1375. Bertrand du Guesclin a 55 ans
Bertrand du Guesclin prend Montreuil-Bonnin, Gençay, Lesneven, Guingamp, Cognac, Saint-Sauveur-le-Vicomte. Trêve de Bruges entre la France et l’Angleterre. Olivier du Guesclin est en Provence. Sylvestre Budes est en Italie. Bertrand du Guesclin acquiert la seigneurie de Maisy.
10 février. Bertrand du Guesclin reprend Montreuil-Bonnin
Le 9 janvier 1375 les Anglais reprennent le château. Le connétable revient exprès de Paris et le reconquiert, vers le 10 février de cette même année, ainsi qu’il le fait annoncer par un messager dépêché à Paris auprès du roi Charles V et de son frère Jean de Berry, comte de Poitou. 1
Charles V donne Montreuil et Fontenay à Bertrand du Guesclin
Charles V donne alors à son valeureux connétable le château et la châtellenie ainsi que Fontenay, en les détachant de l’apanage de son frère Jean de Berry. 2
Mais, le mardi ler décembre 1377, Du Guesclin cède Montreuil et Fontenay au comte-duc Jean, pour la rondelette somme de 25 000 francs-or, par contrat passé devant notaires au Châtelet de Paris (original scellé, Archives nationales, J 185 B n° 39). Et, dans cet acte de cession, il ordonne à Alain de Burlion, son capitaine et châtelain de Montreuil, de mettre Jean de Berry en saisine desdits château et châtellenie. 3
17 février. Bertrand du Guesclin prend Gençay
Ce n’est que le 17 février 1375 que le château de Gençay est repris par Bertrand du Guesclin et le duc de Berry après un siège de deux ans. Le roi Charles V de France confisque alors les domaines de Morthemer et de Gençay et les offre au duc de Berry. 4
Adam Chel occupe Gençay durant dix neuf ans, et libére la place en 1375 après deux ans de siège ininterrompu. Si Charles V confisque les biens de Morthemer et de Gençay, c’est parce que Radegonde et Catherine n’acceptent pas de reconnaître son autorité. 5
La stratégie de Bertrand du Guesclin réussit face au duc Jean IV
Son - Bertrand du Guesclin - système permet de faire face aux tentatives de retour de Jean IV, non seulement en avril 1375 où le duc réussit à prendre au piège Olivier de Clisson qui est sauvé d’extrême justesse par la trêve de Bruges (25 juin) et mais aussi en 1377, intervention qui est un échec retentissant et si ruineux pour le duc qu’il dut vendre Brest au roi d’Angleterre. 6
Jean IV assiège Landerneau
La ville de Landerneau est assiégée en 1375 par le duc de Bretagne, Jean IV. 7
Le duc de Lancastre en Léon, destruction du Kreisker
3 mai. Le Kreisker subit le 3 mai 1375 un incendie dont les pierres rougeâtres qui se voient sur la rue à gauche du porche occidental seraient le souvenir.
La tradition rapporte que les Anglais, après avoir brûlé la ville, auraient rebâti le Kreisker. Aussitôt repoussés dans Brest par Duguesclin, ils ne l’auraient pas pu.
Quand l’année suivante reviennent à Saint Pol les troupes du comte d’Arundel, un descendant au sixième degré du Breton Alain FitzFlaad nommé quelques mois plus tôt gouverneur du port amiral de Brest par le Duc en exil Jean de Montfort, c’est pour incendier le couvent des Carmes.
Il faudra attendre l’évacuation de la soldatesque en 1388 pour qu’une vraie paix revienne. 8
Bertrand du Guesclin prend Lesneven
Les partisans de Charles de Blois développent la forteresse de Lesneven pour faire contrepoids à celle de Brest, aux mains des partisans de Jean de Montfort, mais la ville passa plusieurs fois alternativement aux mains des Français et des Anglais, alliés de Jean de Monfort.
En 1372, la population, excédée par les pillages de la garnison anglaise, aide les partisans de Charles de Blois à la massacrer.
En 1374, le duc de Bretagne Jean IV prend la ville, et passe au fil de l’épée toute la garnison française qui la défend.
Bertrand du Guesclin s’empare de Lesneven en 1375. Les Anglais n’abandonnent définitivement la ville qu’en 1397. 9
Bertrand du Guesclin prend possession de Guingamp
Mai. Les Anglais prennent la Roche-Derrien
Après avoir fait lever le siège de Rennes (5 juillet 1357), Bertrand du Guesclin reçoit en remerciement de Charles de Blois la ville et la châtellenie de la Roche-Derrien.
En 1373, Du Guesclin, connétable de Charles V, prend possession de la Roche-Derrien au nom du Roi.
En mai 1375, les Anglais, commandés par le comte de Cambridge et le duc Jean IV, lieutenants du roi d’Angleterre, occupent de nouveau la place de La Roche-Derrien. 10
Jean III du Juch capitaine de Concarneau
Capitaine de Concarneau pour le roi de 1375 à 1382, Jean du Juch est également nommé receveur général des montres à Lesneven et Hennebont en 1377 ; renouvelé dans sa charge en 1378, il participe cette même année au siège de Brest. A la fin de 1379, il est qualifié de « chevalier bachelier (et dix-neuf écuyers de sa chambre) » et capitaine de quarante hommes d’armes à Concarneau. 11
1er juin. Reddition de Cognac assiégée par le duc de Berry
Louis de Sancerre parcourt les champs de bataille
En 1375, Louis de Sancerre prend Cognac, Saint-Sauveur-le-Vicomte et combat les Compagnies, et les seigneurs d’Auvergne qui se livrent au brigandage. 12
Bertrand du Guesclin est à Cognac
En 1374, la ville et les forts de La Rochelle se rendirent aux Français.
"En l’années suivante (1375), dit Christine de Pisan, la ville et le chastel de Cognac se rendirent au connétable." Ce connétable devait être Bertrand Duguesclin, né vers 1290, mort en 1380. Mais les Anglais tenaient encore beaucoup de forteresses en Angoumois, telles que Bourg, Bouteville, Châteauneuf et Merpins ; on résolut de les en chasser. Merpins fut pris par les Français vers 1379. 13
27 juin. Trêve de Bruges entre la France et l’Angleterre
Bruges et son industrie drapière dépendant des importations de laine d’outre-Manche, est une ville pro-anglaise en territoire français. Sa facilité d’accès pour les Anglais en fait un terrain neutre propice aux négociations. Gendre et héritier du comte de Flandre Louis de Male, le duc Philippe II de Bourgogne est le négociateur tout désigné pour les Français.
La trêve de Bruges est signée pour un an, puis prorogée le 12 mars 1376 au 24 juin 1377. Le roi Charles V conserve les territoires conquis lors de ses diverses opérations militaires.
Charles V reprend la quasi-totalité des concessions faites et des terres possédées par les Anglais avant même le début de la guerre, exceptions faites de Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux, Bayonne, et de quelques forteresses dans le Massif central.
Le duc de Bretagne Jean IV participe à la grande chevauchée menée en 1374 par Jean de Gand entre Calais et Bordeaux. La Trêve de Bruges conclue entre la France et l’Angleterre inclut également la Bretagne. 14
Le duché de Bretagne est rendu à la France, à l’exception de Brest, Auray et Derval qui demeurent les possessions de Jean IV de Bretagne. 15
Officiellement Brest est rendue à Jean de Montfort, mais la ville demeure sous tutelle anglaise. 16
Jean Froissart mentionne la présence du connétable et d’Olivier de Clisson près des frontières de Flandres. Cela semble impossible compte tenu de sa présence en Bretagne et Aquitaine. 17
Olivier de Clisson à Quimperlé
Olivier de Clisson est dans Quimperlé et les Anglo-Bretons commencent le siège. La trêve de Bruges sonne l’arrêt des combats. 18
Bertrand du Guesclin stoppé devant Bordeaux
Après la perte de la bataille de Poitiers et l’emprisonnement du roi Jean, le roi Edouard érige la Guyenne en principauté ; mais si la cour du nouveau royaume est brillante, les campagnes souffrent, les paysans se révoltent, les seigneurs se lèvent, Bertrand Du Guesclin accourt, et ce vaillant soldat aurait repoussé les étrangers, si, en 1375, un traité n’eût arrêté devant Bordeaux le cours de ses victoires. 19
Bertrand du Guesclin à Mouleydier
Dès le XIIe siècle, Mouleydier s’est doté d’un château fort, assiégé par Bertrand Du Guesclin en 1375. Bertrand du Guesclin écrit aux habitants de Bergerac à Mouleydier le 12 mars 1375. Il subsiste des ruines à la Castelle. 20
3 juillet. Bertrand du Guesclin à Saint-Sauveur-le-Vicomte ?
Des soldats licenciés récemment s’étaient réunis près de Paris sous la conduite d’un certain Jean le Bigot, capitaine de quelque réputation, et ravageaient les environs de la capitale. Du Guesclin fut chargé de les poursuivre, en janvier 1375. Les atteindre, en déterminer une partie à rentrer avec leur chef au service du roi, capturer et faire pendre les autres, ce fut l’affaire de quelques jours. Le connétable, ayant pacifié l’Ile-de-France, se rendit alors, si l’on doit ajouter foi au récit de Froissart, dans le Cotentin et devant la redoutable position de Saint-Sauveur-le-Vicomte, que l’amiral Jean de Vienne tenait investie depuis plusieurs mois sans la pouvoir prendre. Il eut probablement pour mission spéciale de protéger l’armée de siège en gardant le pays d’alentour et surveillant la Bretagne. Il fallait en effet empêcher l’ennemi de secourir la place. Catterton, gouverneur de la forteresse, comptait que Jean de Montfort viendrait le délivrer. Aussi résistait-il avec une héroïque opiniâtreté à tous les efforts des Français. Quoique Jean de Vienne, avec ses machines et ses canons, ne lui laissât de repos ni jour ni nuit, il fit encore plusieurs mois bonne contenance. A la fin, il tomba malade. Une énorme pierre lancée par les assiégeants faillit le tuer dans son lit.
Aussi, le 21 mai, entra-t-il en accommodement avec l’amiral ; mais il demanda 40000 francs pour évacuer la place, et encore ne promit-il de la rendre que si le duc de Bretagne ne venait le secourir avant le 3 juillet. Il avait donc encore devant lui six semaines. C’était plus qu’il ne fallait au duc pour le dégager. Jean de Montfort était retourné en Angleterre vers la fin de 1374. On l’avait vu ensuite à Calais. Quand les négociateurs partirent pour Bruges, il trembla d’être sacrifié par ses alliés. Il alla donc implorer de nouveau l’assistance d’Edouard III, qui lui fournit deux mille hommes d’armes, quatre cents archers et des vaisseaux. Accompagné du comte de Cambridge, fils d’Edouard, il vint en mars descendre avec sa troupe dans son duché, où il eut d’abord quelques succès. Du Guesclin, craignant qu’il ne poussât jusqu’au Cotentin, se rapprocha sans doute à cette époque de la Bretagne, ou tout au moins détacha vers ce pays son frère d’armes Clisson, qui se mit en observation à Lamballe avec une forte troupe. Mais Montfort ne fit rien pour délivrer Saint-Sauveur. Il demeura obstinément devant Saint-Brieuc, qu’il ne pouvait prendre.
Le même chroniqueur raconte que la trêve (signée le 27 juin) n’empêcha pas les Français d’exiger le 3 juillet la reddition de Saint-Sauveur, qui n’avait pas été secouru. Du Guesclin, d’après lui, prit possession de cette place. Il n’est pas impossible en effet que le connétable eût, avec le gros de ses troupes, rejoint Jean de Vienne pour tenir la journée convenue, c’est-à-dire pour livrer bataille le 2 juillet au duc de Bretagne, s’il se présentait devant la ville. Mais ce n’est là qu’une conjecture, et il faudrait autre chose que le témoignage unique de Froissart pour en faire une certitude historique. 21
3 juillet. Jean de Vienne libère Saint-Sauveur-le-Vicomte
Capitulation de Saint-Sauveur-le-Vicomte, conclue le 21 mai. Le siège a duré un an. 22
L’église de Saint-Sauveur-le-Vicomte est détruite. Cette guerre amène les premières ruines.
Godefroy d’Harcourt, en 1356, lègue aux Anglais son château qui devient place forte.
Jean Chandos, commandant des troupes du roi Edouard III d’Angleterre, fait araser complètement le chœur de l’église.
Les pierres servent en abondance de projectiles pendant le siège engagé par Jean de Vienne et Du Guesclin pour le compte du Roi de France Charles V, en 1375.
Les moines sont contraints de s’exiler à Cherbourg ou à Jersey : on craint leur fidélité à Charles V. 23
L’abbaye de Montebourg est prise par les troupes de Charles V
L’abbaye devient une base des troupes anglaises reprise en 1375 par les Français et confiée à Guillaume des Bordes.
Trois ans plus, en 1378, c’est le « grand vuidement », les autorités françaises exigent l’évacuation de tout le Cotentin pour priver les Anglais (basés à Cherbourg) de ressources (alimentaires notamment).
Là encore, précise François Neveux, « on ne sait pas si la forteresse [centrée sur l’abbaye] fut conservée ou non par les Français ». 24
Bertrand du Guesclin règle la rançon de Robert de Brucourt
En 1364, lors de la Bataille d’Auray, le futur connétable Du Guesclin est fait prisonnier avec son cousin Robert de Brucourt, seigneur de Maisy. 25
Du Guesclin est rapidement libéré après paiement d’une rançon de 100 000 francs or par le roi de France Charles V.
De Brucourt, lui, reste aux mains des Anglais. En 1375, Du Guesclin règle sa rançon de 14 000 francs d’or pour le libérer en contrepartie de la châtellenie de Maisy. Il lui en laissera cependant la jouissance, tout en se réservant quelques droits. (NDB). « Du Guesclin ne se manifeste guère dans sa forteresse du Bessin qu’il a peut- être acquise pour être proche de ses lieux de combat. » 26
Pour payer sa rançon, il fut contraint de vendre ses biens et ceux de sa femme, à Bertrand du Guesclin, connétable de France, vers juillet 1375. 27
7 juillet. Josselin de Rohan nommé évêque de Saint-Malo
Il est d’abord prieur de Saint-Lazare de Montfort et chanoine de Saint-Malo, avant d’être nommé évêque de Saint-Malo le 7 juillet 1375. Imbu des maximes de quelques-uns de ses prédécesseurs qui, pour le temporel, prétendaient dépendre immédiatement du Saint-Siège, il ne voulut jamais prêter le serment de fidélité au duc de Bretagne, Jean IV. 28
Le roi de France prit alors Josselin de Rohan sous sa protection, mais il ne peut empêcher les officiers du duc de saisir le temporel de l’évêché de Saint-Malo, dont le prélat ne recueillit aucun fruit pendant les dernières années de sa vie.
Après avoir menacé le duc d’excommunication, Josselin de Rohan finit cependant par conclure un traité de paix avec ce prince, en 1384, à la demande du pape Urbain VI, qui intervint dans le démêlé.
Il est évêque de Saint-Malo de 1375 à sa mort. Il meurt le 21 mars 1388 d’après le nécrologe de Montfort, et est enterré dans le chœur de la cathédrale de Saint-Malo, du côté de l’épître. 29
Olivier du Guesclin est en Provence
Au cours du premier semestre 1375, Raymond des Baux, prince d’Orange menaçant les États pontificaux, Juan Fernandez de Heredia chargea le Gascon et Raymond de Turenne d’attaquer Gigondas, Jonquières et Suze-la-Rousse, fiefs de son frère Bertrand. Une trêve ayant été signée, les deux Capitaines pontificaux engagèrent alors la lutte contre les Bretons d’Olivier du Guesclin qui repassèrent le Rhône. 30
Eustache Deschamps devient huissier d’armes pour Charles V
Eustache Deschamps est né vers 1340 à Vertus en Champagne, de son vrai nom Eustache Morel, c’est un poète. En 1366 il est entré au service d’Isabelle de France. 31
En 1375, Eustache Deschamps, entre au service de Philippe d’Orléans et il devient bailli du Valois. Après la disparition de celui-ci, il reste au service de la duchesse Blanche, la veuve de Philippe d’Orléans, jusqu’en 1380 (au moins).
En 1375, il devient également huissier d’armes pour le roi Charles V, un titre qu’il gardera jusqu’à sa mort. Il décède entre le 21 juin 1404 et le début de l’année 1405. 32
27 août. Pierre de La Jugie de La Montre nommé responsable de l’archevêché de Rouen
(1319-1376), neveu de Clément VI et cousin de Grégoire XI, il fut archevêque de Saragosse, Narbonne et Rouen, cardinal de Sainte-Marie in Cosmedin (1375-1376), dit le cardinal de Narbonne. Il assiste aux conseils provinciaux de Béziers en 1351, de Lavaur en 1368 et de Narbonne en 1374. Il est le légat du roi Charles V de France devant le pape Urbain V à Avignon vers 1369. Le 27 août 1375, son cousin Grégoire XI le nomme responsable de l’archevêché de Rouen, le plus riche de France, puis, lors du consistoire du 20 décembre 1375, il le nomme cardinal-prêtre au titre de Sainte-Marie in Cosmedin. Il semble ne jamais s’être déplacé à Rouen et c’est son procureur Pierre Bégon qui y est reçu par le chapitre le 9 octobre 1375. 33
1er septembre. Décès de Philippe de France
Philippe de France est né le 1 juillet 1336 à Vincennes. Il a 39 ans. Philippe de France, duc d’Orléans, est connu sous le nom de Philippe d’Orléans d’après son apanage. Il meurt à Vincennes le 1er septembre 1375.
C’est un fils puîné de Philippe VI de Valois, roi de France et de son épouse Jeanne de Bourgogne.
Il a 2 fils illégitimes dont l’un est dit le « bâtard d’Orléans », élevé à Bourges auprès de Jean de France, duc de Berry, il meurt vers 1380 à Château-Thierry. 34
Bordeaux. Ordonnance du 30 septembre 1375
La charge de maire, introduite à Bordeaux à la fin du XIIe siècle, rencontre une forme plus ancienne de gouvernement de la ville dont le personnage principal est le jurat, titre que l’on retrouve à cette époque et aux précédentes dans de nombreuses villes et bourgades du quart sud-ouest de la France, de la Gironde aux Pyrénées. 35
Dans le courant de l’année 1375, le maire et les jurats décrètent en présence de Florimond de Lesparre, gouverneur de Bordeaux, que désormais les nobles ne sont plus éligibles à la jurade et que le collège des jurats est réduit de vingt-quatre à douze membres.
En 1392, Jean de Gand, duc de Lancastre et de Guienne, abroge l’ordonnance de 1375, à la demande du maire et des jurats de Bordeaux. 36
Octobre. Olivier du Guesclin reçoit La Roche-Tesson de Charles V
La paroisse de la Colombe est donnée par le duc Richard III à l’abbaye du Mont-Saint-Michel vers 1022-1026, les moines la cédant en fief à Néel II, vicomte du Cotentin.
Par l’union de Jourdain Tesson et Léticie Néel en 1145, la famille Tesson hérite de la place fortifiée de la Roche, qui devient le siège de la baronnie de la Roche-Tesson.
La baronnie est confisquée en 1344 par Philippe de Valois, suite à la forfaiture de Guillaume Tesson.
Elle est donné à Philippe, duc d’Orléans, qui la donne vers 1362 au connétable Bertrand du Guesclin. Olivier du Guesclin la reçoit de Charles V en octobre 1375. 37
Louis d’Orléans reçoit le Valois de son père Charles V
Le 5 mars 1351, lisons-nous au manuscrit de D. Gillesson, a été baillé à Philippe d’Orléans, 5e fils de Philippe de Valois, le comté de Beaumont et les châtellenies de Breteuil, Charnelles, Chauny-sur-Oyse, Condren, Failloël, Pierrefonds avec la forêt de Laigue, excepté la chasse, etc., avec leurs châteaux, châtellenies, terres et forêts, forfaits et advenus aussy par la forfaiture du connétable Raoul.
En 1375, le comté de Valois retourne à la couronne ; Charles V attribue les titres de Beaumont et de Valois à son fils, Louis de France, qui en a seulement la nue-propriété jusqu’à la mort de la veuve de Philippe, en 1393.
Louis porte le titre de comte de Valois jusqu’en 1406. Dès cette année, le Valois est érigé en duché-pairie et le prince change son titre de comte en celui de duc de Valois. 38
21 décembre. Décès de Boccace, poète et humaniste italien
Giovanni Boccaccio, en français Jean Boccace, mais le plus souvent simplement Boccacio ou Boccace, est né en 1313 à Certaldo en Toscane, c’est un écrivain florentin.
Bien que le droit et le commerce l’intéressent peu, il s’intègre facilement à la cour du roi Robert de Naples où il a l’occasion de se lier avec des nobles de la cour de la Maison d’Anjou. Là, il commence également à cultiver ses connaissances littéraires, il lit les classiques latins, la littérature chevaleresque française, Dante et Pétrarque.
Il rencontre Pétrarque avec qui il se lie d’amitié.
En 1348, Boccace assiste aux ravages que la peste noire provoque dans toute l’Europe. C’est peut-être cette pandémie qui le décide à rédiger son chef-d’œuvre : le Décaméron.
Il meurt à Certaldo le 21 décembre 1375, un an après la disparition de Pétrarque. 39
Naissance de Marie de Berry
Marie de Berry est duchesse d’Auvergne, fille de Jean, duc de Berry, et de Jeanne d’Armagnac. Elle hérite en propre du duché d’Auvergne et du comté de Montpensier. Elle épouse Jean Ier, duc de Bourbon, en 1400. Elle décède en 1434.
Jean, bâtard de Bourbon, lieutenant du Forez
D’une relation avec Jeanne de Bourbon-Lancy, dame de Clessy, Louis 1er de Bourbon ( né en 1279 ) a plusieurs enfants bâtards dont Jean (vers 1297-1375), bâtard de Bourbon, chevalier, seigneur de Rochefort, d’Ébreuil, de Beçay le Guérant, de Bellenave, de Jenzat, de Serrant et de la Bure, conseiller des ducs de Berry et de Bourbon, lieutenant du Forez, marié en troisièmes noces à Agnès de Chaleu.
Son gisant, avec celui d’Agnès, se trouvait au prieuré de Souvigny. 40
Sylvestre Budes en Italie au secours du pape
Il est né entre 1315 et 1325.
Sylvestre Budes conduisit en Italie, en 1375, plusieurs compagnies bretonnes au secours du pape Clément VII, qui le créa gonfalonier de l’Église romaine, et qui le fit ensuite décapiter à Avignon, sous prétexte d’intelligence avec Urbain, son compétiteur.
Sylvestre Budes est parent de Bertrand du Guesclin. En effet un Guillaume Budes épouse Jeanne du Guesclin, tante du futur connétable. Ils ont sept enfants dont un Sylvestre, un Geoffroy. 41
Les Cresques, cartographes majorquins
Ils dressent la carte dite de Charles V mentionnant les villes de Tombouctou, Mali et Gao. Au centre du Sahara trône un roi noir. 42
Geoffroy de Kermoysan assiste au parlement tenu à Paris
Geoffroy de Kermoysan, né à Pommerit-Le-Vicomte en 1310, était entré dans l’ordre savant de Saint Benoît et devint abbé de la Couture, abbaye fondée fin VIe siècle au Mans par Saint Bernard, puis fut nommé évêque de Cornouaille (Quimper) en 1358 et de Dol (12 août 1369).
L’évêque Geoffroy de Kermoysan prend le parti de Charles de Blois : Quimper est assiégé par Jean de Montfort. Geoffroy rassemble les habitants pour délibérer et la résolution unanime est prise d’ouvrir les portes au vainqueur.
À la suite de la prise de position de l’évêque de Quimper en faveur de Jean de Montfort, Quimper est mis à sac par Charles de Blois.
Il est présent sur un acte d’Avignon, de 1372, traitant de la fondation de la chapellenie du château de Pont-l’Abbé, en tant qu’évêque de Quimper.
Il assiste en 1375 au parlement tenu à Paris pour fixer la majorité des rois à 14 ans. 43
Il meurt en 1380. Il a 70 ans. 44
Nicolas de Kerménou signe le traité de Senlis
Alain de Kerménou est nommé dans une commission donnée par le roi Philippe de Valois au maréchal de Briquebec, pour ramener à son obéissance plusieurs chevaliers bretons. Un seigneur de cette famille, Guillaume de Kerménou fut procureur-général du duc en 1472, et député par lui vers le duc de Bourgogne.
Nicolas, fils de Guillaume, fut aussi procureur-général, sénéchal de Vannes et de Broërec, et l’un des ambassadeurs de Bretagne qui ratifièrent en 1375 le traité de Senlis. 45
Robert de Beaumanoir combat avec Olivier de Clisson
Robert de Beaumanoir figure avec le titre de chevalier dans plusieurs montres d’Olivier de Clisson, de l’an 1375. 46
Girard Chabot compagnon d’armes de Bertrand du Guesclin et Olivier de Clisson
En 1367, Girard Chabot fait au duc de Bretagne Jean IV son serment de fidélité. En avril, il est compagnon d’armes d’Olivier de Clisson. Lorsque éclate la guerre entre Charles V et Edouard III, Girard Chabot rejoint Du Guesclin à la tête d’une compagnie composée de ses parents dont Bruno de Laval, Alain de Saffré, Jehan de Châteaubriant et de 76 écuyers. Ils se distinguent au combat de Pontvallain, au Maine en 1370.
Son nom se rencontre encore en 1375 et en 1376 sous les ordres d’Olivier de Clisson. Il est aussi présent à la prise d’Auray en 1377, peu avant sa mort. C’est Guy de Laval, petit-fils de Jeanne Chabot-soeur de Girard Chabot-qui hérite de la baronnie. Son fils aîné est le célèbre Gilles de Retz, compagnon de Jeanne d’Arc, maréchal de France, dont la fin tragique en 1440 cause un scandale retentissant. 47
Avant 1375, Jeanne dite la "Sage", épouse Roger de Beaufort
De père en fils, la seigneurie de Retz passe de Girard I à Girard V (1344 - 1371) qui meurt jeune et sans postérité. La sœur du dernier baron, Jeanne dite la "Sage", hérite des biens de sa famille. Avant 1375, la jeune femme épouse Roger de Beaufort alors prisonnier des Anglais puis, lassé d’attendre son promis, Jean l’archevêque de Parthenay (contrat de mariage le 8 juin 1379 à la Roche-sur-Yon). Les autorités ecclésiastiques ne valident pas ce deuxième mariage pour cause de bigamie et de consanguinité. Les époux reçoivent une sentence d’excommunication et sont obligés de se séparer. 48
Jeanne de Penthièvre et Bertran II de Born
Jeanne de Penthièvre, comtesse de Penthièvre et vicomtesse de Limoges, qualifie Bertran II de Born de son « amé cousin », le sire de Autefort, dans des lettres données à Paris le 17 août 1375 et portant quittance de ce qu’il avait pris sur ses revenus pour assurer la défense de ses châteaux de Moruscle, Badefoul et Chasens. Il est mort en 1383 ou 1384. Il avait fait de ses filles ou de son neveu ses héritiers universels. Seule Marthe de Born lui a survécu et s’est mariée à Hélie de Gontaud qui a substitué à son nom celui de Hautefort qualifié de damoiseau de Badefol, seigneur de Hautefort et de Thenon.
En 1368, le prince de Galles donne le château de Badefols-d’Ans à Bertran II de Born, chevalier, seigneur de Hautefort et de Thenon. Bertran II de Born a combattu contre les Anglais pendant les règnes de Jean II le Bon, Charles V et Charles VI. 49
L’administration de la vicomté de Limoges sous gestion bretonne (1275-1375).
Si quelques Limousins accèdent encore au poste [sénéchal] sous Arthur II puis Jean III, à partir de Gui VII, en 1314, les Bretons monopolisent le poste pour le reste du siècle.
Ils sont tous des serviteurs des ducs et plutôt proches de Bertrand du Guesclin, qui conduit la reconquête du Limousin pour le roi Charles V. 50
Pierre, fils de Guillaume de la Rocherousse, seigneur de Pocé, un proche de Bertrand du Guesclin
Dès 1375, il semble proche de Bertrand Du Guesclin pour lequel il assure les transactions de vente du comté de Borja à l’archevêque de Saragosse (Espagne).
Enfin, il se porte acquéreur en 1390 de l’hôtel Du Guesclin à Paris.
Son père est homme d’armes puisqu’il apparaît en 1370 et 1371 dans les montres de Bertrand Du Guesclin, connétable de France.
L’arrivée de Guillaume de la Rocherousse dans le Saumurois est certainement à mettre en relation avec la fortification de l’Anjou autour de 1358 et les conflits qui le touchent directement en 1370 et 1371 car, situé au centre du conflit, l’Anjou est le point de départ de nombreuses expéditions. Mais il est aussi la proie des pillards et autres bandes armées qui dévastent les campagnes, voire les villes, entre les batailles. 51
Pierre de la Rocherousse figure au nombre des chevaliers de la compagnie de Tanguy du Chastel, chevalier banneret, prévôt de Paris, dans une montre du 1er avril 1415. Il fut, en 1419, capitaine de cinquante hommes d’armes, et prit part, en 1420, à la ligue des seigneurs contre les Penthièvre. Il était probablement fils de Guillaume de la Rocherousse, un des écuyers de la compagnie de Bertrand du Guesclin, en 1370. Les sires de la Rocherousse, châtellenie de l’évêché de Saint-Brieuc, siégeaient aux Parlements généraux du duché parmi les bannerets et les bacheliers. 52