Monteneuf. De la voie Aé à Saint-Etienne
Une voie partirait de la voie Aé vers Saint-Étienne en passant sur le territoire de Monteneuf.
Cette voie n’est pas facilement identifiable. Il n’y a pas de chemin qui peut permettre de la suivre en totalité.
Est-ce qu’elle existe vraiment jusqu’à Saint-Étienne ?
Il y a plusieurs hypothèses.
1. Elle part de la voie Aé et s’arrête aux Fosses Garel
Il y a un site avec de la brique, sur la droite et la gauche, entre La Chaussée et la route Monteneuf-Carentoir, en arrivant sur le plateau.
La voie Aé-Saint-Etienne part à droite, en face d’un pré clôturé. Elle commence avec un bombement très imposant qui tend à disparaître dans le bois. Elle a une largeur d’environ 10 mètres. Un chemin la longe par la gauche.
Elle traverse la route qui mène, à droite, à La Telhaie. A cet endroit elle est à gauche du chemin de terre, dans le bois.
A la sortie du bois, on la trouve en bordure du chemin à gauche, dans un champ, des blocs de taille moyenne en grès sont mélangés avec de petits galets blancs.
On arrive à un petit bois, sur la droite. Est-ce qu’elle le traverse ? Il y a de nombreux talus et fossés dans ce bois. Ce bois a le nom de Lande de la Garde. Elle gardait quoi ?
Elle part vers la droite. Le village de Saint-Méen est en face.
On suit le chemin qui semble recouvrir la voie. On arrive à un champ longé par un chemin qui part vers la droite. La voie continue tout droit, elle suit par la droite un bois. On remarque des petits galets blancs dans le champ.
Elle aboutit à un bois dans lequel on entre. Après une vingtaine de mètres on remarque qu’elle vire à droite. Elle avance sur un « plateau » aménagé dans le travers de la pente. Le but est de pouvoir effectuer la descente avec une pente moins forte.
On est sur Monteneuf. La route marque la limite.
La partie avec des indices visibles se situe dans une parcelle régulièrement labourée à l’ouest des Fosses Garel, carrière de poudingue de Gourin, exploitée pour prélever des matériaux de construction de la voie.
Le poudingue est un conglomérat de galets et d’une pâte blanche de quartz.
Après lessivage du sol par les pluies on distingue assez bien la voie marquée par les galets blancs, le bombement a disparu. Évidemment il faut choisir le bon moment pour constater sa présence.
Cette voie permet de transporter les matériaux vers la voie Aé.
Est-ce que des charrettes chargées de poudingue parvenaient à remonter une telle pente vers la voie Aé ? Contournaient-elles cet obstacle en passant par le village de Saint-Méen, ou par La Telhaie, les Cormiers, dont les pentes sont plus faibles ? Seul un essai avec des bœufs et un chariot donnerait la réponse ! Des pentes de 15 % sont constatées sur certaines voies.
Est-ce qu’elle s’arrête à cet endroit ? Servait-elle uniquement au transport du poudingue ?
2. Elle continue vers Saint-Etienne par le Rocher Maheux
Elle descend vers une zone humide, Les Pré du gué.
Puis elle monterait à droite des Grées-Mareuc et de La Ville-Daniel, traverserait la route qui mène, à droite, vers Le Tertre-Béchepy. Elle serait dans les champs.
Elle plongerait vers la D 776 et remonterait près de l’allée couverte du Rocher Maheux, nommée dolmen sur la carte IGN, où elle croiserait la voie Rennes-Vannes, d’après Joseph Orhan.
Elle rejoint ensuite Saint-Étienne.
3. Elle continue vers Saint-Étienne en suivant la limite communale
Est-ce qu’elle suit plus ou moins la limite communale entre Monteneuf et Guer ?
Des Grées-Mareuc et de La Ville-Daniel elle traverse la route entre Le Tertre et Le Tertre-Béchepy, continue dans les champs, passe Carafor - une zone humide - est-ce que Carafor signifie carrefour ? Mais carrefour avec quelle voie ?
On poursuit par La Rochelais, La Gouraie et on arrive à Saint-Étienne.
Saint-Etienne est un important site gallo-romain. On trouve des traces de substructions, des imbrices, des tegulae, de la brique, et même des monnaies.
Des briques sont visibles dans les murs de la chapelle, notamment dans le pignon est.
Il est évident que des voies arrivaient à ce site, il faut encore prospecter.
On peut comprendre qu’une voie permette de rejoindre Saint-Étienne, au départ de la voie Aé et de la voie Rennes-Vannes.
Des recherches méticuleuses seront nécessaires pour bien identifier ces voies.
4. Y a-t-il un lien avec la voie Guérande - Rieux - Corseul ?
Au nord-est de Guer, L. Marsille indique une voie venant de la chapelle Saint-Jean et de grande largeur entre Saint-Marc le pont sur l’Oyon de l’actuelle D776.Entre l’Oyon et Paingrain à 5km au sud de Guer, L. Marsille semble avoir repéré la voie près des Grées Mareuc. Sur 1500m, il décrit une voie superbement empierrée de 20 à 25m de largeur. La description semble indiquer un passage par le Valescan, le Tertre Béchepy, Choiseul, Lémo, la Lantionnais et Paingrain. Cependant, L. Marsille indique aussi un passage au flanc de la côte 112 ce qui implique un tracé à priori différent passant plus à l’ouest.La voie pourrait aussi suivre la limite entre Guer et Monteneuf au nord-est des Grées Mareuc. Cette limite est appelée Avenue de la Grée Mareuc dans le cadastre de 1813 de Monteneuf (section D1). Plus au sud elle pourrait quitter la limite Monteneuf-Guer pour la rejoindre à 200m à l’ouest de Télian. Elle franchirait alors le Ruisseau de Saint-Nicolas à l’est des Prés du Gué (carte IGN).Dans tous les cas, la voie devait arriver près de Lémo et se diriger vers la Lantionnais. L. Marsille appelle cette section de Lémo à la Lantionnais "Chemin du Roy ou Ancienne route de Redon à Guer" (Route de la Gacilly à Guer dans le cadastre de Guer de 1813, section S1).L’évolution de la route de Redon à Guer apparaît nettement à cet endroit. La voie antique faisait une série de contournements, sans doute en raison de la topographie. Au niveau de la Lantionnais, on voit apparaître une première évolution de l’itinéraire pour rejoindre Guer plus directement en passant à 200m à l’ouest du château de Coëtbo. C’est le Chemin du Roy. Une seconde évolution fera passer la route de Guer à Redon à 200m à l’est du château de Coëtbo (Chemin de Guer à Redon dans le cadastre de Guer de 1813, section R1), et on arrivera finalement au tracé de l’actuelle D773.Au sud de Paingrain, la voie devait couper l’actuelle D773 près de la Bréhauderie, traverser le bois de la Croix Guillemaud et passer à 400m à l’ouest du camp gallo-romain du Mur. L. Marsille a pu observer un vestige de cette section sous la forme d’un chemin de 12m de large avec fossés.Du Camp du Mur ( commune de Guer ) au Temple (commune de Carentoir), L. Marsille signale une voie de 15 à 18m de large, restée intacte entre les longitudes de Marsac et du Bois Faux.Au sud du Temple, la voie devait franchir l’Aff à gué, à l’est de la Mineraie. L’’Ancienne route de Malestroit à Rennes" franchissait également l’Aff à gué à cet endroit (cadastre de 1831 de Sixt-sur-Aff). L. Marsille indique que ce lieu était appelé indistinctement Pont Mabon ou Pont romain. 1
Il y a encore un gros travail sur le terrain pour y voir plus clair.