aller au contenu

1370. Bertrand du Guesclin a 50 ans

Décès de John Chandos. Robert Knolles débarque à Calais. Bertrand du Guesclin en Limousin. Retour du pape Urbain V à Avignon. Bertrand Du Guesclin est nommé connétable. Olivier de Clisson contracte avec Bertrand du Guesclin le Serment de Pontorson. Victoire de Pontvallain. Mort d’Arnoul d’Audrehem.

1er janvier. Décès de John Chandos, il a 50 ans

Né dans le Derbyshire vers 1320 d’une lignée de petite noblesse, c’est grâce à ses talents militaires qu’il réussit à s’imposer dès le début de la guerre.

En 1339, il se fait remarquer par le roi Édouard III lors du siège de Cambrai et est, à partir de ce moment, de toutes les expéditions. Il le conseille lors de la chevauchée de Normandie en 1346.

À Crécy, c’est lui, en réalité, qui commande l’armée du prince Édouard, le futur Prince Noir, celle qui est à l’avant-garde et qui subit la charge de l’ost du roi de France.

Après le siège de Calais, le roi lui confie la formation militaire de son fils. En 1349, il est parmi les membres fondateurs de l’Ordre de la Jarretière.

En 1356, il conseille et seconde le Prince Noir dans son combat contre le roi Jean II. Lors de la chevauchée du Prince noir en 1356, avec sa compagnie, il prend, pille et brûle Aubigny puis rejoint le gros de la troupe d’Édouard à Romorantin. Plus que le prince de Galles, médiocre militaire, il peut être considéré comme le vainqueur de la bataille de Poitiers. John Chandos est considéré comme le plus grand capitaine anglais de la première phase de la guerre de Cent Ans. 1

1369-1370. La mort de John Chandos à Lussac

Il est à Auray en 1364, en Espagne en 1366, chaque fois Bertrand du Guesclin est battu et prisonnier.

Blessé mortellement au Pont de Lussac, il se réfugie chez son ami le plus proche, Adam Chel, à Morthemer.

Bertrand du Guesclin aurait incendié la tour de Cognac du château après mars 1373. 2

Guy II Sénéchal, seigneur de Morthemer et de Radegonde Béchet, meurt en 1359-1360. Sa veuve, Radegonde de Morthemer, épouse Adam Chel d’Agorisses, gouverneur anglais du château de Gençay. Sa fille Catherine épouse Jean Harpedenne, chevalier anglais.

Adam Chel, sieur d’Agorisses. En 1356, Gençay appartient conjointement à Bouchard VIII de l’Île-Bouchard, à son frère Barthélémy et à sa sœur, alliés au roi de France. Le 19 septembre 1356, lors de la défaite de Poitiers, les deux frères connaissent le même sort que le roi Jean II Le Bon : ils furent capturés par les Anglais. Le prince de Galles donne le château de Gençay et sa châtellenie composée de vingt-huit fiefs à un de ses fidèles compagnon, le Gallois Gregory Sais, dénommé Adam Chel, sieur d’Agorisses. Bouchard VIII, dépossédé de tous ses biens, part en pèlerinage en Terre sainte en 1362 et ne revint jamais. 3

Jean Harpedenne (sir John Harpeden the Elder) est un chevalier et administrateur anglais au service d’Edouard III d’Angleterre. Au début des années 1360 il est marié en premières noces avec Jeanne, fille d’Olivier IV de Clisson et de Jeanne de Belleville. Leur fils Jean est élevé dans la famille du frère aîné de Jeanne, Olivier V, comme un authentique Poitevin. Jean Harpedenne exerce en France les charges de sénéchal de Saintonge (1371-1372) puis de sénéchal de Gascogne (1385-1389). Ses descendants s’installent en France. 4

Divers textes contradictoires mentionnent Bertrand du Guesclin en plusieurs lieux aux mêmes moments.

1er janvier. Une montre de Bertrand du Guesclin ?

Une montre nous apprend que sa compagnie d’hommes d’armes est composée de 4 chevaliers bannerets, de 51 chevaliers bacheliers et de 1.080 écuyers. 5

Geoffroy de Pelinoc dans une montre de Bertrand du Guesclin

Le château de Pellinec est le siège de la principale seigneurie de Canihuel, un des seigneurs, Geoffroy de Pelinoc (ou Pelinec) figure d’ailleurs en 1370 dans une montre de Du Guesclin. 6

Du Guesclin. Canihuel. 22
Photo : 26/07/2020.
Du Guesclin. Canihuel. 22
Etang de Pélinec. Photo : 26/07/2020.
Du Guesclin. Canihuel. 22
Photo : 26/07/2020.

2 janvier. Trêve entre Jeanne Ire de Naples et Louis d’Anjou négociée par le pape Urbain V. Jeanne désigne Charles de Duras comme héritier.

20 janvier. Bertrand du Guesclin est à Blois ?

L’histoire de Bertrand Du Guesclin par Paul Hay du Chastelet mentionne aussi l’état comptable du coût de la montre du 20 janvier 1370 à Blois, où Du Guesclin, un mois et demi avant de devenir connétable, passe en revue une unité à cheval sous les ordres de Messire Guillaume Boitel, qui comporte six chevaliers, quatre-vingts écuyers, six archers non armés (versement de la solde mensuelle à la moitié des participants de la revue : 896 livres de gages pour quarante des cavaliers dont 120 livres pour le seul Guillaume Boitel). 7

Janvier. L’Ordre de Notre-Dame du Chardon

Il est institué en janvier 1370, à Moulins, par Louis II, duc de Bourbon, « en l’honneur de Dieu et de la Vierge immaculée », à l’occasion de son mariage avec Anne, fille de Bérault II, dauphin d’Auvergne.

On l’appelait aussi Ordre de Bourbon, à cause de son fondateur, et ordre de l’Espérance, parce que les chevaliers portent une ceinture sur laquelle le mot espérance était brodé.

Il se compose de vingt-six gentilshommes qui doivent s’être distingués par leur bravoure et être sans reproche. Le duc de Bourbon est le souverain de l’ordre. Il n’a qu’une existence très courte.

Du Guesclin. Moulins. 03
Photo : 03/05/2019.

Au jour de la Conception de la Vierge, fête de l’Ordre, et aux fêtes solennelles, les chevaliers étaient vêtus d’une soutane de damas incarnat, les manches larges, ceinte d’une ceinture de velours bleu doublée de satin rouge, bordée en broderie d’or, et ce mot « Espérance » pareillement brodé La ceinture était fermée par une boucle et un ardillon d’or, ébarbillonnés et d’échiquetés d’émail vert, comme la tête d’un chardon ; leur manteau était de damas bleu ciel, aux orfrois de broderie d’or représentant le grand collier, doublé de satin rouge, et un chaperon de velours vert. Le grand collier de l’ordre était composé de losanges entiers et de demis à double orle émaillés de vert cléchés et semés de fleurs de lis d’or et de lettres capitales antiques, émaillées de rouge, formant le mot espérance ; au bout du collier pendait un cercle émaillé de vert et rouge avec une image de la Vierge entourée d’un soleil d’or, couronnée à douze étoiles d’argent, un croissant de même sous ses pieds. Au bout de cette médaille se trouvait une tête de chardon émaillée de vert et barbillonnée de blanc. Le chapeau des chevaliers était de velours vert, à la pointe duquel pendait une houppe de soie cramoisie et de fil d’or, le rebras à l’antique fourré de panne cramoisie portant dans un écu d’or le mot ALLEN (Allons tous ensemble au service de Dieu, et soyons unis en la défense de nos pays, et là où nous pourrons trouver à conquérir honneur par fait de Chevalerie). 8

25 mars. Installation au Palais Royal de Paris de la première horloge publique de Paris.

7 avril. Louis Ier de Thouars décède

Louis de Thouars, fidèle soutien de Jean le Bon, décide de se faire passer pour fou après le traité de Brétigny, et se réfugie au château de Talmont. Son épouse Ysabeau d’Avaugour, qui au contraire est du côté des Anglais, livre le domaine au Prince Noir. Ce dernier veut vérifier si le vicomte était vraiment fou, et envoie un enquêteur à Talmont. La supercherie est découverte, et le Prince Noir confisque les biens de Louis de Thouars, pour le contraindre à lui prêter serment, et ainsi récupérer ses biens. Le vicomte fait de même, mais il meurt en 1370. 9

Louis Ier de Thouars est né vers 1310 et mort le 7 avril 1370 à Talmont. C’est le fils de Jean Ier et de Blanche de Brabant. Il est seigneur de Talmont et de Mauléon et par son mariage avec Jeanne II de Dreux, il devient comte de Dreux. C’est sa fille ainée Peronnelle qui est son héritière car ses fils sont morts. Jean est mort en 1355, et le second Simon de Thouars, comte de Dreux est mort en 1365.

Sa seconde fille Isabeau de Thouars, comtesse de Dreux, épouse en 1351 le maréchal Guy de Nesle, puis en 1356 Ingelger d’Amboise, et enfin Guillaume d’Harcourt. 10

Isabeau de Thouars et Ingelger d’Amboise ont une fille Perronnelle qui se marie avec Olivier Du Guesclin, frère du fameux connétable, Bertrand Du Guesclin. 11

22 avril. A Paris est posée la première pierre de la Bastille

8 mai. Le cardinal Jean de Dormans, ancien évêque de Beauvais, fonde le Collège dit de Beauvais, dans l’université de Paris.

Juin. Bertrand du Guesclin revient en France

La reprise de ces travaux durant l’hiver 1369 s’avéra inutile en raison des bonnes dispositions de Du Guesclin à l’égard de la Couronne d’Aragon. Le capitaine breton n’attaqua en effet jamais Barcelone, même s’il troubla le sommeil de Pierre le Cérémonieux jusqu’à la fin du mois d’avril 1370. Du Guesclin regagna la France par le col du Somport en juin 1370, après avoir accepté de diviser ses troupes en compagnie de 100 lances et de ne commettre aucune violence. 12

De retour en France, il combat dans le Languedoc, l’Aquitaine et le Périgord, jusqu’en septembre. Son itinéraire entre juin et septembre diverge selon les historiens.

Le parcours de Bertrand du Guesclin selon Antonin Debidour

Il quitta donc la Castille vers la fin de juin 1370 et vint avec quelques centaines d’hommes d’armes trouver à Toulouse le duc d’Anjou, qui l’aimait fort et le fêta grandement. Les opérations dont ce prince était chargé commencèrent presque aussitôt, sous la direction supérieure de du Guesclin.

Dès la fin de juillet l’armée du Languedoc, qui avait pris sa route par Montauban, avait conquis Moissac, traversé victorieusement le Quercy, l’Agenais et atteint les limites du Périgord. L’occupation de ce dernier pays avait, aux yeux de Bertrand, une grande importance stratégique. Par là, en effet, le duc d’Anjou pouvait se mettre en communication avec le duc de Berry, qui marchait sur Limoges, arrêter soit le prince de Galles venant de Cognac, soit le duc de Lancastre venant de Bordeaux, et empêcher ces deux généraux de se rejoindre. Cette campagne fut aussi rapide que glorieuse.

Dans les premiers jours d’août les Français entrèrent à Sarlat. Ayant ensuite obtenu, non sans peine, la reddition de Montpazier, ils marchèrent sur la Linde. Cette petite place, baignée par la Dordogne, servait de poste avancé à Bergerac, importante cité qu’un corps français assiégeait en vain depuis deux mois. Elle avait pour gouverneur un gentilhomme du pays, Gastonnet de Badefol, qui, au lieu de résister, traita pour de l’argent avec du Guesclin. Mais au moment où les Français entraient dans la ville par une porte, Thomas de Felton et le captai de Buch, capitaines de Bergerac, y pénétraient par une autre à la tête d’une forte troupe. Le captal, courant droit à Badefol, l’étendit raide mort d’un coup d’épée en disant : Ce sera ta dernière trahison. Les soldats du duc d’Anjou, surpris d’une si brusque irruption et écrasés par le nombre, se retirèrent en déroute. La Linde resta donc aux Anglais. Mais la fortune donna bientôt à du Guesclin d’amples dédommagements. Le duc étant retourné à Toulouse vers le milieu d’août, Bertrand continua d’avancer dans le Périgord. La capitale de ce comté s’était donnée à la France dès le mois de février précédent. Le comte de Longueville y entra et y établit pour quelques jours son quartier général. Il y avait, à une lieue de Périgueux, une fort belle abbaye dont les moines avaient été peu auparavant dépossédés et chassés par des routiers anglais. Les auteurs du temps ne la nomment pas. Ce ne peut être que celle de Chancelade. Dès que du Guesclin sut les brigands si près de lui, il jura par saint Yves qu’il les irait voir et que les religieux recouvreraient leur monastère. Effectivement il se présenta bientôt devant Chancelade, s’approcha des barrières, suivant sa coutume, pour sommer les défenseurs de la place et n’essuya qu’un refus. Je suis Bertrand Du Guesclin, leur dit-il. Maudit soyez-vous ! lui répondit le chef des routiers ; vous avez du renom, mais vous n’aurez pas notre demeure, et si vous nous assaillez, vous ferez grande folie. Un tel langage n’était pas fait pour intimider le héros breton. Il ordonna l’attaque. On lui offrit des machines de siège. Mais comme il avait hâte d’en finir, il prit simplement une échelle, et sans s’inquiéter des projectiles de toute sorte qui pleuvaient sur lui, monta jusque sur les murailles. On le suivit. Le capitaine de Chancelade courut sur lui. Bertrand lui fendit la tête d’un coup de hache, et la garnison terrifiée se rendit aussitôt. C’est ainsi que les moines purent rentrer dans leur couvent. Cet exploit ne fut du reste qu’un épisode tout à fait secondaire dans cette fructueuse campagne. Le but principal de du Guesclin était d’occuper fortement les routes qui mettaient Périgueux en communication avec Bordeaux, avec Angoulême et avec Limoges. Sur la première il prit Montpont, sur la seconde Brantôme, sur la troisième il poussa jusqu’à Saint-Yrieix, qui s’était déjà prononcée en faveur des Français. La capitale du Périgord se trouva ainsi couverte de toutes parts, et l’armée du Languedoc se trouva en mesure d’appuyer les opérations de l’armée du centre, qui à ce moment même prenait possession de Limoges (21-24 août).

On ne comprend pas trop pourquoi le comte de Longueville, au lieu de poursuivre ses avantages, quitta le Limousin et le Périgord et reprit le chemin du midi. Il fut sans doute mandé par le duc d’Anjou. Toujours est-il qu’il était de retour à Montauban à la fin d’août et à Toulouse au commencement de septembre. C’est de cette dernière ville qu’il partit presque aussitôt pour se rendre à Paris, où le roi, qui l’avait mandé de nouveau, l’attendait, avec impatience. 13

Pour Antonin Debidour et Alfred Leroux, Bertrand du Guesclin n’entre pas dans Limoges.

Le malheur est que, le 21 août, du Guesclin, qui arrivait de Toulouse, était encore à Périgueux. Il s’avança jusqu’à Saint-Yrieix, mais ne poussa pas plus loin. Il faut donc considérer comme absolument controuvées les manifestations de joie que notre chroniqueur prête aux Limogeauds à l’endroit du lieutenant de Charles V. 14

C’est qu’en effet, en vertu de conventions que nous ne connaissons point directement, les forces que commandait du Guesclin opéraient au profit de Jeanne de Penthièvre, veuve de Charles de Blois, vicomtesse de Limoges-Château. C’est pour le compte de celle-ci, — Froissart le dit explicitement deux fois, — que le lieutenant-général de Charles V reprenait Saint-Yrieix et chassait les Anglais de la partie méridionale de la vicomté. Donc, nulle obligation pour lui de se porter au secours de l’évêque ; c’était affaire du duc de Berry.

Si du Guesclin méditait un siège, c’était celui de Limoges-Château ; mais il ne put arriver jusque-là. Pour expliquer son immobilité, nous conjecturons qu’il comptait soit sur un soulèvement des habitants, lequel n’eut point lieu, soit sur une sortie des Anglais au secours de la Cité ou à la poursuite des princes français, laquelle n’eut point lieu davantage. Le mouvement combiné par le roi de France entre son armée du Nord et celle du Midi, échoua piteusement devant la prudence des Anglais obstinément enfermés dans Limoges-Château. 15

Le parcours de Bertrand du Guesclin dans les Archives du Vatican

La chevauchée du duc d’Anjou et de Du Guesclin commença en Quercy. Moissac se rendit le 23 juillet 1370, Aiguillon et Monpazier se rendirent ensuite. Ils passèrent, au moins d’après Froissart, devant Bergerac, qu’ils assiégèrent dès les premiers jours de juin. La ville était sûrement au pouvoir des Français le 12 mars 1376, comme le prouve une lettre de Du Guesclin à ses « chiers et amez lé governor et cosols de Bergerac », écrite, sous la même date, à Mouleydier ; mais la place retomba au pouvoir des Anglais, et ce n’est qu’en 1377 qu’elle fut reprise par les Français. La ville de Sarlat, dont l’évêque Austence, un Franciscain, avait, dans un concile d’évêques tenu à Périgueux quelques années auparavant, comparé le prince de Galles, alors présent, au Fils de Dieu, ayant fait sa soumission pleine et entière en juillet 1370, le duc d’Anjou, en compagnie de Du Guesclin et de plusieurs autres capitaines, en prit possession après le 8 août.

Du Guesclin, prévoyant que le prince de Galles se disposait à marcher contre les troupes du duc d’Anjou, mit Périgueux en état de résister à toutes les attaques ; puis, lui et ses lieutenants assiégèrent Saint-Yrieix, Brantôme et Montpon, chacune de ces villes étant la clef des trois routes qui mettent Périgueux en communication avec Limoges, Angoulême et Bordeaux. Son but était d’empêcher la jonction de l’armée du duc de Lancastre partant de Bordeaux à travers le Libournais et le Limousin avec l’armée du prince de Galles, partie de Cognac ou d’Angoulême à travers le Nontronnais et le Limousin.

En février 1371, le duc de Lancastre assiégeait Montpon en Périgord. A cette nouvelle, Sylvestre Budes, cousin de Du Guesclin, qui, avec Jean de Malestroit, commandait pour le duc d’Anjou la forteresse de Sainte-Bazeille, parvînt à se jeter dans Montpon. Du Guesclin même accourut au secours des assiégés, mais il apprit en route que la forteresse avait succombé …….. 16

Bertrand du Guesclin revient en Dordogne

« Cette statue de Duguesclin conquérant, conçue par Arthur Le Duc, vient de Caen. Elle mesure près de 4 mètres pour 3 tonnes, explique le patron de la Socra Patrick Palem. Il a fallu réparer les structures internes, qui étaient dégradées. Nous sommes rentrés à l’intérieur en réalisant une trappe. Nous avons changé toute la boulonnerie, créé une ventilation et renforcé la jambe arrière gauche du cheval sur laquelle repose toute la statue. »

Sept siècles après son passage en Dordogne, le « dogue noir de Brocéliande », figure chevaleresque de la guerre de Cent Ans, était de retour en Périgord.

Avant de voir l’imposante œuvre de bronze, la cinquantaine de visiteurs ont ainsi appris que Duguesclin et ses 700 hommes arrivèrent à Chancelade en février 1370, avant de séjourner quelques mois à Périgueux où Duguesclin emprunta 1 330 francs or à la Ville. Puis il revint sept ans plus tard, en 1377, avec ses soldats, pour faire le siège de Bergerac. S’il n’a jamais remboursé ses dettes à Périgueux, la Dordogne n’est pas rancunière, et c’est avec délicatesse que la Socra a soigné, pendant deux mois, le chevalier du roi et sa monture. 17

Début juin, Bergerac. Elle est reprise par les Anglais, revient aux Français en 1376, comme le prouve une lettre du 12 mars de Bertrand du Guesclin. Reconquise par les Anglais, Bertrand du Guesclin la reprend en 1377.

Moissac se rend le 23 juillet, puis Aiguillon, Montflanquin et Monpazier, Dordogne. Dès mars 1370 les bourgeois de Monpazier dénoncent le traité de Brétigny et font appel au roi Charles V. Son frère, le duc Louis d’Anjou, s’installe dans la bastide au mois de mai 1370. De là il entreprend la reconquête de la Haute Vallée du Dropt mais il échoue devant Bergerac (Juin 1370). 18

Du Guesclin. Montflanquin. 47
Maison du Prince Noir. Photo : 07/09/2017.
Du Guesclin. Montflanquin. 47
Photo : 07/09/2017.

Bertrand du Guesclin prend Chancelade

Les Anglais boutent les religieux hors du monastère pour y loger une garnison car ils occupent Périgueux de 1360 à 1367. Devenue un château-fort, l’abbaye subit les hasards de la guerre. Tant et si bien que Du Guesclin, lors de son retour d’Espagne, monté sur le donjon de la Rolphie, aperçoit la bannière léopardée flottant sur ce qui restait du clocher de Chancelade. Et d’attaquer messieurs les Anglais, de pourfendre leur capitaine et de reconquérir l’abbaye...Mais après son départ, l’Anglais reviendra et y restera jusqu’au XVème siècle... 19

8 août. Bertrand du Guesclin entre dans Sarlat.

L’abbé Arbellot affirme que Bertrand du Guesclin entre dans Limoges 20

23-24 août : Limoges se rend au duc Jean de Berry

Comme tout le Limousin, la cité de Limoges fut incluse dans la principauté d’Aquitaine créée en 1362 pour le Prince noir par son père, le roi d’Angleterre Édouard III.

Johan de Cros, évêque de Limoges, réputé comme étant un des proches du Prince noir, fut contacté par les émissaires du roi de France, Charles V. Le 23 août 1370, il ouvre les portes de la cité aux troupes françaises, commandées par Jean de Berry, déclenchant la colère d’Édouard de Woodstock, qui se trouve alors à Angoulême. 21

24 Août. Bertrand du Guesclin entre dans Limoges ? où il rejoint le duc de Berry.

La Vicomté de Limoges
Par G. de Paysac — own work, oeuvre personnelle, CC BY 2.5.

Puis il se rend maître de Saint-Yrieix, du château de Lavauguyon, de Les Cars, du château de la Pérusse, et de la forteresse de Courbefy. 22

Du Guesclin. Lavauguyon. 87
Les ruines du château. Photo : 21/09/2018.
Du Guesclin. Les Cars. 87
Dans le village, les ruines du château. Photo : 20/09/2018.
Du Guesclin. Bussière-Galant. 87
Courbefy. Chapelle. Château disparu, douves et talus encore visibles. Photo : 21/09/2018.

Bertrand du Guesclin est au château de Malval ?

Selon Froissart, Du Guesclin y aurait séjourné en 1370. Il écrit en effet : "Si se bouta ès chateaux du signeur de Malval qui estoit tourné François" (Chron., XIV, 207). A la page précédente de sa chronique, Froissart rapporte que Du Guesclin parcourait alors le Limousin avec "200 lances" et qu’il se barricadait le soir dans des forteresses, ne voulant pas faire reposer ses troupes en rase campagne. 23

Louis de Malval et Raimond de Mareuil avaient, dès le mois de juin 1369, répondu à l’appel du comte d’Armagnac.(cf.ibib., VII, p. LXXXVIII). 24

Avec ses lieutenants, il prend Jumilhac, Dordogne, et assiège Brantôme et Montpon. Raymond de Mareuil est avec Bertrand du Guesclin devant Brantôme. Un Raymond de Mareuil est mentionné dans les chroniques de Froissart, Seigneur de Mareuil, de Villebois et de Montmoreau. 25

Raymond de Mareuil

En 1355, Raymond de Mareuil, chevalier, seigneur de Mareuil et de Bourzac, reçut du roi Jean le Bon la seigneurie de Villebois après l’extinction de la lignée des Lusignan. Les sires de Mareuil figurent alors parmi les propriétaires successifs du château. Durant la guerre de Cent Ans, les Anglais y tiennent une garnison. En 1360, lors du traité de Brétigny rétrocédant l’Angoumois à la Guyenne anglaise, les Anglais confient la garde du château à son propriétaire, Raymond de Mareuil. En 1376, Villebois est repris aux Anglais par le duc de Berry, frère de Charles V. 26

Du Guesclin. Mareuil-sur-Belle. 24
Photo : 06/08/2020.
Du Guesclin. Vieux-Mareuil. 24
Église Saint-Pierre-ès-Liens du 12ème siècle. Photo : 26:09:2019.
Du Guesclin. Villebois-Lavalette. 16
Photo : 06/08/2020.
Du Guesclin. Villebois-Lavalette. 16
Sur le portail, le blason des De Fleury, l’aigle bicéphale. Photo : 06/08/2020.

Le château de Montpon, sur les bords de l’Isle, avait été occupé par Bertrand Du Guesclin au mois d’août 1370. En l’absence du prince de Galles, malade et retourné en Angleterre, le siège fut conduit par Jean de Gand, duc de Lancastre (1340-1399), et son frère Edmond de Langley, comte de Cambridge et futur duc d’York (1341-1402). La garnison française, commandée par Sylvestre Budes, résiste pendant près de deux mois mais doit rendre la place le 20 février 1371. 27

Excideuil, le château est pris par Bertrand du Guesclin. En 1303, le château reçoit la visite du roi de France Philippe le Bel, et l’année suivante celle du futur pape Clément V. Après avoir résisté à un assaut en 1346, il connaît l’occupation anglaise en 1351. Libéré en 1356 puis rendu aux anglais en 1360, en application du traité de Brétigny, il est repris par les troupes de Du Guesclin en 1370. 28

Du Guesclin. Excideuil. 24
Photo : 26/09/2019.
Du Guesclin. Excideuil. 24
Photo : 26/09/2019.
Du Guesclin. Excideuil. 24
Photo : 26/09/2019.
Du Guesclin. Excideuil. 24
Photo : 01/05/2022.

Juillet. Robert Knolles débarque à Calais

Au cours de l’automne 1370, la guerre a été relancée depuis un an par Charles V. Après avoir donné un nouvel essor à l’économie en débarrassant le pays des Grandes Compagnies, il a instauré des impôts durables qui lui permettent de financer une armée permanente afin de reconquérir méthodiquement les territoires concédés au Traité de Brétigny.

Les Anglais, ruinés par leur participation à la première guerre civile de Castille, n’ont plus les moyens de se lancer dans des chevauchées qui pourtant ont le mérite de s’autofinancer.

Le roi Édouard III d’Angleterre envoie donc Robert Knowles dans le nord de la France, espérant ainsi détourner des troupes françaises pour soulager la Guyenne et leur infliger une défaite similaire à celles de Crécy ou de Poitiers. 29

En 1369, Robert Knolles assiste le Prince Noir, malade, en Aquitaine. En 1370, la guerre contre la France reprend. Édouard III le met à la tête d’une armée.

En juillet, il débarque à Calais avec 3 000 hommes dans le but de mener une nouvelle chevauchée afin de forcer le roi Charles V à accepter les termes du traité de Brétigny-Calais. Comme dans toute chevauchée, Robert Knolles pratique alors un pillage méthodique. 30

Charles V n’est pas dupe et applique la stratégie de la terre déserte. De ce fait, Robert Knolles et Thomas Granson ne trouvent devant eux que le vide ou des villes solidement défendues et portes closes. Après avoir pillé le nord de la France et la Beauce, l’armée anglaise arrive dans le Maine. Mais les pillages ne laissent pas les Français indifférents, les troupes sont massées dans les villes, et les citadins, voyant les fumées des faubourgs incendiés, grondent. 31

Robert Knolles attaque sans succès Arras, Reims, Troyes puis revient vers Paris où quelques faubourgs éloignés sont incendiés. Charles V applique sa stratégie habituelle de refus de la bataille en s’enfermant derrière les murailles de Paris, fortement marqué par la défaite de Poitiers où son père avait été fait prisonnier. 32

Du Guesclin. Troyes. 10
La basilique Saint-Urbain. Photo : 15/09/2021.

Le commandement de Robert Knolles est alors contesté par ses lieutenants : ceux-ci, de haute noblesse, acceptent mal d’être dirigés par un capitaine de basse venue, malgré sa grande expérience.

Son armée se décompose alors en plusieurs bandes, ce qui permet à du Guesclin de lui infliger des défaites à Pontvallain et en Champagne (1371-1372). 33

Robert Knolles retourne alors en Bretagne où il fait face à une mutinerie de certains de ses hommes, fatigués de se battre pour un maigre butin. Il abandonne alors la partie et se réfugie dans son château de Derval que lui a offert Jean IV, qui l’avait lui-même pris de force à la Maison de Rougé. 34

7 août. Bertrand du Guesclin est-il à Poitiers ?

Nos flottes portèrent le feu et la flamme sur les côtes d’Angleterre, et Bertrand Du Guesclin, l’honneur de son siècle et de sa patrie envahit le Poitou.

Le 7 août 1370, il s’empare de Poitiers et, à la cathédrale ; un Te Deum est chanté par Aimeric de Monts, cet évêque dont le patriotisme n’avait pas craint de refuser au prince de Galles un serment de fidélité qu’il se sentait peu disposé à tenir. Cette prise de Poitiers fut un retour sérieux de la fortune pour nous. 35

Du Guesclin. Poitiers. 86
À la mairie. Photo : 04/09/2017.

19 septembre. Sac de Limoges par le Prince Noir

Il reprend la ville, massacre de la garnison "française", après un bref siège du 14 au 19 septembre. La région est durement éprouvée par la guerre. Marche entre le duché de Guyenne, anglais, et le royaume de France, le Limousin est touché par les bandes de mercenaires qui ruinent les campagnes. Avec la défaite de Jean le Bon en 1356 et le traité de Brétigny, la France donne aux Anglais un grand territoire comprenant le Limousin. La Cité de Limoges donne son soutien à la couronne française, quand le Château apporte son aide à la couronne anglaise et au Prince noir. Celui-ci met Limoges à sac en 1370, mais la totalité de la ville se rend au roi de France.

Eustache d’Auberchicourt participe à la mise à sac. Guichard d’Angles est présent. 36

Du Guesclin. Limoges. 87
Souvenir du château disparu. Photo : 04/09/2019.

Sous l’influence de son évêque, Jean de Cros, la Cité de Limoges avait ouvert ses portes le 24 août 1370 à l’armée conduite par Jean de Berry mais l’autre partie de la ville, le Château, tenait toujours le parti anglais. Après le retrait des troupes françaises, le prince de Galles se présenta devant la Cité dans la deuxième semaine de septembre et, après un bref siège de 5 jours, la Cité fut prise d’assaut le 19 septembre 1370 et livrée au pillage tandis que sa population était massacrée. 37

Du Guesclin. Limoges. 87
Photo : 04/09/2017.

Ainsi, en 1370, la Cité ouvre ses portes aux troupes du roi de France, alors que le Château reste fidèle au roi anglais. Cet événement sera d’ailleurs l’occasion, pour le Prince Noir, de mettre à sac la Cité. 38

Du Guesclin. Limoges. 87
La cathédrale Saint-Étienne. Photo : 04/09/2019.

L’acte de reddition est du 24 août. Les princes séjournèrent jusqu’au 28 dans la Cité, laissant pour la protéger cent hommes d’armes sous les ordres de Jean de Villemur, Hugues de La Roche et Roger de Beaufort.

19 septembre 1370. La Cité fut ensuite pillée, démantelée et réduite en cendres. Ce qui nous surprend, c’est que du Guesclin, qui ravageait le pays à quelques lieues de là, n’ait rien entrepris pour la secourir. La regardait-il comme perdue, ou bien entrait-il dans les calculs de la politique cauteleuse dont il était l’instrument de la laisser détruire ? L’histoire est complètement muette à cet égard. 39

Des trois chevaliers limousins faits prisonniers, on ne connaît point exactement le sort ultérieur, sauf de Roger de Beaufort, en faveur de qui son frère Grégoire XI intercéda auprès du roi d’Angleterre, le 25 septembre 1371 ; sans succès d’ailleurs, puisque Roger de Beaufort et son neveu Jean de la Roche étaient encore prisonniers en Angleterre en 1377. 40

Édouard avait intérêt à frapper l’imagination publique par une exécution de ce genre, afin d’arrêter par la terreur la série des défections qui se produisaient dans tout le Limousin, et faire hésiter pour le moins tous ceux de ses vassaux qui songeaient, comme l’évêque de Limoges, à se tourner français. 41

27 septembre. Retour du pape Urbain V à Avignon

Les connétables sous Jean le Bon, de 1351 à 1364

  • Charles de La Cerda ou d’Espagne († 1354), comte d’Angoulême, 1350–1354.
  • Jacques Ier de Bourbon (1319–1362), comte de la Marche, 1354–1356.
  • Gauthier VI, comte de Brienne et duc titulaire d’Athènes († 1356), 1356.
  • Robert de Fiennes (v. 1308–1372), seigneur de Tingry, 1356–1370. 42

Mercredi 2 octobre : Bertrand Du Guesclin est nommé connétable

Il succède à Robert de Fiennes.

Pendant que du Guesclin se couvrait de gloire en Espagne (1370) et aidait puissamment Henri de Transtamare à reconquérir ce royaume, un envoyé vint le trouver de la part du roi de France, et lui apprit que ce prince voulait lui donner l’épée de connétable, parce que le seigneur de Fiennes, qu’il avait honoré de cette première dignité militaire, était si vieux et si cassé, qu’il n’était plus en état d’en exercer les fonctions. 43

Pierre VI de Rostrenen (vers 1320 † après le 2 septembre 1419), seigneur de Rostrenen, comme son père, embrasse en 1341 la cause de Charles de Blois, et ratifie en 1352 l’ambassade envoyée en Angleterre. On le trouve comme chevalier banneret, au premier poste dans l’armée de Bertrand du Guesclin, dont il est l’un des plus fidèles aides, il est présent lorsque ce dernier reçoit l’épée de connétable de France le 2 octobre 1370. 44

Charles V et Bertrand du Guesclin
Remise de l’épée de connétable à Bertrand du Guesclin. Enluminure de Jean Fouquet (XVe siècle). Source : Bibliothèque nationale de France.

Le sire de Léon assiste à la prestation de serment de Connétable de du Guesclin. 45

Charles V doit donner le change pour justifier les impôts prélevés : le 2 octobre 1370, il nomme comme connétable de France Bertrand du Guesclin, tout auréolé de ses victoires à Cocherel et en Castille. Accompagné par Olivier de Clisson et Jean de Vienne, du Guesclin est envoyé aux trousses des Anglais, après le sac de La Rochelle. 46

Le roi Charles V le Sage décerne à Bertrand du Guesclin le titre de connétable. Il devient ainsi commandant suprême de l’armée française. Le roi de France récompense ainsi les services rendus pendant la guerre menée contre les Anglais et les Grandes Compagnies.

Bernard Guénée signale que Bertrand du Guesclin est nommé connétable par le peuple, par acclamation. Il explique cette nomination différente des précédentes et des suivantes. 47

Bertrand du Guesclin est chargé de chasser les Anglais, parvenant ainsi à ramener le Poitou, la Saintonge, la Guyenne et la Normandie sous l’autorité du roi. 48

En octobre 1370, revenu en France, il est fait connétable de France par Charles V. Sa grande entreprise va être d’expulser les Anglais. Il reconquiert méthodiquement des provinces entières, assiégeant château après château. Il va ainsi chasser les Anglais de Normandie, de Guyenne, de Saintonge et du Poitou. Souvent, il ruse.

En 1370-71, c’est le début des campagnes de Duguesclin auquel se joint Kerlouet et les combats vont être plus rudes et violents. Les barons français alliés des Anglais subissent alors des revers. Après la prise de La Rochelle, 49 Du Guesclin délivre Poitiers puis les places d’Angles, de Saint-Savin et Chauvigny. Le Poitou se lie définitivement à la Couronne de France.

23-24 octobre. Olivier de Clisson et Bertrand du Guesclin fraternisent

Olivier V de Clisson, alors capitaine du pro-anglais Duc Jean IV de Bretagne, par exaspération de l’influence anglaise dans le Duché se met au service du roi de France, Charles V.

Josselin. 56
Exposition Olivier de Clisson. Photo : 18/08/2007.

Le 24, Bertrand du Guesclin est à Pontorson, près du Mont-Saint-Michel, où il conclut un pacte de fraternité d’armes avec Olivier de Clisson. 50

Olivier de Clisson contracte avec Bertrand du Guesclin le Serment de Pontorson. Les deux guerriers jurèrent sur les Évangiles, après avoir bu de leur sang mêlé dans une coupe, « pour se bailler foi et serment de leur corps ». 51

Charles V, pour s’attacher les services d’Olivier de Clisson, lui restitue les possessions normandes de son père, Olivier IV, le dispensant de certains impôts. 52

Du Guesclin. Josselin. 56
Olivier de Clisson et Marguerite de Rohan. Basilique. Photo : 21/07/2011.

En 1370, le château de Josselin est donné par le roi de France, à Robert d’Alençon, comte du Perche. Le château fait ensuite l’objet d’un échange entre Pierre d’Alençon, fils de Robert d’Alençon, et Olivier de Clisson. 53

Du Guesclin. Josselin. 56
Le château d’Olivier de Clisson puis des Rohan. Photo : 13/10/2016.
Du Guesclin. Josselin. 56
Au château. Photo. 03/10/2021.

Le château de La Chèze est construit entre 1180 et 1231 pour Eudon III par Eudon II. Le château est remanié par Olivier V de Clisson, seigneur de la Chèze, entre 1370 et 1400 par acquêt de la châtellenie de Josselin. 54

Du Guesclin. La Chèze. 22
Après restauration en 2017. Photo : 26/07/2020.

Novembre. La situation évolue. Forts de leurs succès et las de leurs chevauchées, les soldats anglais commencent à relâcher leurs efforts. Les chefs de l’armée anglaise se querellent entre eux. Le 1er décembre 1370, après avoir levé une armée en Bretagne et en Normandie, Bertrand du Guesclin se lance à l’attaque de l’armée anglaise. 55

Rolland du Breil est écuyer de la compagnie du connétable Bertrand du Guesclin, dont la montre se fit à Caen en 1369 ou 1370 et à Bourges en 1371. 56 Est-il à Pontvallain ?

6 novembre. Caen. Après avoir vendu le butin pris en Espagne, Bertrand du Guesclin se rend à Caen où il organise une montre pour constituer son ost (environ 3000 chevaliers, sachant qu’un chevalier est accompagné de 3 à 5 écuyers plus des valets de pieds). A Caen il apprend qu’un contingent d’Anglais se trouve à Pontvallain. Il quitte Caen le 1er décembre.

1 ou 2 décembre. Bertrand du Guesclin passe vraisemblablement par Falaise.

2 ou 3 décembre. Bertrand du Guesclin passe vraisemblablement par Alençon.

3 décembre. Il arrive au Mans. Des bandes anglaises assiègent la ville, il les met en déroute. Le Maine est rattachée à la couronne en 1328, lorsque Philippe de Valois, comte du Maine et d’Anjou, devient roi de France. Il logeait avec sa femme Jeanne de Bourgogne au château du Gué de Maulny, près du Mans, où est né leur fils Jean, qui devient le roi Jean II le Bon à la mort de Philippe. Jean détache à nouveau le comté du Maine de la couronne pour le joindre à l’apanage de son fils Louis d’Anjou. 57

Avec Bertrand du Guesclin du Mans à Bressuire.

Bertrand du Guesclin est à Juillé ?

Le château seigneurial de Juillé aurait été le séjour du connétable Bertrand du Guesclin en 1370, d’où le surnom du bâtiment de « Logis Du Guesclin ». 58

Le « Vieux Château » est intéressant par sa grande antiquité, site gallo-romain, et par le séjour qu’y fit le connétable Bertrand du Guesclin en 1370, avant la bataille de Pontvallain. 59

Juillé ne semble pas sur le trajet de Bertrand du Guesclin. A creuser.

3 décembre. Bertrand du Guesclin est à Viré ?

Séjour de Bertrand du Guesclin, comte de Longueville, connétable de France « d’argent à l’aigle déployée de sable*, au bâton de gueules brochant sur le tout », venant de Caen avec cinq cents hommes. Le 3 décembre 1370 à 17h30, il quitte le château de Viré, traverse la Vègre à Asnières, le gué de Poillé s’avérant impraticable. Il franchit la Sarthe à Parcé et arrive à 6 heures du matin à Pontvallain après avoir parcouru 47 km dans la nuit. Il surprend les Anglais et les défait en deux heures. 60

Du Guesclin. Viré-en-Champagne. 72
Le château. Photo : 22/08/2014.
Du Guesclin. Viré-en-Champagne. 72
Au château. Photo : 16/07/2021.
Du Guesclin. Viré-en-Champagne. 72
Le château. Photo : 16/072021.

La distance entre Viré et Pontvallain semble supérieure à 47 kilomètres.

3 décembre. Bertrand du Guesclin est à Fillé ?
C’est le circuit le plus direct pour se rendre à Pontvallain. Pour quelles raisons aurait-il fait un détour par Juigné ou Viré ?

Roger Vercel retient Fillé. 61

René Maran retient également Fillé. 62

Quelle est la source de cette information ambiguë ?

Du Guesclin. Fillé. 72
Photo : 01/06.2021.

4 décembre. Victoire de Bertrand du Guesclin à Pontvallain

Ayant appris que Robert Knolles et Thomas Granson étaient avec 3 000 hommes sur les bords du Loir, entre Vendôme et Château-du-Loir, le connétable dirige ses troupes vers Le Mans, aux mains des Anglais. La ville ouvre ses portes à l’arrivée des Français.

Bertrand du Guesclin se dirige ensuite sur Viré-en-Champagne où il reçoit un héraut d’armes envoyé par Thomas Granson qui, certain de la supériorité tactique de l’arc long anglais, voulait profiter de l’absence de Robert Knolles pour demander bataille et récupérer seul les rançons prélevées sur les prisonniers.

Thomas Granson envoie un héraut à Bertrand du Guesclin pour lui proposer la bataille.

Bertrand du Guesclin remet à l’envoyé dix marcs d’argent et le fait retenir le plus longtemps possible par quelques hommes, afin de prendre les devants avec le gros des troupes. Le soir même, par une pluie battante, il franchit à marche forcée les quarante-huit kilomètres qui le séparent de l’ennemi : l’armée française se dirige vers le sud, traverse la Sarthe au-dessous de Parcé, s’avance vers le sud-ouest, passe entre La Fontaine-Saint-Martin et Courcelles et arrive le lendemain matin dans la plaine du Rigalet, près du bourg de Pontvallain. 63

Il pleut, il vente et les soldats de Bertrand du Guesclin sont fatigués, harassés par une nuit de marche vers la Lande de Rigalet à Pontvallain. C’est là que le Connétable Bertrand du Guesclin va livrer bataille aux Anglais, non loin de l’actuelle chapelle de la Faigne. 64

Du Guesclin. Pontvallain. 72
Photo : 01/06.2021.
Du Guesclin. Pontvallain. 72
Photo : 01/06.2021.

Le 4 Décembre au petit matin, du Guesclin arriva en vue du château de la Faigne occupé par des Anglais. 65

Bertrand du Guesclin sait qu’il ne faut pas laisser les archers se retrancher, sinon ils seront en mesure de décimer leurs assaillants.

À l’aube du 4 décembre, après une heure de repos donné à ses soldats, Bertrand du Guesclin et ses compagnons chargent, à pied et par surprise, le camp anglais (les chevaux non protégés sont des cibles faciles particulièrement vulnérables aux flèches de l’arc long) et mettent en déroute les troupes de Robert Knolles et Thomas Granson. Cependant une centaine d’entre eux résistent pendant qu’un des leurs, Orsèle, rassemble les fuyards dans le bois de Fautreau.

Il est surpris par le maréchal d’Audrehem, et les Anglais sont de nouveau bousculés. Le soir, 2 000 Anglais arrivent en soutien et il faut reprendre le combat.

L’arrivée opportune d’Olivier de Clisson avec 500 hommes fait tourner l’affrontement à l’avantage des Français. Les Anglais se replient au château de Vaas, une bonne dizaine de kilomètres plus au sud.

Du Guesclin. Josselin. 56
Statue équestre d’Olivier de Clisson par Frémiet, 1892, haut-relief en plâtre. Photo : 03/10/2021.

Bertrand du Guesclin fait soigneusement enterrer ses morts et placer sur leur tombe une croix de bois que les habitants ont toujours renouvelée jusqu’en 1828, époque à laquelle M. Dubignon, propriétaire du château de Charbon sur la commune de Coulongé, fait élever un obélisque en pierre qui porte l’inscription suivante :

Ici, après le combat de Pontvallain, en novembre 1370, Bertrand du Guesclin de glorieuse mémoire, fit reposer ses fidèles Bretons. Un ormeau voisin, sous lequel on éleva une cabane pour les blessés, une croix de bois plantée sur les morts ont donné à ce lieu le nom d’Ormeau ou de Croix-Brette. Français, que les dissensions intestines, que les invasions étrangères ne souillent plus désormais le sol de notre belle France.
Du Guesclin. Pontvallain. 72
Stèle commémorative. Photo : 22/08/2014.

Cette défaite des Anglais est due en grande partie à la valeur de Guy XII de Laval ; et le roi Charles V le reconnut lui-même par le don qu’il lui fit de quatre mille livres d’or avec une pension de trois cents livres par mois pour son état. 66

C’est la bataille de Pontvallain -Anjou- au cours de laquelle il bat Robert Knolles après que celui-ci eut ravagé l’Île-de-France, l’Ouest et la Bretagne. 67

Est-ce que Robert Knolles est à Pontvallain ? Est-il en Guyenne ? N’est-il pas déjà en Bretagne ?

Mort de Gérard V de Retz à Pontvallain

Marguerite comtesse de Sancerre, dame de Sagonne, Marmande, Charenton du Cher, Faye la Vineuse etc, épouse vers l’âge de 10 ans Gérard V de Retz, compagnon d’armes de Du Guesclin. Il meurt vers 26 ans après la bataille de Pontvallain de 1370.

Veuve à 16 ans, sans enfant, Marguerite entre dans la maison d’Auvergne par son mariage avec Béraud II, dauphin d’Auvergne. Ils eurent 8 enfants. 68

Georges Toudouze décrit bien la bataille de Pontvallain. 69

Le 5 décembre, Bertrand du Guesclin rejoint les Anglais retranchés au château de Vaas et leur inflige une nouvelle défaite, faisant un grand nombre de prisonniers. Thomas Granson lui-même est pris par Olivier de Clisson. 70

Du Guesclin. Vaas. 72
Photo : 02/06/2021.
Du Guesclin. Vaas. 72
Photo : 02/06/2021.

Bertrand du Guesclin et Louis de Sancerre forment chacun une armée (à Caen et à Vendôme). Le 4 décembre 1370, Bertrand du Guesclin attaque par surprise, au petit matin, les Anglais de Thomas de Grandson (600 à 1200 hommes) sur le Loir.

Louis de Sancerre est encore à quelques heures de là quand il apprend ce succès de Pontvallain, il file au sud vers le corps de Fitz-Walter, qui se replie sur Vaas. Fitz-Walter n’a pas le temps de placer son armée, et est sèchement battu par Sancerre ; Bertrand du Guesclin arrive sur la fin, pour compléter la victoire. 71

Du Guesclin. Vaas. 72
Tour, vestige de la muraille. Photo : 07/03/2022.

Abbaye Notre-Dame de Vaas : elle sera en partie ruinée et le village brûlé en 1370 ; seules l’église et la tour monastique ont été en partie épargnées. 72

L’armée anglaise est défaite. Parmi les chefs anglais, certains se sont enfuis pour retourner sur leurs terres, d’autres, capturés au combat, ont été libérés contre rançon. Les garnisons d’Anjou sont dissoutes. 73

Julien-Rémy Pesche cite de nombreux participants à la bataille. Il doute du séjour à Viré de Bertrand du Guesclin. Pour lui, Robert Knolles est en Guyenne et se félicite de la défaite de Thomas Grandson. Il cite Froissart et Cuvelier. 74

Certains Anglais se réfugient dans la forteresse de Rully qui est prise. Est-ce qu’il s’agit de Ruillé ou de Rillé, au nord-est de Vernantes. 75

Du Guesclin. Rillé. 37
La porte . Photo : 16/07/2021.

6 décembre. Bertrand du Guesclin entre dans Saumur

Nommé par le roi connétable le 2 octobre 1370, du Guesclin a remporté une franche victoire sur les Anglais de Robert Knollys, à Pontvallain. Il reprend ensuite tout le pays baugeois, et, en particulier, l’abbaye du Loroux. Apprenant la prise de Vaas et Rully, et l’arrivée de Bertrand du Guesclin les Anglais s’enfuient de l’abbaye du Loroux vers l’abbaye fortifiée de Glanfeuil à Saint-Maur. 76

Du Guesclin. Vernantes. 49
Le Loroux. Photo : 06/06/2021.

Il entre dans Saumur le 6 décembre 1370 et il met d’abord ses troupes au repos. Le Maine est libéré. Il fait célébrer une cérémonie en l’honneur du vieux maréchal de France Arnoul d’Audrehen, qui, lassé d’être affecté à la garde des portes de Paris, avait repris du service actif et venait de décéder à Saumur. 77

Du Guesclin. Saumur. 49
Photo : 07/06/2021.

Arnoul d’Audrehem est cher à Bertrand du Guesclin, il se connaissent depuis leur rencontre au château de Montmuran en 1354, il y a 26 ans. Arnoul d’Audrehem a entre 68 et 63 ans. 78

Le 11 novembre 137079 Du Guesclin chasse les Anglais à la bataille de Pontvallain.

Robert Knolles doit alors quitter précipitamment l’abbaye du Louroux, qu’il tenait toujours. Du Guesclin profite de sa lancée et chasse les Anglais de Saint-Maur, avant de continuer vers le sud. 80

L’abbaye Saint-Maur de Glanfeuil. Thomas Grandson vient à Saumur pour négocier son départ de l’abbaye de Glanfeuil. De retour auprès de ses compagnons il leur présente les conditions. Ceux-ci refusent et mettent le feu à l’abbaye avant de s’enfuir vers le sud en passant la Loire. Bertrand du Guesclin est informé que l’abbaye est en feu et constate la trahison de Thomas Grandson. Pour les Anglais il est impossible de passer par Saumur, Montreuil-Bellay, Loudun places tenues par les Français. 81

Du Guesclin. Le Thoureil. 49
Photo : 08/06/2021.

Bertrand du Guesclin et Sir Hugh Calveley. Les deux chevaliers se sont rencontrés encore une fois, en France, très peu de temps après que Bertrand fut devenu connétable. Calveley lui échappa à la bataille de Pontvallain (4-1-1370) et lors des engagements qui suivirent, quand les dernières routes des grandes compagnies furent vaincues par du Guesclin ou furent dispersées. Néanmoins, aux Ponts-de-Cé et à l’abbaye fortifiée de Saint-Maur-sur-Loire, Calveley et Sir John Cresswell, un ancien capitaine des grandes compagnies, tenaient à leur discrétion le cours de la basse Loire. Bertrand avait peut-être estimé qu’il valait mieux ne pas s’attaquer à des adversaires de taille à se défendre longtemps et avec succès. Mais il avait aussi en face de lui, non seulement l’ennemi, mais un homme auquel le rattachaient, en dépit de tout, les souvenirs de la première expédition de Castille dont ils s’étaient partagé le commandement et le profit. Bertrand négocia l’évacuation de Saint-Maur avec Calveley au prix d’une grosse rançon, qui fut levée sur le produit d’une taxe sur les marchandises passants en Loire, et qui se maintint jusqu’au dix-huitième siècle sous le nom de tréspas de Loire.
 82

Qui tient l’abbaye ? Thomas Grandson ? Hugh Calveley ? Les deux ?

7 décembre. À Saumur, montre de Brumor de Laval. Sa compagnie est de 2 chevaliers, 41 écuyers et 5 archers. 83

7 décembre. Bertrand du Guesclin met le siège devant Bressuire

Louis de Beaumont, seigneur de Bressuire, rend hommage aux Anglais en 1363 à Poitiers. Le château est alors occupé par des garnisons anglaises. L’année 1367 signe la reprise des hostilités. Du Guesclin, Connétable de France, conduit ses troupes à la reconquête du comté du Poitou. Le seigneur de Bressuire soutient alors les Anglais. En 1370, Du Guesclin met le siège devant Bressuire. Le château capitule et le Connétable de France y laisse une garnison. Bressuire passe alors sous domination française. 84

Du Guesclin. Bressuire. 79
Photo : 14/08/2013.

Jean Guérin de la Grasserie, compagnon de Du Guesclin à Pontvallain

La famille Guérin de la Grasserie est originaire de Bretagne. Elle porte « d’azur au chevron d’or accompagné en chef de trois besants du même à la bordure crénelée d’argent ». On connaît un premier Jean Guérin, cité dans une montre des gens de l’hôtel de Bertrand du Guesclin à Caen, le dimanche 1 décembre 1370. Il faisait partie des recrues que le connétable avait levées en Bretagne et en Normandie et en avait constitué une armée qui menaçait le flanc droit des Anglais de Robert Knolles.

A cette époque, les combats cessaient pendant la mauvaise saison et les Anglais avaient pris leurs quartiers d’hiver en Bretagne. Habitués jusqu’alors à vaincre, ils étaient confiants en leurs positions et n’avaient pas pris de précautions superflues contre un adversaire qu’il pensaient ne rencontrer qu’au printemps. Du Guesclin s’était rendu compte de leur manque de protection et avait décidé de profiter des circonstances pour leur tomber dessus et les vaincre.

Les Français se mirent en marche le même jour, traversèrent Argentan le 3 en direction du Maine, les recrues du connétable formant l’avant garde. Au cours de cette marche, les Français apprirent que Knolles, mis enfin en alerte par ses espions, approchait dangereusement, repartirent à l’aube et marchèrent toute la journée sous une pluie diluvienne pour tomber à l’improviste sur un détachement anglais composé de Bretons et de Gascons. Surpris le 4 décembre à la Croix de la Brette près de Pontvallain (Sarthe), les Anglais eurent à peine la possibilité de combattre avant d’être mis en déroute.

Les Français s’emparaient le lendemain de la forteresse de Vaas et de Rillé (Sarthe) où les Anglais s’étaient réfugiés. Le 6 décembre, les Français faisaient halte à Saumur après avoir repris Bressuire en y écrasant les Anglais. Cette campagne éclair avait libéré le Maine et l’Anjou. Le 1 janvier 1371, l’armée passait une revue triomphale à Paris où elle exposait ses prisonniers de marque. 85

Bertrand du Guesclin reconquiert le Poitou, l’Aunis et la Saintonge pour Charles V de France par une série de sièges (fin en 1373). 86

Au début de l’année 1371, le connétable Bertrand Du Guesclin arrive à Angers, passa la Loire aux Ponts-de-Cé et se poste en vue de l’abbaye de Saint-Maur où s’est retranchée une garnison anglaise. Ces derniers, après avoir mis le feu au monastère, réussissent à s’enfuir vers Moncontour, Parthenay et Bressuire. 87

Du Guesclin réunit ses troupes et s’élança à la poursuite des Anglais qu’il massacra sous les murs de Bressuire, peut-être devant la porte Labâte ou Simon. « Cinq cent Anglais égorgés jonchaient le sol autour de Bressuire » d’après Jean d’Oronville dans son histoire de la vie de Louis III, duc de Bourbon (1612).

Du haut des murailles, la garnison anglaise qui tenait la place et les habitants furent horrifiés mais attendaient les Français de pieds fermes. Du Guesclin engagea d’abord des négociations avec le gouverneur de la ville, espérant obtenir une capitulation. Celui-ci refusa, question d’honneur, d’autant plus que Bressuire était une place forte bien gardée, bien approvisionnée et qu’il pouvait s’attendre à être secouru. Empressé de poursuivre les Anglais, Du Guesclin n’a pas fait suivre son intendance et ne peut entamer un long siège, faute de subsistances importantes. Il part donc aussitôt en reconnaissance avec ses généraux autour de la muraille de la ville, pour en repérer les points faibles.

L’attaque fut laborieuse mais finalement les Français purent ouvrir une brèche et entrer dans la ville où les Anglais furent massacrés Elle fut livrée au pillage toute la nuit et c’est uniquement le lendemain que l’on se prépara à donner l’assaut au château. Mais la garnison, effrayée par les pillages et carnage, capitula.

Le gouverneur fut pendu sur l’ordre de Du Guesclin sur la tour massive face à St Cyprien. Les habitants s’engagèrent à verser une importante rançon pour éviter l’incendie de leur cité. Après avoir laissé un bonne garnison dans la place, Du Guesclin se retira à Saumur et les autres villes du Poitou ne seront libérées qu’en 1372 - 1373.

La libération de Bressuire ne semble pas avoir fait partie d’un plan stratégique de la part de Du Guesclin. C’est en effet, en poursuivant une garnison anglaise qu’il vient échouer au pied de la ville dont le seigneur, Louis de Beaumont était partisan des Anglais. 88

Georges Minois écrit que Bertrand du Guesclin prend Saint-Maur après Bressuire. C’est vrai qu’il avance rapidement entre Pontvallain et Bressuire. Est-ce parce qu’Olivier de Clisson et Louis de Sancerre ouvrent la marche ?

Que fait Bertrand du Guesclin avant de repartir pour Paris, le 1er janvier 1371 ? 89

Bertrand du Guesclin à Châtellerault

En septembre 1356, lors de la chevauchée du Prince noir, après avoir traversé la Creuse le prince arrive au très beau château appelé Chastel Heraud, situé au-dessus de la Vienne et y passe 3 jours. En 1370, la ville est attaquée et pillée par les Bretons de Bertrand du Guesclin. 90

Bertrand du Guesclin prend Niort ?

Pour libérer Niort, il fait revêtir ses soldats de l’uniforme anglais. L’ennemi, confiant, ouvre les portes de la ville. 91

Saint-Jean-d’Angély, Angoulême, Taillebourg, Marans, Surgères, Saintes, la Rochelle, Bressuire (4 décembre 1370) ouvrent leurs portes aux armées françaises, pendant qu’Olivier de Clisson anéantit la plus grande partie des Anglais qui avaient échappé au désastre de Bressuire et qui essayaient de gagner les Sables-d’Olonne pour s’embarquer. Poursuivant ses exploits, il s’empare du château du Poiroux et de l’abbaye de Jard qu’il livre aux flammes. Bientôt Du Guesclin est chargé d’investir Fontenay. 92

D’autres sources indiquent le 7 ou 8 décembre.

30 décembre. Début du pontificat de Grégoire XI, jusqu’en 1378

L’élection de Grégoire XI elle-même, qui eut lieu le 30 déc. 1370, environ trois mois après ce massacre (Limoges), doit être considérée comme une sorte de protestation du Sacré-Collège contre la conduite barbare du prince de Galles. Pierre Roger, dit le cardinal de Beaufort, n’avait pas encore, au moment de son élection, reçu la prêtrise (il ne fut ordonné prêtre que le 4 janv. 1371), mais il était originaire de ce Limousin livré alors à la vengeance d’un vainqueur impitoyable ; il était le cousin de cet évêque de Limoges que le prince de Galles avait voulu faire mettre à mort ; il était enfin le propre frère de ce Roger de Beaufort, le beau-frère de ce Hugues de La Roche, l’oncle de ce Jean de La Roche, tombés aux mains des Anglais après avoir défendu Limoges avec tant d’héroïsme.

Et les membres du Sacré-Collège obéirent sans aucun doute à l’une des plus nobles inspirations de l’esprit chrétien en donnant, dans de telles circonstances, leurs suffrages à Pierre Roger. 93

Mort du seigneur de Coatgoureden

Roland, ou Roland-Philippe, Sgr de Coatgoureden, fils du précédent, juge et sénéchal universel de Charles de Blois en Bretagne, fut fait prisonnier lors du sac de Lannion par les Anglais en 1346. Il mourut vers 1370 et fut inhumé dans la collégiale de Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Guingamp, où on peut encore admirer son mausolée. 94

Du Guesclin. Guingamp. 22
Basilique Notre-Dame du Bon Secours. Roland de Coatgoureden, sénéchal du duc Charles de Blois, Photo : 12.11.2005
Du Guesclin. Bulat-Pestivien. 22
Église Notre-Dame de Bulat. Photo : 28/01.2017

Bertrand du Guesclin prend le château de Comper ?

Tombé entre les mains des troupes de Jean de Montfort, le château de Comper 95 fut assiégé par celles de du-Guesclin en 1370. 96

En 1370, le château de Comper, est ravagé par Bertrand du Guesclin, le « dogue noir de Brocéliande »et, en 1375 ou 1376, on y effectue des réparations et de nouvelles constructions car le château avait souffert tant des armées de Du Guesclin que des guerres de la succession. Ancienne forteresse des seigneurs de Montfort, le château fût rebâti en 1375 par Raoul de Montfort. 97

Bertrand du Guesclin et le capitaine Morfouace

C’est dans un des nombreux engagements de Bertrand, récemment nommé Connétable de France y avec les Anglais qu’il vainquit à Beaufort, 1370, que nous voyons pour la première fois Eon Picaud de Morfouace, « chevalier tant renommé sous le nom de Capitaine Morfouace" dit du Tertre-Gault, dans son vieux et naïf langage, venu, au dire de d’Argentré, prêter main forte au nouveau connétable avec Geoffroy de Kerimel, maréchal de Bretagne, Maurice de Trésiguidy, Robert de Beaumanoir et autres chevaliers renommés. Du Tertre-Gault affirme que, en récompense de sa brillante conduite en cette circonstance, il fut nommé capitaine ou gouverneur de Saint-Malo. Il est certain au moins que nous le trouvons en cette qualité en 1376. 98

Du Guesclin. Ploërmel. 56
Photo : 24/05/2020.

Torigni-sur-Vire vendu à Hervé de Mauny

Baronnie datant de la fondation du duché de Normandie, Torigni appartient à Hamon le Hardi, combattant à Hastings. Elle passe plus tard dans les mains de Robert de Gloucester. Philippe le Bel donne la seigneurie à Jean de Vienne, qui la vend en 1370, à Hervé de Mauny, cousin germain et compagnon d’armes de Bertrand Du Guesclin. 99

Pierre II de Valois, comte d’Alençon, revient en France

Il est né en 1340, c’est le fils cadet de Charles II d’Alençon, comte d’Alençon et du Perche, et de Marie de la Cerda. Armé chevalier en 1350, il est l’un des otages envoyés en 1360 en Angleterre en échange du roi Jean II le Bon, fait prisonnier à Poitiers en 1356. Il ne revient en France qu’en 1370.

La même année, il achète le fief de Châteauneuf-en-Thymerais à Robert de Pont-Audemer. Il s’engage sous les ordres du duc de Berry et combat en Aquitaine avec son frère cadet Robert, contre les Anglais. Ils prennent Limoges, mais échouent devant Usson (1371). Il combat ensuite en Bretagne avec Bertrand du Guesclin, et est blessé durant l’assaut d’Hennebont (actuel Morbihan). 100

Du Guesclin. Alençon. 61
Photo : 28/10/2018.

Décembre. Mort du pape Urbain V

Épuisé, Urbain V décida, pour se reposer, de se rendre à Châteauneuf, où les vendanges battaient leur plein. Puis, à la fin de septembre, un peu remis, le pape fit une visite à Carpentras, où il fut reçu par l’évêque Jean Roger de Beaufort et le recteur Philippe de Cabassolle.

Une de ses premières décisions fut de nommer un nouveau recteur du Comtat en la personne d’Étienne Aubert, abbé de Saint-Allyre.

Puis il voulut mettre un terme à la lutte frontalière qui perdurait entre les troupes provençales et celles du Dauphiné alliées aux Bretons d’Olivier du Guesclin. Pour cela, il négocia une trêve. Elle fut signée le 19 décembre 1370 entre Nicola Spinelli, sénéchal de Provence, et Amiel des Baux, sénéchal de Beaucaire. La « Longue Route » des Bretons quitta la région.

Le jour même de la signature de la trêve, le pape, tourmenté par la maladie de la pierre, s’éteignit à Avignon dans la Livrée de son frère. Il fut d’abord inhumé à Notre-Dame des Doms à Avignon. 101

 102

Soudan de Preissac participa au siège réussi du château de Montpon (fin décembre 1370 - 19 ou 20 février 1371) dirigé par le duc de Lancastre et le comte de Cambridge, frères du Prince Noir. Si l’on suit Froissart, il avait été précédemment sous les ordres de John Chandos, connétable de la principauté d’Aquitaine, quand ce dernier dirigea une troupe à Montauban (février 1369) pour mener campagne en Quercy contre les Français et ceux qui s’étaient ralliés à eux. Puis il fut laissé à Montauban par Chandos avec deux autres capitaines gascons et 200 lances (environ 600 combattants) afin de tenir cette ville. Il participa également au sac de la Cité de Limoges (19 septembre 1370) effectuée par l’armée du Prince Noir. 103

30 décembre. Pierre Roger de Beaufort devient Grégoire XI, pape

Pierre Roger de Beaufort, né en 1329 ou 1331 sur la commune de Rosiers d’Egletons en Corrèze - mort le 27 mars 1378 à Rome - est le 201e pape du 30 décembre 1370 à sa mort, sous le nom de Grégoire XI. Il est le dernier pape français. 104

Jean de La Grange nommé président de la Cour des aides

Il a environ 45 ans et rejoint le Conseil du roi de France, Charles V, après avoir été dans l’entourage de Charles le Mauvais, en 1358. Dans le cadre du Conseil, il prend en charge les affaires ecclésiastiques mais intervient également en matière financière et fiscale. En 1370, le roi le nomme président de la Cour des aides.

Il est nommé évêque d’Amiens en 1373 puis cardinal-prêtre au titre de Saint-Marcel (1375) et devient conseiller du pape Grégoire XI.

En 1378, il arrive à Rome alors qu’Urbain VI vient d’être élu. Il est de ceux qui sont à l’origine du conclave de Fondi qui élit le premier antipape Clément VII. Jean de La Grange convainc par la suite Charles V d’appuyer ce nouveau pape. 105

Jean de Felton donne Guillac à titre de rançon

Guillac (encore surnommé Glac) est, semble-t-il, un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Ploërmel. Guillac avait pour trève Montertelot et dépendait autrefois du doyenné de Beignon et de l’ancien diocèse de Saint-Malo. En 1365, la terre de Guillac appartient à Geoffroy de Mortemer qui la cède, pour 6 000 deniers d’or, à Guillaume de Felton. En 1370, Jean de Felton, le fils de Guillaume de Felton, la donne à titre de rançon à Thomas de Melburne. En 1373, elle est confisquée par Charles V sur Jean de Montfort et donnée à Clisson, puis reprise par le duc de Bretagne. 106

Guillaume de Porcon, compagnon de Bertrand du Guesclin

A la fin du XIIIème siècle Bonnefontaine entre dans la famille de Saint-Brice pendant trois générations. En 1370 Guillaume de Porcon, fils d’Olivier de Porcon, compagnon de Bertrand du Guesclin, épouse Jeanne de Saint-Brice, unique héritière de Bonnefontaine. La famille de Porcon est originaire de Saint-Méloir-des-Ondes, près de Cancale. 107

Du Guesclin. Antrain. 35
Château de Bonnefontaine. Photo : 20/06/2020.

Guillaume d’Amphernet

Il est dans une montre de Bertrand du Guesclin en 1370 et trésorier des guerres en 1383. 108
Guillaume, seigneur de Tracy, chambellan de Charles VI, trésorier des guerres, déploie une grande activité au cours des guerres de ce roi. Il se trouve dans l’enceinte du château de Vire avec Bertrand du Guesclin lors du défi de Granson. Les Anglais, surpris par des marches forcées, sont battus. C’est le début des revers anglais infligés par le Connétable Breton. Celui-ci préfère les coups de main défensifs aux grands combats qui avaient été si funeste à l’ost française. Par lettres royales du 9 août 1380, de St Germain en Laye, Guillaume, grand bailli du Cotentin, reçoit l’ordre du roy de faire abattre le château de Tinchebray. Guillaume meurt en son hôtel à Paris en juillet 1390. 109

Jean VI de Beaumanoir

Jean VI de Beaumanoir, seigneur de Beaumanoir, La Hardouinaye et Merdrignac, suivit en 1370 le connétable du Guesclin avec 19 écuyers et prit part aux guerres du Poitou, de 1370 à 1372. 110

Claude-Youenn Roussel apporte un grand nombre d’éléments sur les relations entre la Bretagne et Limoges, du mariage d’Arthur de Bretagne et Marie de Limoges à la mort d’Alain d’Albret, époux de Françoise de Blois-Bretagne. En Limousin, Bertrand du Guesclin défend les intérêts de Jeanne de Penthièvre.

Limoges. 1274-1522
Guénégaud. 2002.
Limoges. 1274-1522
Guénégaud. 2002.