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De la Vicomté-sur-Rance à Cancale

8 mai 2018

La Vicomté-sur-Rance (22), départ 7h30.

La Vicomté-sur-Rance. 22
Un jeune merle qui ne vieillira pas. Triste début de journée. Photo : 08/05/2018.
La Vicomté-sur-Rance. 22
Photo : 08/05/2018.

A 8h, je suis dans le bourg de la Vicomté. Ce nom tire son origine de la Vicomté de La Bellière où est née Tiphaine Raguenel, la première épouse de Bertrand du Guesclin.

La Vicomté-sur-Rance. 22
Photo : 08/05/2018.

A 8h30, je suis devant le panneau indiquant le château de La Bellière, propriété privée. J’hésite quelques instants avant de m’avancer dans le petit chemin empierré qui doit y conduire. En face, un sentier mène au Moulin de Prat que j’ai déjà visité il y a quelques années, c’est un site magnifique.

La Vicomté-sur-Rance. 22
Photo : 08/05/2018.

Finalement je me décide à avancer, après une centaine de mètres, j’aperçois le château. Une digue retenant un étang y mène. C’est un très beau site, bien dissimulé dans les bois. Je crains que quelqu’un me surprenne. Bien sûr, j’aurais des explications à fournir. Et j’ai bien envie. Je fais quelques photos. Je demanderai ultérieurement aux propriétaires l’autorisation de les publier. Rien ne bouge, il est encore tôt.

En quelques secondes, me voilà plongé en plein Moyen Âge. Tiphaine se fait connaitre à Bertrand lors de son combat à Dinan contre Thomas de Canterbury. Charles de Blois intervient auprès de Tiphaine et de son père, Bertrand Raguenel, pour la demande en mariage.

La Vicomté-sur-Rance tire son nom de l’ancienne vicomté de La Bellière du XIIIe siècle. La Bellière fut l’une des capitales, avec Dinan, du Paoudour (Poudouvre), compris entre l’Arguenon et la Rance, qui était un pagus, c’est-à-dire une subdivision administrative de la Domnonée. Le Château de la Bellière, date des XIIe siècle XVe siècle XVIIe siècle - IMH 1927 - Privé. Le Moulin du Prat est de la fin XVe siècle début XVIe siècle.
 
La première mention d’un vicomte du Poudouvre remonte à 1184 : il s’agit d’un certain Alain, fils de Brient. C’est une branche cadette de la maison de Dinan qui devient propriétaire de la vicomté de Poudouvre au XIIIème siècle et lui donne son nom (Comtesse de la Motte Rouge, Les Dinan, P. 34-62, 223-235).
 
Ainsi la terre de Poudouvre devient-elle la « terre et vicomté de Dinan », nommée encore « vicomté de la Bellière » dans un acte de 1461 (Mor., Pr. II, 1766, Lobineau, Pr. 1766). La chapelle Saint-André de la Bellière est du XIVème siècle. Le château de la Bellière (XIII-XIVème siècle), propriété de Raoul de Dinan, vicomte de Poudouvre (1237-1287).
 
La Vicomté-sur-Rance. 22
Photo : 08/05/2018.
 
La Bellière appartient, en 1300, à Raoul Chevalier, seigneur de la Bellière, qui, par testament en date du 3 novembre 1329, donne au monastère des Jacobins de Dinan, une mine de froment de rente à prendre sur ses dîmes de Pleudihen. En 1362, Philippe de Dinan, vicomte de la Bellière, fonde une chapellenie dans l’église paroissiale de Pleudihen-sur-Rance. Ce domaine passe à la famille Raguenel au XIVème siècle et Collin de la Bellière en 1767.
 
Le moulin de marée du Prat (XVème siècle) est édifié par les seigneurs de La Bellière.
 
La Vicomté-sur-Rance. 22
Le moulin de Prat dans les brumes. Photo : 01/12/2016.
 
Robin Raguenel, seigneur de Chastel-Oger en Saint-Erblon (Ille-et-Vilaine), avait l’écusson, joint au château de la Bellière et portant : écartelé d’argent et de gueules, au lambel de l’un en l’autre. Il était, par son père Robert, petit-fils d’un autre Robin Raguenel, sénéchal de Rennes, en 1298, qui devint en 1302 homme de confiance et exécuteur testamentaire de Jean II, duc de Bretagne. Lui-même figura parmi les 30 chevaliers bretons qui luttèrent victorieusement en 1351 contre 30 Anglais, au célèbre combat de la Mi-Voie, entre Ploërmel et Josselin. De Jeanne de Dinan, il eut l’illustre Tiphaine.
 
Habitant à Dinan une maison encore visible, rue de la Croix, elle prédit en 1359 à Du Guesclin la défaite de l’Anglais Cantorbéry sur la place du Champ et devint en 1360 la première femme du héros.
 
M. Etienne Dupont, dans son travail « Une Astrologue bretonne au Mont Saint-Michel », a démontré qu’elle habita plusieurs années au Mont Saint-Michel et qu’elle y observait incontestablement les astres, avec l’espoir de deviner l’avenir. A l’appui de son dire, M. Dupont cite ces deux vers de « La vie du vaillant Bertrand Duguesclin », à l’adresse de sa première femme : Du sens d’Astronomie était bien escolée - Et de philosophie était sage esprouvée.
 
D’après une tradition locale, elle aurait fini ses jours en 1374, à la Bellière, dans une chambre, où l’on montre son lit, son fauteuil, son prie-Dieu et son crucifix, avec de précieuses tapisseries de haute lice, aux scènes guerrières. Comme ses aïeux, elle fut inhumée aux Jacobins de Dinan, où le Connétable, à sa mort, voulut aussi que son propre cœur fût rapporté et déposé dans le tombeau des Du Guesclin, vis-à-vis de l’enfeu des Raguenel, en attendant que M. Néel de la Vigne le retrouvât en 1804 et le fît solennellement transférer en 1810 à l’église Saint-Sauveur. D’après le sentiment fondé de Siméon Luce, Tiphaine qui a habité, mais non possédé en toute propriété la Bellière, serait morte à Pontorson en 1372, à l’âge de 33 ans, son mari étant dans le Poitou, et son corps, provisoirement déposé dans l’abbaye du Mont Saint-Michel, fut ramené à Dinan, quand le Connétable fut de retour en Bretagne. 1

Je reprends ma route et passe devant le château de Quincombre. A gauche, la cale de Mordreuc et la chapelle Sainte-Ouine.

Pleudihen-sur-Rance. 22
Il y a plusieurs Caïns contre un seul Abel. Photo : 08/05/2018.

9h, j’atteins Pleudihen-sur-Rance. Pause menthe à l’eau, café.

Pleudihen-sur-Rance. 22
Photo : 08/05/2018.
Pleudihen-sur-Rance. 22
C’est-y qui a des cheminots par ici ? Photo : 08/05/2018.
Pleudihen-sur-Rance. 22
Les vasières. Photo : 08/05/2018.

J’approche de Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, un monsieur à qui je demande si j’en suis éloigné me répond : « C’est tout droit, un moment de temps. Ensuite tu prends un chemin et le centre, c’est à gauche ». Châteauneuf est sur un point haut, le sommet où se trouvait le château, est aménagé en parc. Je mange la part de far aux pruneaux que la propriétaire de la chambre d’hôte m’a donné ce matin avant de la quitter. Merci. Excellent reconstituant de calories ! Au sommet, un château relativement récent est en très mauvais état, il semble habité, il l’est, me confirme une habitante. L’église est à proximité. En 1354 Bertrand du Guesclin commande la garnison du fort.

Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine. 35
Le château édifié vers 1740. Photo : 08/05/2018.
La voie romaine de Rennes à Alet passait par Châteauneuf sous la forme d’une chaussée surélevée entre les marais.
 
Vers le XIe siècle, un premier château en bois protège le passage menant vers le Clos-Poulet (plou aleth : « pays d’Aleth »). La paroisse de Castellum des Noës est certifiée dès le XIIe siècle (1181). Le château fort en pierre, la forteresse de Bure, fait des seigneurs de Châteauneuf de la Noë une importante châtellenie avec droit de haute justice sur vingt-cinq paroisses.
 
Le général baron Athanase de Charette, le chef charismatique des zouaves pontificaux (1860-1870) y avait sa propriété en la demeure du château de Basse Motte. 2
Le village de Dolet, existait au moins dès le XIIème siècle, car il est mentionné dans le Roman d’Aquin qui y place un donjon. L’ancien château (XII-XVIIIème siècle) est reconstruit et réaménagé à plusieurs reprises. Il se situe au milieu de la ville de Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine et on l’appelait encore Châteauneuf de Bure. En 1117, Henri II, roi d’Angleterre et duc de Normandie fait édifier une forteresse. En 1351, Bertrand Du Guesclin y séjourne. Il est reconstruit en 1353 sous le nom de Château de la Noë, puis détruit et relevé à nouveau en 1441 sous le nom de Châteauneuf.
 
Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine. 35
Photo : 08/05/2018.
 
C’est en 1250 que commence la suite non interrompue des sires de Châteauneuf. Le premier de ces seigneurs est Thébaud de Rochefort, vivant encore en 1270. Il eut pour fils Guillaume de Rochefort, vicomte de Donges et sire d’Assérac au pays nantais, seigneur de Rochefort dans le diocèse de Vannes, et de Châteauneuf en celui de Saint-Malo. Possédèrent ensuite successivement toutes ces seigneuries : Thébaud II de Rochefort, mail d’Anne de Neuville ; — Guillaume II de Rochefort, mort vers 1347, ayant épousé d’abord Philippette de Laval, puis Jeanne de Caletot ; — Thébaud III de Rochefort, tué en 1364 à Auray, et mari de Jeanne d’Ancenis qui lui apporta la seigneurie de ce nom ; — et enfin Thébaud IV de Rochefort, décédé sans postérité en 1371 (abbé Le Mené, Généalogie des sires de Rochefort). La sœur de ce dernier, Jeanne de Rochefort, recueillit sa riche succession ; veuve d’Eon de Montfort, elle se remaria en 1374 à Jean de Rieux, lui donna neuf enfants et mourut le 3 mars 1423. 3
Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine. 35
Ce genre de plaque disparait. Photo : 08/05/2018.
C’est en 1181 qu’il est fait, pour la première fois, mention certaine de Châteauneuf [Note : Châteauneuf faisait partie de l’ancien diocèse de Saint-Malo ; c’est aujourd’hui un chef-lieu de canton de l’arrondissement de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)] ; l’enquête faite à cette époque sur les domaines temporels de l’église de Dol signale, en effet, en dehors du régaire épiscopal une forteresse dite en latin Castellum de Noes (D. Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 682) et en français Chastel-Noë, d’où l’on a peut-être fait Chastel-Neue, puis Châteauneuf. Mais ce nom de Noë — exprimant la situation de la forteresse à l’entrée des marais formés par les invasions de la mer, — est resté longtemps en usage. En 1295, on écrivait : « En nostre court du Chastelneuf de la Noë » ; en 1362 « Chasteauneuff de la Noue », et en 1682 la déclaration de la seigneurie porte « chasteau et forteresse dudit Chasteauneuf anciennement appelé de la Noë » (Archive de la Loire-Inférieure). 4

Je quitte Châteauneuf.

Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine. 35
Original ce recyclage. Photo : 08/05/2018.

Saint-Père est également sur un point haut. L’église domine le village. J’achète quelques provisions à l’Epicerie Péréenne. Installé sur la place Arthur Regnault, face à l’église qui est certainement de lui, je me restaure et m’aère les pieds. Que ces moments sont bons à vivre.

Saint-Père. 35
Photo : 08/05/2018.
Saint-Père. 35
Cherchez l’intrus. Photo : 08/05/2018.
Saint-Père est nommée généralement sous son ancien nom de Saint-Père-Marc-en-Poulet.
 
Saint-Père. 35
Accrochés au mur de l’église. Photo : 08/05/2018.
 
L’église Saint-Pierre possède un vitrail comportant des fragments du XIVe siècle. Saint-Père-Marc-en-Poulet a donné naissance à la famille de Saint-Père, dont un membre, dès 1366, portait comme blason : d’or à la bande d’azur cotoyée de deux cotices de même. Cette famille, possédant la seigneurie de Saint-Père en sa paroisse d’origine, s’éteignit au XVème siècle — quant à la branche aînée du moins — en une fille qui épousa un sire de Tréal et lui apporta la terre seigneuriale de Saint-Père. 5
Saint-Père. 35
Une façade remarquable. Photo : 08/05/2018.

Un manoir à gauche, puis la Motte-Rouxel, un ruisseau, une ligne de chemin de fer. Voilà Saint-Méloir-des-Ondes.

Saint-Père. 35
Photo : 08/05/2018.
Durant la Révolution, la commune porte le nom de Méloir-Richeux. 6

J’approche de Saint-Coulomb et du Plessis-Bertrand. Les jambes donnent des signes de fatigue, voilà 6 bonnes heures que je marche. Je passe la Croix de Lormel.

Du Guesclin. Saint-Coulomb. 35
Photo : 08/05/2018.

Le Plessis-Bertrand est une propriété privée, les ruines du château sont signalées à l’entrée. Un avertissement, chien méchant, calme l’envie d’avancer sur le chemin. Je prends conseils auprès de la dame qui habite une ferme en face. Je me risque. Les ruines sont à une cinquantaine de mètres, je suis discret , j’en fais le tour plusieurs fois et prends des photos. Toujours pas de chien, fausse information, fake news. Tant mieux. Derrière les restes du château il y a une construction moderne. J’approche un peu, apparemment il n’y a personne, je quitte les lieux. Merci, je dépose un mot, invitant les propriétaires à me contacter, dans la boîte aux lettres.

Saint-Coulomb. 35
Les vestiges du château du Plessis-Bertrand. Photo : 08/05/2018.

C’est ici que la branche principale de la famille Du Guesclin s’est installée après avoir quitté l’îlot qui se trouve au nord de Saint-Coulomb.

Du Guesclin. Saint-Coulomb. 35
Le Plessis-Bertrand. Photo : 08/05/2018.
Saint Colomban (ou Columban) débarqua de Grande-Bretagne au VIème siècle.
 
Saint-Coulomb. 35
Photo : 08/05/2018.
 
L’ancien château fort du Guesclin (XII-XVIIIème siècle). Salomon (frère bâtard de Ginguené, archevêque de Dol), ou l’un de ses successeurs, auteur de l’illustre famille du Guesclin, construit sur un rocher en 1160 une forteresse qui prend au XIIIème siècle le nom de Guarplic.
 
A la mort de Pierre Ier, son fils Bertrand, bisaïeul du connétable de France Bertrand du Guesclin, décide d’y construire une forteresse pour y loger jusqu’en 1254. 7

La Croix-Blanche, puis Saint-Coulomb apparait. Pause au bar du centre, accueil très sympathique et détendu du patron, dans un cadre original. Une grande affiche annonce qu’en juin se tiendra un colloque sur Saint-Colomban. C’est ici, sur ces plages, que Saint-Colomban a débarqué, d’où le nom de la commune. Accompagné de plusieurs moines, Colomban de Luxeuil traverse la Manche et accoste soit sur la grève du Guesclin, soit quelques centaines de mètres plus à l’ouest, à l’anse Margot. Une croix est érigée à sa mémoire. Il aurait débarqué avec 12 compagnons en 590.

Saint-Coulomb. 35
Photo : 08/05/2018.
Saint-Coulomb. 35
Je prends la direction Duguesclin. Photo : 08/05/2018.
Saint-Coulomb. 35
Surprenante mise en valeur de la croix. Photo : 08/05/2018.

Au Hindré, propriété des Du Guesclin, est aujourd’hui une belle ferme qui fait chambres d’hôtes, Mme Robin ne détient pas d’informations qui peuvent me servir. Elle m’invite à lire l’ouvrage qui existe sur Saint-Coulomb.

Du Guesclin. Saint-Coulomb. 35
Une propriété des Du Guesclin. Photo : 08/05/2018.

La Motte-Jean est construite sous une terrasse haute de deux mètres à l’ouest, qui correspond à l’emplacement d’une forteresse des Du Guesclin. 8

La Motte-Jean fait chambres d’hôtes également, je découvre des restes de parties anciennes, mais beaucoup de neuf, du PVC, du goudron, un cocktail d’époques, pas très heureux. Le cadre est agréable. A l’accueil, la jeune femme ne connait pas l’histoire des lieux. A proximité, il y a un manoir. C’est peut-être lui qui détient la clé de mes recherches. Affaire à suivre.

Du Guesclin. Saint-Coulomb. 35
Une propriété des Du Guesclin. Photo : 08/05/2018.

18h30. J’arrive à Cancale. Jeanne Jugan, née à Cancale en 1792 et béatifiée en 1982, est la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres.

Cancale. 35
La maison de Jeanne Jugan. Photo : 08/05/2018.
Cancale. L’ancienne paroisse de Thoumen. En 1213, Hamon Le Truan et Jean Le Truan, prêtres de l’église de Thoumen, « sacerdotes ecclesiœ de Toumain », attestèrent que les moines de la Vieuville avaient reçu diverses dîmes dans leur paroisse, « decimas in parrochia nostra », notamment de la part de Gilduin, de Helye, fils de Geffroy, de Robert de Tomain, des fils de Guillaume Lestore et de Guy du Tertre.
 
Dans cet acte sont aussi nommées diverses localités dépendant de la paroisse de Thoumen ou l’avoisinant : Villeperdue, la Cotentinaye, Pomelin, la Névorie, le Rocher, la Houdestandaye, la Flaudière et le Plessix-Guesclin. Ce dernier nom rappelle évidemment le Plessix-Bertrand, alors à la famille Du Guesclin, et prouve que la paroisse de Thoumen s’étendait entre Cancale, Saint-Coulomb et la mer.
 
La croix seigneuriale du XVIIème siècle est située dans le jardin du presbytère. Très simple, elle n’a d’autre ornement que le chanfrein qui coupe ses arêtes et lui donne la forme octogonale. Elle mesure 2,20 mètres de haut. Au centre de son croisillon apparaît un motif sculpté qui représente les armes des du Guesclin "d’argent à l’aigle éployée de sable membrée et becquetée de gueules". La branche aînée de la famille du Guesclin possédait, en effet, la seigneurie du Plessis-Bertrand, dont le chef-lieu était Cancale, jusqu’en 1417. A signaler que l’Eglise de Cancale portait, semble-t-il, jadis, ces mêmes armes sur ses litres et aux endroits les plus éminents.
 
Les seigneurs successifs du Plessis-Bertrand étaient les Châteaubriand (1417-1589), les Rieux (1589-1681), les Beringheim (1681-1740), les Magon de la Lande (1740-1794).
 
L’ancien fort du Guesclin. Cette forteresse est bâtie en 1026 par Bertrand Ier. Son fils, Bertrand II, abandonne Château-Richeux en 1160 pour venir s’y installer. En 1207, cette forteresse est occupée par des partisans de Jean sans Terre, roi d’Angleterre. Ils en sont chassés par Juhel de Mayenne qui en cède le commandement à Pierre d’Avaucourt, vers 1230. Cette forteresse est abandonnée en 1259 pour le Plessix-Bertrand en Saint-Coulomb. 9

Il n’est pas facile d’établir une chronologie claire des divers déménagements de la famille Du Guesclin. Les différents textes se contredisent. Il y a une Rue Duguesclin à Cancale.

Cancale. 35
Le port. Photo : 08/05/2018.

Malgré le temps qui est maintenant couvert, il y a un monde fou. Les voitures alignées le long de la plage brillent sous les quelques rayons du soleil. C’est vraiment dommage de massacrer la vue des belles maisons colorées qui longent la baie avec ce parking. L’Office de Tourisme est fermé, certainement parce qu’il y a trop de touristes ! Je vais chercher la clé d’une chambre d’hôte auprès d’une dame énergique qui vend des huîtres sur le port. Je dîne à l’Huitrière, ce restaurant existe depuis 30 ans. Des bulots, des huîtres chaudes au Roquefort et un Muscadet. Je rentre me doucher avant le match de Coupe de France, PSG contre Les Herbiers, 2-0. Bonne nuit.

Cancale. 35
Photo : 08/05/2018.

Voir et savoir

  • Saint-Père. Le Clos-Poulet est une région du nord-est de la Bretagne, qui correspond peu ou prou à Saint-Malo et à son arrière-pays immédiat. Il est situé entre l’estuaire de la Rance à l’ouest, la Manche au nord ainsi qu’à l’est, avec la baie du mont Saint-Michel. Le nom Clos-Poulet n’est pas issu du terme poulet, animal ou anthroponyme, mais de l’altération de Pou Alet, « le pays d’Alet », Alet était la cité gallo-romaine située à l’emplacement du fort éponyme dans l’actuelle Saint-Servan. Dans la Gaule armoricaine, Aleth, capitale des Coriosolites, se trouvait sur les hauteurs de Saint-Servan. Elle fut détrônée par Corseul, créée par les Romains au Ier siècle. L’évêque saint Maclou n’arriva à l’île de Cézembre et à Aleth qu’au 6ème siècle. 10

Saint-Père-Marc-en-Poulet, anciennement Saint-Père jusqu’en 2018, est située dans le département d’Ille-et-Vilaine. C’est à la suite de la guerre de Sept Ans, sous Louis XV que le Fort de Saint-Père est construit. Il était destiné à protéger Saint-Malo d’une attaque anglaise par les terres.

Robert de Saint-Père est institué par le duc Jean III, dans son testament, daté du 29 avril 1341, un de ses exécuteurs testamentaires. En 1355, Robert de Saint-Père passa en Angleterre, pour traiter de la rançon de Charles de Blois. Robert de Saint-Père est au nombre des chevaliers bretons qui prennent part à la bataille de Cocherel, en 1364. Gautier de Saint-Père est évêque de Vannes en 1357. Guyon sert en 1380, avec dix écuyers, sous le commandement d’Olivier de Mauny. 11

Saint-Père. 35
Il est normal de trouver Saint-Malo à Saint-Père. Photo : 08/05/2018.

Ma collection de tampons

  • Bar-Tabac-PMU. Le Cancaven : 35. Chateauneuf d’Ille-et-Vilaine.
  • La P’tite Epicerie Péréenne : 35. Saint-Père-Marc-en-Poulet.