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1361. Bertrand du Guesclin a 41 ans

John Chandos connétable d’Aquitaine. Blanche de Bourbon assassinée. Jehan Froissart au service de Philippa de Hainaut. Bertrand du Guesclin prisonnier. L’anglais, langue officielle.

Bertrand du Guesclin prisonnier de Hugues de Calverley

Début 1361, Bertrand du Guesclin et Guillaume Ier de Craon se rendent à Juigné-sur-Sarthe pour y combattre Hugues de Calverley. En plein milieu du combat, Guillaume et 80 de ses hommes d’armes perdent pied et s’enfuient, laissant du Guesclin se faire prendre avec ses hommes. Combien de temps est-il prisonnier ? 1

Bertrand du Guesclin aurait reçu un sauf–conduit de Henry de Calverly, pour se rendre vers le duc d’Orléans en Angleterre et pour acquitter sa rançon de 30 000 écus. 2

Dans les années qui suivent, il est capturé à deux reprises par les capitaines Robert Knolles et Hugh Calveley, dont il a sous-estimé la bravoure. Sa seconde rançon s’élève en 1361 à 30 000 écus avancés généreusement par l’abbé Jean de La Roë. Malgré ces revers, Du Guesclin est maintenu à son poste par le dauphin Charles et le duc Philippe d’Orléans, qui en fait son lieutenant dans les territoires compris entre la Seine et la Bretagne. 3

Du Guesclin. Juigné-sur-Sarthe. 72
Église Saint-Martin, des 12, 13, 15 et 19ème siècles. Photo : 15/05/2014.

C’est ainsi qu’en janvier 1361 il fut fait prisonnier par Hugh de Calverly. Mais le duc d’Orléans lui fournit les moyens de se racheter. Bientôt délivré, du Guesclin ne mit que plus d’ardeur à pourchasser, à travers la Normandie et le Perche, les bandes anglaises, qui grâce à lui n’y eurent pas un instant de repos pendant tout le reste de l’année 1361. Aussi voyons-nous peu après (janvier 1362) le Dauphin, chargé du gouvernement en l’absence du roi Jean — qui était alors en Bourgogne —, récompenser le vaillant capitaine de ses exploits par le don du château et du domaine de la Roche-Tesson, belle seigneurie située entre Avranches et Saint-Lô. 4

Guillaume Ier de Craon, dit le Grand, fut vicomte de Châteaudun, seigneur de Craon, seigneur de La Ferté-Bernard, Grand-Pressigny. Né vers 1318, il a environ 43 ans. 5

Du Guesclin. Craon. 53
Château du 18ème siècle. Photo : 15/05/2014.

Guillaume Ier de Craon fut le Chambellan des rois de France Philippe VI et Jean II le Bon, il était également très lié avec le duc Louis Ier d’Anjou. 6

Craon est une redoutable forteresse médiévale composée de 27 tours et de 1 600 mètres de murailles, servant à garder la frontière angevine face à la Bretagne. Craon qui fut le siège de la première baronnie d’Anjou était une force politique, judiciaire et religieuse importante, gérant une quarantaine de paroisses. 7

Louis Ier, duc d’Anjou et du Maine, otage

Louis Ier, fils de Jean II le Bon, duc d’Anjou et du Maine, se rend en Angleterre comme otage, pour honorer le Traité de Brétigny. Son cousin le roi Édouard III lui refuse la venue de son épouse, il s’évade trois ans plus tard, lève une armée dans ses territoires et part en Guyenne combattre les Anglais. 8

Louis est envoyé à Londres avec son jeune frère Jean de Berry, son oncle Philippe d’Orléans, le sire Bonabes IV de Rougé et de Derval et son cousin Louis de Bourbon comme otage. Louis, juste marié, et son jeune frère Jean, n’ont évidemment aucune envie d’aller en Angleterre. 9

Jean II le Bon fait don à Bonabes IV de Rougé et de Derval de la vicomté de La Guerche en Touraine. Le roi d’Angleterre Édouard III le fait emprisonner dans la Tour de Londres.

La Peste revient

Réapparition de la peste à Paris, à Avignon et à Londres au début de l’année. Les troupes de mercenaires apportent avec elles la peste en Lombardie (1362) et en Aragon (peste des enfants).

La peste noire sévit à Joigny. 10

L’Anglais Robert Knolles s’empare de Ménétréol-sous-Sancerre mais échoue devant Sancerre. 11

Il retourne en Bretagne et assiste à nouveau Jean de Montfort dans sa lutte pour la possession du duché.

23 mars. Mort d’Henry de Grosmont duc de Lancastre

Henri de Grosmont (né vers 1310 et mort le 23 mars 1361), dit également Henri de Lancastre, fut comte de Derby en 1337, de Lancastre et de Leicester en 1345, de Lincoln en 1349, puis duc de Lancastre en 1351. Il était fils d’Henri de Lancastre († 1345), comte de Leicester et de Lancastre, et de Maud de Chaworth, et naquit au Château de Grosmont. Il meurt de la peste noire en 1361.

Henry de Grosmont est fait duc de Lancastre (le seul de l’époque en Angleterre avec le duc de Cornouailles, le Prince Noir) après avoir secouru le Prince Noir au large de la Gascogne.

Avril. Seguin de Badefol sévit en pays d’Agde

Seguin de Badefol (1330-1366), fils de Seguin de Gontaut, seigneur de Badefol et de Lalinde (Dordogne) fut l’un des plus fameux capitaines de routiers. 12

Du Guesclin. Badefols-sur-Dordogne. 24
Les ruines cachées dans la végétation. Photo : 26/09/2019.

Sur ces entrefaites, arrivèrent à Montpellier Mgr Robert de Fiennes, de Picardie, connétable de France, le seigneur d’Audrehem, maréchal de France, le Bègue de Vilaines, sénéchal de Carcassonne, le Baudran de la Heuse, amiral des mers de France, et le Petit Meschin. 13

Pierre de Villaines, dit « le Bègue de Villaines », chevalier banneret d’origine normande, venait d’être fait sénéchal de Carcassonne en 1361. 14

En 1361 Seguin de Badefol prend le château de Saint-Ilpize15

Mai. Traité de Calatayud

A la suite du traité de Calatayud, conclu en mai 1361 entre Pierre d’Aragon et Pierre le Cruel, Trastamare s’est réfugié entre France avec ses bandes. 16

Juin. Mort de Pierre de La Forest

Pierre de La Forest, ou Petrus Foresta, né en 1305 à La Suze près du Mans et mort le 7 juin 1361 à Avignon, fut évêque de Tournai, évêque de Paris, archevêque de Rouen de 1352 à 1356, puis cardinal avec le titre de cardinal-prêtre Douze Apôtres (1356-1361). Il devient au mois d’octobre 1347 chancelier du duc de Normandie. Il est nommé chancelier de France le 13 juillet 1349. Le 24 juillet 1349, il est nommé évêque de Tournai. Le 2 juillet 1350, il est nommé exécuteur testamentaire du roi de France.

Le 20 décembre 1350, il est transféré à l’évêché de Paris. En septembre 1351, il est envoyé pour tenter de conclure un traité de paix avec les Anglais. Puis le 8 février 1352, il est transféré à Rouen. Il fait l’acquisition de La Loupelande dans le Maine et obtient des lettres d’anoblissement en octobre 1354. Jean II de France le nomma chancelier de France le 13 juillet 1349 jusqu’à sa destitution sur demande des États généraux le 3 mars 1356, et rétablit le 28 mai 1359 jusqu’à sa mort le 25 juin 1361.

Il fut également un des conseillers du régent Charles (futur Charles V de France). Il effectue également au cours de sa carrière des missions diplomatiques : à Avignon (1354) et à Bordeaux (1356).

Lors des émeutes conduites par Étienne Marcel en 1358, celui-ci voulut le départ du conseiller ainsi que celui de Simon de Buci qui avaient à charge de négocier la paix avec les Anglais, cette négociation représentait une gêne pour les émeutiers parisiens, mais le régent Charles n’en tint pas compte.

Ce fut Innocent VI qui le revêtit de la pourpre cardinalice lors du consistoire du 23 décembre 1356. Il reçoit le titre de Ss. XII Apostoli. Il entre dans la curie papale à Avignon en mai 1357. Le pape Innocent VI le nomme légat apostolique en Sicile puis en France.

Il rédige son testament le 22 juin 1361 et décède sans doute de la peste à Villeneuve-lès-Avignon le 27 juin 1361. 17

22 juillet. Naissance de Charles III de Navarre à Mantes

Charles II de Navarre réside de nombreuses fois au château de Mantes jusqu’en 1361. Charles III est roi de Navarre de 1387 à sa mort en 1425. 18

Août. L’Anglais John Chandos prend Fontenay

Dans les premiers jours d’août 1361, John Chandos, commandant l’armée anglaise, vint investir Fontenay en qui était la clef du Bas-Poitou. Un de Chabot y commandait. Les réponses qu’il fit aux sommations de John Chandos apprirent à ce vaillant capitaine qu’il assiégerait en vain une place où l’honneur veillait, et dont les remparts solidement restaurés étaient inabordables. Fontenay fut bloqué. 19

Du Guesclin. Fontenay-le-Comte. 85
Vestiges des remparts. Photo : 19/02/2017.

Les assiégés luttèrent longtemps contre les horreurs d’un siège, et malgré la famine qui les décimait, ne se rendirent que le 30 septembre, alors qu’ils en avaient reçu l’ordre formel du roi Jean, depuis le 12 août.

Le 1er octobre, John Chandos fit son entrée dans la ville, qui dès lors appartint aux Anglais. Pendant que Chandos assiégeait Fontenay, une compagnie de soldats anglais aux ordres de Louis de Granval incendiait, le 20 août, le château de l’Hermenault, qui eut le même sort en 1412, lors de la guerre des Armagnacs et des Bourguignons en Bas-Poitou.

Jeanne de Clisson, née à Montaigu, sœur du fameux Olivier V de Clisson, gouvernait Fontenay pour le compte du Prince Noir, aux lieu et place de son mari, Jean de Harpedanne, retenu souvent dans son gouvernement de Saintonges, et rien ne faisait prévoir une reprise des hostilités, lorsqu’une, étincelle ralluma la guerre. 20

Du Guesclin. Montaigu. 85
Photo : 14/01/2018.

Jean 1er Harpedanne a 31 ans

Il est né vers 1330. Il est seigneur de Raine dans le Devonshire, seigneur de Fontenay-le-Comte (1361), seigneur de Montendre, vicomte d’Aunay. 21

Jean Chandos connétable d’Aquitaine et lieutenant-général

En 1361, Jean Chandos est fait connétable d’Aquitaine et lieutenant-général de tous les territoires français passés entre les mains de l’Angleterre. Édouard III lui fait également don de la forteresse de Saint-Sauveur-le-Vicomte en Normandie.

Le 29 juillet 1361, missionné par le roi Edouard III d’Angleterre il part de Saint-Sauveur-le-Vicomte, se rend à Paris où il essaie vainement de rencontrer Jean II. Puis, de septembre 1361 à mars 1362, il parcourt tous les territoires cédés à l’Angleterre par le Traité de Brétigny (Poitou, Basse Saintonge, Angoumois, Limousin, Périgord, Caorsin etc).

Il prend possession des villes et châteaux, reçoit les serments d’allégeance des seigneurs et des autorités locales au roi d’Angleterre, et met en place une nouvelle administration. 22

13 septembre. Mort de Marie d’Angleterre, épouse de Jean de Montfort

Marie d’Angleterre (10 octobre 1344 - septembre 13611), aussi appelée Marie de Waltham, fut duchesse de Bretagne en tant qu’épouse de Jean de Montfort. Elle était une des filles d’Édouard III d’Angleterre et de Philippa de Hainaut. Jean de Montfort, prétendant au trône de Bretagne à la mort de Jean III en 1341, reçoit l’appui militaire anglais en 1342. En contrepartie, il doit fiancer son fils et héritier Jean (le futur Jean IV) à une des filles d’Édouard III. Marie et Jean passent leur enfance ensemble à la Tour de Londres, à Kings Langley, à Eltham, à Woodstock et d’autres palais royaux. Marie épouse Jean au palais de Woodstock autour du 3 juillet 1361. Elle meurt avant le 13 septembre 1361, sans avoir jamais rejoint la Bretagne. Sa sœur Marguerite la suivit dans la tombe quelques semaines plus tard et les deux sœurs furent inhumées à l’abbaye d’Abingdon. 23

Guillaume VII Larchevêque, seigneur de Parthenay, rend hommage et jure fidélité aux Plantagenêts. 24

Jean Chandos à Poitiers

En 1360, à la suite du traité de Brétigny, la ville, comme tout le Poitou, passe aux mains des Anglais. Du 22 au 25 septembre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité dans les provinces cédées à l’Angleterre, prend possession de la ville et de son château.

Le maire Jehan Barré lui en remet les clefs. Jean Chandos les lui rend, puis il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. Il met en place une nouvelle administration de la province, sous l’autorité de Guillaume de Felynton, 25 chevalier anglais, comme sénéchal du Poitou.

Du Guesclin. Poitiers. 86
Vue de la Vienne. Photo : 20/09/2018.

Jean Chandos à Saint-Jean-d’Angély

Du 8 au 11 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité de Brétigny en particulier en Basse Saintonge, prend possession de la ville et de son château.

Le maire Jehan de Marteaux lui remet les clefs. Jean Chandos les lui rend au nom du roi d’Angleterre. Il fait de même avec Tassart de la Venue, châtelain du château.

Puis Jean Chandos reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. Il nomme Jeffren Michel prévôt de la ville. 26

10 octobre. Edouard de Woodstock épouse Jeanne de Kent

Edouard de Woodstock a 31 ans. Jeanne Plantagenêt, dite la jolie fille du Kent, est née le 29 septembre 1328. Elle a 32 ans.

Jeanne de Kent
Source : Wikimédia Commons.

Jeanne grandit à la Cour où elle se lie d’amitié avec ses petits-cousins les princes royaux, dont l’héritier de la couronne, Édouard de Woodstock.

La preuve de l’affection d’Édouard de Woodstock pour sa cousine Jeanne peut être vue dans le présent qu’il lui fait au retour d’une de ses premières campagnes militaires, une coupe d’argent provenant de son propre trésor de guerre.

Le roi et la reine ne voient pas d’un œil favorable un mariage entre l’héritier du trône et leur ancienne pupille. La reine a certes fait de Jeanne une de ses favorites à une époque, mais le roi et son épouse semblent désormais assez préoccupés par la réputation de leur cousine.

La loi anglaise est telle que l’ex-époux de Jeanne, le comte de Salisbury, pourrait revendiquer la paternité de tout enfant des unions postérieures de Jeanne.

De plus, Édouard et Jeanne se trouvent placés sous la prohibition du degré de consanguinité.

À la demande du roi, le pape accorde une dispense leur permettant d’être légalement mariés. La cérémonie officielle, célébrée par l’archevêque de Cantorbéry, se déroule le 10 octobre 1361 au château de Windsor, en présence du roi et de la reine. 27

Du 11 au 14 octobre, Jean Chandos est à Saintes

En 1360, avec le traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 11 au 14 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité de Brétigny en particulier en Basse Saintonge, prend possession de la ville.

Les « consuls » lui en remettent les clefs, ainsi que celle du pont. Jean Chandos les confie à Jehan de Boursy qui est nommé gouverneur. Puis il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville.

La ville est définitivement rattachée à la France en 1404. 28

Du 16 au 22 octobre. Jean Chandos prend possession d’Angoulême

Lieutenant du roi Édouard III d’Angleterre et connétable d’Aquitaine, chargé d’appliquer le traité en particulier en Angoumois, il prend possession de la ville, de ses châteaux, du « mostier » (monastère) Saint-Pierre. Il reçoit les serments de fidélité au roi d’Angleterre des principales personnalités de la ville. 29]

Du Guesclin. Angoulême. 16
L’hôtel de ville construit autour de parties anciennes. Photo : 26/05/2023.
Du Guesclin. Angoulême. 16
Cathédrale Saint-Pierre. 12ème et 19ème. Photo : 25/05/2018.
Du Guesclin. Angoulême. 16
Rempart. Rue de l’Arsenal. Photo : 26/05/2023.
Du Guesclin. Angoulême. 16
Rempart. Rue de l’Arsenal. Photo : 26/05/2023.

Jean Chandos à Montauban, Tarn-et-Garonne

Du Guesclin. Montauban. 82
Musée Ingres-Bourdelle. Photo : 29/12/2019.
Du Guesclin. Montauban. 82
Musée Ingres-Bourdelle. Photo : 29/12/2019.

Dijon, mort de Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne, il a 15 ans

21 novembre. Philippe de Rouvres, duc de Bourgogne, comte de Bourgogne, d’Artois, de Boulogne et d’Auvergne est fils de Philippe de Bourgogne et de Jeanne de Boulogne, meurt de la peste. 30

Le 9 février 1350, Jeanne de Boulogne se remarie avec Jean, duc de Normandie. A la mort du roi Philippe VI de Valois, son mari devient roi de France, le 22 août 1350, sous le nom de Jean II le Bon. 31

Le duché est récupéré par Jean II le Bon au profit de son fils Philippe le Hardi, en septembre 1363.

En prenant en 1361 le contrôle du duché de Bourgogne après la mort de Philippe de Rouvres, Jean le Bon multiplie les gestes de confiance afin de rassurer les Bourguignons, B. Schnerb, L’État bourguignon. 1363-1477, Paris, 1999, p. 24 ; dans ses lettres du 28 décembre 1361, le roi s’engage ainsi auprès des habitants du duché à respecter leurs « franchises et libertés, raisonnablement tenues et gardées, sans y faire, ni souffrir estre fait aucune novelleté », Ord., t. III, p. 534, art. 3. 32

Jean Ierdevient comte d’Auvergne et de Boulogne

Jean Ier († 24 mars 1386) fut comte d’Auvergne et de Boulogne de 1361 à 1386, succédant dans ces deux fiefs à son petit-neveu le duc de Bourgogne Philippe Ier dit de Rouvres (1346-1361). Il fut également comte de Montfort, ainsi que gouverneur du Dauphiné entre 1355 et 1356. À ne pas confondre avec Jean Ier duc d’Auvergne (dates de « règne » : 1360-1416), beaucoup plus connu sous la dénomination Jean Ier de Berry (1340-1416), lequel fut également (par son mariage avec la comtesse Jeanne II d’Auvergne, petite-fille du comte Jean Ier), comte d’Auvergne et comte de Boulogne de 1404 à 1416 (et aurait dû être numéroté en théorie Jean III d’Auvergne, dénomination échue à un comte ultérieur (1497-1501). 33

Novembre. Jean II le Bon réunit le comté de Toulouse au domaine royal

Le comté de Toulouse est un ancien comté du sud de la France, dont le titulaire était l’un des six pairs laïcs primitifs. En octobre 1271, le roi Philippe III le Hardi prend possession du comté sans l’annexer. En novembre 1361, le roi Jean II le Bon le réunit au domaine royal, avec les duchés de Bourgogne et de Normandie ainsi que le comté de Champagne. 34

Les Tard-Venus ravagent la Champagne et la Bourgogne

La paix qui s’installe ne fait pas les affaires des gens qui vivent grâce à la guerre.

Le roi d’Angleterre fait évacuer les forteresses occupées en France par des hommes d’armes à sa solde. Parmi les capitaines de garnisons, quelques chevaliers et écuyers anglais, obéissent aux ordres du roi, mais d’autres résistent prétextant guerroyer pour le roi de Navarre.

Toutefois les mercenaires allemands, brabançons, gascons, flamands, hainuyers, bretons... et des français aventuriers ou ruinés par les guerres ne se dispersent pas et continuent leur vie de pillage. Congédiés, ils se forment en nouvelles bandes prenant comme capitaine les pires d’entre eux. Ils prennent le nom de Tard-Venus, car, pense-t-on, ils sont venus après les autres à la curée de France.

En Champagne, ils s’emparent du château de Joinville où ils font un butin considérable et consentent à le rendre moyennant une rançon. Ils parcourent et pillent la Champagne et dévastent les évêchés de Langres, Toul et Verdun puis pénètrent en Bourgogne soutenus par certains chevaliers et écuyers bourguignons.

Après s’être installés aux alentours de Besançon, de Dijon et de Beaune, ils prennent et pillent Vergy, Gevrey-en-Beaunois et ravagent la région. Ils tentent de surprendre Chalon à la fin de 1361 et en janvier et février de 1362.

La réunion de l’ensemble des bandes s’élève à 15 000 combattants vers le Carême de 1362. 35

Jean de Gand duc de Lancastre

Il est né le 6 mars 1340, à Gand, alors en Flandre, c’est le troisième fils du roi Édouard III et de la reine Philippa de Hainaut. Il est créé comte de Richmond en septembre 1342. Il rend le titre en 1372.

Marié à Blanche de Lancastre le 19 mai 1359, héritière du palatinat du Lancashire, il hérite à la mort de son beau-père, Henry de Grosmont, des titres de ce dernier : comte de Lancastre, Derby, Lincoln et Leicester.

Jean de Gand reçoit le titre de duc de Lancastre de son père le 13 novembre 1362. 36

Blanche de Bourbon assassinée, elle a 22 ans

C’est l’épouse par procuration le 9 juillet 1352 en l’abbaye de Preuilly et en personne le 3 juin 1353 en l’ église de Santa María la Grande à Valladolid de Pierre ( Pedro ) Ier de Castille, dit le Cruel.

Blanche de Bourbon, de la maison capétienne, née à la fin de 1339 au château de Vincennes près de Paris, décède en 1361 à Medina Sidonia. elle est inhumée à Tudela. 37

Blanche de Bourbon meurt en 1361, assassinée sur l’ordre de son mari, Pierre Ier de Castille, le Cruel. Blanche de Bourbon (1339-1361) est la deuxième fille du duc Pierre Ier de Bourbon et d’Isabelle de Valois, donc une nièce du roi de France.

Pierre le Cruel, avec l’aide des évêques de Salamanque et d’Avila, fait déclarer la nullité du mariage et épouse Jeanne de Castro. Blanche de Bourbon meurt en 1361, assassinée sur l’ordre de son mari dans sa chambre par deux hommes de main juifs, Daniot et Turquant, dont l’un est un de ses vassaux. Pour l’occire en faisant croire à un accident, ils font tomber une poutre sur elle, tandis que les autres Juifs du groupe étranglent ses servantes pour les faire taire. 38

Charles II de Navarre, le Mauvais, s’empare de Provins

Il l’abandonne par l’effet du traité de Brétigny. 39

Du Guesclin. Provins. 77
La ville haute, la Tour César. Photo : 26/10/2016.

Jean Froissart au service de Philippa de Hainaut entre 1361 et 1369

Clerc cultivé, le jeune homme préfère la vie et les plaisirs. Aussi, vers l’âge de 24 ans, (né en 1337 ? ) il devient poète et ses activités le désignent comme historien officiel à la cour de Philippa de Hainaut, l’épouse d’Édouard III d’Angleterre. Les mémoires de son temps au service de Philippa, entre 1361 et 1369, seront regroupées avec les récits d’autres événements dont il avait été témoin, dans le premier livre de ses Chroniques.

Du Guesclin. Valenciennes. 59
Froissart. Photo : 06/04/2018.

Il voyage autour de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays de Galles, de la France, de la Flandre et de l’Espagne, recueillant la matière première de sa chronique. Il assiste également à Milan au mariage de Lionel d’Anvers, le fils de Philippa, avec la fille de Galéas Visconti. À ce mariage étaient aussi présents deux autres auteurs qui marquèrent cette époque, Chaucer et Pétrarque. 40

Jean de Saintré fait appel à Bertrand du Guesclin

Jean de Saintré, gouverneur de la Guyenne française fait appel à Bertrand du Guesclin pour reprendre le château d’Essay 41 aux Anglais. Il se casse une jambe lors de l’assaut des remparts. Il revient à Pontorson, par Nantes où il rencontre Charles de Blois. À Saint-Méen-le-Grand, Richard de Grevacques, capitaine de Ploërmel, attaque sans succès Bertrand du Guesclin. 42

Revenu à Pontorson, il constate que Robert Felton assiège le château. C’est Julienne, sœur de Bertrand, qui assure la défense. Bertrand du Guesclin le fait prisonnier. 43

Novembre. Bertrand du Guesclin est à Briouze

C’est un de ses descendants, Jean de la Roche-Tesson, qui, de concert avec le duc d’Harcourt, trahit le roi de France et passa au parti des Anglais, aux débuts de la guerre de Cent ans. Son château, confisqué par Philippe de Valois, en 1344, par suite de ce crime, de lèse-majesté, fut plus tard donné en toute propriété par le Dauphin, fils de Jean Le Bon, à Bertrand Du Guesclin, pour le récompenser de ses services et au lendemain de sa prompte et intrépide chevauchée sur les bandes de maraudeurs (grandes Compagnies) qui infestaient la contrée de Briouze (novembre 1361). 44

Il reçoit du duc d’Orléans 45 la seigneurie de la Roche-Tesson, aujourd’hui disparue, sur la Sienne. Il devient conseiller du roi et porte le titre de chevalier banneret 46. Il est chargé de la garde de Torigni-sur-Vire. 47

Fin 1361. Bertrand du Guesclin à Saint-Brice et Sablé

Le château de Saint-Brice. Ses vestiges sont visibles à 200 mètres du bourg de Saint-Brice, sur le bord de la Taude, au point de rencontre de ce cours d’eau avec le chemin conduisant à Saint-Loup. Il s’agissait d’une construction militaire élevée sur l’emplacement du donjon détruit en 1173 par Maurice II de Craon, qui soutenait contre les seigneurs d’Anjou et du Maine du parti français la cause de son suzerain Henri II d’Angleterre. 48

Du Guesclin. Saint-Brice. 53
Vestiges du château. Photo : 09/11/2017.

Le château de Sablé, à la prise duquel les moines de l’Abbaye de Bellebranche perdirent les effets précieux et les approvisionnements qu’ils y avaient déposés, et le château de Saint-Brice dont le voisinage les rendait continuellement victimes des déprédations de la garnison, sont tombés au pouvoir des anglais, le premier à une date inconnue, le second, en 1358. 49

Du Guesclin. Sablé-sur-Sarthe. 72
Les vestiges des remparts. Photo : 25/02/2017.

Bertrand du Guesclin les avait reconquis lui-même vers la fin de 1361. 50

Bertrand du Guesclin au château de la Balluère

Bertrand du Guesclin tint garnison au château de la Balluère en 1361, défendant ce lieu avec acharnement contre Jean de Montfort. 51

On dit également que s’en revenant de la bataille de Pontvallain et se trouvant à passer à proximité, il y fut reçu en 1370, par Jean du Fou, seigneur de Pirmil et exécuteur testamentaire d’Anne de Bretagne.

Le château de la Balluère est bâti sur un coteau dominant la route de Noyen-sur-Sarthe à Pirmil. Il se compose de deux bâtiments placés en équerre et d’époques différentes : l’un au XIVe siècle, l’autre, flanqué d’une tour-donjon abritant un escalier en pierre, datant du XVIe siècle. 52

Du Guesclin. Pirmil. 72
La Balluère. Photo : 09/11/2017.

Bertrand du Guesclin se bat dans le comté d’Alençon, le Perche, le Maine, l’Anjou, la Normandie.

Robert Le Mareschal assiège le château de Ballon

Il a été une forteresse très importante durant une grande partie de la période médiévale. Son aspect actuel est caractéristique de la fin du XVe siècle. En position dominante sur un éperon rocheux à la pointe d’un plateau dominant le Saosnois, et entre Maine et Normandie, la forteresse fut l’enjeu de nombreuses batailles. Pendant la guerre de Cent Ans, la forteresse dut subir un certain nombre de sièges. En 1361, Robert Le Mareschal qui était un chevalier anglais, assiégea le château. Il en profita pour piller les environs. Les Français reprirent Ballon et placèrent à son commandement Jean de Laval. Ce dernier prit le nom de Jean de Ballon. Les Anglais firent de nouveau le siège du château en 1392. 53

Du Guesclin. Ballon. 72
Le château. Photo : 11/07/2013.

Bertrand du Guesclin capitaine de Pontorson

Le titre de capitaine de Pontorson 54 est attribué par les rois de France aux officiers de la Couronne.

  • Vers 1352- v.1355 : Arnoul d’Audrehem, maréchal de France et lieutenant du roi en Normandie. Il laisse la garde de la place-forte de Pontorson à ses lieutenants :
    -1352 : Robert de Houdetot, grand-maitre des arbalétriers du roi et sénéchal d’Agenais.
    -1354 : Jean de la Heuse, dit de Beaudran.
  • Vers 1356-1361 : Pierre de Villiers est capitaine de Pontorson et de Saint-James en 1357.
  • 1361-1380 : Bertrand du Guesclin, connétable de France, en 1370.
  • 1380-1407 : Olivier de Clisson, connétable de France. 55
Pontorson. 50
Photo : 10/05/2010.

Destruction du château de Montaigu

1065 : Guillaume le Conquérant décide la construction des forteresses de Saint-James et de Montaigu (à quelque 200 - 300m du Gault) origine du Gault. Les ruines de la forteresse de Montaigu dans le bois de Blanchelande. 56

Il n’en reste que d’importants fossés. Avant les années 1826-1829, époque où les limites des communes de Montanel, Argouges et Sacey ont été modifiées, le château était sur la commune de Montanel.

En 1824, Charles de Gerville écrit : « Les ruines et l’emplacement du château de Montaigu à Montanel suffisent seules pour prouver qu’il fut jadis assez fort et assez considérable. Connu de temps immémorial sous le nom de Montaigu, il se trouve placé à l’extrémité d’une colline, à l’entrée des gorges septentrionales de la forêt de Blanche-Lande et à un quart de lieue de Montanel. Le château de Montanel est entouré d’un fossé profond ; le tertre sur lequel il est situé présente la forme conique qui distingue souvent l’emplacement des châteaux du Moyen-âge. La tradition du pays rapporte qu’il fut bâti à l’époque de la conquête. M. Guiton, qui en est propriétaire [...], croit qu’il fut construit vers 1130, par Osmond Asnel, membre d’une famille qui s’éteignit vers 1300. [...].

Nous avons, d’après le registre d’Argouges, la certitude que ce château fut démoli en 1361. Il fut, dit ce registre, détruit par les Hanoires, mot synonyme d’Hannuyers, soldats du Haynaut. On sait qu’Édouard III avait épousé une princesse de Haynaut , et qu’il avait à sa solde beaucoup de troupes de ce pays [...] et que vers 1361, les Anglais commirent beaucoup de dégâts dans les environs de Pontorson ». 57

Pierre de la Corneille était capitaine d’Essay en 1361, lorsque les Anglais s’emparèrent de l’abbaye de Saint-Martin de Sées, d’où ils furent chassés, l’année suivante par du Guesclin. Vers 1361, Pierre II, comte d’Alençon, fait entourer la ville d’épaisses murailles et de profonds fossés. Essay devient alors une « ville close ». 58

Alençon. Le château des Ducs est construit sous Pierre II

Alençon se situe précisément sur la limite du Bassin parisien et du Massif armoricain. Alençon s’est développée à l’origine dans un méandre de la rivière Sarthe, soit l’actuel quartier de Montsort. En effet, les gaulois préféraient s’installer dans des endroits sains, comme l’extrémité du plateau calcaire que constitue Montsort, plutôt que dans l’encaissement marécageux où Alençon s’est étendu à partir du Xe siècle. À la période carolingienne, Alençon se trouve dans le ducatus cenomannensis, le duché du Mans, qui est une partie de la Neustrie.

La région subit les raids vikings. Les envahisseurs pénètrent la région en remontant le cours de l’Orne vers le sud, ou vers le nord en suivant la Loire, la Maine et la Sarthe. En 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte stipule que le roi carolingien cède un vaste territoire à Rollon, chef viking. Ce territoire est un royaume entre Seine et Loire, trop vaste pour que les hommes, qu’on appelle désormais les Normands, puissent l’investir. Une prise de possession progressive est mise en place, évêché après évêché. En 924, Sées est revendiquée par les Normands. Ils arrivent jusqu’à la limite méridionale, soit la Sarthe.

Un nouveau centre est créé sur la rive nord, pour concurrencer le village de la rive sud (Montsort-Alençon), et affirmer le nouveau pouvoir. En attendant de revendiquer l’évêché du Mans, des pactes sont passés avec les nobles du secteur, élargissant l’orbite normande.

La famille de Bellême est la plus importante autorité sur la marche méridionale de la Normandie, de Mortagne à Domfront. Cette seigneurie de Bellême est une vaste zone tampon entre le Perche, l’Anjou, la Bretagne et la Normandie. Alençon est dès lors dans une position avantageuse.

Un prieuré de l’abbaye de Lonlay est implanté dans la seconde moitié du XIIe siècle.

Du Guesclin. Lonlay. Orne
Abbaye. Photo : 29/05/2013.

Le château des Ducs est construit sous Pierre II, duc d’Alençon entre 1361 et 1404, démantelé en partie sous Henri IV. 59

Du Guesclin. Alençon. 61
Photo : 28/10/2018.

Olivier V de Clisson se marie avec Catherine de Laval et de Châteaubriant

Après la réhabilitation posthume de son père en 1360, Olivier V de Clisson, comte de Porhoët, retrouve ses droits sur les riches seigneuries familiales en 1361. La même année, il se marie avec Catherine de Laval et de Châteaubriant, dame de Villemomble, riche héritière de la famille de Laval, et petite-fille du duc Arthur II de Bretagne. 60

Dès lors, il devient à la fois cousin germain de Jean de Montfort et de Jeanne de Penthièvre, la femme de Charles de Blois, ce qui fait d’Olivier V de Clisson un parent du roi de France.

Cette alliance lui ouvre des perspectives politiques nouvelles, d’autant qu’Olivier de Clisson est devenu en quelques années un féodal disposant de vastes terres et d’importants revenus. 61

Jacques de Surgères, chevalier, seigneur de la Flocelière

Août. Il passe sous la domination anglaise, et obtient, le 5 août 1361, des lettres de grâces et de pardon à l’occasion des injustes traitements qu’il avait fait subir aux frères Guillaume et Pierre Beritault. 62

Du Guesclin. Surgères. 17
La tour Hélène et l’église Notre-Dame. Photo : 18/02/2017.

Jeanne de Clisson épouse Jean Harpedanne Sénéchal de Saintonge

Seule héritière, Jeanne de Belleville, dame de Belleville, de Montaigu, de Palluau, de Châteaumur, de Beauvoir-sur-Mer, de Thouarsais, de Noirmoutiers, de l’Isle d’Yeu, de la Garnache et de Pont-Callec vit son époux Olivier IV de Clisson décapité sur ordre du roi de France Philippe VI de Valois pour trahison.

Les biens du couple sont confisqués par le roi de France, toutefois la seigneurie de Belleville échoit à leur fille Jeanne de Clisson, sœur d’Olivier V de Clisson, qui est nommée dame de Belleville à sa naissance.

Cette dernière épouse, après septembre 1361, Jean 1er Harpedanne, seigneur de Raine dans le Devonshire, de Montendre, de Fontenay-le-Comte (1361), et vicomte d’Aunay. Il a environ 31 ans.

Jean de Harpedanne est un chevalier originaire du Devonshire en Angleterre, lieutenant de Jean Chandos. Il devint Sénéchal de Saintonge. Le couple s’établit ensuite au Poitou lors de l’occupation qui suivit le Traité de Brétigny. 63

Édouard III décrète la langue anglaise, langue officielle. Il a 49 ans

La langue des élites est l’anglo-normand, pour l’essentiel de l’ancien normand, fortement influencé par le dialecte angevin à l’époque des Plantagenêt et de manière beaucoup moindre par l’anglo-saxon, et cela, jusqu’en 1361 (décret d’Édouard III), bien que l’anglo-saxon continue d’être employé par le peuple. 64

Édouard III ne croit plus en la possibilité de monter sur le trône de France et, en 1361, il décrète que la langue anglaise sera la langue officielle du royaume d’Angleterre, en remplacement du français en usage depuis 1066, dans le but de consolider ses conquêtes continentales.

Cette décision, trop précoce, augmente en Aquitaine la perception des Anglais comme des occupants des territoires conquis. 65

Henri de Trastamare est à Arles

Des troupes venues d’Espagne et conduites par Henri de Trastamare arrivent sous les murs d’Arles. 66

Du Guesclin. Arles. 13
Vestiges gallo-romains. Photo : 26/06/2018.

Millau passe sous domination anglaise. 67

Mende se fortifie

La sécurité s’accroît avec le renforcement des fortifications et la construction de fossés vers 1361-1362. Le chapitre de Mende possède, à cette époque, un château sur les hauteurs de la ville, au Chastel-Nouvel. 68

En 1361, Pierre II Gérard de la Rovère, neveu du pape Urbain V, évêque d’Uzès, transféré à Mende, était appelé à Avignon, laissant le diocèse à ses vicaires, sans titulaire jusqu’en 1371, date à laquelle prenait siège Guillaume VI de Chanac qui léguait sa suite à Bompar Virgile, lequel ne tardait pas à passer à Uzès, faisant place à Pons de la Garde. Il avait l’honneur de présider les Etats Généraux, en 1379, qui lancèrent un appel au roi pour qu’il chasse les Anglais. 69

Arnaut-Bernard IV de Preissac sous le nom de “Soudic de Preissac” est mentionné en 1361, en garnison à Montpon. Il est du parti anglais. Les personnes s’intéressant à l’histoire locale savent que ces personnes possédaient le château de la Trave (com. Préchac) en Bazadais ou bien celui de Pressac (com. Daignac) en Entre-deux-Mers. 70

Nicolas Oresme, archidiacre de Bayeux

Nicolas Oresme est encore grand-maître du Collège de Navarre, il est nommé, avec l’appui de Charles, archidiacre de Bayeux. On sait que cet universitaire passionné a rendu à contrecœur son poste convoité de grand-maître. 71

Charles, fils de Jean II le Bon, et l’hôtel Saint-Pol

L’hôtel Saint-Pol (orthographié alternativement hôtel Saint-Paul) est une demeure royale constituée pendant la période de la guerre de Cent Ans à Paris, sur la rive droite de la Seine, par la réunion de quatre propriétés préexistantes dont le dauphin, futur Charles V fit l’acquisition de 1361 à 1365.

L’ensemble des bâtiments disparut lors du lotissement du terrain, entrepris à partir de 1544, qui donna naissance aux rues Neuve-Saint-Paul (rue Charles-V depuis 1864), des Lions-Saint-Paul et de la Cérisaie.

L’hôtel Saint-Pol tirait son nom de la paroisse et de l’église Saint-Paul-des-Champs à laquelle il appartenait. Bien que située extra-muros à l’est de l’enceinte de Philippe-Auguste, il fut dès l’origine bien protégé par l’impressionnant ouvrage défensif alors dénommé « fort et bastide Saint-Anthoine-lez-Paris », élevé en toute hâte de 1356 à 1358, et par l’amorce de la nouvelle enceinte de Charles V, également mise en chantier dès 1356. Seuls Charles V et Charles VI y établirent leur cour. Cette résidence royale fut voulu par Charles V alors qu’il n’était encore que dauphin, à la suite de l’incident de l’invasion du palais de la Cité par les bourgeois menés par Étienne Marcel lors des événements de 1358 où plusieurs de ses conseillers furent égorgés jusque dans sa chambre.

De plus, il souhaitait séjourner hors des remparts de Philippe Auguste, pour s’affranchir des nuisances de la ville et aussi pouvoir gagner facilement la place forte de Vincennes, dont le donjon constituait un refuge sûr, vers l’est de la cité. 72

Sur les traces de la bataille de Visby

Sur l’île de Gotland (à l’est de la Suède), le 27 juillet 1361, une armée sous équipée et mal entraînée allait défendre sa ville et sa terre contre l’invasion d’un corps expéditionnaire mené par le roi du Danemark.

Fait rarissime, les traces du massacre qui allait suivre sont parvenues jusqu’à nous, le site de la bataille ayant fait l’objet de fouilles au début du siècle. 73