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De Lessay à Barneville-Carteret

14 mai 2018

Lessay(50), départ 7h30.

Je petit-déjeune à l’hôtel, la jeune femme de l’accueil a encore des efforts à faire pour sembler aimable. Un petit bonjour très discret. Pas de « Avez-vous passé une bonne nuit ? » C’est peut-être parce que la sienne ne fut pas bonne. Elle fait une erreur sur le montant de la facture et ne s’excuse pas. Pour la « Bonne journée » en partant, c’est moi qui commence, sinon...peut-être qu’elle l’aurait tout de même dit. Pas de banal mais sympathique « Bonne route ». Elle n’est pas en forme ou pas faite pour ce genre de job.

Je passe remercier la boulangère et lui fait part de ce comportement en total discordance avec celui du gérant. Dommage pour les affaires !

Lessay. 50
Démarrage sur une route agréable. Photo : 14052018 4
Angoville. 50
Une enseigne originale. Photo : 14/05/2018.
Angoville. 50
Le village est désert. Photo : 14/05/2018.

Je ne prends pas le chemin prévu et j’arrive à Angoville. Je rencontre un monsieur, sur le pas de sa porte, il balise des chemins de randonnée pour le compte de la FFRP, il m’offre un café, et on discute pendant une bonne demi-heure. Merci. Il me conseille pour rejoindre Montgardon, puis Glatigny.

A Montgardon je constate que mon briquet ne fonctionne plus. J’aperçois un homme devant sa maison, je le hèle, il approche, je lui demande s’il aurait une boite d’ allumettes. Et là surprise, il m’annonce « vous avez de la chance je suis réparateur de briquet ». Montrez-moi votre briquet, je le lui donne, il l’ausculte, le manipule et me dit « ce n’est que la pierre, je vais la changer ». Il disparait quelques minutes et revient, il me donne un autre briquet en me précisant « le vôtre n’est pas facile à réparer je le ferai plus tard, je vous donne celui-là, il vient du Maroc. » Affaire conclue, merci. Je prends la route des Hauts Vents.

Montgardon. 50
L’église Notre-Dame. Photo : 14/05/2018.

Les paysages ne sont pas emballants. J’ai une pensée pour mes amis de l’Encyclopédie, je ne sais pas sur quel sujet ils vont se déchirer aujourd’hui. Mettre en forme des textes à une dizaine est quelquefois houleux mais tellement passionnant. Je les retrouverai la semaine prochaine, lundi, comme tous les lundis.

Glatigny. 50
L’église Saint-Pierre du 17ème siècle. Photo : 14/05/2018.

En face, la mer, le soleil, des éoliennes, les premières que je vois depuis mon départ. A 6 kilomètres de Portbail, après Surville, dans un village de quelques maisons, je me rends compte que je suis arrivé sur une route départementale, une erreur de plus. Je ne prend jamais les routes départementales, comme Jean Yanne. Je crois que le village est La Cosnardière.

Glatigny. 50
Une haie envahie de chenilles. Photo : 14/05/2018.

Une dame rejoint sa voiture, je lui demande si elle va vers Portbail. Elle me dit « Non », un peu sèchement. Tant pis. Puis elle se ravise et me dit qu’elle peut m’avancer. On discute, elle a des chevaux. Finalement, elle me dépose à 1,5 kilomètre de Portbail. C’est parfait. Merci.

Porbail. 50
L’église Saint-Martin de Gouey des 12ème et 15ème siècles. Photo : 14/05/2018.
Porbail. 50
L’église Notre-Dame et son clocher fortifié. Photo : 14/05/2018.
Porbail. 50
L’église Notre-Dame. Photo : 14/05/2018.

Au Rendez-vous des Pêcheurs, je m’offre 6 huîtres sauce à l’ail, un verre de vin blanc, et un café. Les huîtres No1 viennent de Saint-Vaast-la-Hougue, elles sont plus adaptées à ce plat, me précise le patron. C’est une bonne adresse.

Porbail. 50
Photo : 14/05/2018.

C’est reparti, vers Barneville-Carteret, encore 10 kilomètres de côte. J’arrive vers 16h30. C’est l’heure de la pause, au Carpe Diem, affalé en terrasse, avec une Grimbergen bien fraiche.

Barneville-Carteret. 50
Chemin sur les dunes. Photo : 14/05/2018.
Barneville-Carteret. 50
Photo : 14/05/2018.
Barneville-Carteret. 50
Originale et tape à l’œil. Photo : 14/05/2018.
Barneville-Carteret. 50
Pause en terrasse. Photo : 14/05/2018.

Je prends une chambre à l’hôtel Jersey.

Barneville-Carteret. 50
Photo : 14/05/2018.

Je profite du soleil, puis je dîne au restaurant des Isles, un saumon, un vin blanc, un café, et vlan, 33 €. C’est la fête, ça sent la fin du circuit, je ne maîtrise plus la situation et mes envies.

Barneville-Carteret. 50
Je dîne à l’Hôtel des Isles. Photo : 14/05/2018.

La balade est sympathique si on aime la mer, le sable, les coquillages, le soleil, les galets, les chars à voile, les chevaux. Finalement sur la côte il y a pas mal d’animation, on est rarement seul, on distingue toujours quelqu’un dans le lointain, et quelquefois on le croise. Mais on échange rarement.

Porbail. 50
Photo : 14/05/2018.

L’architecture locale n’a pas grand intérêt, des ardoises ou des tuiles, des tôles, du PVC en pagaille et quelques maisons bourgeoises aux allures étranges et tape-à-l’œil, des manoirs.

Barneville-Carteret. 50
Une belle image et je m’endors. Photo : 14/05/2018.

Voir et savoir

  • Saint-Germain-sur Ay. 50. Le Cotentin gaulois était partagé entre deux tribus : les Unelles au nord et les Abrincates au sud. Le territoire des Unelles dont faisait partie Saint-Germain s’arrêtait au sud de Granville.
  • En 56 avant J.C., Sabinus, lieutenant de César, écrase l’armée de Viridovix, chef des Unelles. Bientôt le territoire unelle tout entier passe sous la domination romaine. Le Cotentin est alors englobé dans la province lyonnaise.
  • A l’est le Mont Castre. 1
  • Ce va-et-vient maritime a progressivement détaché les îles Anglo-Normandes des côtes saint-germinaises. Il était encore possible de se rendre à pied à Guernesey, il y a 8 000 ans. De cette transgression marine, il subsiste le mythe de la forêt de Scissy qui devait alors s’étendre entre les îles anglo-normandes et les côtes du Cotentin. De nombreuses souches fossilisées ont été collectées sur la côte et sont actuellement au musée de Cherbourg.
  • Les Unelles ont pour chef charismatique au Ier siècle av. J.-C., Viridorix qui se trouve être à la tête de la coalition des peuples de l’Ouest contre César en 56.
  • Le Registrum redditum précise que l’abbaye du Mont-Saint-Michel avait en propriété à Saint-Germain-sur-Ay plusieurs tenures féodales.
  • De la chevauchée d’Édouard III (1339 et 1346) à l’occupation anglaise (1417-1450), le Cotentin est l’un des principaux théâtres d’opération de la guerre de Cent Ans.
  • La production du sel dans le havre de Saint-Germain.
  • L’église Saint-Germain date du XIIe siècle.
  • Corps de garde de Saint-Germain-sur-Ay.Vauban. 2
  • Montgardon. 50. Église Notre-Dame.
  • Glatigny. 50. Massif dunaire, les« mielles ».
  • Église Saint-Pierre (XVIIe siècle).
  • Portbail. 50. Pour René Lepelley, l’ancien français bail, « cour, enclos » vient du bas latin ballium.
  • L’église Notre-Dame, classée monument historique, se distingue par son clocher fortifié couronné de créneaux et de mâchicoulis du XIe siècle, vestige de la guerre de Cent Ans. Cet édifice religieux occuperait l’emplacement d’un ensemble monastique du VIIIe siècle, qui dépendait de l’abbaye de Saint-Wandrille. Deux statues du XVIe (saint Jacques et Vierge à l’Enfant) sont classées à titre d’objets.
  • L’église Saint-Martin de Gouey des XIIe et XVe siècles est l’actuelle église paroissiale depuis 1909. Une Vierge du XIVe, initialement à l’Enfant, est classée à titre d’objet.
  • Le baptistère de Portbail, vestige de l’époque gallo-romaine, a l’originalité d’être hexagonal. Il fut construit au VIe, au début de la christianisation du Cotentin. C’est l’un des seuls exemplaires de baptistère retrouvé au nord de la Loire et le seul hexagonal en France.
  • Cinq voies romaines arrivent et partent de Port-Bail.
  • La légende désigne la ville de Port-Bail, comme le cadre de l’arrivée miraculeuse par voie de mer, des reliques de saint Georges en terre de France. 3
  • Saint-Georges-de-la-Rivière. 50. L’église paroissiale Saint-Georges est, de l’avis de tous les spécialistes, l’une des plus remarquables de la Côte des Isles et du Cotentin à la fois par l’originalité de sa construction, la richesse de ses fresques et de ses statues. L’église à chevet plat est une construction du XIVe et XVe siècles, remaniée ultérieurement. La construction a été organisée pour le guet et la défense comme en témoignent la tourelle extérieure comprenant un escalier à vis et ses trois meurtrières pour armes à feu et la salle de garde avec une cheminée située dans le clocher où une garnison pouvait résister plusieurs semaines. 4
  • Barneville-Carteret. 50. Située sur la Côte des Isles, face aux îles Anglo-Normandes, à l’extrémité du Massif armoricain.
  • Le Cap de Carteret conserve les traces de la formation, sur les granites déformés et schistes métamorphiques du précambrien, de la chaîne hercynienne par le plissement des arkoses du Cambrien et des schistes et grès armoricains de l’Ordovicien.
  • La « Mère Denis », Jeanne Marie Le Calvé, s’y installe et se reconverti en lavandière. Elle sera remarquée en 1972, par les publicitaires.
  • Le port de Carteret, parfois appelé « port des Isles », est aujourd’hui le port multifonctions de Barneville-Carteret. Il se situe à l’extrémité de l’estuaire de la Gerfleur, sur la rive droite de celle-ci, dominé par le cap de Carteret.
  • L’église Saint Germain d’Auxerre. Elle est de style roman et fut fortifiée au Moyen Âge, ce qui permettait de surveiller la côte.
  • Dans la rue "Dessous le bourg", on peut apercevoir les restes de remparts qui protégeaient la ville côté mer Carteret : Du scandinave Kart (terrain caillouteux) et du scandinave Reidh qui signifie le "mouillage".
  • Après avoir été probablement occupé par le peuple des Unelles, le Cap de Carteret a été fortifié par les Romains dans le cadre de l’opération militaire "Côte saxonne" durant la seconde moitié du IIIe siècle. Le fort, dont le périmètre est le même que celui du muret actuel qui entoure le sommet du cap, servait principalement a abriter les escales de la Classis Britannica. Cette enceinte fortifiée fut ensuite prise ou détruite par les Anglo-Saxons, qui furent eux-mêmes envahis par les Francs.
  • En 933, Guillaume Longue-Épée, Duc de Normandie, récupère l’Avranchin, le Cotentin et les îles Anglo-Normandes dans son duché. C’est à cette date que Barneville-Carteret (qui n’existe pas encore) devient officiellement "Normande". Un petit port fortifié est aussi construit à cette époque au pied du Cap de Carteret. Probablement à l’emplacement actuel du Manoir de Carteret. C’est ici que va naître la famille Carteret qui fut une puissante famille de la noblesse normande, qui fit souche dans les îles Anglo-Normandes depuis Guy de Carteret (vers 960 – 1004).
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Ma collection de tampons

  • Au Rendez-vous des Pêcheurs : Restaurant. Portbail.