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De Montfort-sur-Meu à Tréfumel

6 mai 2018

Monteneuf(56), départ 7h30.

C’est le départ pour une dizaine de jours en direction de Cherbourg. Je connais bien la route entre Monteneuf et Montfort-sur-Meu, aussi je demande à mon épouse de m’y conduire en voiture, c’est à environ 40 kilomètres. Il y a peu d’intérêt à le faire à pied. Je suis à Montfort-sur-Meu à 8h30.

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Dès le départ, je rencontre un marcheur canné. Photo : 06/05/2018.

Le soleil se lève, la première journée sera belle. Normalement je dois avoir 8 jours de beau temps, c’est pour cette raison que j’ai choisi de partir aujourd’hui.

Montfort-sur-Meu s’est appelé Montfort-la-Cane. Cette cane me rappelle de bons souvenirs, notamment la découverte de vitraux avec elle et Saint-Nicolas à Trizac 1 en 2015.

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Photo : 06/05/2018.

Bonjour Bertrand, me revoilà ! Raconte-moi ce que tu as fait depuis l’année dernière. Montfort, tu connais bien, Raoul de Gaël-Montfort est un de tes amis, un de tes compagnons de route dans cette guerre de Succession. Je plonge en 1373, je suis immédiatement dans l’ambiance.

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La tour Papegault. Photo : 06/05/2018.
Montfort est choisi, au 11ème siècle, pour ses qualités stratégiques, par Raoul Ier de Gaël. Il érige une motte féodale sur une butte naturelle dominant le confluent des rivières du Meu et du Garun. La forteresse de Montfort est reprise aux Anglais en 1373 et reconstruite par Raoul VIII de 1376 à 1389. Dans le faubourg Saint-Nicolas, on y voyait l’église et le prieuré de Saint-Nicolas. Son cimetière est cité dès 1256 et l’église est paroissiale dès 1252. Raoul VII prend le parti de Charles de Blois, il est fait prisonnier à la bataille d’Auray. Plus tard, en 1372, il aide Duguesclin à reprendre les châteaux de Gaël et de Comper aux Anglais, alliés de Jean de Montfort. En 1376, Raoul profite d’une trêve pour relever ses châteaux de Montfort et de Comper.
 
C’est alors que prend naissance la tradition de la cane miraculeuse, dont le nom fut ajouté à celui de Montfort, et perpétue le souvenir de la jolie fille de Saint-Gilles, ravie par son seigneur pendant la corvée, et métamorphosée en cane, par l’imagination populaire, pour s’échapper du donjon, d’où la délivre l’intercession de Saint-Nicolas.
 
En 1379, Raoul forme à Rennes une alliance entre nobles et bourgeois pour la défense du droit ducal, et sauve l’indépendance bretonne des mains de Charles V.
 
Raoul VII ou VIII ? embrasse, comme son père, la cause de Charles de Blois, mais il est fait prisonnier et mis à rançon à la Bataille d’Auray en 1364. Il se distingue à la bataille de Chisey, en 1372, est au siège de Brest, en 1373. Ses châteaux de Montfort, Gaël, Comper et Mauron sont pris et détruits par les troupes françaises en 1373. En 1375, il fait restaurer ceux de Montfort et Comper et entoure la ville de Montfort-sur-Meu de murailles.
 
Il est le principal chef de l’association des seigneurs bretons pour le rappel du duc auquel il amena, en 1379, quatre-vingt-dix lances. Rallié à Bertrand Du Guesclin il le suit en Espagne. Il meurt le 28 mars 1394. Le château de Montfort n’avait pas été relevé de ses ruines depuis 1198 ; Raoul entreprend sa reconstruction en 1376, et il la termine en treize ans. Il entoure aussi la basse-ville de murailles. 2

L’église de l’abbaye Saint-Jacques est du 14ème siècle. Les vestiges de la porte médiévale, situés 24 rue de la Saulnerie, sont du 14ème siècle. Les vestiges du Châtelet, situés 3 rue du Château, sont également du 14ème siècle. La maison natale de Louis-Marie Grignon de Montfort, 18ème siècle, est située au n° 15 rue de la Saulnerie. 3

Autour du château se développe une grande enceinte composée de tours et de 3 portes. Il subsiste aujourd’hui la Tour du Papegault, la Tour du Pas d’Âne, la Tour du Capitaine et des parties de l’ancienne fortification. Il y a une rue Bertrand du Guesclin.

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Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas un chat en ville. Photo : 06/05/2018.

Le poudingue, dit de Montfort, la terre, l’argile, sont très présents dans les constructions.

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Au centre, un beau poudingue. Photo : 06/05/2018.

Je quitte Montfort-sur-Meu, le Meu et la Tour du Papegault, en direction de La Nouaye.

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Belle osmose entre la terre et les constructions. Photo : 06/05/2018.
La Nouaye. 35
Une petite baignade ? Photo : 06/05/2018.
La Nouaye. 35
Ô temps, suspend ton vol. Photo : 06/05/2018.

C’est un joli petit village avec une très belle église à porche, calvaire et son cimetière autour. L’église Saint-Hubert est construite à la fin du 15ème siècle, elle figure parmi les plus belles du Pays de Montfort. Le porche permettait aux malades et aux lépreux d’assister aux offices sans entrer dans l’église, d’où son nom de « porche aux lépreux ». L’hiver il ne faisait pas bon être malade ou lépreux !

La Nouaye. 35
L’église Saint-Hubert. Photo : 06/05/2018.
La Nouaye. 35
Le porche aux lépreux. Photo : 06/05/2018.
Au 12ème siècle, Jean de Vaunoise, archevêque de Dol, donne cette paroisse aux chanoines réguliers de l’abbaye de Montfort, et à la suite de cette donation est fondé le prieuré-cure de La Nouaye. Lanoas au 14ème siècle. L’église est dédiée à Saint-Etienne. Le vivier pavé construit, dit-on, par les Moines Blancs, religieux de l’Abbaye de Saint-Jacques de Montfort, est situé au Village de Fontaine-Brun. 4
Le Lou-du-Lac. 35
Les fougères ou filicophytes, ou encore filicophyta, sont une sous-division de cryptogames vasculaires, elles comportent environ 13 000 espèces. Photo : 06/05/2018.
Le Lou-du-Lac. 35
Je me suis vraiment égaré. Photo : 06/05/2018.

A proximité de ma route, le lieu-dit La Motte au Sage. Est-ce une motte castrale avec un druide assis en méditation ?

Le Lou du Lac. 35
Gentils coquelicots, mesdames. Photo : 06/05/2018.

J’avance vers le Lou-du-Lac. Soudain j’aperçois la tour, puis l’église, enfin le château.

Le Lou du Lac. 35
Si vous visitez, ne dérangez pas Soazic, merci. Photo : 06/05/2018.

Eon de Méel propriétaire des lieux a été un compagnon de Bertrand. Je ne sais pas grand chose à son sujet. Dès mon arrivée, une dame surgit et me demande ce que je vais faire de mes photos. Elle ne veut pas que ces photos circulent sur Internet car elles attirent des visiteurs. On s’explique et on se reconnait des connaissances communes, des membres du Cérapar, une association de Pacé dont je suis adhérent est venue ici pour faire des relevés archéologiques. Elle me guide autour de l’église et me fait visiter la tour qu’elle habite avec les choucas et quelques araignées. Elle me dit qu’elle m’enverra des informations sur Eon de Méel. On se quitte en se promettant de se revoir. La propriétaire du château est décédée il y peu, le château est à restaurer. Merci Soazic de la Tour du Lou du Lac.

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Dans le mur de l’église : arêtes de poisson et tegulae. Photo : 06/05/2018.
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De la brique gallo-romaine dans les murs. Photo : 06/05/2018.
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Une association souhaite redonner vie au château. Photo : 06/05/2018.
Le Lou-du-Lac est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Pleumeleuc. La famille de Méel possède au 15ème siècle le manoir du Lou, dont Jean de Méel est seigneur en 1444 et 1459. A cette famille appartint Eon de Méel, qui accompagne Bertrand du Guesclin en Normandie et lui donne en 1378 une quittance de ses gages, scellée de son sceau, portant huit merlettes posées 4, 3, 1. 5
Le Lou-du-Lac. 35
Oh, le beau bouquet. Photo : 06/05/2018.

Je fait une pause au Bar’Cane, épicerie et bar du bourg, sardines, banane et menthe à l’eau, les propriétaires partent en vacances demain, ils sont joyeux et fort aimables.

Le Lou-du-Lac. 35
Eglise sainte-Catherine. Que ça va être beau. Photo : 06/05/2018.

Je passe devant la chapelle Sainte-Catherine, la Sept Croix dont 6 sont gravées sur le soubassement, le Plessis-Botherel et j’atteins Landujan. Un petit café au bar La Fontaine. Un homme bien alcoolisé me propose de m’héberger. Je lui dit qu’il est un peu tôt. Certainement que pour lui c’est l’heure d’une sieste bien méritée. Et maintenant il va conduire !

Le Lou-du-Lac. 35
Encore des fleurs. Photo : 06/05/2018.
Le Lou du Lac. 35
La Sept Croix. Croix de 1638. Photo : 06/05/2018.
Landujan. 35
L’église paroissiale Saint-Tudin. Photo : 06/05/2018.

Saint Tudin est le saint patron de Landujan, il est aussi connu sous le nom de Tugdual. Il est invoqué pour soigner les problèmes liés à la vue. Pas de souci je porte des lunettes.

Il est 14h et je suis à 7 kilomètres de Bécherel. Bertrand a combattu à Bécherel.

Bécherel domine la vallée de la Rance. Bâtie sur une colline à 176 mètres d’altitude, elle est une ancienne place forte dont quelques vestiges subsistent. le point culminant est occupé par le Parc du château de Caradeuc. La situation stratégique de Bécherel, en haut d’un promontoire rocheux qui permet de surveiller jusque vers Dinan au nord, en fait l’objet des convoitises pendant les guerres du Moyen Âge.
 
Bécherel. 35
Vestiges d’une tour. Photo : 03/06/2018.
 
La ville est assiégée quatre fois entre le 11ème et le 15ème siècles, notamment pendant la guerre de Succession de Bretagne. Les Anglais, alliés de Jean de Monfort, occupent Bécherel en 1350. En 1363, Charles de Blois, accompagné de Bertrand Du Guesclin, assiège la ville, mais Jean de Montfort rassemble des troupes et vient les contre-assiéger. Les deux parties décident de régler leur différend sur les landes d’Évran, non loin de Bécherel, mais les évêques interviennent, et un partage de la Bretagne est décidé entre les Monfort et les Blois.
 
En avril 1371, Olivier V de Clisson met à nouveau le siège devant la ville occupée par les Anglais. Il est rejoint en août par Bertrand Du Guesclin. En 1373, le château fort est encore assiégé par les Français. Bécherel est aux mains des Français le 1er novembre 1374.
 
Des parties de remparts du Moyen Age sont situés rue Saint-Michel. On trouve à l’origine neuf ou dix tours. Deux portes donnent accès à la cité, la porte Berthault située au sud-ouest de la ville et la porte Saint-Michel, 14ème siècle, située à l’est de l’église et détruite en 1887.
 
Le donjon est édifié en 1124 par Alain de Dinan, seigneur de Bécherel.
 
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Vestiges du donjon. Photo : 03/06/2018.
 
Olivier de Tinténiac, fils de Guillaume, est à son tour seigneur de Tinténiac et de Bécherel, 1319, et a de son union avec Eustaice de Châteaubriand deux fils, Briand et Jean, qui lui succèdent en ses seigneuries. Briand étant mort, sans laisser d’enfants, Bécherel passe à son frère cadet Jean, mari de Jeanne de Dol. Celui-ci, l’un des héros du Combat des Trente, décède en 1352, ne laissant qu’une fille, Isabeau de Tinténiac, qui épouse Jean de Laval, seigneur de Châtillon, en Vendelais, et lui apporte les seigneuries de Tinténiac, Bécherel, etc.
 
De cette union nait une fille, Jeanne de Laval, dame de Bécherel, qui épouse d’abord l’illustre connétable Bertrand Duguesclin, puis son cousin Guy XII, sire de Laval et de Vitré. Elle meurt le 27 octobre 1433.
 
La plupart des habitations sont bâties en granite beige, caractéristique de Bécherel. La maison du Gouverneur, 1 rue de la Filanderie, construite au 16 ème siècle, est le seul bâtiment de la ville en tuffeau. En 1989 la première fête du Livre, et le projet de « Bécherel, Cité du Livre » est lancé, avec dépôt de la marque à l’INPI. 6
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La Maison du Gouverneur, en tuffeau. Photo : 03/06/2018.

Je prends la direction de Saint-Pern. Je passe le château du Plessis-Coudray ou Plessix-Coudray, 19ème siècle. 7

Saint-Pern. 35
Photo : 06/05/2018.

L’église de Saint-Pern est en granit. Elle est ouverte. A l’intérieur des blasons ont été détruits, effacés, est-ce lors de la Révolution ? Le bénitier est magnifique.

Saint-Pern. 35
Les anciens blasons ont été détruits. Photo : 06/05/2018.
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Le bénitier du 16ème siècle, classé MH. Photo : 06/05/2018.
Saint-Pern est un démembrement de la paroisse primitive de Plouasne. L’église Saint-Pern est du 14ème à fin 19ème siècle. Saint Paterne, évêque de Vannes, est le premier patron de cette église. On y honore aussi spécialement la Sainte Vierge et Saint Armel.
 
Sur les murailles apparaissent encore cependant de nombreux blasons appartenant à la famille de Saint-Pern et à ses alliés ; ces écussons portent : d’azur à dix billettes percées d’argent, 4, 3, 2, 1, qui est de Saint-Pern ; de gueules à deux bandes de vair, qui est du Vergier de Kerolay ; d’azur à la croix d’argent frettée de gueules, qui est de Derval ; de sable à trois fleurs de lys d’argent, qui est de la Marzelière ; d’argent à l’aigle éployée de sable, membrée et becquée de gueules, à la cotice de même brochant, qui est Du Guesclin, etc.
 
Le château de Ligouyer (XVI-XVIIème siècle) est situé sur la route de Bécherel à Irodouër. Il est flanqué de quatre tours et possède des créneaux, des mâchicoulis, un pont-levis et des douves. On y trouve un portail construit en 1685-1686 par Lecompte (architecte de Rennes). Ligouyer est érigé en châtellenie sous le nom de Saint-Pern en 1653 : il possédait un droit de haute justice et des fourches patibulaires à quatre piliers. La chapelle Saint-Bonaventure de Ligouyer, avoisinant le manoir de même nom, avait été fondée de messes par les de Saint-Pern, seigneurs de Ligouyer. Ligouyer relevait de la baronnie de Bécherel et était juveignerie du Vauruffier. Propriété successive des familles Ruffier, Saint-Pern (au milieu du XIVème siècle et en 1789) et Desmiers. Propriété de Jehan de Saint-Pern en 1480.
 
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Le château de Ligouyer. Photo : 03/06/2018.
 
La famille de Saint-Pern, l’une des plus distinguées de Haute-Bretagne, tire son origine et son nom de la paroisse de Saint-Pern. Elle remonte à Guirmarhoc, fondateur, avec sa femme Rotrouce, du prieuré de Saint-Pern, vers 1050. Hervé de Saint-Pern prit en 1248 part à la croisade du roi saint Louis.
 
Plus tard Louis de Saint-Pern, fils de Philippe, épousa Havoise de Mauny et en eut Bertrand Ier de Saint-Pern, parrain en 1320 de Bertrand du Guesclin. Bertrand Ier s’illustra au siège de Rennes en 1356 et s’unit à Jeanne Ruffier, qui dut lui apporter en dot le manoir seigneurial de Ligouyer en Saint-Pern, juveignerie du Vauruffier.
 
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Vestiges du manoir de Vauruffier. Photo : 03/06/2018.
 
Jusqu’alors, semble-t-il, les seigneurs de Saint-Pern avaient habité les châteaux de la Vieille-Tour et de la Tour, berceaux de leurs ancêtres. Mais les ayant perdus ou aliénés, ils fixèrent vers cette époque leur résidence à Ligouyer. Du mariage de Bertrand Ier de Saint-Pern et de Jeanne Ruffier, seigneur et dame de Ligouyer, naquit Bertrand II, filleul de Bertrand du Guesclin et l’une des cautions de sa rançon en 1364. Bertrand II de Saint-Pern, seigneur de Ligouyer, épousa dès 1360 Catherine de Champalaune, dame dudit lieu en Pacé.
 
La Tour-Saint-Joseph est le dernier vestige d’une antique forteresse ruinée, semble-t-il, dès avant 1513, et qui a pu être le berceau de la noble famille de Saint-Pern.
 
Bertrand, 1er du nom, chevalier, sr. de Ligouyer, petit-fils de Philippe. Il fut parrain du connétable du Guesclin, dont il était cousin germain par les de Malesmoins et les de Mauny. En 1351, il fit partie de la célèbre ambassade envoyée en Angleterre pour y conduire les enfants de Charles de Blois, otages de leur père ; en 1354, il assista du Guesclin dans son combat singulier contre Guillaume Troussel ; en 1357, lors du siège de Rennes par Lancastre, il se jeta le premier, l’épée à la main, dans la mine de Saint-Sauveur, repoussa les Anglais par son courage, sauva la ville de Rennes. Bertrand, 2ème du nom, fils du précédent, filleul de du Guesclin, et commandant en deuxième de sa compagnie de 100 lances, — caution du connétable, avec les sires de Matignon et de Montbourcher, à Auray en 1365, fait qui lui valut, en 1371, le gouvernement de la Roche-Derrien (Histoire de du Guesclin, par Hay du Chastelet, pages 14, 15, 16,28, 349, 362, etc. D. Lobineau). 8
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Vestige archéologique. Les PTT de mon enfance. Photo : 06052018 17

Je ne me dirige pas vers Bécherel, il y a le marché du livre le premier dimanche de chaque mois, le centre du village sera encombré.

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Un peu de publicité pour Bécherel. Photo : 06/05/2018.

Je vais vers Plouasne. Un habitant me conseille un itinéraire plus agréable que la route. Effectivement, c’est un beau chemin qui longe un mur incroyablement long. Sur ma droite, le lieu-dit Launay-Bertrand.

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A l’ombre d’un beau mur. Photo : 06/05/2018.

Je viens de passer dans les Côtes-d’Armor. J’arrive à Plouasne par l’avenue Bertrand du Guesclin, quel accueil, le grand luxe.

Plouasne. 22
Merci pour l’accueil. Photo : 06/05/2018.

Sur une carte dans le centre je repère les manoirs de Vau-Ruffier et de Ligouyer, ils sont trop éloignés de mon circuit, je reviendrai. Une dame de Vau-Ruffier a épousé Bertrand de Saint-Pern, le parrain de Bertrand. Ligouyer dépendait des seigneurs de Saint-Pern. 9

Plouasné. Ploasne en 1288 et en 1405. Le château de Caradeuc, 18ème siècle, est la demeure de Louis-René Caradeuc de la Chalotais.
 
Le manoir du Vauruffier ou Vau-Ruffier ou Vau-Riffier (XIII-XVIIème siècle), est propriété de la famille Ruffier, seigneurs du Vauruffier (aux XIIIème et XIVème siècles), de la famille Coëtquen du Vauruffier (du XIVème au XVIIIème siècle) et de la famille Caradeuc de La Chalotais (en 1750).
 
La chapelle du Vauruffier, du 17ème siècle, est édifiée par la famille Coëtquen du Vauruffier sur l’emplacement d’une ancienne chapelle fondée on octobre 1427 par la famille Ruffier. ’’ Elle avait été fondée en messes le 17 octobre 1427 par dame Philippe Ruffier, fille et unique héritière de Jean et de Saveline du Guesclin " (R. Couffon). Elle est signalée comme désaffectée en 1940.
 
En 1384, Raoul de Caradeuc, docteur en lois et en décrets, est ambassadeur de Bretagne à la cour de France, pour soutenir les droits de son souverain, Jean IV de Montfort.
 
Le manoir de Launay-Bertrand (XIV-XVIIIème siècle) est propriété seigneuriale de Bertrand de Saint-Pern, parrain de Bertrand Du Guesclin (au XIVème siècle). 10
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Launay-Bertrand. Photo : 03/06/2018.

Le château de Ligouyer est proche de celui de Vau-Ruffier.

Le chemin piétonnier V 3 mène à Dinan, il passe par l’Observatoire géologique de La Perchais, près du château de Hac et la maison des Faluns au Quiou. Je ne le prends pas, une prochaine fois. J’arrive sur un point haut, je vois la mer.

A l’entrée de Tréfumel, un panneau indique des chambres d’hôtes à La Ville-Davy, j’y vais, un habitant me dit que c’est à un kilomètre, en réalité ce sont plutôt deux. Il y a une chambre libre et on peut dîner. L’endroit est agréable, la restauration de la construction en pierre des faluns peut se discuter. Les propriétaires sont accueillants.

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Une bonne nuit à La Ville-Davy. Photo : 06/05/2018.
Les de Rougé figurent honorablement dans l’histoire de Tréfumel : Bonabes de Rougé assiste aux Etats de Vannes en 1203. Ollivier accompagne le roi de France à la guerre d’Aragon, en 1284. Eudon, scolastique de Nantes, est nommé exécuteur testamentaire du duc Jean III, en 1340. Bonabes est ambassadeur à Londres en 1354. Pris à la bataille de Maupertuis, il fut un des gages de la rançon du roi Jean. 11

Dans un ouvrage sur Le Pays des Faluns, édité chez Ouest-France, par Véronique Orain et Jean-Jacques Ricoult, je lis, page 70, que Launay-Bertrand, en Plouasne, a été propriété des Raguenel puis de Bertrand de Bricquebec au 15ème siècle et qu’Alain de Beaumont est à Pontorson en 1371 puis à Bergerac, avec Bertrand du Guesclin et qu’il en est le cousin. 12

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Le château de Beaumont-Guitté. Photo : 03/06/2018.

Une bonne bière, un excellent repas, la rédaction de mes mémoires de la journée et au lit.

Voir et savoir

  • Le papegai ou papegault. C’est un mot en ancien français qui désigne, selon les régions, un oiseau apparenté au perroquet. Le terme est ensuite utilisé pour désigner une cible faite d’un oiseau de bois ou de carton placé au haut d’une perche ou d’un mât, pour des tireurs à l’arc ou à l’arbalète et plus tard à l’arquebuse.
  • Poudingue. Un poudingue est une roche sédimentaire détritique consolidée, constituée de débris arrondis, qui sont d’anciens galets ayant subi un transport sur une certaine distance dans des rivières ou sur un littoral. C’est une roche qui fait partie des conglomérats, comme la brèche. La brèche, contrairement au poudingue, contient des morceaux anguleux, qui ont subi peu de transport. Plus la taille des galets est importante et plus la vitesse du courant d’eau qui les a déposés était forte. 13
  • Ce conglomérat couleur lie de vin est présent dans les construction de Montfort-sur-Meu. Un circuit géologique permet de découvrir les différentes variétés de roches présentes dans la région. 14

Ma collection de tampons

  • Alimentation : Aux saveurs de saison. Odile Pollet. 35. La Chapelle-du-Lou.

Le 3 juin 2018, je suis allé découvrir les sites de Ligouyer, de Launay-Bertrand et de Vauruffier. J’en ai profité pour revisiter Bécherel. Ensuite je suis passé par Guitté où j’ai pu échanger avec le propriétaire du château de Beaumont. Certaines photos sont datées de ce jour.