Avant 1320. Les ancêtres maternels de Bertrand du Guesclin
Les ancêtres normands de Jeanne de Malesmains, mère de Bertrand du Guesclin.
La motte castrale du château de Malmain
Dit aussi château de Malesmains, c’est un ancien château à motte situé au lieu-dit les Murailles. 1
Les ruines du château de Malmains indiquent une ancienne forteresse ; la façade devait avoir 30 à 40 mètres de longueur, les murs sont d’une épaisseur considérable et il en reste encore un pan de près de 20 pieds d’élévation. Il n’y a pas eu beaucoup de pierres de taille employées à sa construction. On s’est alors servi de petits cailloux qu’on a dû trouver à l’endroit même et l’on a composé une sorte de béton qui a acquis une solidité à l’épreuve des siècles. 2
Je n’ai pas trouvé de lien entre ce château de Malesmains et les ancêtres de Jeanne de Malesmains.
Les Malesmains avec Guillaume le Conquérant ?
Les Malemains semblent être venus du diocèse de Bayeux. On les voit souvent dans les chartes de l’abbaye de Mondaie, 3 soit comme donateurs, soit comme témoins. Ils semblent être allés à la conquête de l’Angleterre, car nous voyons Jean sans Terre confisquer dans ce royaume les biens de Guillaume et de Roger Malemains, qui s’étaient sans doute soumis à Philippe Auguste. 4
Fraslin I de Malesmains, seigneur de Sacey, †1210 est l’époux de Jeanne de Saint-Hilaire,†1216.
Fraslin II de Malesmains, 1190-1265, seigneur de Sacey et de Saint-Hilaire-du-Harcouët 5 se marie avec Isabeau Botherel. De leur union naissent :
- Gilbert, seigneur de Sacey, 6 marié avec ?
- Foulques, seigneur de Malesmains, marié avec ?
- Jeanne, dame de Sens, 1300- ?
- Fraslin "le vieux" de Malesmains, seigneur de Sacey.
La seigneurie de Sacey passe à la famille de Malesmains, originaire du comté de Mortain 7. En 1271, Gilbert de Malesmains, doit le service de deux chevaliers pour 40 jours. Château de Charuel ou ancien château de Sacey. Sa chapelle Notre-Dame-de-Pitié date du 11ème siècle. 8
Gilbert 1er de Malesmains, seigneur de Saint Hilaire, de Moidrey 9 et de Sacey est né vers 1220. Il se marie à Jeanne de Combray. 10 Ils ont deux enfants :
- Fraslin de Malesmains 1270- ? Marié avec Jeanne de Saint Hilaire du Harcouët, 1280- ?
- Foulques.
Geoffroi de Combray 11 est cité dans les listes des compagnons de Guillaume le Conquérant.
Foulques de Malesmains, se marie à Ne de Sens, héritière de Sens de Bretagne, seigneur de Sens de Bretagne 1270- ? Ils ont une fille, Jeanne de Malesmains, dame de Sens de Bretagne, 12 née en 1300 et morte en 1350. 13
Fraslin "le vieux" de Malesmains, seigneur de Sacey, marié avec ? dont :
- Gilbert, Seigneur de Sacé, †/1333
- Marie, mariée avec Guillaume Tesson. Manche. 14
Marie de Malesmains est mariée à Guillaume Tesson. Marie de Malesmains est la fille de Gilbert de Malesmains, seigneur de Saint-Hilaire du Harcouët, marié vers 1245 julien, Saint-Hilaire-du-Harcouët, Manche, avec Jeanne de Combray, née vers 1225 julien, Calvados. Marie de Malesmains est mariée à Guillaume Tesson, seigneur de la Roche-Tesson, l’Espinay-le-Tesson et Percy, né vers 1245 julien, décédé en 1314 julien, à l’âge d’environ 69 ans. Ils ont plusieurs enfants dont Jean 1er Tesson, chevalier, seigneur de la Roche-Tesson, décapité pour trahison (1280-1344) marié avec Jeanne des Moustiers.
Guillaume Tesson, seigneur de la Roche-Tesson et de l’Epinay, fils de Raoul V et de Pétronille de Montfort, a transigé avec Philipe le Bel au sujet de la succession du comté de Bigore dont il avait des droits venus de sa mère, mais à laquelle prétendait aussi le roi de France au droit de sa femme, la reine Jeanne de Navarre. Par lettres patentes de janvier 1303, Philippe le Bel lui a accordé un dédommagement de cent livres parisis de rente annuelle sur le revenu du baillage de Coutances. Guillaume est mort en 1314. Il avait épousé en premières noces Marie de Malesmains fille du seigneur de Saint-Hilaire du Harcouët. Selon Alfred de Tesson, elle était la cousine germaine de Jeanne de Malesmains, mère de Bertrand du Guesclin. Mais les dates connues tant pour les Malesmains que pour les Duguesclin permettent d’en douter. Elle serait plutôt une tante de la mère du connétable. Guillaume s’était remarié avec Marie Martel de Bacqueville. Il a eu de son premier mariage un fils Jean. 15
1362. Le roi de France Charles V offre à Bertrand du Guesclin la seigneurie de la Roche-Tesson. Un heureux hasard ?
Gilbert II de Malesmains. On trouve un Gilbert de Malesmains, décédé avant 1333, qui épouse Typhaine de Courcy. Ils ont deux filles, Jeanne et Catherine de Malesmains. Jeanne épouse Olivier III de Montauban en 1366. Catherine épouse Guilbert d’Escajeul de Combray. 16
Une autre source mentionne une Jeanne de Courcy.
A la mort de Richard de Courcy, seigneur de Gonneville, Marigny et Remilly, ses fiefs reviennent à sa nièce, Jeanne de Courcy qui épouse Gilbert de Malesmains, cousin de Bertrand du Guesclin. 17
Typhaine et Jeanne seraient la même personne.
Typhaine ou Jeanne de Courcy, nièce de Richard, devint baronne de Marigny du vivant de son oncle qui n’avait pas eu d’enfants de son mariage avec Alix Bertrand, mais qui eut deux fils, Guillaume et Gillet, de son second mariage avec Agnès du Plessis. Elle épousa Gilbert de Malesmains, seigneur de Sacey, et lui apporta en dot les baronnies de Marigny et de Remilly, et la seigneurie de St-Louet ; mais cette quatrième famille ne devait pas les conserver longtemps. 18
Jeanne de Malesmains, dame de Sens en la seigneurie de Fougères, et de Vieuvy 19, dame de Sacey, 20 naît en 1300, à Sacey et se marie en 1319 avec Robert II du Guesclin, seigneur de Broon, 211300-1353, chevalier. Ils ont des enfants 22 :
- Bertrand du Guesclin, connétable de France 1320-1380,
- Clémence du Guesclin, abbesse de Bouguenais ca 1322-1371/,
- "Jeanne" ou Clémence du Guesclin ca 1323- ?,
- "Philippe"tte du Guesclin ca 1325- ?,
- Julienne du Guesclin, abbesse de Saint-Georges de Rennes, †1405,
- Olivier du Guesclin, connétable de Castille ca 1330- ?,
- Robert du Guesclin, seigneur de Broons ca 1340- ?. 23
On constate que le nombre des enfants du couple, Robert du Guesclin et Jeanne de Malesmains, et l’ordre des naissances, sont différents selon les généalogistes.
Sacey a une position frontalière aux marches de la Normandie et de la Bretagne. En l’an 1000 se dresse la première église romane de Sacey. St-Martin devient le saint patron de la paroisse. Vers 1250, un Malemains, devient, de part son mariage, Seigneur de Sacey. Le blason de cette famille (3 mains gauches) se retrouve à différents endroits. Les Malemains construisent un château au sud-ouest du bourg. Il n’en reste que le corps de garde devenu Chapelle Notre-Dame de Pitié. La forme bizarre de cette chapelle intrigue le promeneur. Certains archéologues pensent qu’au lieu de faire bâtir une chapelle on utilisa le corps de garde existant auprès de la porte principale. D’où sa forme de tourelle, ses murs épais et la lucarne permettant à la sentinelle de surveiller l’entrée du château.
Au début du 14ème siècle, ce sera le siècle de gloire de Sacey : Jeanne Malemains épouse Robert du Guesclin et l’un de leurs 10 enfants deviendra le grand Connétable, Maréchal de France et Gouverneur de Pontorson, Bertrand du Guesclin.
L’église Saint-Martin du 11ème siècle, très remaniée, est classée ainsi que son cimetière au titre des Monuments historiques depuis le 30 juillet 1947. La Guerge coule dans le bas du bourg. Elle alimente un étang et se jette dans le Couesnon, au Gué de Férié. 24
1310. La seigneurie de Sens avait été démembrée de la baronnie de Fougères et donnée vers 1310 par Yolande de Lusignan dame de Fougères à Foulques de Malemains. Jeanne de Malemains, sa fille, la transmet à son fils le Connétable Bertrand du Guesclin. Propriété de la famille Du Guesclin avant 1395. L’église Saint-Sulpice (1858-1860), en 1613, en effet, le mur septentrional du chanceau tomba en partie « par caducité » et entraîna avec lui la fenêtre qui s’y trouvait. On constata alors en un procès-verbal qu’on voyait en ce lieu les écussons suivants : d’or à l’aigle à deux têtes de gueules armée d’argent, et de gueules à dix macles d’or ; dans le vitrail de la fenêtre écroulée se trouvait représenté un chevalier agenouillé, ayant les mains jointes et priant Dieu ; à côté de lui étaient les mêmes armoiries que ci-dessus ; la tradition voulait alors que ce chevalier fût le portrait de Du Guesclin lui-même. Quant au tombeau de Jeanne de Malemains, dame Du Guesclin et mère de l’illustre connétable, il n’en est point fait mention dans les archives concernant l’église de Sens ; elle y avait cependant choisi sa sépulture par testament daté de 1350 (Du Paz, Histoire généalogique de Bretagne, 416), et il est regrettable qu’on en ait perdu le souvenir. Le manoir de la Chevrie, édifié à l’emplacement d’un ancien château appartenant à la famille Du Guesclin.
C’est un démembrement de la baronnie de Fougères qui est donné vers 1310 par Yolande de Lusignan dame de Fougères à Foulques Malemains. Il est uni à la baronnie de Sens jusqu’en 1624. Il est vraisemblable que le manoir de la Chévrie fut dès l’origine la résidence des seigneurs de Sens. En 1549 ce manoir situé en Sens constituait avec les trois moulins à eau de Vieuxvy, de Romazy et de la Denissaye le domaine proche de la baronnie Sens (Archives de Loire-Inférieure, vois Sens). Un saloir (XIV-XVème siècle), situé au lieu-dit le Bois-Robin.
La baronnie de Sens : La seigneurie de Sens, ayant son chef-lieu en la paroisse de même nom, fut détachée au commencement du XIVème siècle, en même temps que la terre de la Chévrie et les moulins de Vieuxvy, de la baronnie de Fougères dont elle faisait partie. Le tout avec une haute justice fut alors donné par Yolande de Lusignan, dame de Fougères, à Foulques de Malmains (ou Malemains), à charge de le tenir à foi et hommage, pour récompenser ce seigneur des services que lui et ses ancêtres avaient rendus à la maison de Fougères (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 416). Foulques de Malmains (ou Malemains) ne laissa qu’une fille nommée Jeanne, qui épousa Robert du Guesclin, seigneur de Broons, et donna le jour à l’illustre connétable Bertrand du Guesclin. Cette dame apporta à son mari la seigneurie de Sens, et faisant son testament en 1350 elle voulut être inhumée dans l’église de Sens (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 416). A la mort de Jeanne de Malmains (ou Malemains) la terre de Sens revint par droit de bail au baron de Fougères, mais ce seigneur à la requête de Bertrand du Guesclin, fils aîné de la défunte, qui lui avait rendu de grands services, s’empressa de la lui rendre et lui confirma en 1361 le don fait précédemment par Yolande de Lusignan (Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I 1541).
Le connétable n’ayant pas laissé d’enfants de ses deux mariages avec Tiphaine Raguenel et Jeanne de Laval, son frère, Olivier du Guesclin, comte de Longueville, hérita à sa mort en 1380 de la seigneurie de Sens. Dès 1378 Charles V avait établi, en faveur de son fidèle connétable, Bertrand du Guesclin, un marché tous les lundis au bourg de Sens et deux foires par an aux fêtes de saint Sulpice (17 janvier) et de saint Barnabé (11 juin). 25
Le manoir de la Chevrie, édifié à l’emplacement d’un ancien château appartenant à la famille Du Guesclin. C’est un démembrement de la baronnie de Fougères qui est donné vers 1310 par Yolande de Lusignan dame de Fougères à Foulques Malemains. Il est vraisemblable que le manoir de la Chévrie fut dès l’origine la résidence des seigneurs de Sens. 26
Les Malesmains à Gonneville dans la Manche
La seconde époque va de 1330 à environ 1560. Les Courcy, famille considérable de la région normande édifièrent un château féodal dont seuls subsistent aujourd’hui le donjon orné d’une élégante poivrière et de deux tours d’enceinte. Par mariage, la seigneurie passa dans la famille aux Malesmains, famille maternelle du grand connétable de France Bertrand du Guesclin. 27
N. de Malesmains, sœur de Jeanne de Malesmains, épouse Bertrand de Saint-Pern. Ille-et-Vilaine
Jeanne Ruffier, fille de N. Ruffier, seigneur du Vauruffier et de N. de Malesmains, sœur de Jeanne de Malesmains, mère de Bertrand du Guesclin épousa en 1330 Bertrand de Saint-Pern. 28
Bertrand de Saint-Pern est le parrain de Bertrand du Guesclin.
Robert du Guesclin, père de Bertrand, avait pour tout patrimoine le modeste fief de la Motte-Broons et Jeanne Malemains, sa femme, fille de Foulques Malemains, de la famille normande des seigneurs de Sacey, et de Saint-Hilaire-du-Harcouët lui apporta plus de beauté que de fortune ; sa dot se composait de la terre de Sens et du moulin de Vieuxvy-sur-Couesnon. 29
Je n’ai pas trouvé où se trouve Malesmains, proche de Bayeux, selon mes sources.
Sens-de-Bretagne bat le record avec une avenue Du Guesclin, une rue Malmains, et une rue Beaumanoir. Félicitations pour cette oeuvre de mémoire.