De Guingamp à Callac
12 mai 2017
12 mai. Guingamp (22). Départ 7h30.
Après un copieux petit-déjeuner, je décolle, en avant Guingamp. Je prends la rue de l’Aqueduc, j’arrive sur la 4 voies Rennes-Brest, je la longe à regret vers Grâces, je prends la sortie Callac / Carhaix, il faut que je pique quasiment plein sud, face au soleil, il pleut. Le poncho est nécessaire.
Je veux aller vers Grâces, voir des reliques de Charles de Blois, erreur d’orientation, je reviens vers la départementale. Au Stop, un monsieur en voiture m’indique que je ne suis pas sur la bonne route, il m’emmène vers Callac, me dépose à Moustéru, au café Degemer Mat, en bord de route.
Pause-café. La propriétaire et les clients sont sympathiques, il parlent de faits divers du coin, du nouveau président, fatalité, désespoir, tristesse, dans une bonne ambiance tout de même.
Je prends la direction de Gurunhuel. Il ne pleut plus, ouf. J’aperçois 2 sansonnets, c’est de plus en plus rare.
Des éoliennes brassent l’air et ça s’entend bien. Faut pas habiter à proximité. Je constate que les gens manifestent beaucoup contre les éoliennes et si peu contre les porcheries.
Pose, à l’entrée d’un bois, à droite il y a la route qui mène à Tréglamus. Je remarque un gros talus, l’enceinte d’un camp antique ? installée sur un point haut, pourquoi pas ? La route est sale, le résultat des épandages et des labours.
Je croise un vélo, le monsieur revient certainement du village où il a fait ses courses, je vois des baguettes. Gurunhuel, l’église Notre-Dame est magnifique mais fermée, il y a un très beau calvaire dans le cimetière. Des collines à l’horizon, donc une route moyennement accidentée.
Les routes que je préfère sont celles sans bandes blanches. Là, au moins, on peut doubler sans risque de se faire pénaliser en franchissant la ligne. Dans mon coin, on les nomme route à 4 grammes. Il y a les 4 voies et les 4 grammes. Sur les 4 grammes, on roule moins vite, mais c’est plus dangereux.
C’est presque la montagne, aves ses haies, le bocage et le vent frais. Je passe le Moulin de Trobodeg, la rivière, je suis au plus bas, je vais remonter.
13h, j’atteins le carrefour de Lan-Meur. Les paysages rappellent l’Auvergne ou le Limousin. A gauche, Pestivien, Bertrand du Guesclin a pris le château en 1363 ou 1364. Je rejoins la route départementale qui mène à Callac. J’adopte la technique du Stop, un monsieur m’emmène à Callac, sous la pluie. 15h. Sur la place centrale, trône la statue d’un cheval énorme.
Je vais me désaltérer à un bar proche. Au-dessus de la caisse figure cette blague : « Ici on est comme l’OM, on ne marque pas mais on encaisse ». Par contre aucun contact avec le client, les 2 personnes, certainement la mère et le fils, pianotent sur leur portable. L’une fait la gueule et l’autre se marre comme un crétin, seuls dans leur univers. Je m’en vais ailleurs, j’ai l’impression que je dérange. Je me retrouve dans un bar, épicerie, bric-à-brac, tenus par deux originaux fort sympathiques, l’un fait de la couture et l’autre veut absolument que j’achète quelque chose. Ca mérite le détour.
Je trouve une chambre à l’Auberge basque, la dame est originaire de Saint-Jean-Pied-de-Port, elle commercialise des produits basques, le restaurant est fermé. Une douche et je suis au centre-ville, j’ai faim, je prends un kébab-frites et un rosé turc. Ca va mieux. Je vais à la Maison de la Presse à la recherche d’un ouvrage sur l’Histoire locale, il n’y en a pas. La propriétaire est sympathique, on discute, elle vient de s’installer à Callac. Un client entre alors que l’on parle Histoire, Du Guesclin, marche, il me demande mes coordonnées, je lui écris, à la caisse, sur un morceau de papier. La propriétaire me regarde étonnée et me dit : vous vous appelez Barrat ? Moi aussi, quel est votre prénom ? René, mon oncle aussi, c’est incroyable. Elle se prénomme Isabelle. Grand moment de surprise et d’émotion. On promet de se recontacter.
Bertrand du Guesclin prend le château de Callac en 1363, une plaque sur la place rappelle cette date. Le château est démoli en 1393 et devient une immense carrière. Je rentre à l’hôtel et rédige mes mémoires de routier.
Voir et savoir
- Guingamp, 22 : Voie gallo-romaine Guingamp-Callac-Carhaix-Quimperlé.
- Grâces, 22 : Reliquaire de Charles de Blois.
- Callac,22 : Quelques belles maisons au centre. Le cheval, l’épagneul.
- Voie gallo-romaine Guingamp-Carhaix-Quimperlé.
- Au 12ème siècle, un château fort, situé dans la trève de Botmel, est érigé par les comtes de Poher. Il est possédé par la famille de Plusquellec dès le 13ème siècle. Le fief relève de Carhaix.
- Assiégée en 1341-1342-1345, Callac est tour à tour prise et reprise par les hommes des deux prétendants au duché de Bretagne.
- Le château est pris par Bertrand du Guesclin en 1363, puis démoli en 1393.
Ma collection de tampons
- Moustéru, 22 : Degemer Mat. Bar, restaurant, grill. La Croix Laitous.Très bonne cuisine à petit prix. Excellent accueil.
- Callac, 22 : L’Auberge basque. Hôtel, restaurant.
- La maison de la presse.Isabelle Barrat.
- Bar, bazar, chez Paulo. 4, rue des Martyrs.