La voie Angers-Carhaix
La voie relie Angers, Juliomagus, à Carhaix, Vorgium.
Le terme gallo-romain décrit la culture romanisée de la Gaule sous la domination de l’Empire romain.
Angers est relié à Lyon, Lugdunum, caput galliarum, capitale des Trois Gaules, tres galliae. En 27 avant J.C. Lyon devient la capitale de la province la Lyonnaise, qui s’étend des Alpes au Finistère, et le siège du pouvoir impérial pour les trois provinces gauloises. 1
La voie va d’Angers, Juliomagus, à Carhaix, Vorgium.
Juliomagus est le nom latin de la « capitale » du peuple gaulois puis gallo-romain des Andécaves. 2
Vorgium est le nom latin de la « capitale » du peuple gaulois puis gallo-romain des Osismes. 3
Elle se dirige vers Pouancé.
Peu des vestiges font paraître une occupation du territoire par les Celtes. Il est probable que le Haut-Anjou et Pouancé étaient recouverts de forêts qui formaient une frontière entre les Andécaves et les Namnètes - Nantes. Des morceaux de tuiles découverts au fond d’un fossé, près du Bois Verzée laissent supposer l’existence d’un four tuilier. À proximité, sur le site dit « des Ajeux », se serait tenu un habitat gallo-romain. Ces vestiges s’accordent avec la présence de la voie romaine allant d’Angers à Carhaix qui traversait le territoire de la commune d’est en ouest, en direction de Châteaubriant. 4
Elle rejoint Châteaubriand.
Béré - actuel quartier de Châteaubriant - serait un village d’origine gauloise, situé sur un sous-sol riche en fer, dont l’exploitation a laissé des traces très anciennes. Les coteaux de Béré auraient donc hébergé des gaulois, dont on ignore l’origine : la région se trouve en limite de peuplement des Andécaves, des Redones - Rennes - des Vénètes - Vannes - et des Namnètes - Nantes.
Le nom de Béré serait issu d’un mot celte signifiant « hauteur », latinisé en Bairacus, devenu Bereus puis Béré. Des vestiges de constructions romaines ont été découvertes en 1876 au champ de foire. Les voies romaines liant Condeium - Candé - et Condevicnum - Nantes- à Condate - Rennes - se croisent à ce niveau. Enfin, un atelier monétaire gallo-romain était très probablement actif à la fin de la fin du IIIe siècle. 5
La voie venant d’Angers se sépare, une voie part vers Rennes, l’autre vers Carentoir, au nord-ouest. 6
Sur la commune de Comblessac, la voie passe près du camp du Mur qui s’étale sur 5.5ha. Il était défendu par un puissant rempart qui avait au siècle dernier une hauteur de 10m et une largeur de 20m. On suppose qu’il s’agit d’un murus gallicus.Au Camp du Mur, la voie franchit l’Aff puis suit la limite de Comblessac avec Quelneuc, puis celle des Brulais et de Maure-de-Bretagne. P. Banéat a publié trois coupes de la voie dressées par M. Ramé, à 150m de la route de Maure aux Brulais, à 1600m et à 1800m au nord de l’Aff, sur la Lande du But (près de la Ronceraye). A Monteneuf, une branche se détache vers le nord-est et passe près de Saint-Etienne à 1km à l’ouest de Guer. 7
Cette voie sépare les Vénètes, Vannes, Darioritum, au sud, des Coriosolites, Corseul, Coriosolis, au nord.
À Carentoir - Le Mur - elle croiserait la voie Rieux - Corseul. 8
Elle va vers le sud-ouest et arrive à Carentoir, passe à Monteneuf, Réminiac. Ensuite elle se divise pour rejoindre Malestroit et Crohenneuc, celle qui prend la direction de Sérent.
Une borne milliaire a été découverte en 1976 près de Crohenneuc, à 500m à l’est de l’Oust sur la commune de Caro. Elle porte le nom de Caius Pius Esuvius Tétricus le jeune ce qui indique qu’elle a été érigée entre 270 et 274 . A partir de là, le tracé de la voie semble bien assuré. Il suit la limite de Caro avec Missiriac et Ruffiac, puis celle de Réminiac avec Tréal, puis celles de Monteneuf et Guer avec Carentoir. 9
Avant le Bas-Empire, l’Oust tient lieu de frontière ouest au territoire des Coriosolites. Ensuite la limite devient la voie Aé.
Au-delà de la confluence avec l’Oust, la géographie politique héritée de l’époque de l’indépendance gauloise se complique quelque peu : aux premiers siècles de notre ère, le peuple des Coriosolites se sépare toujours des Vénètes sur l’Oust et des Namnètes sur la Vilaine, mais cette avancée coriosolite disparaît au bas Empire lorsque leur cité prend en charge le secteur littoral de la Manche jusque-là dévolu aux Riedones, en échange de quoi elle doit faire le sacrifice de sa terminaison sud-orientale aux Vénètes, territoire dont hérite le diocèse de Vannes. 10
A Sérent elle quitte la voie Rennes-Vannes pour se diriger vers l’ouest.
À Saint-Jean-Brévelay elle croise la voie Vannes-Corseul. 11
La voie Angers-Carhaix arrive à l’ouest de Saint-Jean-Brévelay. 12
Elle rejoint la voie Vannes-Carhaix.
Elle prend la direction nord-ouest passe à Moustoir-Ac, au nord de Guénin, à Saint-Nicolas-des-Eaux - au site de Castennec - au sud de Guern, à Langoëlan, au sud de Glomel, et atteint Carhaix. 15 voies partent de Carhaix !
Cléden-Cap-Sizun. Sur une colline, dans la presqu’Ile du Raz ; à 8 lieues et demie à l’Ouest de Quimper. On trouve, par intervalle, en cette Paroisse, les traces d’un chemin romain, appelé hent-ahes, de soixante-dix pieds de largeur, en pierres de taille, qui se continue jusqu’à la baie des Trépassés. 13
Entre Angers et Carhaix, la voie est coupée huit fois au moins par d’autres voies orientées sud-nord.