1362. Bertrand du Guesclin a 42 ans
Les « Tard-Venus » gagnent la bataille de Brignais. Pontificat d’Urbain V. Gaston Phébus gagne la bataille de Launac. Bertrand du Guesclin reçoit La Roche-Tesson.
Jean 1er le Meingre à Cahors
1362. 8 janvier. Jean 1er le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, assiste, impuissant, à la reddition de la ville de Cahors 1 au lieutenant du roi d’Angleterre, John Chandos.
15-16 janvier. Une violente tempête en mer du Nord
Elle cause au moins 25 000 morts.
La seconde inondation de la Saint Marcel, aussi appelée Grote Mandrenke, - la grande noyade - en Allemagne et au Danemark, frappe les régions sud de la mer du Nord. 2
25 mars. Henri de Trastamare prend Saugues
À la tête de troupes espagnoles et castillanes, Henri de Trastamare reprend, le 25 mars, Saugues aux Tard-Venus de Perin Boias puis le 3 juin 1362, taille en pièces, 1 200 hommes, commandés par le Bour de Breteuil à Montpensier. 3
Les troupes françaises du maréchal Arnoul d’Audeneham - ou, Ernoul d’Audrehem - font le siège du château de Saugues. 4
6 avril. Brignais. Les « Tard-Venus » écrasent l’ost royal
La lutte contre les Compagnies est l’un des enjeux majeurs du retour de Jean le Bon. Ce dernier tente d’utiliser les unes contre les autres.
A la bataille de Brignais près de Lyon, les Grandes compagnies mercenaires battent l’armée royale commandée par Jacques de Bourbon et Jean II de Melun, comte de Tancarville. 5
Plusieurs barons y trouvent la mort, parmi lesquels Jacques 1er de Bourbon, comte de La Marche, connétable de France, son fils aîné Pierre, et Louis d’Albon, comte de Forez. En outre, beaucoup de seigneurs sont capturés. 6
Jacques I de Bourbon, né en 1319, mort à Lyon en 1362, est comte de la Marche de 1342 à 1362, comte de Ponthieu de 1351 à 1360 et connétable de France de 1354 à 1356.
Il est fils de Louis I, duc de Bourbon et comte de la Marche, et de Marie d’Avesnes. Il est l’ancêtre par les mâles du roi Henri IV.
Il combat en 1341 et 1342 pour le compte de Charles de Blois contre Jean de Montfort qui luttent pour la succession de Bretagne.
Il est ensuite présent à la bataille de Crécy (1346) où il est blessé. En 1351, le roi Jean II le Bon lui donne le Ponthieu. Il est nommé connétable en 1354. À Poitiers (1356), il est blessé et fait prisonnier. La paix de Brétigny signée (1360), il perd le Ponthieu, rendu aux Anglais, et combat pour débarrasser le royaume des bandes de routiers, ces mercenaires démobilisés qui se mettent à piller les campagnes. 7
Pierre de Bourbon, né en 1342, mort peu après le 6 avril, est comte de La Marche durant quelques jours en avril 1362. Pierre ne survit que quelques jours à son père. 8
Son frère, Jean 1er de Bourbon-La Marche lui succède. Il est né en 1344. En 1356, il combat à la bataille de Nouaillé où il est fait prisonnier. Libéré, il a eu pour lieutenants Bertrand du Guesclin et le maréchal Arnoul d’Audrehem quand il a commandé les troupes françaises qui ont combattu en Castille, entre 1366 et 1369. 9
Philippe de Bourgogne, fils de Jean II le Bon, prend à son service Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre, dont il est parrain du premier fils.
Cette stratégie se révèle désastreuse et se termine par la défaite de Brignais ou les troupes levées par le roi sont mises en déroute par les Compagnies en partie du fait de la trahison de l’Archiprêtre. 10
Jean Ier de Noyers-Joigny († en 1362) est le fils de Miles IX de Noyers, dit le Grand, et de sa troisième épouse Jeanne de Montbéliard-Montfaucon, dame de Foissy. Il succède à son père comme comte de Joigny. Il épouse Jeanne de Joinville, dame de Rimaucourt, veuve Aubert VII de Hangest, seigneur de Genlis, fille d’Anseau de Joinville, seigneur de de Rimaucourt, et de Laure de Sarrebruck, avec qui il a trois enfants. Veuf, il épouse en secondes noces Marguerite de Melun, fille de Jean II, vicomte de Melun et comte de Tancarville, et de son épouse Jeanne Crespin, mais ils n’ont pas d’enfants ensemble. 11
Jean Ier de Noyers-Joigny participe à la bataille de Crécy, 1346. Il est à Meaux en 1358 contre les Jacques. En 1356, il est pris à Maupertuis et otage en Angleterre. Il est tué en 1362 lors de la bataille de Brignais. Son fils Miles lui succède. 12
2 avril. Jean de Vienne, est fait chevalier. Il est né vers 1341 à Roulans. Il est signalé à la bataille de Brignais. 13
Sa carrière militaire débute alors qu’il n’a que dix-sept ans. Il est signalé aux alentours d’Avallon en 1358 sous le commandement de son parent Jacques de Vienne, seigneur de Longwy, capitaine général du comté de Bourgogne. De 1358 à 1364, il participe à la lutte contre les Grandes Compagnies.
Bientôt, sur les champs de bataille, sa bannière rouge à l’aigle d’or sera présente à coté de celle de Bertrand du Guesclin. 14
La défaite provoque une nouvelle panique dans le royaume.
Ils prennent Pont-Saint-Esprit, et font trembler Urbain V dans Avignon. Enfin, Jean II, le marquis de Montferrat, moyennant 60 000 florins d’or que lui donne le pape, consent à prendre une forte partie de ces brigands à sa solde. 15
Le Comtat paye 6 000 florins pour acheter le départ d’autres routiers.
Jean Froissart raconte cette bataille. 16
Bernardon de la Salle participe à la bataille de Brignais. Il rejoint ensuite Robert Knolles et John Creswey avec lesquels il ravage le vignoble de Saint-Pourçain. 17
26 mai. Décès de Louis de Tarente
Jeanne de Naples, résolue à régner par elle-même, cache sa mort pendant plusieurs jours.
3 juin. Montpensier, Henri de Trastamare bat le Bour de Breteuil
Juin. Henri de Trastamare est à Montpensier
D’autre part, Henri de Trastamare a montré à quelques bandes, le 3 juin, près de Montpensier, en Auvergne, que, désormais, en cas de mauvais vouloir, il faudrait compter avec lui. Les compagnons, sous les ordres du bour de Breteuil, ont laissé 600 morts sur le terrain et 200 prisonniers qui ne valaient guère mieux. C’est le frère du roi de Castille, mais ce sont là frères ennemis. 18
Après la bataille de Brignais, 1 200 Tard-Venus, sous les ordres de le bour de Breteuil ravagent l’Auvergne. Le 3 juin 1362, à Montpensier, il est taillé en pièces par 400 mercenaires Espagnols et Castillans sous les ordres d’Henri de Trastamare. En 1384, la seigneurie est vendue au duc de Berry Jean de France, et alors érigée en comté. 19
Juin. Jean II le Bon paie la rançon d’Arnaud de Cervole
Arnaud de Cervole 20 est fait prisonnier par un de ses compatriotes périgourdins, le Bour de Monsac ou le Bâtard de Monsac.
Le roi Jean paie une grande partie, sinon la totalité, de sa rançon de cet habile spéculateur en aventures guerrières. Par acte daté de juin 1362 à Royallieu près de Compiègne ; le roi Jean se reconnait redevable de 35 000 florins envers l’avide partisan qui en réclamait 100 000 et lui donna en gage son château de Cuisery. 21
Arnaud de Cervole épouse Jeanne de Châteauvillain
Jeanne de Châteauvillain (? - 1389), est dame de Châteauvillain, de Thil-en-Auxois, de Marigny et de Saint-Georges.
Elle épouse en premières noces en 1345 Jean Ier de Thil-en-Auxois (1330 - 1355, issu des Trainel, seigneur de Marigny) ; en secondes noces vers 1355/1358 Guillaume de Chalon-Auxerre (? - 1360), seigneur de Chavannes et Dramelay, frère cadet du comte Jean III ; en troisièmes noces en 1360 Hugues de Vienne de Saint-Georges (1330 - 1361/62) ; en quatrièmes noces en 1362 Arnaud de Cervole dit l’Archiprêtre (1300 - 1366) ; en cinquièmes noces Enguerrand d’Eudin chevalier, seigneur de Châteauvillain (? - 07 mars 1391). 22
En 1286, Jehan l’Aveugle, compagnon d’armes de Saint Louis dans la croisade, accordait une charte à la ville dont il était le seigneur. Fortifiée aux XIIe et XIVe siècles, Châteauvillain possède encore une vingtaine de tours (il en existait une soixantaine). La ville s’est construite au XIIe siècle autour d’un imposant donjon de 45 mètres de haut doté de murs de 5 mètres d’épaisseur. Un premier château médiéval fortifié date de cette époque. 23
19 juillet. Le roi d’Angleterre Édouard III érige la Guyenne en principauté d’Aquitaine
Il nomme à sa tête le prince de Galles, son fils Édouard, « le Prince Noir ». Une autre source indique juin 1362. 24
28 septembre. Début du pontificat d’Urbain V, jusqu’en 1370
Guillaume Grimoard est né en 1310 à Grizac, Lozère, Cévennes. Il devient le sixième pape à Avignon et le 200ème pape de l’Église catholique sous le nom d’Urbain V de 1362 à sa mort en 1370 à Avignon.
1352. 13 février. Demeuré moine noir mais rattaché à Cluny, il fut nommé prieur au diocèse d’Auxerre le 13 février 1352, le pape Clément VI le plaçant à la tête de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre.
1361. 2 février. Le pape Innocent VI, qui lui avait souvent confié des missions de légat, le nomma abbé de Saint-Victor, la prestigieuse abbaye marseillaise, le 2 février 1361.
1362. 10 juin. Il reçut le mandat du pape pour de se rendre de toute urgence à Naples. En effet le prince Louis de Tarente, second époux de la reine Jeanne, comtesse de Provence, venait de mourir. Le pape lui demanda de se rendre auprès d’elle pour porter à la jeune veuve de trente-six ans ses instructions.
1362. 27 juin. Il prit le chemin de l’Italie. 25
13 septembre. Innocent VI décède.
Le choix d’un prélat étranger au Sacré Collège s’imposa, et le 28 septembre Guillaume de Grimoard fut élu. Il est couronné pape le 6 novembre, dans la chapelle du Palais Vieux, par Étienne-Audouin Aubert, cardinal d’Ostie et neveu du pontife défunt. 26
16 septembre. Mort d’Aimery III de La Rochefoucauld
Seigneur de La Rochefoucauld, de Marthon, de Blanzac, de Cellefrouin, de Bayers, etc. Dès 1338, il rend de grands services au roi Philippe VI de Valois. Il meurt le 16 septembre 1362. Il avait épousé Marguerite de Barbezieux dont il n’eut pas d’enfant, puis Rogette de Grailly (fille de Pierre II de Grailly, vicomte de Bénauges et de Castillon et de sa seconde femme Éremburge de Périgord) dont il eut Gui VIII. 27
Novembre. Simon de Bucy élu évêque de Soissons
Simon de Bucy est le fils de Simon de Buci, premier président du parlement de Paris, et le parent de Simon Matifas de Bucy, évêque de Paris de 1290 à 1304.
Simon de Bucy est chanoine à la cathédrale de Soissons, quand il est élu évêque de Soissons en novembre 1362 et le reste pendant 42 ans. Il meurt le 14 octobre 1404. Il fait construire un donjon de 42 m et de 7 étages au château de Septmonts, près de Soissons. 28
16 novembre. Jean II le Bon arrive à Villeneuve-lès-Avignon
Il est à la tête d’un fort détachement armé sous le commandement du maréchal Jean 1er le Meingre dit Boucicaut. Quatre jours plus tard, le roi passe le pont Saint-Bénézet pour entrer dans Avignon. Tous les cardinaux sont là pour l’escorter jusqu’au palais des papes. Le Dauphin Charles est présent.
Le roi Jean est venu d’abord solliciter le souverain Pontife pour l’aider à payer sa rançon et ensuite l’entretenir de son désir d’unir son fils Philippe le Hardi à la reine Jeanne. Le roi de France décide alors de séjourner jusqu’au printemps sur les bords du Rhône. Il passe son temps entre Villeneuve-lès-Avignon, où il fait commencer la construction du fort Saint-André, son château de Roquemaure et la cité des papes. 29
Urbain V, à le voir aussi désœuvré, lui propose de prendre le commandement d’une croisade.
4 décembre. Face à l’urgence des affaires de Castille, Urbain V envoie en légation Guillaume d’Aigrefeuille, le cardinal de Saragosse, auprès de Pierre Ier de Castille, dit Pierre le Cruel.
Ce dernier venait de tuer son épouse, la sœur de la Dauphine. La Cour de France, outrée par ce meurtre, décide de soutenir Henri de Transtamare, son demi-frère, comme prétendant au trône de Castille. La venue en Haute Provence de Trastamare n’inspire aucune confiance. 30
23 novembre. Nicolas Oresme devient maître en théologie
C’est un proche du Dauphin Charles. Il est nommé chanoine de la cathédrale de Rouen. Au moment de sa nomination à ce poste, il enseigne toujours régulièrement à l’Université de Paris.
14 décembre. Jeanne de Naples épouse Jacques IV de Majorque
La reine Jeanne, veuve de Louis de Tarente, épouse Jacques le 26 septembre au Castel Nuovo. Jacques est le fils unique de Jacques III de Majorque et de Constance d’Aragon. Jacques, auquel Jeanne a accordé le titre de duc de Calabre (et non de roi), part pour l’Espagne afin de reconquérir son royaume mais il est défait et fuit vers Bordeaux.
Là, il fait alliance avec le Prince noir pour restaurer Pierre le Cruel sur le trône de Castille et lui-même sur le trône de Majorque. Lors de la campagne de Castille, il tombe malade à Valladolid. Incapable de chevaucher, il y est capturé par Henri de Trastamare qui le libère moyennant une rançon payée par Jeanne.
Il revient à Naples pour repartir : Henri de Trastamare est en guerre contre Pierre IV d’Aragon et Jacques veut en profiter pour reconquérir le Roussillon et la Cerdagne, les principaux fiefs de son royaume majorquin. Hélas pour lui, Jean de Gand a facilité une trêve entre la Castille et l’Aragon et les forces de Pierre IV écrasent celles de Jacques. Il s’enfuit en Castille et il meurt à Soria en 1375. 31
17 décembre. Le Dauphin Charles nommé lieutenant général
Le Dauphin Charles est nommé par son père, Jean II le Bon, « lieutenant général en toutes les parties de la langue d’oyl ». Le dauphin quitte le Palais de la Cité pour s’installer à l’hôtel Saint-Pol sur la rive droite.
La langue anglaise devient langue des tribunaux en Angleterre à la demande de la commune de Londres. 32
Charles II de Navarre s’allie à Pierre 1er de Castille
Une fois la paix revenue en France, Charles II retourne en Navarre fin 1361.
Le 22 mai 1362, il signa avec le roi de Castille Pierre le Cruel le traité d’Estella, premier traité d’une longue série qui allait entraîner la Navarre dans les conflits ibériques. Ce traité d’aide réciproque, par lequel Charles II cherchait un allié puissant dans la péninsule, s’avéra être un mauvais calcul pour le roi de Navarre.
Pierre le Cruel obligea Charles II de Navarre à respecter les termes du traité d’Estella et à entrer en juillet 1362 en guerre contre l’Aragon, pourtant son allié fidèle, ce qu’il fit de mauvaise grâce et sans entrain.
Dès lors Charles II négocia en sous-main avec le roi d’Aragon. Pendant que l’Aragon et la Castille guerroyaient puis faisaient la paix à Murviedro (juillet 1363), Aragon et Navarre négociaient de leur côté une alliance contre le roi de Castille, qui se concrétisa à Uncastillo (août 1363).
Pour sauver la face vis-à-vis des Castillans, Charles II dut envoyer son frère Louis de Navarre mener un simulacre de guerre en Aragon où, pour la façade, il fut fait prisonnier.
Ces guerres allaient conduire au renforcement d’Henri de Trastamare, demi-frère et ennemi de Pierre le Cruel, ainsi qu’à l’intervention de la France en 1365, qui enverrait Bertrand du Guesclin et les Grandes Compagnies soutenir Henri II de Trastamare. 33
Charles II de Navarre évincé de la succession de Bourgogne
Le conflit avec la France fut ravivé par l’affaire de la succession de Bourgogne. En effet, en 1361, après la mort du duc Philippe Ier de Bourgogne, Philippe de Rouvres, le duché de Bourgogne aurait normalement dû échoir, suivant les lois de la primogéniture, à son second cousin, qui n’est autre que Charles II de Navarre.
Ce dernier était en effet le petit-fils de Marguerite de Bourgogne (1290-1315), fille aînée du duc Robert II. Le duché de Bourgogne fut alors repris par le roi Jean II le Bon (1319-1364), roi de France (1350-1364), prétendant à l’héritage comme étant le parent le plus proche du jeune duc en nombre de degrés civils (en tant que fils de Jeanne de Bourgogne (v. 1293-1348), deuxième fille de Robert II (1248-1306), duc de Bourgogne (1272-1306).
Son éviction de la succession de Bourgogne au profit de Philippe le Hardi, fils de Jean II le Bon, en septembre 1363 est, pour Charles de Navarre, inacceptable. 34
5 décembre. La bataille de Launac
Le pape, Urbain V, eut à régler un conflit entre Gaston Fébus, comte de Foix, et Jean Ier, comte d’Armagnac, qui se disputent la suprématie féodale dans le sud de la France. Gaston Fébus a 32 ans.
Dès le 3 décembre 1362, il écrivit aux deux comtes pour leur demander d’accepter la médiation de son légat Pierre de Clermont, l’évêque de Cambrai, qu’il leur envoyait. Ce fut lettre morte, puisque le 5 décembre, en milieu d’après-midi, leurs troupes s’affrontèrent à Launac, au nord-ouest de Toulouse, aux limites des comtés de Fezensaguet et de L’Isle Jourdain, loin des domaines respectifs des deux comtes. Ce fut Gaston de Foix qui remporta la victoire et fit prisonnier son rival. 35
Jean Ier d’Armagnac capturé par Gaston Fébus
- Jean Ier d’Armagnac, né peu avant le 6 mai 1306, comte d’Armagnac, de Fezensac et de Rodez de 1319 à 1373, est fils de Bernard VI, comte d’Armagnac et de Fézensac et de Cécile, héritière du comté de Rodez. La ville principale et capitale historique de l’Armagnac est Eauze. Jean Ier (1319-1373) et ses successeurs joignent à l’Armagnac le comté de Rodez et le comté de Carlat, les vicomtés de Lomagne et d’Auvillar, le Comminges, le Charolais, qu’aliène Jean III en 1390. 36
- 1340. 28 juillet. Saint-Omer. Jean Ier d’Armagnac assure la destruction de l’armée anglo-flamande, que commande Robert III d’Artois.
- 1355. Lors de la chevauchée d’Edouard de Woodstock, il commande de la ville de Toulouse et n’ose pas affronter les troupes anglaises.
- 1360. Jean de Berry, fils de Jean II le Bon, épouse Jeanne d’Armagnac, fille du comte d’Armagnac Jean Ier et de la comtesse de Charolais, Béatrice de Clermont, petite-fille de Robert de Clermont. 37
- Il est capturé par Gaston Fébus le 5 décembre 1362 à la bataille de Launac. Il est mort à Beaumont-de-Lomagne le 16 mai 1373. 38
Arnaud-Amanieu d’Albret capturé par Gaston Fébus
Arnaud-Amanieu d’Albret est l’époux de Marguerite de Bourbon (1344-1416), fille de Pierre Ier de Bourbon et d’Isabelle de Valois. Marguerite de Bourbon est la sœur de Jeanne de Bourbon, épouse du Dauphin Charles depuis le 8 avril 1350, et de Blanche de Bourbon (1339-1361), mariée depuis 1352 à Pierre Ier le Cruel (1334-1369), roi de Castille et de León.
Le 5 décembre 1362, lors de la bataille de Launac, Arnaud-Amanieu d’Albret, est capturé, en même temps que le seigneur d’Armagnac et de nombreux chevaliers, par Gaston Fébus, le célèbre comte de Foix. 39
Jean Ier d’Armagnac et Arnaud-Amanieu d’Albret sont tous les deux très proches de la famille royale.
La baronnie de Launac fut créée en 1200 par les Comtes de l’Isle à l’emplacement d’un ancien domaine romain. En 1297, Izarn Jourdain de l’Isle organisa la vie du village en lui octroyant une charte de coutumes qui comprenait l’ensemble des droits et devoirs du seigneur et des habitants.
Le village, construit contre le château, était entouré de fossés. Il comportait cinq rues parallèles et une rue perpendiculaire, la rue du puits. Un pont-levis permettait d’accéder au château.
En 1286, l’union du comté de Foix et de Béarn rassembla un vaste territoire et marqua le début de la rivalité avec le comté d’Armagnac. Gaston III de Foix dit Phébus, (1331-1391), comte de Foix-Béarn, fut l’un des seigneurs les plus puissants de son temps.
Fin lettré, il entretient à Orthez une cour fastueuse. La bataille de Launac marque le sommet de ce conflit. Il capture la majorité de ses adversaires et leur extorque une énorme rançon qui en fait un des seigneurs les plus riches de son temps. Le baron de Launac, allié des Armagnac, est fait prisonnier. 40
Arnaud-Amanieu d’Albret est libéré peu après, le roi de Navarre, Charles II de Navarre (appelé plus tard Charles le Mauvais) se portant garant de sa rançon. 41
19 décembre. Averti de cette bataille et de son issue, Urbain V leur demanda de négocier. Le lendemain, le pape chargea Pierre de Clermont de demander à Gaston Fébus de ne pas abuser de sa victoire. Et le 29 décembre, il envoya un bref à Béatrix, comtesse d’Armagnac, pour l’engager à prendre patience. Elle ne pouvait rien faire d’autre.
Le traité de paix entre Gaston Fébus et Jean Ier, ne fut signé, en l’église Saint-Volusien de Foix, que le 14 avril 1363. Le comte de Foix, avec les rançons obtenues, devint dès lors le feudataire le plus riche du midi de la France et allait pouvoir continuer à tenir la balance égale entre les rois d’Angleterre et de France pour sa vicomté de Béarn. 42
Gaston Fébus fortifie son territoire
Au 14ème siècle, le Béarn accède au statut de principauté souveraine sous le règne de Gaston III de Foix-Béarn, dit Fébus.
Le jeune prince affirme en 1347 la neutralité du Béarn dans le conflit opposant Français et Anglais, signant de fait une déclaration d’indépendance.
Le 5 décembre 1362 à Launac, les troupes de Fébus écrasent celles du comte d’Armagnac, l’ennemi héréditaire de la maison Foix-Béarn.
Après cette victoire — probablement dans les derniers mois de 1363 — Fébus élabore son plan de défense face au double danger d’une vengeance d’Armagnac et d’une offensive anglaise.
Pour mener à bien ses désirs d’indépendance, Fébus met en place un système de forteresses d’une rare densité, grâce à la construction et la transformation de nombreuses places fortes béarnaises.
Le château de Pau se place au premier rang de ce système de défense souhaité par le prince. Il occupe une place stratégique d’importance, entre la citadelle anglaise de Lourdes et la capitale béarnaise d’Orthez. La place forte de Pau permet également d’épauler Montaner et Morlaàs, face à des attaques venant de Tarbes ou Auch. La profonde restructuration du château de Pau se déroule aux alentours des décennies 1370-1380, sous la direction du maître d’œuvre Sicard de Lordat et de maçons cagots. Parmi les principales mutations opérées durant cette campagne, la plate-forme sommitale est parée de pierres, formant un glacis abrupt de 60°. La résidence principale de Fébus se trouve au château de Moncade, à Orthez. Malgré tout, le prince séjourne régulièrement au château de Pau à partir de 1373, généralement durant l’hiver. Les principaux travaux de transformation du château de Pau se terminent aux alentours de 1378, permettant à Fébus de se fixer à Pau pendant quatre ans à partir de 1380. Ce long séjour fait suite au « drame d’Orthez » durant lequel l’unique fils légitime de Fébus — Gaston — trouve la mort, probablement de la main de son père. 43
Even Begaignon, évêque de Tréguier de 1362 à 1371
Even (Yves) Begaignon est né à Plestin-les-Grèves de Jean Bégaignon, seigneur du Rumen en Plestin et de Catherine Autret de Ploujean.
Bénédictin, théologien, il est nommé évêque de Tréguier en 1362 jusqu’en 1371. Il est mort à Rome en 1378. 44
Bertrand du Guesclin reçoit La Roche-Tesson
La paroisse de La Colombe 45 est donnée par le duc Richard III à l’abbaye du Mont-Saint-Michel vers 1022-1026, les moines la cédant en fief à Néel II, vicomte du Cotentin.
Par l’union de Jourdain Tesson et Léticie Néel en 1145, la famille Tesson hérite de la place fortifiée de la Roche, qui devient le siège de la baronnie de la Roche-Tesson.
La baronnie est confisquée en 1344 par Philippe VI de Valois, suite à la forfaiture de Guillaume Tesson. Elle est donné à Philippe, duc d’Orléans, qui la donne vers 1362 à Bertrand du Guesclin. Son frère, Olivier du Guesclin la reçoit du roi Charles V en octobre 1375. Le château de la Roche-Tesson dont les ruines sont situées sur une hauteur, est au bord de la Sienne. 46
Bertrand du Guesclin prend Essay
Pierre de la Corneille est capitaine d’Essay 47 en 1361, lorsque les Anglais s’emparent de l’abbaye de Saint-Martin de Sées, d’où ils furent chassés, l’année suivante par Bertrand du Guesclin. II avait été précédé, dans le commandement de cette place, par Jean de Rochefort. 48
Bouchard VIII de l’Île-Bouchard part en pèlerinage en Terre sainte
Bouchard VIII de l’Île-Bouchard perd le château de Gencay après la défaite de Nouillé en 1356. Edouard de Woodstock donne Gençay au gallois Gregory Sais, dénommé Adam Chel, sieur d’Agorisses.
Bouchard VIII, dépossédé de tous ses biens, partit en pèlerinage en Terre sainte en 1362 et ne revint jamais.
Adam Chel occupera Gençay durant dix neuf ans. Ennemi du roi de France, Adam Chel se chargea de fortifier les lieux. Durant cette période trouble marquée par les affrontements entre les royaumes de France et d’Angleterre, Adam Chel et Radegonde de Morthemer rançonnaient et pillaient les terres poitevines et angevines du roi de France. 49