoyée par Philippe VI à Londres afin de négocier durant l’hiver 1331-1332 l’hommage d’Édouard III pour la Guyenne.

Jean IV d’Harcourt, premier comte d’Harcourt, fut chevalier, vicomte de Châtellerault et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, seigneur de Vierzon, d’Aarschot en Brabant, d’Elbeuf, de Brionne, de Lillebonne, de Bolbec, de Montgommery, de Gravençon, d’Osmonville. Fidèle au roi de France, il trouve la mort lors de la bataille de Crécy (1346), alors que son propre frère, Geoffroy d’Harcourt, maréchal d’Angleterre, est l’un des chefs de l’armée anglaise victorieuse. 60

  • Hugues Ier d’Amboise, seigneur de Chaumont meurt avec son fils Jean né en 1325. Hugues Ier d’Amboise, marié en 1304 à Jeanne de Saint-Vérain, passa une transaction en 1307 avec ses frères et fit hommage en 1315 de la terre de Saint-Vérain. 61

Jacques Ier de Bourbon est blessé

Il est né en 1321 et mort à Lyon le 6 avril 1362, il est comte de la Marche de 1342 à 1361, comte de Ponthieu de 1351 à 1360 et connétable de France de 1354 à 1356. Il est un arrière-petit-fils du roi de France Louis IX et l’ancêtre par les mâles du roi Henri IV de France. Il est présent à la bataille de Crécy (1346), où il est blessé. 62

Du Guesclin. Abbeville. 80
Collégiale Saint-Vulfran du 15ème siècle. Photo : 08/04/2018.

Le vicomte Jean Ier de Rochechouart participe à la bataille de Crécy. Les vicomtes de Rochechouart ont régné 800 ans sur le château. Ils étaient vassaux du comte de Poitiers. Simon et Jean Ier se battirent en Flandres en 1304 et 1328 aux côtés des rois de France Philippe le Bel et Philippe VI de Valois. Le château fut un haut-lieu de la résistance aux Anglais durant la guerre de Cent Ans avec Louis, chambellan du roi Charles V, compagnon d’armes de Bertrand du Guesclin. 63

Jean II de Melun est fait prisonnier

Il combat les Anglais dans l’Angoumois et la Normandie et est fait prisonnier à Caen lors de la chevauchée d’Édouard III en 1346. Après sa libération, contre une rançon d’environ 100 000 moutons d’or, il est nommé par le roi Philippe VI grand chambellan et grand maître de France.

Très influent sous Jean II le Bon, Melun-Tancarville négocie le mariage du fils cadet du roi, Philippe, plus tard duc de Bourgogne, avec l’héritière de Flandre. Il est capturé à la bataille de Poitiers en 1356 et recouvre la liberté en 1358.

Jean II de Melun, vicomte de Melun, comte de Tancarville, (c.1325-1382), est un noble français influent sous les règnes de Jean II le Bon et de Charles V le Sage. Il est également connu pour avoir été maître des eaux et forêts de France, charge qui lui fut retirée par décision de justice pour cause d’abus de pouvoir. 64

Jean II fut le successeur de son père ; abandonné par les bourgeois de Caen avec le connétable Raoul de Nesle il menait au combat contre les Anglais débarqués en Normandie, il se rendit à un chevalier anglais, Thomas Holland, après avoir combattu vaillamment, sur le pont qui avoisine l’église Saint-Pierre, avec le connétable, qui, après avoir fait aussi des prodiges de valeur, se rendit au même chevalier.

Le prince de Galles les acheta tous deux de Thomas Holland, moyennant vingt mille nobles d’or à la rose, espérant sans doute en tirer une plus forte rançon. Plus heureux que le connétable, son compagnon de captivité, qui eut, à son retour d’Angleterre, la tête tranchée par ordre du roi Jean, le sire de Tancarville fut nommé par le même prince grand chambellan héréditaire de Normandie du chef de sa mère, connétable héréditaire de la même province par sa femme, et réunit bientôt à ces deux titres celui de souverain maître des eaux et forêts de France, et, de vicomte de Melun, devint comte de Tancarville.

Il se montra digne des faveurs dont le roi Jean l’avait comblé ; à côté de ce vaillant et malheureux monarque, à la bataille de Poitiers, il montra, comme lui, un héroïque courage et le couvrit de son corps. 65

Juan Fernandez de Heredia au secours du roi Philippe

Beaucoup, par contre, chantaient les louanges d’un certain Juan Fernandez de Heredia, conseiller du roi d’Aragon et commandeur des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui avait chevaleresquement secouru le malheureux roi Philippe en lui offrant son cheval. Et tous disaient pire que pendre des milliers d’arbalétriers génois, engagés à prix d’or par le Valois, qui n’avaient daigné combattre s’étant déclarés trop fatigués. 66

Jean de Beaumont sauve le roi

Né vers 1288 et tué le 11 mars 1356, c’est un des fils de Jean Ier de Hainaut. Sa vie est une suite ininterrompue de combats et d’aventures, qui le placent au premier rang des preux du Moyen Âge. Jean de Beaumont quitte les Pays-Bas et entre en France. Après avoir longtemps soutenu les Anglais, il se range du côté du roi de France le 21 mars 1346. Il se trouve le 26 août 1346 à la bataille de Crécy auprès de Philippe VI de Valois, qu’il réussit à sortir de la mêlée et du champ de bataille si désastreux pour les Français, et lui sauve la vie. Jean de Beaumont est encore aux côtés de Philippe VI, quand le roi de France tente vainement de faire lever le siège de Calais en 1346-1347. 67

Gaston de Foix-Béarn dit Fébus est à Crécy

Sur la route vers Paris, à Uzerche, il épouse Myriam, une orpheline élevée avec lui. Il aurait protégé le futur roi pendant la bataille et lui aurait permis de s’échapper. Il revient en Béarn avant de repartir pour Calais en 1347.

Richard d’Amphernet armé chevalier

Il est seigneur de Montchauvet, de Tracy, Saint-Vigor des Monts et autres fiefs

Il fut honorablement armé chevalier sur le champ de bataille de Crécy alors qu’il était dans l’entourage du Roi Philippe VI et de son frère le Comte d’Alençon.

La ville de Vire qu’il avait fait fortifier de sa fortune personnelle, dès le commencement de la guerre, lui dut son salut. Il sut la défendre et la garder contre les Anglais, qui étaient en possession de dix-huit forteresses qui l’entouraient ; il fit plusieurs sorties heureuses contre les anglais, à la tête de la garnison, et fut plusieurs fois blessé. Il devient chambellan du roi Charles V.

Il avait épousé vers l’an 1343, noble dame Raoule Bernard d’Argouges, issue d’une famille d’ancienne chevalerie et dont il eut 8 enfants dont Guillaume, seigneur de Tracy, chambellan de Charles VI, trésorier des guerres, qui déploie une grande activité au cours des guerres de ce roi. Il se trouve dans l’enceinte du château de Vire avec Bertrand du Guesclin lors du défi de Granson. 68

La famille d’Amphernet est originaire de Tracy ou Montchauvet. 69

Du Guesclin. Montchauvet. 14
Aucune trace de la famille d’Amphernet. Photo : 11/12/2021.

Y a t-il des Bretons à Crécy ?

Edouard III n’a plus d’adversaire. Il se presse d’aller faire le siège de Calais, après avoir incendié Wissant et Wimille, extrêmement nuisible au roi et à son royaume, afin d’avoir une tête de pont qui est la clef pour le départ ultérieur de ses chevauchées en France. Le roi d’Angleterre commence l’investissement devant la place de Calais, le 4 septembre 1346. 70

Deux jours après un succès aussi éclatant qu’imprévu, Édouard III reprend sa fuite vers le nord. Il lui faut un port pour se rembarquer, peut-être aussi pour assurer les campagnes futures. Renonçant à Boulogne, il porte son effort sur Calais, qui semble plus vulnérable, mais qui, tenace, et sérieusement ravitaillé par la marine normande, résiste un an. Par terre, Philippe VI de Valois intervint trop tardivement et mollement. Se heurtant aux tranchées qu’ Édouard a creusées devant son campement de siège (Villeneuve la Hardie), il se retire. 71

Du Guesclin. Boulogne-sur-Mer. 62
Les remparts. Photo : 07/04/2018.

Une trêve avait été signée peu après Crécy entre Édouard III et Philippe de Valois et la Bretagne s’y trouvait comprise ; mais

« de nombreux chefs de bandes des deux partis n’en parcouraient pas moins la province, rançonnant les villes et faisant des conquêtes pour leur propre compte. Dageworth avait péri non loin d’Auray, et ses compatriotes, pour venger sa mort, faisaient retomber leur colère sur les marchands et sur les laboureurs. Sir Richard Bemborough était le plus acharné d’entre eux. Les champs et les routes se couvraient de cadavres. Une foule d’enfants et de vieillards expiraient dans les cachots et les jeunes gens qui échappaient au massacre étaient menés sur les marchés où on en trafiquait comme de vils animaux. Les populations en proie à la faim, à la misère et à la maladie, maudissaient à la fois Édouard III, Jean de France (qui venait de succéder à Philippe de Valois) et Charles de Blois lui-même. » 72

Pierre des Essarts, parfois dit Pierre des Essars, est l’un de ces riches bourgeois français du XIVe siècle, rendu indispensable au roi de France par ses importantes ressources pécuniaires et qui, de ce fait, devient un proche conseiller financier de Philippe V, Charles IV et Philippe VI. Lié aux très impopulaires « remuements de la monnaie », il est emprisonné en 1346 après la défaite de Crécy à laquelle il faut trouver des boucs émissaires. Il est gracié en 1347 mais meurt en 1349 de la peste bubonique qui ravage alors l’Europe. Il a des enfants :

  • Pierre II des Essarts (mort à la bataille de Crécy), chevalier, d’où un fils, Pierre III des Essarts,
  • Yolant, religieuse à Saint-Louis de Poissy ;
  • Marguerite, qui épouse Étienne Marcel. 73

Matthieu de Roye, dit Le Flamand

C’est le fils de Mathieu de Roye et de Marguerite de Ville. Matthieu de Roye, seigneur de Plessis sert sous le connétable, Raoul Ier de Brienne en 1337, il est grand maître des arbalétriers de France de 1346 à 1349. † en 1380. 74

20 août. Louis de Tarente épouse Jeanne de Naples. Jeanne 1ère de Naples est la fille de Charles, duc de Calabre, et de Marie de Valois, sœur du roi de France Philippe VI. Elle a 20 ans et c’est son 2ème mariage. Le roi Louis de Hongrie, furieux, intervient militairement (1347-1348). Jeanne quitte Naples pour la Provence, puis rejoint Avignon en 1348. 75

4 septembre. Début du siège de Calais par les Anglais

Septembre et octobre. Au cours d’une chevauchée, Henry de Grosmond-Lancastre prend Saint-Jean-d’Angély, Lusignan, Poitiers, Montreuil-Bonnin, Saintes et les principales places du Poitou et de la Saintonge.

Après l’assaut meurtrier de 1346, Montreuil-Bonnin est aux mains d’une garnison anglaise qui est délogée pendant l’été 1369. Mais la place forte est réinvestie par les Anglais. 76

Jeanne de Belleville retrouve Châteauneuf

Un an après, par lettres patentes d’Édouard III, Jeanne de Belleville, dame de Clisson, mère du fameux connétable, rentrait en possession de Châteauneuf, qui lui avait été confisqué par Philippe de Valois, à la mort d’Olivier III de Clisson, son mari, décapité par ordre du roi, et donné au dauphin. Pour venger son époux, elle se mit à la tête de 400 hommes, enleva plusieurs châteaux-forts et se mesura avec de vaillants guerriers, se montrant ainsi digne d’être la mère de l’émule de Du Guesclin. 77

Poitiers tombe au pouvoir de Henri de Lancastre, comte de Derby

Depuis l’avènement d’Édouard III au trône d’Angleterre en 1327, le Haut-Poitou a pour ainsi dire toujours été en guerre. Poitiers est tombé au pouvoir de l’ennemi commandé par Henri de Lancastre, comte de Derby, en 1346. 78

Du Guesclin. Poitiers. 86
La tour Maubergeon. Photo : 04/03/2023.
Du Guesclin. Poitiers. 86
L’aula, salle des pas perdus, du palais comtal. Photo 04/03/2023.

Le duc Jean Ier de Berry, qui sera aussi comte apanagiste de Poitiers, reconstruit la partie du palais détruite par l’incendie de 1346.

Du Guesclin. Poitiers. 86
Le palais comtal. Photo : 04/03/2023.

31 juillet. Bulle du pape Clément VI consacrant la fondation de l’université de Valladolid en Espagne. 79

17 octobre. Neville’s Cross. Philippe VI de Valois pousse le roi David II d’Écosse à envahir l’Angleterre par le nord, théoriquement peu défendue étant donné qu’Édouard III prépare au sud l’invasion de la France. Le 7 octobre, les Écossais entrent en Angleterre avec environ 12 000 hommes, David II d’Écosse est battu à Neville’s Cross et capturé jusqu’en 1357. 80

Bataille de Neville’s Cross
Bataille de Neville’s Cross d’après le manuscrit du XVe siècle Jean Froissart (BN MS Fr. 2643).

Arnaut-Bernard III de Preissac se rallie aux Anglais

Finalement Soudan de Preissac (Arnaut-Bernard III) se rallia de manière spectaculaire au roi d’Angleterre-duc d’Aquitaine en septembre-octobre 1346 en criant le cri de guerre “Guyenne !" (Aquitaine) en son château de Didonne devant une foule médusée de réfugiés locaux fuyant le raid en Poitou et en Saintonge d’Henri de Lancastre, comte de Derby et lieutenant en Aquitaine du roi-duc Édouard III (septembre-octobre 1346). La réussite de cette expédition et la pression de ses parents pro-anglais ont dû alors convaincre Soudan de rallier le camp anglo-gascon. 81

25 novembre. Couronnement de l’empereur Charles IV du Saint-Empire à Bonn.

Mauvaises récoltes en Europe occidentale (Italie, France, Angleterre, 1346-1347).

Début de l’épidémie de la peste noire

Elle ravage Marseille et l’Europe et élimine près d’un tiers de la population française. Pas moins de 35 épidémies de peste sont dénombrées de 1346 à 1452.  82

Le 5 décembre. Les Anglais prennent Lannion

Le 12 décembre 1345, les Anglais, commandés par Guillaume Bohun, comte de Northampton, tentent en vain de s’emparer de la ville de Lannion, qui est du domaine de Charles de Blois. 83

Le 5 décembre 1346, les Anglais prennent la ville par surprise. En effet Richard Toussaints, capitaine anglais, parvient à corrompre à prix d’argent deux soldats de la garnison qui lui ouvrirent un matin l’une des portes de la ville. Richard s’y précipite avec toute sa troupe, surprend les habitants de Lannion pendant leur sommeil, et en fait un carnage affreux.

Geoffroy du Pontblanc donne l’alarme et combat vaillamment mais succombe sous le nombre. La ville de Lannion est pillée et la place démantelée. Les Anglais, après avoir fait main basse sur tout ce que Lannion renfermait de richesses, évacuèrent la ville et se retirèrent à la Roche-Derrien, alors au pouvoir de Northampton. 84

Du Guesclin. Lannion. 22
Plaque installée rue Geoffroy de Pontblanc. Photo : 15/11/2018.

Côté Anglais, Richard Toussaint est blessé.

De Coëtuhan, Rolland-Philippe (sénéchal de Bretagne) et Thibaud Méraud (docteur en droit) furent au nombre des prisonniers. Geoffroy de Kerimel et plusieurs autres chevaliers furent tués.

" Anglici qui villam de Lannion obsidebant, per proditionem (productionem) duorum armigerorum, videlicet Henrici Sciguit et Henrici Allouhe [Note : « Henri Quiguit et Pringuier Alloue » (Grandes Chroniques, t. V, p. 447)], illam circa auroram intraverunt, quod percipiens strenuus miles Gauffridus de Poy [Note : Le même personnage est appelé Geffroy de Pont-Blanc dans les Grandes Chroniques, dont plusieurs manuscrits donnent d’ailleurs comme variantes : Pyeblanc et Poyblanc (Grandes Chroniques, t. V, p. 447)], gladium arripiens et semiarmatus exiens cum Anglicis fortiter in vici medio preliando ex ipsis plures occidit sed tandem ab eis interemptus est. Armigerum suum etiam capientes, eidem fractis cum lapidibus dentibus, oculos eruerunt ac deinde dominum Gaufridum de Carmes [Note : « Geffroy de Kaermel » (Grandes Chroniques, t. V, p. 448)] et nonullos alios milites occidentes, dominos de castro Quiefret, Gauffridum de Conestran et Rollandum Philippi, Britannie senescallum, ceperunt [Note : « Ils pristrent aussi le seigneur du chastel de Qoettrec et monseigneur Geffroy de Quoettrevan, chevalier, et Rolant Phelippe, souverain seneschal de Bretaigne, et maistre Thibaut Meran ... » (Grandes Chroniques, t. V, p. 448)]. Ceperunt etiam Theobaldum Meron, doctorem in jure civili, quem ad ignominiam cleri exeuntes, super humeros ejus vini ponderosam sarcinam imposuerunt usque ad Rupem Deriani portandam et derisorie dicebant si sarcine bajulatio et legendi exercitatio unum erat. Villa vero spoliata, antequam ad Rupem redirent, rurales patrie, qui sub tributo Anglicorum vivebant, mox Gauffrido Tournemine cum multis pugilibus accersitis, ad succursum vicinorum accedere maturarunt, sed ab Anglicis in via victi protinus fuerunt, sed postmodum Lannion iterum inhabitare ceperunt " (Chroniques de Richard Lescot, religieux de Saint-Denis (1328-1344).

Geoffroy de Pontblanc et ses compagnons

…on remarquait le manoir de Pontblanc, situé dans la section de Plouaret. 85 Elle avait son école presbytérale que Geoffroy de Pontblanc fréquentait. Il y complétait les premières notions que lui donnaient ses nobles parents. Il y avait pour condisciples Olivier et Alain de Keranrais, Geoffroy et Guillaume de Coëtmohan qui devaient par la suite ajouter de nouveaux fleurons à la couronne déjà si glorieuse de la Bretagne. Geoffroy de Coëtmohan devait illustrer les sièges épiscopaux de Quimper et de Dol ; Guillaume de Coëtmohan, fonder le célèbre collège de Tréguier, à Paris ; Alain et Olivier de Keranrais furent du nombre des vainqueurs au célèbre combat des Trente. Chaque manoir était tour à tour le rendez-vous des nobles chevaliers d’alentour. Que de fois les sires Jean de Kergorlay, Conan et Marc de Quélen, Alain de Kergrist, Roland de Kergariou, les chevaliers Alain de Kerimel, Olivier de Kermartin, neveu de saint Yves, le comte Brient de Lannion furent les hôtes du Pontblanc. Ils avaient assisté à maintes batailles, remporté de glorieuses victoires, guerroyé contre les impies sarrasins, et c’est au récit de leurs beaux gestes que fut bercée l’enfance de Geoffroy de Pontblanc. A la mort du duc Arthur II, son fils aîné et successeur Jean III se l’attacha d’une manière particulière ; Geoffroy accompagna son souverain à cette glorieuse campagne des Flandres à laquelle le roi de France avait invité les plus illustres chevaliers du royaume. 86

Du Guesclin. Plouaret. 22
Pas de traces d’un château ou manoir. Photo : 09/07/2020.
Du Guesclin. Le Merzer. 22
Une ferme. Photo : 08/07/2020.
Du Guesclin. Ploubezré. 22
Le château de Kergrist. Photo : 09/07/2020.

Geoffroy de Kerimel est un noble breton, né à une date incertaine, peut être à Kermaria-Sulard dans les Côtes d’Armor et mort avec Geoffroy de Pont-Blanc et d’autres chevaliers lors du sac de Lannion, en 1346. Il est dit de lui qu’il « menait l’avant-garde de du Guesclin à la bataille de Cocherel et le suivit en Espagne, en Guyenne et ailleurs. » 87

Du Guesclin. Kermaria-Sulard. 22
Photo : 08/07/2020.

Les seigneurs de Kérimel étaient seigneurs du dit-lieu (en Kermaria-Sulard), de Launay (paroisse de Brélévenez), de Coëtgoureden (paroisse de Pestivien), de Coëtfrec (paroisse de Ploubezre), de Coëtinizan (paroisse de Pluzunet, de Kérouzéré (paroisse de Sibéril). Geoffroy de Kerimel est maréchal de Bretagne. 88

Du Guesclin. Kermaria-Sulard. 22
Pas de traces d’un ancien château. Photo : 08/07/2020.
Du Guesclin. Kermaria-Sulard. 22
Le blason des Kérimel. 08/07/2020.

Geoffroy et Guillaume de Coëtmohan. Il existe Coëtmohan sur la commune de Le Merzer, à l’est de Guingamp en Côtes d’Armor. C’est le berceau de la famille de Coëtmohan au 14ème siècle. Guillaume de Coëtmohan fonde le collège de Tréguier à Paris en 1325.

Rolland de Coatgourheden, le sénéchal de Charles de Blois, est capturé. 89

Du Guesclin. Guingamp. 22
Le fief de Coatgoureden est dans la paroisse de Pestivien. Photo : 12/11/2005.
Du Guesclin. Bulat-Pestivien. 22
Photo : 09/07/2020.

Le château de Lannion est fortifié en 1350. En 1351, Guyon de Pontblanc, fils de Geoffroy, prend part au célèbre combat des Trente. Vers la fin août 1356, le duc Charles de Blois fait relever les murailles de Lannion. 90

Un vicomte de Coëtmen commande un corps de l’armée de Charles de Blois

En 1346, un vicomte de Coëtmen commande un des corps de l’armée de Charles de Blois qui affronte une troupe d’Anglais commandés par Thomas d’Aggeworth. En 1364, le sire de Coëtmen est fait prisonnier à la bataille d’Auray. 91

15 décembre. Charles de Blois fonde le prieuré de Saint-Georges de Trédias

Des lettres du duc de Bretagne confirmant la fondation le confirment. 92

Geoffroy Le Voyer et son épouse fondent un hôpital à Trémeur

18 août. Geoffroy Le Voyer et son épouse fondent un hôpital au territoire de Trémeur, pour quatre frères de Sainte-Croix, ordre de Saint-Augustin et y attachent 30 mines de froment de rente sur le "fromentage" de la paroisse de Plumaudan, qui passe pour très ancienne. 93

2 décembre. Eudes IV de Bourgogne et son épouse Jeanne de France font face à la défiance croissante des nobles et des bourgeois du comté d’Artois. Ceux-ci, accablés par les passages de l’armée anglaise et des impôts jugés trop lourds, sont déçus par leurs suzerains et demandent le rattachement du comté au domaine royal, et donc de se placer sous la protection de Philippe VI.

Celui-ci refuse l’annexion pure et simple afin de ne pas indemniser le duc de Bourgogne, mais le 2 décembre 1346 il met l’Artois « dans sa main », c’est-à-dire qu’il prend le gouvernement du comté sans toucher aux droits et à la propriété du duc. De plus, le roi assure que l’argent prélevé sur les Artésiens sera consacré à la défense de leur province, ce que ne faisaient pas Eudes et Jeanne.

Ces derniers sont contraints d’accepter la décision royale. En effet, le crédit du duc est alors bien entamé à la cour. Considéré comme un des responsables des défaites de 1346, Eudes IV tombe dans une semi-disgrâce.

Toutefois, Eudes IV ne se résout pas à la perte de l’Artois, et après maintes pressions sur le roi, obtient au bout de trois semaines la levée de la mainmise royale sur le comté. 94

Blanche de Valois épouse Philippe duc d’Orléans

Il fallut attendre la naissance de cet enfant pour savoir si les Capétiens pourraient garder le trône. C’est une nouvelle fille, Blanche, qui va naître le 1er avril 1328. Cette dernière fille de Charles IV le Bel épousera en 1346, Philippe, duc d’Orléans. C’est le frère de Jean de Valois, Jean II le Bon. 95

Edouard de Woodstock combat pour la première fois à Crécy, il a 18 ans

Antoine Lebègue cite Bertrand du Guesclin dans une dizaine de pages. Page 204, il précise que le terme de Prince Noir n’est pas utilisé par ses contemporains. Il n’apparaît qu’en 1568 dans Chronicle of England de Richard Grafton. 96

Le Prince Noir
Antoine Lebègue. Le Prince Noir et sa légende. Ed. Sud-Ouest. 220 pages. 2012.
Le Prince Noir
Antoine Lebègue. Le Prince Noir et sa légende. Ed. Sud-Ouest. 220 pages. 2012.