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1354. Bertrand du Guesclin a 34 ans

Charles de La Cerda est assassiné. Bertrand du Guesclin à Montmuran et capitaine de Pontorson.

La suite du traité de Westminster du 1er mars 1353

Édouard III obtient, par le traité de Westminster, qu’en contrepartie de la reconnaissance de Charles de Blois comme duc de Bretagne, la Bretagne signe un traité d’alliance perpétuelle avec l’Angleterre.

Début janvier, au moment où Charles de La Cerda part pour la Normandie, le roi a donné son accord au mariage de Jean, le fils de Jean de Montfort, avec la fille du roi Édouard III, Marie.

Charles le Mauvais décide de faire capoter les négociations et de se saisir de la personne de Charles de La Cerda, dans le but d’influer sur le cours des tractations. Charles de Navarre est soigneusement tenu à l’écart du conseil du roi et Charles de La Cerda, dit Charles d’Espagne, s’active à détricoter son réseau de fidèles. Évidemment, tout cela ne peut qu’en faire l’ennemi mortel du parti navarrais, qui répand des rumeurs calomnieuses d’homosexualité pour expliquer ses liens avec le roi.

Quand le roi de France accorde à son favori le comté d’Angoulême et la charge de connétable, Charles de Navarre, se voit écarté des affaires du royaume et son ressentiment contre Jean le Bon augmente d’autant que le connétable est d’un rang très inférieur au sien. Le roi n’avait toujours pas versé la dot promise un an auparavant lors du mariage et n’avait pas encore donné les possessions promises à son gendre (les chatellenies de Beaumont et de Pontoise). 1

8 janvier. L’assassinat du connétable de France, Charles de La Cerda

Il est assassiné par des hommes de Philippe de Navarre.

Philippe de Navarre se retire sur ses terres de Normandie. Il apprend, le 8 janvier 1354, que Charles d’Espagne est en Normandie et qu’il va passer la nuit à l’auberge de la « Truie-qui-File », à L’Aigle. 2

Du Guesclin. L’Aigle. 61
L’aigle bicéphale, comme Bertrand du Guesclin. Photo : 22/05/2014.

Il prévient alors son frère. Les hommes encerclent l’auberge pour se saisir de la personne du connétable. L’aventure tourne au carnage et Charles de La Cerda, agenouillé et suppliant les Navarrais de l’épargner, est lardé de coups d’épée par les hommes de Philippe de Navarre.

À la suite d’une sévère altercation avec l’ombrageux Philippe de Navarre, Charles de La Cerda est assassiné de 80 coups d’épée à l’auberge de la « Truie-qui-File » à L’Aigle par un des hommes de main du roi de Navarre, Jean de Soult dit « Le Bascon ». 3

Charles de La Cerda est assassiné sur ordre de Charles II « Le Mauvais », Roi de Navarre par un commando d une trentaine d’hommes comprenant - entre autres - Friquet de Fricamps, Rodrigo de Uriz, Jean Malet de Graville et Jean du Sault dit « le Bascon de Mareuil » (+X 1364 à Cocherel) alors que Charles II et Philippe de Navarre attendaient dans une grange voisine. 4

Charles de Navarre souhaitait la capture du connétable et non son assassinat mais en endosse la responsabilité pour couvrir son ombrageux et impulsif frère, Philippe de Navarre, qui fut l’exécutant.

Alors que Jean le Bon reste prostré quatre jours à l’annonce de la mort de Charles de La Cerda, montrant qu’il ne peut maîtriser son émotion, le Navarrais se pose en chef d’État et revendique pleinement le meurtre qu’il justifie comme étant une question d’honneur.

Charles de Navarre est fortement soutenu et les seigneurs normands se rangent derrière lui tandis que les châteaux normands sont réarmés.

Il envoie Jean de Fricamp, surnommé Friquet, emprunter de l’argent à Bruges pour lever une armée. Dès le 10 juillet 1354, la chancellerie navarraise envoie des courriers demandant une aide militaire à Édouard III, au Prince noir, à la reine Philippa de Hainaut, et au duc de Lancastre.

Allié aux Anglais, il a les moyens de contraindre le roi de France à accepter l’assassinat de son favori. 5

Le traité de Mantes, favorable à Charles II de Navarre

Le 22 février, Jean le Bon doit accepter des concessions au traité de Mantes pour éviter une reprise de la guerre. Par ce traité, Charles II le Mauvais renonce à réclamer les châtellenies d’Asnières-sur-Oise, Pontoise et Beaumont que le roi ne lui avait toujours pas remises. En contrepartie, il reçoit le comté de Beaumont-le-Roger, les châteaux de Breteuil, Conches et de Pont-Audemer, le Clos du Cotentin avec la ville de Cherbourg, les vicomtés de Carentan, Coutances et Valognes, en Normandie.

Du Guesclin. Beaumont-le-Roger. 27
Porche et couloir voûté. Photo : 31/05/2013.

Il peut recevoir l’hommage des seigneurs normands qui l’ont soutenu. Ce traité lui donne également la permission de tenir chaque année un échiquier, il pourra y rendre justice sans que des appels puissent être envoyés au parlement de Paris. Au total, il reçoit toutes les prérogatives du duc de Normandie sans en avoir le titre. 6

13 mars. A Metz, Charles IV du Saint-Empire

Il érige le Luxembourg en duché en faveur de son frère Venceslas Ier. Il passera par héritage à la maison de Bourgogne.

6 avril. Le Traité de Guînes

L’assassinat de Charles de La Cerda a compromis les accords de paix franco-anglais : ni la guerre de Cent Ans, ni la guerre de Succession de Bretagne ne sont réglées.

Charles le Mauvais est en position de force, il n’a jamais été aussi puissant. Pour faire bonne mesure il doit se rendre à Paris pour demander son pardon au roi. Louis d’Anjou, deuxième fils de Jean le Bon, est livré en otage pour garantir la sécurité du Navarrais.

Charles de Navarre se rend donc au palais de la Cité le 4 mars, et demande pardon sans contrition et sans reconnaître aucun tort en la grande chambre du Parlement.

Le duc de Lancastre peut s’estimer floué, mais les partisans de Charles étant revenus en force dans le Conseil du roi, les négociations de Guînes évoluent très favorablement pour les Anglais qui recevraient en toute souveraineté toute l’Aquitaine des Plantagenêt (le tiers du royaume de France), garderaient Calais contre le renoncement à la couronne de France.

Cet accord préfigure le traité de Brétigny. Le traité de Guînes doit être confirmé et solennisé à Avignon à l’automne et une trêve jusqu’au 1er avril 1355 est conclue.

Charles de Navarre est pardonné par Jean le Bon grâce au soutien de Blanche de Navarre 7 et Jeanne d’Evreux. 8

Mais le roi Jean le Bon ne digère pas la mort du connétable Charles de la Cerda et d’avoir dû céder face à Charles de Navarre au traité de Mantes. 9

Jean II le Bon cherche à supprimer Charles II de Navarre

En août, il cherche à éliminer physiquement son gendre : il invite les trois frères de Navarre à un dîner en son palais dans le but de les assassiner. Avertis, ils échappent de peu à la mort, quittent Paris pour Evreux puis se séparent : Charles se rend à Avignon, Philippe en Cotentin et Louis en Navarre.

En novembre 1354, Charles le Mauvais se trouve à Avignon lors des négociations de paix sous l’égide du pape. Pour lui, un traité de paix franco-anglais serait une catastrophe, surtout si Édouard III acceptait de renoncer à la couronne. Faisant semblant de quitter la ville, il revient en cachette et fait capoter les négociations.

En parallèle, il conclut avec le duc de Lancastre un pacte qui prévoit le démembrement de la France : Édouard recevra la couronne de France mais laissera à son cousin Charles de Navarre la Normandie, la Champagne, la Brie, le Languedoc et quelques autres fiefs.

Mais les Anglais, échaudés par les revirements incessants du Navarrais, se méfient et le débarquement promis n’aura jamais lieu. D’autre part, Jean le Bon ne peut accepter le traité de Guînes et refuse de le confirmer à Avignon. 10

Jean de Grailly à Conches-en-Ouche

Charles II de Navarre confie la ville de Conches-en-Ouche au captal de Buch, Jean de Grailly, qui la confie à son tour à son oncle Archambaud. Jean de Grailly et Bertrand du Guesclin se retrouvent face à face à Cocherel en 1364.

Du Guesclin. Conches. 27
Photo : 05/12/2003.

Jacques Ier de Bourbon, Connétable de France

Il succède à Charles de La Cerda. C’est est un arrière-petit-fils du roi de France Louis IX et l’ancêtre par les mâles du roi Henri IV de France. Il est le fils de Louis Ier, duc de Bourbon et comte de la Marche, et de Marie d’Avesnes.

Jacques Ier de Bourbon est né en 1321. Il a 33 ans. Il combat en 1341 et 1342 en Bretagne pour Charles de Blois contre Jean de Montfort. Il est comte de la Marche de 1342 à 1361, comte de Ponthieu de 1351 à 1360 et connétable de France de 1354 à 1356. Il meurt à Lyon le 6 avril 1362.

Avril. Bertrand du Guesclin adoubé chevalier à Montmuran ?

Isabeau dame de Tinténiac, reçoit en son château de Montmuran, le maréchal d’Audrehem et Bertrand du Guesclin. 11

Du Guesclin. Les Iffs. 35
Montmuran. Photo : 01/12/2016.

En 1354, Huc de Caurelée, véritablement nommé Huc de Caverley, dont les Bretons avaient fait Caurelée, guerrier anglais, fameux dans notre histoire, battait la campagne et y causait mille ravages. Il s’approcha du château de Montmuran où se trouvait en ce moment du Guesclin, avec le seigneur d’Andrehan, plus tard maréchal de France. Du Guesclin fut fait chevalier le même jour par Aleastre du Marest, chevalier du pays de Caux, qui lui ceignit l’épée, avec tout le cérémonial alors en usage, dans la chapelle du château de Montmuran, C’est depuis ce temps que Bertrand du Guesclin, devenu chevalier, adopta le cri de guerre fameux « Notre-Dame-Guesclin ! ». 12

Le jour du Jeudi saint, le chevalier Alacres de Marès, (ou Elaste du Marais), normand du pays de Caux, adoube chevalier Bertrand Du Guesclin dans la chapelle du château, pour avoir, entre autres, héroïquement sauvé Montmuran des Anglais.

Hue de Calverley et sa troupe arrivent de Bécherel, à moins de 10 kilomètres de là. Ils furent stoppés net par Bertrand du Guesclin qui, ayant senti la chose, avait prévu leur venue en postant une trentaine d’archers le long d’un chemin qui porte aujourd’hui encore le surnom de « chemin sanglant ».

S’il se dit encore que le chemin rougit du sang des combattants chaque fois que la pluie tombe, il faut aussi savoir que le sol en ces lieux est en partie composé d’oxyde de fer, de couleur rougeâtre, perpétuant le symbole. 13

Bertrand du Guesclin capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel.

Bertrand du Guesclin ayant gagné le respect de la noblesse à la pointe de son épée, le chevalier Alacres de Marès, dépendant du bailliage de Caux, l’adoube chevalier au château de Montmuran dans les Iffs en 1354 (il prend alors pour devise « Le courage donne ce que la beauté refuse ») et le nomme capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers. Il « promet qu’il ne trouveroit jamais occasion qu’il ne chargeast les Anglois quelque part qu’il les renconstrat. » 14

Du Guesclin. Les Iffs. 35
Dans la chapelle de Montmuran. Photo : 04/09/2018.

Bertrand du Guesclin n’aurait pas été adoubé chevalier à Montmuran. Certains auteurs écrivent qu’il l’a été en 1356 ou 1357. Visité le 01.12.2016, la guide m’affirme « avoir des preuves de l’adoubement à Montmuran, de plus, me dit-elle, Georges Minois le confirme », Yves Jacob également, mais il y a un doute, voir 1356-1357. Sur le vitrail, 1889, de la chapelle, c’est Bertrand 1er de Saint-Pern, son parrain, qui l’adoube chevalier le Jeudi Saint 1354.

Bertrand du Guesclin et Arnoul d’Audrehem, capturent Hugues de Calveley. Tous trois se retrouvent régulièrement sur les champs de bataille durant les années suivantes.

Bertrand du Guesclin est adoubé chevalier au château de Montmuran, aux Iffs, en 1354 et nommé capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel. C’’est en guerroyant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu’il devient celui que les Anglais vont craindre : Le Dogue noir de Brocéliande. 15

Grand sénéchal du Roy de France, Bertrand Du Guesclin est nommé capitaine de Pontorson (1354), ou 1357 ? faisant de la ville la capitale des joutes et des tournois. 16

Bertrand du Guesclin sortit réellement de l’ombre en 1354 à Pontorson dont il sera le capitaine toute sa vie. Cette place forte du duc d’Orléans, frère du roi Jean II, commandait l’entrée du Nord-Est de la Bretagne et permettait ainsi non seulement de surveiller Mayenne et Dinan appartenant à Jeanne de Penthièvre mais aussi Fougères, dont le seigneur était le comte d’Alençon, cousin du roi. Ce sont ces seigneurs, mais aussi les gendres de Jeanne de Penthièvre, Charles de La Cerda, connétable de France et favori du roi Jean II, et le fils de ce dernier, Louis, duc d’Anjou, qui imposèrent Du Guesclin comme chef de guerre en Normandie où il fit merveille contre les Anglo-Navarrais (mai 1364, victoire de Cocherel). 17

Bertrand de Saint Pern, Ier du nom, fut du nombre de ceux qui, au mois d’avril 1354, attaquèrent et défirent entièrement une division anglaise qui voulait cerner le château de Montmuran pour faire prisonniers les Bretons de distinction qui s’y trouvaient réunis à l’occasion des fêtes que donnaient alors Isabeau de Bavière. Les Anglais, taillés en pièces, laissèrent au pouvoir des vainqueurs dix pannons d’armes et Cowerley leur général. 18

Pierre de Villiers, en compagnie d’Arnoul d’Audrehem, maréchal de France, est sauvé d’une embuscade par Bertrand du Guesclin, fait qui vaudra à ce dernier son titre de chevalier. Pierre de Villiers le prend alors sous son aile et lui fournit des troupes. Avant d’être rappelé par le dauphin et régent Charles en tant que chevalier du Guet à Paris, il laisse à Du Guesclin son poste à Pontorson en 1354. 19

Arnoul d’Audrehem, lieutenant du roi en Normandie prend la forteresse de Landal à Broualan par surprise et y capture Hugues de Calveley. 20

Les seigneurs de Landal et les Malesmains

Guillaume d’Aubigné, seigneur de Landal, né vers 1300, décédé après 1384, est marié à dame Philippa (nom inconnu), dont :

 Mahaut d’Aubigné, dame de Landal, fille du précédent, marié en 1366 à Olivier de Montauban, seigneur de Queneville, né vers 1348, décédé vers 1389/1409, fils de Olivier de Montauban, seigneur de la Ferté (v.1325-1388) et de Jeanne Malesmains (v. 1328-1383), dont :

 Guillaume de Montauban, seigneur de Montauban et de Landal, capitaine de Dinan, fils du précédent, né vers 1367, décédé en mai 1432, marié en premières noces en 1382 à Marguerite de La Roche-Bernard, fille d’Eudes, seigneur de la Roche-Bernard et de Béatrice de Craon. 21

Bertrand du Guesclin gère la garnison de Châteauneuf 22

Du Guesclin. Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine. 35
L’église Saint-Nicolas, XVe-XIXe siècles, près du château. Photo : 23/06/2020.

Bertrand du Guesclin prend deux forteresses sur la Rance

En 1354, la forteresse de Péhou-Plumazon et la place forte de la Roche aux Ânes furent prises par les Anglais puis reprises par les troupes de Bertrand du Guesclin. En quelle année Bertrand du Guesclin prend ces deux forteresses sur la Rance ? 23

Du Guesclin. Plouër-sur-Rance. 22
La Rance et la Pointe de Péhou. Photo : 22/01/2022.

Tréguier, La Roche-Derrien, droits d’entrée et de sortie du port

Pierre Morel, né à Guingamp et mort le 3 mai 1401, est un prélat breton du XIVe siècle. Pierre Morel est fait évêque de Tréguier. Charles de Blois, et, après lui, Jean de Montfort, ont donné à l’évêque et au chapitre de Tréguier les droits d’entrée et de sortie tant du port de cette ville que de celui de La Roche-Derrien, mais le duc Jean IV de Bretagne, veut de nouveaux droits à son profit dans ces mêmes ports. Pierre y consentit, ainsi que son chapitre en 1354. 24

La Roche-Périou est détenu par Jean Davy

Le château souffre gravement durant la guerre de Succession de Bretagne. La place subit un premier siège au mois de juin 1341. Le 15 ou 16 novembre 1342, les troupes anglaises du roi Edouard III enlèvent Le Faouët et La Roche-Périou, avant de prendre Pont-Scorff, le 19 novembre. Les Anglais occupent La Roche-Périou jusqu’en 1354. Puis Edouard III donne le château et le fief à Jean Davy, mari de Jeanne de Rostrenen, veuve du vicomte Alain VII de Rohan. 25

Bertrand du Guesclin en ambassade en Angleterre

Jeanne de Penthièvre relance les pourparlers et envoie en Angleterre une ambassade de poids : l’évêque de Vannes et quatre seigneurs d’importance dont le sire de Beaumanoir, pour plaider en faveur de l’alliance projetée entre Jean de Blois et la fille du roi d’Angleterre, proposition qu’appuie fermement le pape Innocent VI, récemment élu. Avec un certain succès. En effet, le 1er mars1353, à Westminster, Edouard III et Charles de Blois, entourés de leurs conseillers et de leurs amis, signent un traité qui définit les conditions et les modalités de l’élargissement du duc.

Pour garantir le respect du traité,

« ledit Duc mandera hastiement pour ses deux fils, Johan et Guion et pour Marie sa fuille et les fera venir en Angleterre a demorer en la garde du Roi,cest assavoir le dit Johanen hostage pour l’accomplissement dudit mariage… et lesditz Guion et Marie en hostage pour le dit Duc et pour paiement de sa rançon. »

Le texte ajoute que les frais de nourriture et d’habillement incomberont au duc lui-même tout le temps de « l’hostagerie ». Et de fait un sauf-conduit délivré en juin 1353, garantit la libre circulation des valets qui partent chercher les victuailles nécessaires à l’entretien des jeunes princes. À cette date, donc, les otages se trouvent déjà en Angleterre, accompagnés de leurs serviteurs et de leur précepteur, tandis que, en 1354 et 1355, leur père reprend sa quête de rançon, en France et en Bretagne. 26

Jean IV de Beaumanoir part en Angleterre négocier la mise en liberté de Charles de Blois.

Bonabes de Rougé est ambassadeur à Londres. 27

Bonabes de Derval-Rougé se trouve à Londres avec le vicomte de Rohan, Thibaud de Rochefort, Jean de Beaumanoir, Geoffroy de Dinan et Guillaume d’Avaugour, lorsqu’en 1354, Bertrand du Guesclin vient rendre visite à Charles de Blois. Charles de Blois obtient une courte permission de se rendre en Bretagne. 28

Le captal de Buch est présent en Angleterre en 1354.

Mort de Bouchard VI de Vendôme

Bouchard VI de Vendôme († 1354), comte de Vendôme et seigneur de Castres, est l’époux d’Alix de Bretagne, née en 1297, fille d’Arthur II, duc de Bretagne et de Yolande de Dreux. Ils ont des enfants :

  • Jean VI,
  • Bouchard, seigneur de Segré et de Feuillet,
  • Pierre, mort en 1356 à la Bataille de Poitiers.

Alix de Bretagne meurt en 1377. 29

Guy de Rochefort reprend le château de Nantes

Guy de Rochefort du Henleix, seigneur du Henleix, chevalier reprend le château de Nantes sur les Anglais. 30

Jeanne de Rostrenen épouse Jean Davy

Jeanne de Rostrenen a été mariée en 1320 ? , 1322 ? à Plouhinec, avec Alain VII de Rohan 1308-1347.

Jeanne se remaria au chevalier anglais Roger Davy, le plus bel homme de l’Angleterre, dit Mazs, et l’avait suivit au château de Pestivien qu’il commandait, et que Du Guesclin vint assiéger et qu’il prit, sauvant Davy de la rage des assaillants en rendant hommage à sa valeur. Il arracha à la brutalité des soldats, Jeanne de Rostrenen, après laquelle les bretons s’acharnaient, car il voulaient, dit Mazas, la punir d’avoir répudié le beau nom de Rohan.

En considération de son mariage avec ce partisan anglais, Edouard III roi d’Angleterre, qui avait la curatelle du jeune Montfort, dont le père était mort au château de Hennebont, le 26 septembre 1345, avait donné à Roger Davy et à Jeanne de Rostrenen, la châtellenie de Guemené-Guégant, et le château et domaine de Pestivien conquis par Roger Davy. Jeanne de Rostrenen, restée veuve, céda au Duc, par acte du 29 mai 1371, la Châtellenie de Guémené, moyennant une rente viagère de dix mille livres.

C’est la sœur de Pierre VI de Rostrenen. 31

Du Guesclin. Rostrenen. 22
L’église Notre-Dame-du-Roncier. Photo :28/01/2017.

Arnaud de Cervole, seigneur de Châteauneuf-sur-Charente

La guerre de Cent Ans permet à Arnaud de Cervole de s’enrichir et d’accumuler des titres.

Arnaud Regnaud de Cervole, ou Regnault de Cervole ou Arnaud de Cervole ou Arnaud de Servolle ou l’Archiprêtre, est né vers 1320, ou 1300 ? Cervole est dans l’actuelle commune de Cavarc, Lot-et-Garonne.

Le roi lui donne la seigneurie de Châteauneuf-sur-Charente en 1354, le nomme capitaine de Beaumont-le-Roger et chambellan de France. 32

Du Guesclin. Châteauneuf-sur-Charente. 16
L’église Saint-Pierre. Photo : 29/12/2018.

Fils cadet de la famille des seigneurs de Cervole, il entre dans le clergé. Il n’avait comme seul patrimoine, quoique séculier, que l’archiprêtré de Vélines, Dordogne, (évêché de Périgueux) qui est possédé par Arnaud de Cervole à titre héréditaire.

Il en percevait les revenus, comme laïc au titre de l’inféodation, comme seigneur temporel des droits utiles d’un archiprêtré.

En 1347, reconnu clerc indigne, son bénéfice lui est retiré. Il commence alors une carrière de brigandage dans la région de Bordeaux.

On peut admettre que notre archiprêtre fut un brigand, mais seulement dans le sens médiéval du mot, c’est-à-dire en tant qu’homme de guerre, nous dirions aujourd’hui soldat (brigand venant de brigandine, sorte de plates ou armures du torse en cuir bouilli ou petites plaques de fer).

S’il fut, personne ne peut le nier, un "voleur pilleur et robleur", c’est à l’imitation de tous les gens de guerre de l’époque, tels Du Guesclin ou Jean Chandos.

Son ascension fulgurante, malgré son état de petite noblesse, a étonné ses contemporains ; ses succès étaient dû principalement à son état de chef de compagnie. 33

Arnaud de Cervole dit l’Archiprêtre (1300 - 1366) épouse, en 1362, Jeanne de Châteauvillain (? - 1389), dame de Châteauvillain, de Thil-en-Auxois, de Marigny et de Saint-Georges. C’est la quatrième noce de Jeanne de Châteauvillain.

Il portait les titres suivants au moment de sa mort en 1366 : Seigneur de Châteauvillain, Archiprêtre de Vélines, Sire de Châteauneuf-sur-Charente, Seigneur de Concressan et de Leuroux. 34

Guy de Luxembourg épouse Mahaut de Châtillon

Guy de Luxembourg, né en 1340, mort le 23 août 1371, fut comte de Saint-Pol de 1360 à 1371 et comte de Ligny, seigneur de Roussy, de Beauvoir, de Richebourg et d’Ailly de 1364 à 1371. Il était fils de Jean Ier, seigneur de Ligny, et d’Alix de Dampierre-Flandre-Termonde, dame de Richebourg et d’Ailly (petite-fille de Guillaume de Termonde, lui-même fils et frère des comtes de Flandre Guy et Robert III).

Il épousa en 1354 Mahaut de Châtillon (1335 † 1378), comtesse de Saint-Pol, fille de Jean de Châtillon, comte de Saint-Pol et de Jeanne de Fiennes.

Le 22 août 1371 il participa à la Bataille de Baesweiler (actuellement en Allemagne), un conflit entre le duché de Brabant (sous Venceslas Ier de Luxembourg, époux de Jeanne de Brabant) d’une part et les duchés de Juliers et Gueldre d’autre part.

Le chroniqueur Jean de Boendaele (Jan van Boendale) dans ses « Gestes du Brabant » (Brabantsche Yeesten) mentionne qu’il y était blessé et abandonné sur le champ de bataille. Le lendemain, un pilleur le trouva criant au secours et l’assassina. Le pilleur, essayant de monnayer son fait d’armes chez le vainqueur, a été pendu. 35

Le Luxembourg devient Duché

Dès 1050, l’agrandissement de la bourgade s’avère indispensable et une deuxième enceinte, parallèle à la première, est érigée à hauteur de l’actuelle rue du Fossé. En 1244, la comtesse Ermesinde accorde à la ville sa charte d’affranchissement.

De nouveaux travaux de fortification de la ville haute débutent en 1320, sous le règne de Jean l’Aveugle, pour être achevés en 1398. La fortification de la ville basse (« Grund ») est réalisée entre 1387 et 1395.

En 1354, le Luxembourg devient Duché. La ville occupe un site exceptionnel. Avec ses fortifications, elle se situe au sommet d’un rocher de grès aux bords escarpés, que contournent deux rivières, l’Alzette et la Pétrusse, le rocher du Bock. Cet éperon rocheux relié jadis à la ville par un pont-levis (actuel pont du château) a été un peu aplani par la création de la montée de Clausen. Il supporte les ruines du château de Luxembourg, édifié au Xe siècle, démoli en 1555 et transformé en fortin au XVIIe siècle. 36

Le comté de Bar élevé au rang de duché

Déjà en 1301 le comte de Bar est contraint de prêter hommage au souverain français pour la rive gauche de la Meuse. Le comté de Bar sera élevé au rang de duché en 1354 par l’empereur Charles IV du Saint-Empire, lequel promulgue deux ans plus tard à Metz la Bulle d’or qui réglemente jusqu’en 1806 les modalités de l’élection de ses successeurs à l’empire.

1301. Traité de Bruges aboutissant à la formation du Barrois mouvant : les terres situées à l’ouest de la Meuse passent sous la suzeraineté du roi de France.

1354. Le comté de Bar est érigé en duché au profit de Robert, comte de Mousson et de Bar, qui s’intitule désormais marquis du Pont et duc de Bar. 37

Devant l’essor de la puissance française, le comte de Bar Henri III, gendre du roi d’Angleterre Édouard Ier, prend part à une alliance contre le roi de France Philippe le Bel. Vaincu, il est fait prisonnier pendant plus de deux ans. En 1301, il est relâché mais doit signer le traité de Bruges, dans lequel il se reconnaît vassal du roi de France pour toutes ses terres à l’ouest de la Meuse. Ces terres constituent désormais le Barrois mouvant. En 1354, le comté est élevé en duché, et Robert Ier prend le titre de duc de Bar, mais le contexte n’est plus au développement, une partie du Barrois étant désormais sous tutelle de la France. 38

Du Guesclin. Bar-le-Duc. 55
La Tour de l’Horloge, rare vestige des fortifications du château. Photo : 14/09/2021.

Les ducs établissent un château au centre de leurs possessions, autour duquel un bourg, puis enfin une cité, Nancy devient la capitale politique et administrative du duché de Lorraine.

La naissance de Nancy est liée à l’édification d’un château féodal, au cours du XIe siècle, par Gérard d’Alsace qui y fonde une petite cité qui devient la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au XIVe siècle. 39

Décembre. Echec des négociations de paix

Soudic, Soudan de Preissac

Nous trouvons la première mention d’un “Soudic de Preissac” dans un acte de 1354 copié dans les rôles gascons. Ce Soudic était impliqué avec le puissant seigneur de Mussidan, un parent de ce dernier, ainsi qu’un membre de la famille des seigneurs de Pommiers dans le meurtre d’un membre de la famille noble de Madaillan. 40

Bernard (ou Bremond) Arnaud de Preissac, Soudan de Preissac et la Trave combat pour le Prince Noir à Poitiers en 1356. Il est à Cocherel en 1364 avec Bertrand du Guesclin.

Le château d’Esclignac, s’est bâti dans la plaine au pied de Monfort vers le XIe siècle, à l’emplacement d’une ancienne villa gallo-romaine. C’est le berceau de la famille de Preissac. 41