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1373. Bertrand du Guesclin a 53 ans

Tiphaine Raguenel décède, elle a environ 38 ans. Bertrand du Guesclin prend Niort. Avec Olivier de Clisson ils s’emparent des villes du duché de Jean IV. Débarquement anglais à Calais. Le duc d’Anjou devient lieutenant-général de Bretagne.

Décès de Tiphaine Raguenel. Bertrand du Guesclin est veuf

Née vers 1335, elle a environ 38 ans. Je n’ai pas trouvé la date de sa mort. Cela c’est certainement passé en début d’année puisque Bertrand du Guesclin se remarie en janvier 1374.

Tiphaine Raguenel et Bertrand du Guesclin ont été ensemble durant 10 ans. 1

Il se trouve en Poitou lorsqu’il apprend qu’elle est morte, dans l’isolement, comme elle a vécu, discrète compagne d’un homme qui était parti à la conquête de la gloire pour que l’on oublie sa laideur. 2

Jean IV n’est pas accepté par l’aristocratie militaire bretonne

Jean IV, duc de Bretagne en 1364, ne fut jamais accepté par l’aristocratie militaire bretonne.

Il est vrai qu’il n’était monté sur le trône breton qu’après sa victoire à la bataille d’Auray (29 septembre 1364), victoire remportée grâce à ses alliés anglais. De nombreux Bretons qui soutenaient Jeanne de Penthièvre, pour eux la vraie duchesse de Bretagne, y avaient trouvé la mort. D’autres y avaient été faits prisonniers, comme Du Guesclin. 3

Jean IV de Bretagne
Le duc de Bretagne Jean IV et ses conseillers. Chroniques de Jean Froissart.

Beaucoup s’exilèrent et devinrent de redoutables mercenaires. Du Guesclin, libéré, devint leur chef et avec eux permit à Henri de Trastamare de devenir roi de Castille. Récompensés en or, en terres et en « châteaux en Espagne », ils étaient alors considérés comme les meilleurs guerriers de l’Europe occidentale.

Le gendre de Jeanne de Penthièvre, le duc d’Anjou, frère cadet du roi de France, vint les chercher pour chasser les Anglais du royaume de France. Leur chef, Du Guesclin, obtint l’épée de Connétable de France (2 octobre 1370). 4

Jean IV s’embarque à Brest pour l’Angleterre

Depuis son avènement, Jean IV n’était pas parvenu à s’imposer dans son duché. Très endetté envers le roi d’Angleterre, il avait laissé l’administration de son duché et donc de ses revenus aux Anglais.

Bécherel, Brest, Derval étaient alors occupées par eux. Rien ne s’arrange pour le duc lorsque les Bretons de Jeanne de Penthièvre et Du Guesclin revinrent en France et même en Bretagne, et surtout lorsque son champion, Olivier de Clisson, décide de s’allier à Du Guesclin.

En juin 1372, Jean IV finit par renoncer à l’alliance anglaise. Lorsqu’en mars 1373 le comte de Salisbury, avec un fort contingent anglais, débarque à Saint-Malo, le duc, accusé d’avoir trahi ses engagements, s’enfuit de Vannes, et traversant la Bretagne s’embarque à Brest pour l’Angleterre.

1373-1379, une Bretagne sans duc. Pendant six ans, le duché de Bretagne n’est pas gouverné par son souverain, mais par Bertrand du Guesclin, connétable de France, c’est-à-dire chef des armées du roi de France, armées composées alors essentiellement de troupes bretonnes. 5

Jean IV part de Concarneau ou de Brest ?

Jean IV, vaincu avant le combat, se voyant abandonné par tous, se retire presque seul à Concarneau, selon les uns, à Brest, selon les autres, et s’embarque pour l’Angleterre, laissant aux garnisons anglaises le soin de défendre les places qu’il leur a confiées (28 avril 1373). 6

Janvier

Confirmation du don fait par le connétable Du Guesclin à Perrot Maingny, son écuyer, de tous les biens qu’avaient possédés dans la ville et la châtellenie de Fontenay-le-Comte les Anglais Jean Wilale et Henry Abbot. 7

Confirmation du don fait par le connétable Du Guesclin à Alain Saisy, écuyer, seigneur de Mortemart, des forteresses, châteaux et terres de Vivonne, de Cercigny, de Saint-Vertunien, de Saint-Germain et autres, que possédait Aimery de Rochechouart, tant en Poitou qu’en Limousin. 8

Bertrand du Guesclin gouverne en Bretagne

Du Guesclin agit alors en lieu et place du duc de Bretagne. Il passa 47 mois, entre 1373 et 1376, en Bretagne et en Normandie, administrant ces deux régions dont il était originaire de la place de Pontorson que le roi de France lui avait donné pour base.

Comme le montrent les actes de Du Guesclin, il s’occupa de différents établissements religieux, de fournir des lettres de pardon à des Bretons et de lever des subsides dans toute la Bretagne. Il distribua des forteresses ducales à ses hommes d’armes bretons.

Du Guesclin était assisté par trois grands féodaux bretons : le vicomte de Rohan, nommé son lieutenant en Bretagne bretonnante en 1374 ; Olivier de Clisson, seigneur de Blain, de Josselin et de Clisson, et le sire de Laval et de Vitré, cousin de son épouse. 9

8 janvier. Le roi Charles V remercie les habitants de La Rochelle

Désireux de remercier les habitants de La Rochelle d’avoir chassé les Anglais de la ville, le roi de France Charles V confère au maire, à ses échevins et à leurs successeurs, un droit de noblesse héréditaire et perpétuel. 10

Du Guesclin. La Rochelle. 17
L’entrée du port. Photo : 14/01/2018.

10 janvier. Bertrand du Guesclin est à Paris

Du Guesclin, après avoir quitté le Poitou au commencement de décembre 1372 et avoir fait son entrée à Paris le 11 de ce mois, se trouvait encore dans cette ville le 10 janvier suivant car ce jour-là il reçut au château du Louvre le serment de Thomas de Percy qui, mis en liberté provisoire pour aller en Angleterre recueillir l’argent exigé pour sa rançon, s’engagea, la main dans la main du connétable, à être de retour au Palais royal à Paris pour le terme de Pâques suivant ou le 17 avril 1373. 11

22 janvier. Charles V crée le gouvernement d’Aunis, distinct de la Saintonge

17 février. Bertrand du Guesclin est à Poitiers

Dès le 17 février 1373, il était à Poitiers, d’où il a daté un acte par lequel il fit don à son bien amé écuyer Jean de Kerlouet des biens confisqués de Hugues Beuf, de la mère de Hugues, de Galhaut le Boucher et de Perrot de Samt-Flavet, « en remuneracion de partie des bons et agréables services qu’il a fais au roy nostre sire en ces présentes guerres, en la prise du fort de Chistré, occupé et tenu pour le roi d’Angleterre par les dits Hugues, Galhaut et Perrot.Jean de Kerlouet. 12

28 février 1373. Confirmation du don fait par Du Guesclin à Jean de Kerlouët du fort de Chitré, qu’il avait aidé à reprendre aux ennemis, et des autres biens de Hugues Beuf, seigneur du lieu, de Galhaut le Boucher, de Jean Dinance et de Perrot de Sainte-Flaive, qui avaient tenu et défendu le dit fort pour les Anglais. 13

23 février. Henri II de Castille menace Lisbonne

Mars. Don à Alain de Beaumont

Don à Alain de Beaumont du château et de la châtellenie de Sainte-Néomaye, et des terres en dépendant, d’une valeur de six cents livres de rente, confisqués sur le sire de Mussidan, rebelle. Alain de Beaumont avait pris et remis ledit château en l’obéissance du roi. 14

13 mars. Echec d’une tentative de débarquement anglais du comte de Salisbury à Saint-Malo. Sept navires espagnols qui mouillent dans le port sont incendiés.

Du Guesclin. Saint-Malo. 35
Le château. Photo : 22/01/2022.

15 mars. Le roi Édouard III d’Angleterre prescrit que les pays rebelles à son autorité en Guyenne, en amont de Saint Macaire sur la Garonne, ne pourront faire descendre leurs vins nouveaux à Bordeaux avant Noël.

21 mars. Victoire de Bertrand du Guesclin à Chizé

En 1363, la ville est livrée à Thomas de Woodstock, fils du roi d’Angleterre Édouard III, en application du traité de Brétigny, signé trois ans plus tôt. 15

Chizé fut l’un des derniers bastions anglais en Poitou.

Au printemps de 1373, Du Guesclin assiégea le château tenu par les capitaines Robert Morton et Martin Scott, qui disposaient d’une soixantaine d’hommes « hardés de fer ». D’abord repoussé, Du Guesclin essuya les railleries du capitaine Morton qui cependant savait qu’il lui fallait des secours pour tenir la place. Venant de Niort, les renforts anglais traversèrent la forêt.

C’est là qu’ils trouvèrent deux charrettes chargées de bon vin de Montreuil Bellay ; ils défoncèrent les tonneaux et,

« Ceux qui n’avaient d’autre vase puisèrent de ce vin avec des coiffes, bassinets gantelets, guêtres de peau. Ils en trouvèrent tant que le vin leur fit trotter la cervelle. En buvant, ils menaçaient de tuer tous les Français. »

Lorsqu’ils arrivèrent en renfort, ils ne furent que de peu d’aide pour les assiégés ; cependant une bataille assez terrible avec un corps à corps sanglant eut quand même lieu.

Du Guesclin qui avait lui même pris part au combat, en sortit victorieux. Cette bataille qui eut lieu le 21 mars 1373 se déroula « au dehors d’un petit bois », vraisemblablement entre la forêt et le château de Chizé. 16

Du Guesclin libéra Chizé des Anglais en 1373, puis fit don à l’église de la somme de 100 livres tournois. Le village est construit autour d’un promontoire rocheux où restent les ruines des fortifications du château fort médiéval, enjeu de nombreuses batailles. La victoire française met fin à la domination anglaise dans le Poitou. 17

Du Guesclin. Chizé. 79
Église Notre-Dame. Photo : 24/05/2018.

Jean de Beaumanoir combat à la bataille de Chisey. 18

Raoul VIII, de Gaël-Montfort, prit part, en 1371, à la bataille de Chisey. 19

Pierre VI de Rostrenen combat à la bataille de Chizé le 21 mars 1373. 20

Morice du Parc, seigneur du Parc, en Rosnoën, juveigneurie du Faou, fut capitaine de Quimper et chambellan de Charles de Blois. Il contribua pour 5.000 écus à la rançon de ce prince, en 1359, déposa lors de son procès de canonisation, en 1371, suivit Bertrand du Guesclin en France et contribua, en 1372, à la déroute des Anglais à Chisey en Poitou. Il fut gouverneur de La Rochelle et sénéchal de Limoges en 1373. Cette famille s’est fondue au XVIème siècle dans celle des Troussier. Blason : D’azur au léopard d’or (qui est du Faou), brisé d’un lambel de gueules en chef comme marque de juveigneurie. 21

Les chroniques de Froissart relatent comment Alain de Beaumont assisté de Geoffroi de Kerimel aida du Guesclin à la prise du château de Chizé en 1373. 22

Alain de Beaumont, compagnon de Du Guesclin, devient sénéchal de Poitou, après la victoire de Chizey (1372). Il figure aux obsèques du connétable. 23

Cette victoire lui permettra de faire se revêtir ses hommes des armures anglaises et ainsi de tromper les gardes de la ville de Niort, avant de prendre la cité sans perte humaine excessive. 24

Du Guesclin. Niort. 79
Photo : 10/09/2017.

27 mars. Bertrand du Guesclin prend Niort

Niort ouvrit ses portes au connétable le 27 mars 1373, et Mortagne à la fin d’août. Lusignan résista jusqu’au 1er octobre 1374, et Gençay capitulait le 17 février 1375 seulement. 25

Du Guesclin. Niort. 79
Photo : 10/09/2017.

Bertrand du Guesclin prend Chastel Gailhard

En 1373, durant la Guerre de Cent ans, Bertrand Du Guesclin et son armée attaquent puis s’emparent du château fort détenu par les Anglais. 26

Bertrand du Guesclin à Montaigu

Lors de la guerre de Cent Ans, après la cession du Poitou à la Couronne d’Angleterre par le traité de Brétigny en 1360, une garnison anglaise s’installe à Montaigu qu’elle quitte en 1373 vaincue par le connétable de Clisson et Bertrand Du Guesclin. 27

Du Guesclin. Montaigu. 85
Photo : 14/01/2018.

Bertrand du Guesclin à Lusignan

En 1373 les Anglo-Gascons s’emparent de Lusignan et Du Guesclin, connétable du Royaume de France, vient assiéger le château, qui est proche de l’église. Les combats provoquent l’effondrement du clocher et des voûtes. 28

Du Guesclin. Lusignan. 86
Photo : 05/09/2019.

L’édifice est restauré à partir de 1377 par le duc Jean de Berry qui est aussi comte de Poitou. 29

Du Guesclin. Lusignan. 86
L’église Notre-Dame-et-Saint-Junien, de style roman. Photo : 05/09/2019.

Bertrand du Guesclin est très actif

  • Avril : le connétable prend Niort, Lusignan, La Roche-sur-Yon, Cognac, Mortemer. Après le débarquement anglais à Saint-Malo, il se dirige sur la Bretagne.
  • Juin : il assiège Brest tenue par les Anglais.
  • 14 juillet : il attaque Jersey.
  • Août-décembre : lors de la chevauchée de Lancastre, il harcèle avec d’autres capitaines les troupes anglaises. 30

Olivier V de Clisson prend La Roche-sur-Yon

En 1360, le traité de Brétigny-Calais est signé, stipulant que toute place forte située dans l’Ouest et le Nord de la France (en somme les anciens fiefs perdus des Plantagenêt) vient à l’autorité anglaise. Le château de la Roche-sur-Yon restera quand même sous autorité française, jusqu’en 1369. Cette année-là, le chevalier Jehan Belon, qui gardait la forteresse pour le comte d’Anjou, laissa la place forte aux Anglais contre 6000 livres. Accusé de félonie, il fut enfermé dans un sac et jeté dans la Loire, où il mourut noyé. La forteresse revient au comte d’Anjou, grâce à Olivier V de Clisson, en 1373. 31

Du Guesclin. La Roche-sur-Yon. 85
Rue des Poilus. Au pied des remparts. Photo : 08/08/2020.

Mortagne devient française

Elle est assiégée en 1372. Imprenable malgré un long siège, pour être libérée, elle fut échangée contre Jean d’Evreux, capitaine anglais, prisonnier de Bertrand du Guesclin. 32

Un capitaine anglais, très-connu, Jean d’Evreux, frère du trop fameux Charles-le-Mauvais, était prisonnier de Duguesclin depuis la batail de Chizé (20 mars 1373). Les seigneurs poitevins qui assiégeaient Mortagne, et dont les principaux étaient les sires de Pouzauges, de Thors et des Essarts, de la Flocelière, d’Argenton, de Bressuire, de Chollet et André Rouaut, capitaine de Thouars, négocièrent la délivrance de Jean d’Evreux et son échange contre la reddition du château de Mortagne. Ceux-ci s’engagèrent donc par obligation signée le 23 août 1373 ; sous les murs de Mortagne, dont ils faisaient le siège, à payer à Duguesclin et à ses deux compagnons la rançon de leur prisonnier. 33

Les Anglais s’emparent de la forteresse et la renforcent, entre 1346 et 1373. Tellement renforcée que Olivier de Clisson, qui a délivré quelques places fortes redoutables, n’arrive pourtant pas à reprendre Mortagne-sur-Sèvre en 1372. Avec Bertrand du Guesclin, il arrivera pourtant à s’en emparer. Les deux chefs militaires détenaient un capitaine anglais, Jean d’Évreux. Les Anglais ne pouvaient retrouver leur capitaine qu’en échange de Mortagne-sur-Sèvre, qu’ils livrent aux Français le 23 août 1373.

Cette ville fortifiée renforçait les défenses du château fort placé à l’extrémité du promontoire, et était constituée de trois enceintes. Cet ensemble de remparts urbains étaient percés de portes fortifiées. 34

Mars. Bertrand Du Guesclin concentre ses troupes à Angers

Allié à l’Angleterre, Jean IV y avait passé de nombreuses années en exil lors de la Guerre de Succession de Bretagne qu’il n’avait pu gagner qu’avec l’assistance de troupes anglaises. Il avait épousé une sœur puis une belle-fille du Prince Noir et avait dû confier, ou confirmer à plusieurs capitaines et seigneurs anglais le contrôle de places fortes et de leurs environs (comme Brest).

En butte à la défiance de sa noblesse qui lui reprochait la présence de ces troupes et de « rogues » seigneurs anglais jusqu’à son entourage et son gouvernement, et à la révolte ouverte d’Olivier de Clisson, Bertrand Du Guesclin et son cousin Olivier de Mauny.

La découverte fortuite du traité d’alliance secret conclu avec l’Angleterre, ainsi que l’annonce du débarquement à Saint-Malo de 4.000 mercenaires d’Outre-Manche donne le signal d’un soulèvement de la population que met à profit Charles V.

Bertrand Du Guesclin concentre ses troupes à Angers en mars 1373 et pénètre dans le duché où les villes et les châteaux n’offrent aucune résistance.

Du Guesclin. Angers. 49
Photo : 12/10/2006.

Jean IV abandonné de tous doit s’embarquer pour un nouvel exil en Angleterre fin avril. 35

Le duc Louis d’Anjou devient « Lieutenant Général » de Bretagne

Le roi de France confie l’administration du duché à son frère le duc Louis d’Anjou avec le titre de « Lieutenant Général ».

Dès le mois d’août Charles V interroge le Parlement de Paris sur l’opportunité d’annexer le duché à la couronne. Toutefois jusqu’en 1378 l’administration reste nominalement sous la responsabilité du duc d’Anjou mais de facto sous le contrôle d’Olivier V et du vicomte de Rohan. 36

22 mars. Charles V ordonne à Bertrand du Guesclin de s’emparer du duché

Le 22 mars 1373, Charles V ordonne à Bertrand Du Guesclin de s’emparer du duché. Pour s’assurer du soutien de Clisson, il lui donne la seigneurie de Guillac. Du Guesclin et Clisson mènent alors une guerre de propagande à destination de la noblesse bretonne pour discréditer la politique de Jean IV. Des troupes anglaises stationnent à Derval, Rougé, Brest, Saint-Mathieu. 37

Plus grave encore pour les intérêts des nobles bretons, des Anglais reçoivent toujours des seigneuries et des rentes importantes. Malgré la faiblesse quantitative de ces récompenses données à ses alliés, Jean IV est jugé trop soumis aux Anglais. Abandonné par la majorité de la noblesse bretonne, il est contraint à l’exil et traverse la Manche le 28 avril 1373. 38

Olivier de Clisson aurait pu prétendre au titre de duc

Clisson aurait pu prétendre au titre de duc, mais Charles V choisit de mettre la main sur la Bretagne, et place son frère, le duc d’Anjou, marié à une Penthièvre fille de Charles de Blois, à la tête du duché, avec le titre de « lieutenant du roi ». Mais cette nomination n’est qu’honorifique, le duc d’Anjou ne se rendant jamais en Bretagne.

Olivier de Clisson est nommé régent pour la partie gallophone, et Jean Ier de Rohan pour la partie brittophone. Les deux s’entendent parfaitement et deviennent parents par la suite. 39

Bertrand du Guesclin est nommé comte de Montfort

D’avril 1373 à février 1377, il est comte de Montfort sur ordre du roi de France Charles V. 40

Cette félonie valut à Jean IV la confiscation de Montfort ; et le Roi donna le comté à Du Guesclin qu’il venait de faire connétable (1370) [Lobineau. Hist. 411]. Jean IV avait confié le gouvernement de Montfort à un chevalier breton, Brient de Lannion. Le connétable n’hésita pas à le continuer dans sa charge (1372) [Note : Lobineau (Hist. p. 411) dit 1373. Il faut dire avant le 7 juillet 1372. C’est la date d’une quittance signée par Brient de Lannion. Un peu avant 1377, du Guesclin rendit le comté à Charles V, qui le lui paya 15.000 francs d’or. 41

Brient de Lannion en est le gouverneur en 1373.

En prenant possession, le Roi maintient Brient de Lannion en fonctions, le chargeant de fortifier trois places du comté, Montfort, Saint-Léger et Gambais. 42

Du Guesclin. Montfort-L’Amaury. 78
Sur un point haut. Photo : 03/11/2015.

« […] Jean Guignard de Montguignard, chevalier, écuyer de Du Guesclin, fils de Guignard Pierre-Alexandre, Seigneur de Montguignard et de Dame N , qui paraît s’être attaché complètement à la fortune du célèbre Connétable, le suivit dans le Comté de Montfort, lorsque le vaillant capitaine en eut reçu l’investiture, au moment des guerres de Bretagne, en 1373. 43

28 avril. Exil du duc Jean IV de Bretagne en Angleterre

13 mai. Bertrand du Guesclin seigneur de Fontenay

Deux ans après, Charles V donnait Fontenay au vaillant connétable qui en demeura seigneur, du 13 mai 1373 au tel décembre 1377. Dans ce court espace, ce grand homme se signala par la remise d’une partie des redevances féodales, et par la diminution de l’impôt perçu sur les vins et les blés à leur entrée dans le port (19 avril 1376). 44

Du Guesclin. Fontenay-le-Comte. 85
Les ruines du château. Photo : 19/02/2017.

16 mai. Décès de Jean Ier d’Armagnac

C’est le fils de Bernard VI et de Cécile de Rodez, comte d’Armagnac, de Fezensac et de Rodez. Il est né peu avant le 6 mai 1306 et mort à Beaumont-de-Lomagne.

Il a assuré la destruction de l’armée anglo-flamande, que commandait Robert III d’Artois, sous Saint-Omer (le 28 juillet 1340). Lors de la chevauchée du Prince noir en 1355, il commande de la ville de Toulouse et n’ose pas affronter les troupes anglaises. Il est capturé par Gaston Fébus le 5 décembre 1362 à la bataille de Launac. 45

Sa fille, Jeanne (1346 † Poitiers 31 janvier 1388), est mariée le 17 octobre 1360 à Carcassonne avec Jean de France (1340 † 1416), duc de Berry.

Son fils Jean II d’Armagnac lui succède. Bernard VII d’Armagnac épousera à son tour une fille du duc de Berry puis il mariera l’une de ses filles à Charles d’Orléans. À la mort de Louis d’Orléans, il prit sa succession dans le conflit contre le parti des Bourguignons, prenant la tête du parti qui devint celui des Armagnacs. 46

Mai. Bertrand du Guesclin est à Fougères

Fougères subit plusieurs sièges et se soumet au comte d’Alençon, Pierre le Loyal, qu’accompagnait Du Guesclin, en 1373. 47

Presque toutes les villes de la péninsule ouvrirent leurs portes au connétable. Mais, bien que Pierre d’Alençon, seigneur de Fougères, accompagnât du Guesclin, notre ville essaya de résister. La garnison, qu’y avait mise Jean IV, lui était restée fidèle. On ne résistait pas impunément à du Guesclin : la garnison de « Fougière-la-Rons » (la Ronde) (DE LA BORDERIE, IV, 11, 19, 28) perdit « six vingts » hommes et dut se soumettre (mai 1373). 48

Du Guesclin. Fougères. 35
Photo : 19.05/2013.

Mai-juin. Dans son roman 1373, Les Anglais dehors Anne Chambrin indique que Bertrand du Guesclin chasse Thomas de Montagu, comte de Salisbury, de son campement de Saint-Suliac et que les Anglais qui assiègent Saint-Malo reprennent la mer, à la Pentecôte. Elle mentionne qu’il est passé par Châteaugiron. 49

Mai. Bertrand du Guesclin prend Concarneau

En mai 1373, les châtellenies et villes de Rosporden et Fouesnant, contrôlées un temps par le capitaine de guerre anglais Robert Knolles, sont données à Jean III de Juch par Bertrand Duguesclin, duc de Molina, après la victoire de ce dernier, qui reprit notamment Concarneau. Cette donation est confirmée par le roi Charles V le 22 septembre 1373. 50

En 1373, après trente années d’occupation anglaise, le connétable Du Guesclin, avec l’aide des troupes des ducs de Rohan, de Maury, de Beaumanoir et du sire de Vaucouleurs, prend la ville pour le compte du roi de France Charles V, soutien de Jeanne de Penthièvre.

Le premier assaut fut repoussé par les Anglais, et le retour de la mer obligea les assaillants à se retirer. Le deuxième eut le même insuccès, la mer en étant toujours la cause. Mais la palabre continuelle entre assiégeants et assiégés finit par convaincre les habitants que les troupes du roi de France n’en voulaient qu’aux Anglais et que leurs vies seraient sauves et leurs biens respectés. Dès lors, ils n’aidèrent plus à la défense et laissèrent les Saxons se débrouiller tous seuls.

Du Guesclin se mit lui-même à la tête de la troisième attaque et emporta la place. 51

Tous les Anglais furent passés au fil de l’épée, à l’exception du chef auquel « le connétable accorda mercy ». 52

Le capitaine de Concarneau est nommé Jean Longuay ou Jennequin Pel, écuyer. 53

Huit ans après, la place nous apparaît ceinte de murailles capables de résister à deux assauts de l’armée française commandés par du Guesclin, et nous nous demandons : Est-ce depuis la paix, entre 1365 et 1373, que ces murs ont été construits et par le duc Jean IV ? 54

Concarneau. La base d’une tour du XIIIe siècle et un mur du XIVe siècle retrouvés près de la Tour du Fer à Cheval confirment toutefois l’existence d’une enceinte médiévale. Le duc Jean II fait construire un auditoire pour la cour ducale et c’est probablement lui qui aurait fait construire la première enceinte en pierre entourant l’îlot, même s’il n’est pas possible de la dater avec précision, mais la période du XIIIe siècle ou début du XIVe siècle est la plus probable. 55

Concarneau est conquise, et tous les Anglais la défendant sont tués. Jean IV obtient que le duc de Lancastre intervienne dans le duché breton à la tête de dix mille hommes. Jean IV reprend Saint-Pol-de-Léon et assiège Saint-Brieuc.

Du Guesclin. Concarneau. 29
La ville close. Photo : 29/04/2017.

Bertrand du Guesclin prend Châteaulin

La forteresse de Châteaulin est érigée au bord de l’Aulne par Budic, comte de Cornouaille. En 1373, après la prise de Concarneau par les Français aux ordres de Bertrand Du Guesclin, connétable de France, la garnison anglaise incendie le château avant de se retirer à Brest. 56

Bertrand du Guesclin échoue devant Derval

Sur le plan militaire, l’été 1373 débute par le siège de Derval, lieu symbolique puisque le château est propriété de Robert Knolles, le battu de Pontvallain en 1370. 57

Le duc de Bretagne, Jean de Montfort, confisqua le château de Derval et le donna au chevalier anglais Robert Knolles qui conserva cette place jusqu’en 1380.

Il appartenait en 1373 à Robert Knolles qui y fut assiégé par le connétable Bertrand Du Guesclin, et Bonabes IV de Rougé de Derval, à la tête de quatre cents gentilshommes bretons.

Il faut seulement rappeler que Du Guesclin, chargé de réduire tous les châteaux forts de Bretagne, réussit à peu près. Deux seules forteresses lui résistèrent, Brest et...Derval.

Du Guesclin. Derval. 44
La tour Saint-Clair. Après le nettoyage de janvier 2017. Photo : 19/02/2017.

Les assiégés se défendirent fortement pendant quelque temps, mais enfin ils capitulèrent, obtinrent un délai, et donnèrent des otages pour gages de leur parole. Le terme expiré, le duc d’Anjou se rendit lui-même devant le château, et envoya un héraut pour sommer la garnison de se rendre. Knolles, qui avait eu le temps de réparer ses fortifications et de se mettre en défense, répondit qu’il n’avait consenti que malgré lui au traité, et qu’il ne rendrait sa place que par la force des armes.

Le duc informé de la réponse des assiégés, leur fit dire que, si le château ne lui était pas rendu à l’instant, il allait faire couper la tête aux otages qu’on lui avait donnés, Knolles, transporté de colère, répliqua que ces menaces ne pouvaient l’intimider, mais que, si on les exécutait, il userait de représailles. On ignorait les moyens de vengeance qu’il pouvait avoir, et les otages furent amenés à la vue du château, où on leur trancha la tête. C’étaient deux chevaliers et un écuyer.

Knolles aperçu cette exécution et se vengea comme il l’avait dit. Il fit placer une espèce d’échafaud sur la fenêtre la plus élevée du château, et y fit à son tour décoller trois chevaliers et un écuyer qu’il tenait prisonniers ; leurs têtes tombèrent dans les fossés. À ce sanglant spectacle le duc et le connétable levèrent le siège. 58

L’histoire fait assez souvent mention de Derval, surtout de son château, qui fut une des plus fortes places de Bretagne : il était situé à une demi-lieue au nord du bourg, flanqué de neuf tours, tant grosses que petites, et entouré de fossés et d’un étang rempli d’une eau courante, qu’on retenait ou qu’on laissait couler par de petites écluses. Il avait en outre deux murs qui le cachaient : le premier était peu de choses ; mais le second était formé par des bâtiments qu’il fallait traverser pour arriver au troisième pont, où se trouvait la principale entrée. 59

En 2009, Stéphanie Vincent émet l’hypothèse que la tour Saint-Clair est située sur un site trop petit pour être le château de Derval. Disparu aujourd’hui, il se situerait entre la tour saint-Clair et Lusanger. 60

Dans le sud de la Bretagne, Olivier de Clisson assoit sa domination militaire. Le duc de Bretagne tente de le capturer en assiégeant Quimperlé, mais une trêve conclue entre les rois de France et d’Angleterre l’empêche de profiter d’une situation quasi-désespérée pour Clisson. 61

Du Guesclin. Quimperlé. 29
Photo : 15/05/2017.

30 mai. Mort d’Amaury IV de Craon

Olivier III de Clisson est son tuteur à la mort de son père Amaury III.

Amaury ayant prêté serment de fidélité au roi de France en 1372, les vicomtes de Thouars n’eurent plus de réelle autonomie à partir de ce moment, la plupart de leurs droits féodaux sont abolis et ils passent vraiment sous l’influence du roi de France.

Né le 16 août 1326, Amaury meurt le 30 mai 1373, il est inhumé dans l’église des Cordeliers d’Angers. 62

16 juin. Signature d’un traité d’amitié entre le Portugal et l’Angleterre, l’Alliance anglo-portugaise.

25 juin. Naissance de Jeanne II de Naples

Juillet. Le duc de Lancastre prend Roye et la détruit

Le duc de Lancastre, fils du roi d’Angleterre, ravage la Picardie, investit Roye en juillet et la détruit. 63

Le siège de Brest

En 1372, les Anglais sont maîtres du château qu’ils avaient reçu en dépôt de Jean IV, duc de Bretagne. Du Guesclin, pour le roi de France, en tente inutilement le siège. 64

Les seigneurs se rallient autour du vicomte de Rohan. Montfort fuit Brest pour l’Angleterre le 28 avril 1373. Le connétable va de victoire en victoire.

Il reprend Concarneau et se présente finalement en août devant le château. Le commandement en est assuré par Sir John de Neville sous l’autorité du lieutenant général Robert Knowles. Robert Kermoulès et Fenville, fameux capitaines anglais, défendent la place.

Du Guesclin, après trois semaines de siège convient d’une trêve de six semaines le 6 juillet. Au-delà de cette durée, Kermoulès promit de livrer Brest aux assiégeants si aucun secours ne parvient aux défenseurs et à condition que la place ne puisse être ravitaillée.

Le connétable laisse le commandement à Olivier de Clisson pour rejoindre le duc d’Anjou au siège du château de Derval. Clisson profite de la trêve pour enlever le fort du Conquet. Le 2 août, la flotte anglaise de Salisbury débarque vivres et renforts qui rendent le château définitivement imprenable. On lui confie la défense de Brest. 65

Le siège de Brest dure de 1373 à 1377. Olivier de Clisson fait construire la forteresse de Guesnou pour interdire l’accès à la ville par la mer. Brest est la dernière possession anglaise en Bretagne. 66

Jehan II du Plessis-Mauron est à Brest

1er juin. Étant au siège de Brest, il figure comme écuyer dans la montre ou revue de la compagnie de Thibault de la Rivière.

Il est l’un des dix-sept chevaliers que l’on compte parmi les auteurs de l’association de la noblesse faite à Rennes, le 25 avril 1379, pour empêcher l’invasion du territoire, et pour la conservation de la ville de Rennes, et qui traitent pour la noblesse de cette ville. Dom Lobineau dit à ce sujet « Cette ligue fut le salut de la Bretagne, et, pour donner à la mémoire de ceux qui en furent les auteurs la gloire qui leur est due, on dira que c’étoient les sires de Montauban, de Coëtmen, etc. » 67

Brumor de Laval est sous les ordres de Bertrand du Guesclin

28 juin. Au siège de Brest, quittance de gages de Brumor de Laval, pour services sous les ordres de du Guesclin (BB Laval n° 764). 68

Marin des Grées fidèle compagnon de Bertrand du Guesclin

Marin (ou Macé) des Grées, écuyer, l’un des plus fidèles compagnons de Bertrand du Guesclin, sert sous ses ordres au siège de Brest en 1373. 69

Marin Desgrée, chevalier, écuyer et cousin du connétable Duguesclin. 70

Raoul VIII de Gaël-Montfort prend part au siège de Brest

Ses châteaux de Montfort, Gaël, Comper et Mauron sont pris et détruits par les troupes françaises en 1373. En 1375, il fait restaurer ceux de Montfort et Comper et entoure la ville de Montfort-sur-Meu de murailles. Il fut le principal chef de l’association des seigneurs bretons pour le rappel du duc auquel il amena, en 1379, quatre-vingt-dix lances. 71

Raoul VIII, de Gaël-Montfort, et de Boutavent

Les ruines du château, sont situées sur un éperon rocheux naturel au lieu dit Boutavent. 72

Il est attesté que, aux XIIIe et XIVe siècles, le château appartenait aux seigneurs de Montfort. Il faisait ainsi partie de l’ensemble des possessions de la famille de Montfort avec les châteaux de Comper, Montfort, Montauban et Gaël.

Du Guesclin. Iffendic. 35
Boutavent. Ruines avec des sondages archéologiques. Photo : 16/10/2015.

Peut-être a-t-il été démantelé au cours de la Guerre de Succession (seconde moitié du XIVe siècle) ou bien en 1373, lors de la campagne de Bertrand Du Guesclin en Bretagne, mais rien ne prouve que le château n’ait plus été habité par la suite. 73

Bertrand du Guesclin aide Raoul VIII de Gaël-Montfort à retrouver ses terres prises par le duc Jean IV.

Pierre VI de Rostrenen

Il est né vers 1320 et † après le 2 septembre 1419. Il est au siège de La Rochelle le 15 août 1372, combat à la bataille de Chizé le 21 mars 1373, est au siège de Brest en 1373. Banneret dans la revue d’Olivier de Clisson à la bastide de Saint-Goueznou, le 1er mai 1379, il suit le Connétable de Clisson jusqu’en 1380. 74

Saint-Mathieu de Fineterre est prise par Bertrand du Guesclin

Bertrand du Guesclin installe une forte garnison à Landerneau

Lorsque éclate la guerre de Succession de Bretagne, Galeran, sire de Landerneau, se range d’abord dans le clan de Montfort, avant de rejoindre, en 1342, le parti de Charles de Blois. Assiégée dès 1342, la ville est prise, reprise et mise à sac plusieurs fois durant les conflits.

En 1373, Du Guesclin profite du séjour du duc Jean IV de Bretagne en Angleterre pour placer, au nom du roi de France, une forte garnison française à Landerneau. La ville de Landerneau est assiégée en 1375 par le duc de Bretagne, Jean IV. 75

Bertrand du Guesclin s’empare de La Roche-Maurice

Roch-Morvan prend le nom de La Roche Morice, comme le stipule l’acte de naissance du futur Hervé VIII de Léon :

"L’an de Notre Seigneur 1341, le dimanche après la translation de Saint-Martin, la nuit, deux heures environ avant le lever du soleil, naquit à la Roche-Morice, Hervé de Léon issu de parents de la plus haute noblesse. Il eut pour père Monseigneur Hervé de Léon et pour mère Madame Marguerite d’Avaugour.......".

En juin 1342, Charles de Blois tente, en vain, de se rendre maître du château occupé par Jeanne de Montfort (l’arrivée de navires transportant 6000 archers commandés par Gautier de Mauny, mettra Charles de Blois en fuite). En 1355, Hervé VIII de Léon séjourne à la Roche-Maurice.

Le 15 janvier 1358, Raoul de Cahors [Caours] s’engage à "travailler à ramener sous l’autorité du roy les châteaux de Henbont (La Roche-Maurice) et de Brest...".

Hervé VIII de Léon décède en 1363 et le Léon revient alors à sa sœur aînée, épouse du vicomte Jean Ier de Rohan depuis 1349.

Suite à un traité, daté du 4 novembre 1371, entre le roi d’Angleterre et le duc Jean IV de Bretagne, le château est gardé par une garnison anglaise.

En mai 1373, Du Guesclin s’empare du château et en 1375, le duc Jean IV, aidé par des soldats anglais, reprend le château. En 1376, Guillaume Riou est connétable de la Roche-Maurice. En 1377, le capitaine du château est Morice de Treziguidy, puis, en 1379, il est remplacé par Henri Le Parisy. Le château est restauré en 1421.

Jeanne n’était devenue héritière de Léon que par la mort, sans enfants, de son frère aîné, Hervé VIII, d’Henri VII et de Marguerite d’Avaugour, mariée, en 1363, à Jean, vicomte de Rohan. 76

Du Guesclin. La Roche-Maurice. 29
Photo : 24/07/2020.

8 juillet. Le pape Grégoire XI adresse une bulle pontificale à tous les seigneurs bretons

Lors d’un démarchage auprès du roi de France Charles V, le pape Grégoire XI adresse, le 8 juillet 1373, une bulle pontificale à tous les seigneurs bretons qui exercent de hautes fonctions dans l’armée française d’occupation : pour la Basse-Bretagne, nous trouvons Jean du Juch, Hervé de Pont-l’Abbé et Pierre de Rostrenen. Peut-être est-ce pour reconnaître ses qualités guerrières, toujours est-il qu’au début de l’année 1373, Bertrand du Guesclin lui fait don des châtellenies de Rosporden et de Fouesnant ; cette donation est confirmé le 22 septembre par le roi Charles V. 77

Le château de Largoët se rend Bertrand du Guesclin

Principaux faits historiques dont Largoët fut le théâtre. - 1341 : Jean de Montfort l’occupe sans combat. - 1342 : Les partisans de Charles de Blois le prennent d’assaut et tuent les défenseurs. - Fin 1342 : Robert d’Artois qui tient pour Montfort ravage tout le pays. - 1373 : Le château se rend à Du Guesclin. 78

Du Guesclin. Elven. 56
Les vestiges du château de Largoët. Photo : 16/09/2018.

25 - 26 juillet. Débarquement anglais à Calais 79

Août. Chevauchée de Jean de Lancastre de Calais à Bordeaux

Jean de Gand, duc de Lancastre est né le 6 mars 1340, c’est le troisième fils du roi Édouard III et de la reine Philippa de Hainaut. 80

Le duc de Lancastre et Jean IV, duc de Bretagne débarquent donc à Calais au début du mois de juillet 1373. Ils y concentrent jusqu’au 9 août — transportée par une flotte de plus d’une centaine de petits bateaux réquisitionnés dans les ports orientaux de l’île ou affrétés en Hollande et en Flandres — une armée de 6 000 archers et 3 000 hommes d’armes (dont 1 800 mercenaires écossais — "trois cents lances"), accompagnés de deux mille non combattants (valets ou autre).

Les troupes sont commandées par le connétable Édouard le Despenser, premier baron du nom, que secondent les maréchaux Thomas Beauchamp, comte de Warwick et William d’Ufford, comte de Suffolk.

Plusieurs nobles anglais les accompagnent, comme le comte Henry Percy, et plusieurs capitaines prestigieux tels Hugues de Calveley ou Walter Hewitt. La colonne progresse d’une dizaine de kilomètres par jour, pillant, incendiant sur un front dévastateur de près de vingt kilomètres de large.

Après 1500 kilomètres, la chevauchée prend fin en décembre 1373. L’expédition est un échec. 81

Olivier de Clisson prend le château de la Roche-sur-Yon

Le château de la Roche-sur-Yon est repris, en juillet 1373, par Olivier de Clisson- qui établit son camp au nord de la forteresse, à la place occupée maintenant par la nouvelle ville.

Les Herbiers, Mortagnes, Tiffauges, Luçon et Chantonnay sont ravagés par les Anglais ; qui pillent et massacrent sans pitié hommes, femmes et enfants. Mareuil eut le même sort, et un gentilhomme poitevin, Pierre Mainart de la Benatonnière, y fut nommé capitaine pour le prince de Galles. 82

Août. Guérande ouvre ses portes à Bertrand du Guesclin

L’année 1373 marque une rupture entre la France et la Bretagne. Le duc Jean IV s’oppose au roi de France et la population bretonne se soulève contre son duc, soutenu par l’Angleterre. Guérande ouvre ses portes à Bertrand Du Guesclin, à la tête d’une armée franco-bretonne, sans doute au cours du mois d’août 1373. 83

Bertrand du Guesclin prend le château de Suscinio

Le château de Suscinio, construit à la fin du Moyen Âge (au XIIIe et dans la seconde moitié du XIVe siècle), résidence des ducs de Bretagne, est situé au bord de Mor braz (océan Atlantique). Le château est agrandi à la fin du XIVe siècle. Les ducs Jean IV et Jean V entreprennent des travaux de consolidation et la construction d’une nouvelle tour. Pendant la Guerre de Succession, le château est occupé par Charles de Blois, puis repris en 1364 par Jean de Montfort. Pris de nouveau en 1373 par le connétable du Guesclin, il ne rentre au pouvoir du duc qu’en 1379. 84

Du Guesclin. Sarzeau. 56
Château de Suscinio. Photo : 1997.
Du Guesclin. Sarzeau. 56
Château de Suscinio. Photo : 26/05/2005 .

Bertrand du Guesclin prend Jugon

En 1373, Bertrand Du Guesclin reprend le château des mains du duc de Bretagne Jean de Montfort, qui s’est rallié à la couronne d’Angleterre.

A cette occasion, Duguesclin signe la devise de la ville : "Qui a Bretagne sans Jugon, a chape sans chaperon".

Toute l’épopée de Jugon-les-Lacs, joyau du Penthièvre, s’articule autour de l’eau. Dès le XIIIe siècle, les habitants maîtrisent les multiples ruisseaux qui courent dans la vallée pour faire de leur cité, un véritable prototype de ville fortifiée par l’eau. Les deux rivières, la Rosette et l’Arguenon, alimentent deux vastes plans d’eau pour protéger la forteresse dressée sur une motte féodale. L’ensemble défensif est également capable d’abriter la ville marchande et le bourg prieural. 85

Bertrand du Guesclin retrouve la Roche-Derrien

En 1373, Du Guesclin, connétable de Charles V, prend possession de la Roche-Derrien au nom du Roi. En mai 1375, les Anglais, commandés par le comte de Cambridge et le duc Jean IV, lieutenants du roi d’Angleterre, occupent de nouveau la place de La Roche-Derrien. 86

Du Guesclin. La Roche-Derrien. 22
Photo : 28/01/2017.

Bertrand du Guesclin prend Châteaulin

Les Anglais, irrités d’en être chassés par Du Guesclin, l’incendièrent avant de se retirer, en 1373. Ce château dont l’histoire se lie d’une manière intime celle de Pontrieux a soutenu plusieurs sièges. 87

Le siège de Bécherel continue

En 1373, le château fort de Bécherel est encore assiégé par les Français. Bécherel est aux mains des Français en 1374. Ce siège dura fort longtemps quoiqu’il fut abandonné et repris plusieurs fois. 88

En 1373, le château Montmuran est occupé par les Anglais

Il est repris par Bertrand du Guesclin.

Au XIVème siècle, la fortification possédait sept tours dont deux tours semi-circulaires du XIVème siècle et deux tours aux toits conques des XII-XIIIème siècles. Herses, pont-levis et douves défendent l’entrée.

Du Guesclin. Les Iffs. 35
Le château de Montmuran. Photo : 01/12/2016.

Briand, sire de Tinténiac, étant mort, sans postérité, sa châtellenie passa à son frère cadet Jean, mari de Jeanne de Dol. Celui-ci, l’un des héros du combat des Trente — dans lequel figura encore son troisième frère, Alain de Tinténiac — fut tué à la bataille de Mauron, en 1352, ne laissant qu’une fille, Isabeau de Tinténiac, qui épousa Jean de Laval, seigneur de Châtillon-en-Vendelais, et lui apporta la châtellenie de Tinténiac.

De cette union naquit Jeanne de Laval, dame de Tinténiac, qui épousa d’abord l’illustre connétable Bertrand du Guesclin, dont elle n’eut point d’enfants, puis, en 1384, son cousin Guy II, sire de Laval et de Vitré ; elle mourut le 27 octobre 1433. 89

Août. Le traité matrimonial de San Vicente de la Sonsierra

Après la mort de Pierre Ier de Castille (1369) et l’accession définitive au trône d’Henri II de Castille, la paix n’était revenue que grâce au pape Grégoire XI et à son légat, Guy de Boulogne.

Celui-ci convainquit les rois de Navarre et de Castille de signer en août 1373 le traité matrimonial de San Vicente de la Sonsierra, où fut décidé le mariage de l’infant Charles avec Éléonore de Trastamara, fille d’Henri II. Ce mariage, célébré à Soria en 1375, mit fin aux conflits entre les deux royaumes et créa une relation d’amitié qui continua au temps des rois de Castille Jean Ier et Henri III. 90

Jean III de Bueil se bat contre les Anglais

En août 1373, non loin de Laon, Jean III de Bueil bat une compagnie d’anglais de l’armée de Lancastre et du duc de Bretagne. Le 21 septembre, lors du combat d’Ouchy en Soissonnais, Bueil bat un détachement anglais commandé par Walter Hewitt ; celui-ci trouve la mort dans l’engagement. 91

Septembre. Bertrand du Guesclin rejoint Philippe de Bourgogne à Troyes, ils harcèlent les Anglais de Jean de Gand

Du Guesclin. Troyes. 10
La basilique Saint-Urbain. photo : 15/09/2021.

Pendant ce temps à Amiens, dans le camp français, c’est Philippe de Bourgogne qui complète son armée pour faire face. Charles V a aussi appelé en renfort ceux de ses capitaines qui stationnent en Bretagne : Bertrand du Guesclin bien sûr — temporairement retenu à Derval —, et avec lui Olivier de Clisson, surnommé « le Boucher », le vicomte de Rohan, Jean de Bueil, etc.

Vers le 3 septembre les deux ducs logent trois jours à Vaux-sur-Laon, un faubourg de Laon, tandis que leur soldatesque pille et rançonne le pays sans que ne s’y opposent les quelques 1 800 Bretons et Français cantonnés dans Laon sous les ordres de Jean de Bueil, promu capitaine de la ville. 92

Le 9 septembre, les Français attaquent à Oulchy un corps anglais isolé, tuant son capitaine Walter Hewitt et de nombreuses autres et capturant pour rançonner leurs proches plusieurs chevaliers et écuyers, dont Thomas le Despenser, propre frère du connétable d’Angleterre. 93

Si bien que quand les premiers arrivent devant Troyes vers le 22 septembre, les attendent sur les remparts depuis une semaine du Guesclin, Olivier de Clisson, le duc Louis II de Bourbon, le duc de Bourgogne et plus de 7 000 soldats en garnison.

Froissart écrit :

« Ainsi chevauchèrent le duc de Lancastre et le duc de Bretagne parmi le royaume de France, et menèrent leurs gens ; ni oncques ne trouvèrent à qui parler par manière de bataille [...] ; et envoyaient souvent leurs hérauts devant les seigneurs qui les poursuivoient, en requérant bataille [...] ; mais oncques les Français ne voulurent rien accepter. » 94
De Calais à Bordeaux
En jaune, la chevauchée de Jean Lancastre. Source : Wikipédia.

Octobre. Bertrand du Guesclin est dans le Bourbonnais

Vers le 10 octobre la chevauchée anglaise franchit la Loire au pont de Marcigny, laissant dans le Charolais le sillon de ruines fumantes de leur passage dévastateur. 95

La traversée de l’Allier se révèle plus périlleuse, et Jean de Gand doit remonter au nord-ouest jusqu’à Moulins où le vieux pont de pierres est un des rares ouvrages sur la rivière.

Il manque d’y être pris : le duc Louis II de Bourbon lui-même est posté à Souvigny sur la rive ouest, et sa garnison tient Moulins.

Venant du sud-est, Bertrand du Guesclin talonne les Anglais, tandis que le 18 octobre Philippe de Bourgogne prend position au sud-ouest à Saint-Pourçain-sur-Sioule, après qu’il a franchi la Loire à Roanne.

Au Moyen Âge, le prieuré bénédictin prospère comme la ville qui compte sous Charles V un atelier monétaire royal. 96

Enfin, le roi a rappelé d’urgence de Bretagne son frère le duc Louis Ier d’Anjou, qui converge du nord vers la ville avec ses corps d’infanterie et d’archers. De justesse, les cavaliers anglais parviennent à passer ; ils doivent abandonner nombre de leurs chariots de victuailles et de matériel. 97

Bertrand du Guesclin est dans le Berry

1373. Une expédition menée par les seigneurs de Sagonne, le Seigneur de Grivel (Seigneur du château de Grossouvre) et Du Guesclin vont chasser les Anglais hors du Berry. 1346, Pierre de Giac, chancelier de France de 1379 à 1388, devint seigneur de Jouy. 98

Du Guesclin. Sagonne. 18
Photo : 27/07/2005.

Jean de Gand, duc de Lancastre, chevauche le pays

Cette année-là, il campe devant la ville de Montluçon. 99

Octobre. Jean de Gand est à Montluçon, Bertrand du Guesclin le suit toujours.

Du Guesclin. Montluçon. 03
Photo : 03/09/2019.
Du Guesclin. Montluçon. 03
Photo : 03/09/2019.

Bertrand du Guesclin est à Riom

Bertrand du Guesclin offre un fragment de clou de la vraie croix à Jean de Berry à Riom. Bertrand du Guesclin l’a pris à Montiel à Pierre 1er de Castille. 100

Du Guesclin. Riom. 63
1384 - 1403 : Construction de la Sainte-Chapelle. Photo : 02/05/2019.

Octobre. Évrart de Trémaugon entre au Conseil du roi Charles V

Dès octobre 1373, Évrart de Trémaugon entre au Conseil du roi Charles V. Il est nommé maître des requêtes de l’Hôtel du roi en 1374 et sera chargé de plusieurs ambassades en Espagne.

Né en Bretagne, dans la région de Combourg, Évrart de Trémaugon étudie le droit civil et le droit canon. Docteur en l’un et l’autre droit, professeur à la Faculté de décret de l’Université de Paris à partir de 1369, il est l’auteur des Trois leçons sur les décrétales (1371-1373), seuls textes attestés de son enseignement qui nous soient parvenus.

Son frère Yon - ou Yvon, ou Yvo - de Trémaugon, est compagnon de Bertrand du Guesclin. 101

3 novembre. Décès de Jeanne de France, reine de Navarre

Jeanne de France, ou de Valois, née le 24 juin 1343 à Châteauneuf-sur-Loire et morte le 3 novembre 1373 à Évreux, est une princesse royale, fille du roi Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg, devenue reine consort de Navarre par son mariage avec le roi Charles II de Navarre, le Mauvais.

En février 1352 elle épousa au château du Vivier, près de Fontenay-Trésigny en Brie, Charles II le Mauvais (1332-1387), roi de Navarre et comte d’Évreux.

C’est une sœur du roi Charles V.

Elle décède à 30 ans. Le couple eut au moins sept enfants. 102

7 novembre. Décès de Jean de Dormans

Jean de Dormans fut chancelier et garde des sceaux sous les rois Jean II et Charles V. Chancelier de Normandie, il fut l’un des représentants du régent Charles au traité de Brétigny le 8 mai 1360. Chancelier de France de 1358 à 1359 puis de 1361 à 1372, son frère Guillaume de Dormans lui succéda à la Chancellerie de France. Jean de Dormans mourut, à Paris, le 7 novembre 1373. 103

25 novembre. Décès de Guy de Boulogne, cardinal français, archevêque de Lyon

28 novembre Lettres portant don de rançon et rémission en faveur de Guyon Grassin, habitant de Poitiers, en récompense d’un secret militaire qu’il avait révélé au roi. Après avoir servi sous le duc de Lancastre, il avait été fait prisonnier et mis à rançon au profit de la comtesse d’Artois, au moment où il rentrait faire, sa soumission. 104

7 décembre. Le roi nomme Jean de Vienne amiral de France

Il a environ 32 ans. 105

Ordonnance royale de Charles V sur la juridiction de l’amirauté. Le roi nomme Jean de Vienne amiral de France, et précise ses attributions. Il prête serment le 27.

1372. La Rochelle. Cette belle victoire hâte la reprise de la Rochelle et la reconquête de la région.

Charles V, retrouvant confiance en l’efficacité de la force navale, renouvelle les initiatives de Philippe le Bel et dote celle-ci des moyens de remplir sa quadruple mission de protection des côtes, d’interruption des flottes ennemies entre l’Angleterre et la Guyenne, de diversion en Écosse et de contre-attaque en Angleterre.

L’ordonnance de 1373 organise l’Amirauté de France en tant que juridiction et commandement. Jean de Vienne, l’étoile montante de cette nouvelle marine, en prend la charge cette même année.

L’année suivante, est rénové, à Rouen, le Clos des Galées, chantier de construction et d’arsenal, tandis que Harfleur sert de base avancée pour des opérations dans la Manche. 106

Début décembre. Jean de Gand est dans le Cantal et le Quercy

Enfin, au début du mois de décembre 1373, le duc de Lancastre débouche dans la vallée de la Corrèze dans le Bas-Limousin, une région reculée restée rétive à l’autorité de Charles V.

Il s’y repose près de trois semaines durant, tandis que ses troupes les moins affaiblies lancent des raids vers le Cantal et le nord du Quercy. Tulle se rend facilement, Brive lui ouvre ses portes. 107

18 décembre : le duc d’Anjou devient lieutenant-général de Bretagne. 108

Fin décembre. Jean de Gand est à Bordeaux

Jean de Gand fait entrer à Bordeaux, dans les derniers jours de 1373, une armée qui n’est plus que l’ombre de celle qui s’est élancée de Calais cinq mois plus tôt. Fin mars 1374, Lancastre renonce à son projet d’invasion de la Castille — alliée de Charles V — avec l’appui de Pierre IV d’Aragon, de Gaston Fébus et de Charles le Mauvais. Le 8 avril 1374, son navire appareille pour l’Angleterre. 109

Jean de La Grange est nommé évêque d’Amiens

En 1370, le roi le nomme président de la Cour des aides. Il est nommé évêque d’Amiens en 1373 puis cardinal-prêtre au titre de Saint-Marcel (1375) et devient conseiller du pape Grégoire XI. En 1378, il arrive à Rome alors qu’Urbain VI vient d’être élu. Il est de ceux qui sont à l’origine du conclave de Fondi qui élit le premier antipape Clément VII. Jean de La Grange convainc par la suite Charles V d’appuyer ce nouveau pape. 110

Décès de Tiphaine Raguenel l’épouse de Bertrand du Guesclin

C’est la fille de Robin III Raguenel, seigneur de Châtel-Oger. Astrologue. (1335 ?-1373).

Guillac est donnée à Olivier de Clisson

En 1370, Jean de Felton, le fils de Guillaume de Felton, la donne à titre de rançon à Thomas de Melburne. En 1373, elle est confisquée par Charles V sur Jean de Montfort et donnée à Clisson, puis reprise par le duc de Bretagne. 111

Josselin. 56
Terres d’Olivier de Clisson. Exposition à Josselin. Photo : 20/07/2017.

Le château et la famille de Bonneval sous l’obéissance au roi

Son aspect n’a guère changé depuis 1360 époque à laquelle Duguesclin s’empare par ruse de la forteresse. Il en fait don à son ami Pierre de la Roche Rousse. C’est le seul moment où le château sort de la famille de Bonneval, de 1360 à 1363. À cette date Aymeric de Bonneval prête hommage à Charles V et celui-ci lui rendit le château.

Pendant la Guerre de Cent Ans, plusieurs membres de cette illustre famille prennent cependant le parti de l’Angleterre. C’est le cas de Jean III, seigneur de Bonneval, qui se range avec ses frères dans le camp anglais, puisque le traité de Brétigny (1360) vient de les assujettir à l’Angleterre. Les Bonneval sont déclarés alors en France « ennemis et rebelles » et leurs biens meubles sont donnés au connétable Bertrand du Guesclin. Mais en 1373, un autre Bonneval (Aymeric) rentre avec ses frères sous l’obéissance du roi de France Charles V. 112

Olivier de Montauban épouse Jeanne Malesmains

La baronnie de Crépon est ancienne, et ceux qui la possédaient ont joué un certain rôle sous nos ducs de Normandie. Sous Philippe-Auguste, elle appartenait à la famille Malesmains. Agnès Malesmains était fille de Guillebert, baron de Crépon, mort sans enfants.

Sa tante, Jeanne Malesmains, épouse d’Olivier, sire de Montauban, porta la baronnie dans cette dernière famille en 1373. 113

Louis Ier d’Anjou commande la tapisserie de l’Apocalypse

Est-ce cette omniprésence de la guerre qui le conduit, quelques années plus tard, à choisir pour la grande tenture qu’il commande au marchand parisien Nicolas Bataille, le thème sombre et puissant de l’Apocalypse, d’après le récit des visions de Saint Jean ? Les multiples rapprochements thématiques et artistiques qui ont pu être faits entre la composition de l’œuvre et le mortel conflit qui traverse le siècle sont autant de raisons pour retenir cette hypothèse.

L’ampleur de la commande dépasse tout ce qui a été jusque là réalisé : la tenture terminée en sept ans ne comptera pas moins de quatre-vingt tableaux, répartis en six grandes pièces, chacune d’entre elles étant introduite par un personnage hiératique de lecteur méditant les enseignements de Saint Jean. Lorsqu’il fait mettre en chantier sa tapisserie, le duc d’Anjou n’en est pas à son coup d’essai.

Dès 1364, un premier inventaire de son trésor mentionne qu’il possède soixante-seize tapisseries, dont beaucoup historiées et de grandes dimensions. Jusqu’en 1370, il continue à acheter et à passer commande, manifestant ainsi un goût particulier pour cette forme d’art dont l’essor est alors récent. Il est tentant à cet égard de se souvenir que les terres d’élection de la confection des tapisseries sont alors celles du Nord, Pays-Bas et Aras notamment, et de souligner que le duc d’Anjou y fut contraint à vingt ans à de longs et pénibles séjours, dans les longs pourparlers qui, pendant six ans, suivirent la capture de son père Jean le Bon.

Quelles que soient les raisons de son ambitieuse commande, Louis n’en eut cependant que peu l’usage : à peine lui est-elle entièrement livrée qu’il s’éloigne pour poursuivre en Italie l’hypothétique héritage de Jeanne de Naples, et bientôt, pour y mourir (1384).

La tapisserie fait cependant en 1400 le voyage de Provence, où l’on voit qu’elle orne, au mariage de Louis II et de Yolande d’Aragon, les murs de l’archevêché d’Arles.

Puis elle regagne l’Anjou, et ne le quitte plus. René, s’éloignant définitivement en 1374, laisse à l’église d’Angers la belle tapisserie sur laquelle sont contenues toutes les figures et visions de l’Apocalypse. Ainsi continue-t-elle à témoigner aujourd’hui de la conjonction parfaite de la pensée, de l’art et de l’histoire, et à susciter une universelle admiration. 114

Eustache d’Auberchicourt meurt à Carentan, Manche

Il a 39 ans. 115

Le duc d’Anjou échoue devant Lourdes

Le duc d’Anjou assiège en vain la forteresse en 1373. Elle est imprenable. Il brûle alors totalement la ville, protégée par de simples palissades de bois. Il est à la tête de 15 000 hommes dont une grande partie vient des montagnes du Lavedan. Les habitants sont saufs, ils se sont tous réfugiés dans l’enceinte du fort. Fébus essaye de récupérer le château auprès de son cousin Pierre-Arnault. Celui-ci refuse de céder le bien confié par le prince Noir et le roi d’Angleterre, Fébus le tue dans un accès de colère.

Le château est alors gardé par Jean de Béarn, frère de Pierre-Arnault. Il est nommé sénéchal de Bigorre par le roi d’Angleterre, en remerciement de sa loyauté (et de celle de son frère défunt). 116

Au XIVème siècle, la Bigorre se trouva mêlée à la guerre de Cent ans, les familles ennemies de Foix et d’Armagnac qui la convoitaient appuyaient alternativement le jeu des rois de France et celui des Anglais. Du Guesclin viendra avec ses Grandes Compagnies, mais les Anglais occupant la Région en application du traité de Brétigny ne cédèrent que quand les grandes places fortes de Mauvezin -1372-1373 ? 1374 ? et de Luz furent reprises. Galan n’était pas resté hors du conflit, le village fut détruit excepté l’Église qui entourée de fossés fit office de château fort. 117

En 1360, le traité de Brétigny donne la Bigorre aux Anglais. Mais en 1368, les seigneurs bigourdans se révoltent. Seuls les châteaux de Lourdes et de Mauvezin résistent. Aussi, le duc d’Anjou, frère du roi Charles V vient assiéger Mauvezin en 1373. 118

Jean, dit de Quéheon, écuyer à une montre

Il ratifie le traité de Guérande en 1381 avec les nobles du pays de Ploërmel. 119

Alain et Jean Hingant cités dans une montre

1359, un Hehan de Hac est secrétaire d’Etat de Charles de Blois. Premiers seigneurs de Hac, Alain et Jean Hingant sont cités dans une montre de 1373. Thibaut de Hac est cité dans des montres de 1378 et 1379. Le château est du 15ème120

Gilles Mallet inventorie la bibliothèque du roi Charles V

Nommé en 1369, Gilles Mallet est chargé de la garde, de l’entretien de cette « librairie », installée dans la tour de la Fauconnerie du Louvre. Il en réalise le premier inventaire en 1373, recensant alors 917 ouvrages. 121

Henri II de Trastamare et la cour de justice

En 1373, Henri II de Trastamare installe la Chancellerie Royale à Valladolid. 122