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1376. Bertrand du Guesclin a 56 ans

Bertrand du Guesclin reçoit la seigneurie de Pontorson et la seigneurie de Thuit. Décès d’Édouard de Woodstock, il a 46 ans. Décès de Jean de Grailly, il a 45 ans. Grégoire XI part pour Rome.

4 mars. Traité entre Charles V et le comte Amédée VI de Savoie

Ils s’engagent à se livrer réciproquement les criminels. C’est la première convention d’extradition négociée entre deux États.

9 mars. Bertrand du Guesclin prend la La Tour-Blanche ?

On cite le Castri de Turre au XIIIe siècle puis Turris alba en 1382. Une première construction est probable au XIe siècle. La tour, la "turris", au cœur du castrum, est le monument représentatif de l’autorité seigneuriale.

Aux XIIe et XIIIe siècles, la famille de la Tour est très puissante. Adhémar de la Tour attesté en 1190, devient évêque de Périgueux. De 1248 à 1254, le seigneur de la Tour est aux côtés de Saint-Louis. Vers 1350, la Tour-Blanche est assiégée par les Anglais, puis repris par Du Guesclin en 1356. Vers 1370, le château est acquis par la famille de Bourdeille, la Tour devient alors baronnie jusqu’à la Révolution. 1

Du Guesclin. La Tour Blanche. 24
Photo : 06/08/2020.

En 1339, les Anglais prennent Parcoul, St Astier,…Montenceix, puis Bergerac en 1345. Pierre de la Tour et Hélie de Bourdeille y sont faits prisonniers contre rançon.

Pendant ce temps, le Comte de Derby terrorise la région avec ses chevauchées dévastatrices et installe même au château des Roches (près de Verteillac) un de ses capitaines, Guillaume de la Clote.

On sait qu’en 1346, P. de la Tour se bat au côté du futur Jean le bon pour reconquérir Aiguillon, ce qui d’ailleurs échoue. La Tour Blanche est épargnée jusqu’en 1347, mais à cette date, une garnison anglaise occupe le Château. C’est aussi à cette époque qu’a lieu la bataille de Crécy où les troupes françaises se font décimer par les archers anglais. H. Guérin n’en a sans doute pas entendu parler, mais ce qui est à l’ordre du jour, ce sont les ravages de la peste noire. D’après le livre de comptes de la ville de Périgueux, par exemple, celle-ci passe de 1500 feux (foyers) vers 1340 à 250 en 1357.

En 1350, Pierre de la Tour convainc Guillaume de la Clote de se rallier au nouveau Roi de France Jean le bon et obtient pour ce service que lui-même et sa sœur Marie de la Tour, coseigneurs de La Tour Blanche tiennent directement leur fief du Roi.

Après celles du comte de Derby, les chevauchées du Prince Noir, fils du Roi d’Angleterre continuent et la ville de Poitiers est complètement mise à sac.

En 1360 est signé le désastreux traité de Brétigny donnant le tiers du territoire français à l’Angleterre, et en conséquence, l’enclave angoumoise devient anglaise. 1360-1369 est une période de paix relative qui permet recensement et levées d’impôts par le Prince Noir.

1369-1376 voit l’amorce d’une 1ère reconquête de l’Aquitaine par le Roi de France Charles V le Sage. Il suscite une coalition des seigneurs féodaux contre les fouages (impôts) levés par le Prince Noir, donc par le Roi d’Angleterre, Edouard III. Charles V a su réorganiser son armée, se rallier de nombreux féodaux, dont le Comte du Périgord. C’est alors que le Prince Noir ordonne le siège de Bourdeilles qui est pris au bout de 11 semaines et nomme le Sieur de Mussidan, fidèle aux Anglais, capitaine de la place forte. Par contre, la ville de Périgueux se rallie à Charles V et jouera un rôle essentiel dans la reconquête.

Enfin en 1372 arrive Du Guesclin qui réussit à rallier les seigneurs du Poitou, traditionnels alliés des Anglais, puis est accueilli en fanfare à Périgueux, de là il reconquière le Périgord.

Les comptes de la ville de Périgueux nous ont laissé, par exemple, un état précis des sommes versées aux divers corps de métiers pour fabriquer les machines de guerre acheminées à grande peine pour reprendre La Tour Blanche le 9 mars 1376. 2

12 mars. Prorogation de la trêve de Bruges entre la France et l’Angleterre jusqu’au 24 juin 1377.

23 mars. Jean d’Armagnac lève des fonds pour reconquérir des châteaux

En 1376, le 23 mars, Jean d’Armagnac ordonna la levée de 20 000 francs or, sur la sénéchaussée du Rouergue aux fins de concourir à l’évacuation de plusieurs châteaux dont celui de Prévinquières. 3

La trêve de Bruges. La première session de négociations débute le 25 mars 1375 dans l’église saint-Donatien de Bruges. La deuxième session se tient toujours à Bruges entre fin décembre 1375 et fin mars 1376. La troisième session s’ouvre en juillet 1376, conduite cette fois par des conseillers des rois.

C’est à cette occasion que l’évêque de Chartres Jean Le Fèvre développe une thèse destinée à s’imposer pour la postérité : le roi ne peut aliéner les droits de la couronne ; le caractère inaliénable de la souveraineté est consacré.

Édouard III refuse, et meurt le 21 juin 1377. Les hostilités reprennent. 4

1er mai. Jean de Malestroit est à Carpentras

Il fut engagé par le pape Grégoire XI pour conduire des troupes en Italie. Ses hommes se rassemblèrent à Carpentras le 18 mai. Deux jours plus tard, il quittait le Comtat Venaissin et atteignait le duché de Milan au début de juin. 5

8 juin. Décès de Édouard de Woodstock, il a 46 ans

Édouard Plantagenêt, plus connu sous le surnom de Prince Noir ou parfois d’Édouard le Noir est né le 15 juin 1330 à Woodstock.

Il est prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d’Aquitaine. C’est le fils aîné d’Édouard III d’Angleterre et de Philippa de Hainaut. 6

Que pense Bertrand du Guesclin de sa disparition ?

3 septembre. Ordonnance royale de Charles V

Cette décision met la forêt de Roumare en Normandie au service des chantiers de construction navale. Roumare est située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Jean de Vienne fait rendre au roi l’ordonnance de 1376 qui règle l’exploitation des forêts de Normandie pour les chantiers navals. Cette même année, on remet en vigueur des ordonnances anciennes sur la « garde de mer » par l’aménagement d’un réseau de feux allumés pour alerter jusqu’à six lieues à l’intérieur les populations astreintes au service du guet sur la côte. 7

7 septembre. Décès de Jean de Grailly

  • Il est né vers 1330-1331. Il a 45 ans. Johan III de Grailly est captal de Buch de 1347 à 1376, c’est l’un des principaux capitaines de la guerre de Cent Ans.
Du Guesclin. La Teste de Buch. 33
Eglise Saint-Vincent, chapelle des Captaux de Buch au 14ème siècle. Photo : 26/05/2018.
  • 1348. Édouard III fonde l’Ordre de la Jarretière, il est des tout premiers à en faire partie.
  • 1350. 27 novembre. Il célèbre au château de Cazeneuve son mariage avec Rose d’Albret. 8
Du Guesclin. Préchac. 33
Château de Cazeneuve. Photo : 26/08/2010.
  • 1357-1358. Aux côtés de son cousin germain Gaston Fébus il réprime une partie de la Jacquerie qui assiège la ville de Meaux.
  • 1364. 6 mai. A la Bataille de Cocherel, il est battu et fait prisonnier par les Français de Bertrand du Guesclin.
  • 1367. 3 avril. Il participe à la victoire obtenue lors de la bataille de Nájera contre Henri de Trastamare et Bertrand du Guesclin.
  • 1370. Suite à la mort de John Chandos, le captal lui succède en tant que connétable d’Aquitaine.
  • 1372. 23 août. Soubise. Il tombe aux mains des Français qui, cette fois, le gardent en prison, dans la tour du Temple à Paris, où il meurt le 7 septembre 1376. 9

Une année difficile pour les Anglais. Bertrand du Guesclin voit disparaître deux « ennemis » plus jeunes que lui, Édouard de Woodstock et Jean de Grailly. C’est grâce à Jean de Grailly et à Cocherel que Bertrand du Guesclin a véritablement commencé sa carrière. Après la bataille de Nájera, Bertrand du Guesclin, prisonnier d’Édouard de Woodstock, a tout le temps de faire connaissance.

8 septembre. Louis de Sancerre est à Périgueux

La compagnie de Louis de Sancerre est reçue à Périgueux, le 8 septembre 1376. Le 5 décembre 1376, Louis, dans une lettre adressée au sénéchal d’Angoulême, ordonna qu’il fut fait une levée d’argent pour compléter l’expulsion des ennemis anglais. 10

Du Guesclin. Périgueux. 24
La tour gallo-romaine de Vésone. Photo : 25/03/2004.

Dans quel état est la tour de Vésone en 1376 ?

Bertrand du Guesclin avec Bernard de Gréziniac à Périgueux

Le manoir de Grésignac dépendait, jusqu’au 15e siècle, de la châtellenie d’Auberoche et son seigneur, Bernard de Gréziniac, nommé par le duc d’Anjou en 1372 "commissaire réformateur", resta fidèle au roi de France malgré l’occupation d’Auberoche par les Anglais durant la guerre de Cent ans.

Du Guesclin. Sarliac-sur-l’Isle. 24
Photo : 26/09/2019.

En 1376, il accompagne Du Guesclin à son entrée dans Périgueux. 11

Raymond de Mareuil mort en 1313 est l’époux d’Isabelle, dame en partie de Grézignac et de Bourzac. Son petit fils est Raymond de Mareuil et de Villebois, né en 1330 et décédé en 1400 ? 1408 ? En 1364, il reçoit en don du roi la châtellenie de Grézignac. 12

Du Guesclin. Sarliac-sur-Isle. 24
Le manoir. Photo : 24/09/2019.

Fief de la famille Barrière au 13ème siècle, le château Barrière est bâti sur l’enceinte gallo-romaine construite à la fin du 3ème siècle pour protéger la Cité, l’un des noyaux urbains qui, avec le Puy-Saint-Front, allaient former Périgueux. Est-ce qu’il joue un rôle pendant ces guerres ? 13

Du Guesclin. Périgueux. 24
Château Barrière. Photo : 07/08/2020.

Louis de Sancerre fait prisonnier Boson de Talleyrand

Le château fort de Grignols fut le berceau et la demeure de la Famille de Talleyrand-Périgord du XIème au XVème siècle, il resta leur propriété jusqu’en 1883. En 1376, le maréchal de Sancerre s’empara du château et fit prisonnier Boson de Talleyrand qui dut faire sa soumission au roi de France. 14

Du Guesclin. Grignols. 24
Sous la pluie ! Photo : 27/09/2019.

Au XIIIe siècle, la forteresse de Grignols se composait au nord-ouest, au niveau inférieur, d’un enceinte englobant une partie du bourg de Grignols, avec trois portes dans les remparts pour accéder au reste du bourg, où se trouvait une église dédiée à sainte Marie. Plus à l’est, et à un niveau plus élevé se trouvait la basse-cour du château, longue d’environ cent cinquante mètres sur soixante, entourée de remparts épais de deux mètres et hauts de huit à dix mètres. Cinq maisons appartenant à des seigneurs locaux de la châtellenie (Frateaux, Mauriac, Milon, Taillefer et Veyrines) y avaient été édifiées. Le château lui-même, de forme triangulaire, formait la limite orientale des fortifications, séparé de la basse-cour par des fossés larges de sept mètres. 15

Du Guesclin. Grignols. 24
Sur une hauteur. Photo : 27/09/2019.

Jean de Trie sous les ordres de Louis de Sancerre

Jean de Trie, seigneur de Lattainville, chambellan du roi, était fils de Mathieu de Trie et de Jeanne de Blaru. Il servit en 1376 sous les ordres du connétable Louis de Sancerre et contribua à la défense du Limousin et du Périgord. 16

Le duc de Berry prend Merpins et Chateauneuf

Merpins est construit sur une colline avancée qui domine la Charente.

Devenue possession anglaise en 1152 avec toute l’Aquitaine, la seigneurie de Merpins est rendue à Hugues X de Lusignan, comte d’Angoulême, par le roi d’Angleterre Henri III, malgré l’opposition d’Itier II de Barbezieux qui prétendait avoir des droits antérieurs. Un compromis eut lieu en 1231 : Itier renonça à perpétuité à la seigneurie de Merpins, et de leur côté, Hugues de Lusignan et sa femme Isabelle lui cédèrent tous les droits féodaux sur les terres de Roissac, Marville et Gensac. 17

Du Guesclin. Merpins. 16
Au Vieux-Bourg. Les vestiges du château. Photo : 29/12/2018.

À partir de cette époque, la seigneurie de Merpins fut rattachée à celle de Cognac. Durant la guerre de Cent Ans le château fort qui contrôlait le passage vers Cognac a été l’objet de plusieurs sièges. Pris par Richard Cœur de Lion, réparé par Jean sans Terre (premier mari d’Isabelle), perdu par les Anglais puis repris en 1360 (traité de Brétigny) il est finalement assiégé puis détruit en 1387 par ordre du maréchal de Sancerre. 18

Châteauneuf reviendra aux comtes d’Angoulême en 1242, grâce à son rachat par Isabelle Taillefer mariée à Hugues X de Lusignan, qui donneront la seigneurie à un de leurs cadets, Geoffroy de Lusignan.

On doit à ce dernier les armes de la ville et sa devise « Qui craint moins la mort que les lions ».

Ultérieurement, la seigneurie de Châteauneuf passa à Jean d’Eslion, sieur d’Arlay, puis à Amaury et à Guillaume de Craon, seigneurs de Jarnac, et enfin à Guy VIII de la Rochefoucauld, qui l’acheta à Guillaume de Craon dont il était le gendre, ayant épousé sa fille Marguerite.

Le traité de Brétigny, signé en 1360, rétrocéda Châteauneuf aux Anglais comme tout l’Angoumois. Ils l’occupèrent pendant vingt ans. C’était la guerre de Cent Ans, qui fera des ravages en Angoumois et Saintonge. Les Anglais privilégiaient cette place à cause de son pont.

En 1376 le duc de Berry, après avoir pris Merpins, vint assiéger Châteauneuf qui se défendit vigoureusement avec l’appui de la garnison anglaise du château de Bouteville. Le siège dura quatre ans, le roi Charles V vint diriger les opérations en personne et Châteauneuf dut capituler.

Châteauneuf disposait d’un pont sur la Charente, qui fut longtemps le seul pont de pierre sur le fleuve entre Cognac et Angoulême. Il avait une grande importance : il a été gardé par les Anglais par le traité de Brétigny (1360) et repris en 1380 (la même bataille provoqua la destruction partielle de l’église). 19

Du Guesclin. Châteauneuf-sur-Charente. 16
L’église Saint-Pierre. Photo : 29/12/2018.

Les Anglais du château de Bouteville

Le château de Bouteville, dont il ne reste qu’une ruine imposante, a été le siège d’une puissante châtellenie et un des plus beaux châteaux de Charente. Il est proche de Châteauneuf-sur-Charente. Lors du traité de Brétigny en 1360 qui rend l’Angoumois à l’Angleterre, Bouteville devient par l’entremise de Jean Chandos l’une des neuf châtellenies de la sénéchaussée de l’Angoumois (l’une des treize de l’Aquitaine), avec Angoulême, Villebois, Merpins, Jarnac, Cognac, La Tour-Blanche et Aubeterre. Le Prince Noir qui résidait souvent à Angoulême venait souvent au château. 20

Du Guesclin. Bouteville. 16
Photo : 27/09/2019.
Du Guesclin. Bouteville. 16
Photo : 27/09/2019.

Le duc de Berry reprend Villebois

En 1355, Raymond de Mareuil, chevalier, seigneur de Mareuil et de Bourzac, reçut du roi Jean le Bon la seigneurie de Villebois après l’extinction de la lignée des Lusignan. Les sires de Mareuil figurent alors parmi les propriétaires successifs du château. Durant la guerre de Cent Ans, les Anglais y tiennent une garnison. En 1360, lors du traité de Brétigny rétrocédant l’Angoumois à la Guyenne anglaise, les Anglais confient la garde du château à son propriétaire, Raymond de Mareuil. En 1376, Villebois est repris aux Anglais par le duc de Berry, frère de Charles V. 21

Du Guesclin. Mareuil-sur-Belle. 24
Photo : 06/08/2020.
Du Guesclin. Villebois-Lavalette. 16
Intérieur du château. Photo : 06/08/2020.

13 septembre. Le pape Grégoire XI décide du départ des papes d’Avignon vers Rome.

Il n’y parvient que le 17 janvier 1377.

Le pape prit la mer le 2 octobre 1376. Après un voyage mouvementé, le 14 janvier 1377, il débarqua à Ostie et remonta le Tibre pour rejoindre Rome. 22

En 1376, une compagnie de Bretons, conduite par Sylvestre de Budes, Jean de Malestroit et Trémigon seigneur voisin de Combour, s’engagea au service du pape Grégoire XI contre la ligue Lombardo-Etrusque. 23

Sylvestre Budes ravage l’Italie

Sylvestre Budes eut, comme tous ses pareils, une vie fort agitée. Il était aux côtés de son cousin Bertrand du Guesclin à Cocherel et à Auray (1364), et il l’accompagna dans ses deux expéditions d’Espagne (1367 et 1369). Il pilla la France de 1374 à 1376, ravagea de 1376 à 1379 l’Italie, où il servit successivement le pape Grégoire XI, puis l’antipape Clément VII, et mourut à Macon au début de 1380, décapité par ordre du bailli royal qui l’avait fait arrêter. 24

Echec de la demande de canonisation de Charles de Blois

La demande de canonisation fut un échec (1376). C’était pour une grande part une action à motifs politiques. 25

Bertrand du Guesclin reçoit la seigneurie de Pontorson 26

Raoul VIII de Gaël-Montfort

Il fortifie, en 1376, son château de Montfort. 27

En 1376, Raoul VII, seigneur de Gaël et de Montfort, obtient la permission de lever, pendant deux ans, un droit sur les boissons consommées dans sa seigneurie par les sujets de l’abbaye de Saint-Melaine de Rennes "pour le fortifiment et remparement de la ville et chasteau de Montfort et celui de Comper" (D. Morice Pr. II. 175). 28

Du Guesclin. Montfort-sur-Meu. 35
La tour du Papegaut. Photo : 06/05/2018.

16 décembre. Bertrand du Guesclin reçoit la seigneurie de Thuit

« Les premiers Tesson (ou Taisson), qui étaient barons de Thury et du Thuit, ont joué un rôle majeur dans la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, ce qui leur a valu de nombreuses récompenses de la part de celui-ci. »

« 1376. La seigneurie de Thuit à Boulon, Calvados. Cette source précise que Charles V achète le château en 1376/1378 et le donne à Bertrand du Guesclin ainsi que la forêt de Cinglais.

Selon certains historiens le château est confisqué par le roi Charles V à Olivier de Clisson et cédé à Bertrand du Guesclin. Il l’échange avec le duc Pierre d’Alençon contre une terre en Bretagne, en 1379.

En réalité Charles V échange avec Olivier de Clisson le Thuit contre le Chastel-Josselin, Morbihan, et la forêt de Porhoët.

Le 16/12/1376, Charles V donne la châtellenie du Thuit et la forêt de Cinglais à Bertrand du Guesclin. Ce dernier l’échange avec le comte Pierre d’Alençon le 5 septembre 1378, contre la seigneurie de La Guerche, Ille-et-Vilaine. » 29

Charles de Navarre négocie avec le roi Charles V

Philippe Charon présente clairement les ambitions de Charles de Navarre et de Charles V. 30

Mort de Jean de Kerlouët

Chitré, qui était alors une forteresse, fut confié par les Anglais à Hugues le Bœuf, fils de Jean le Bœuf et de Jeanne de Chistré, qui avait pris le parti d’Edouard III, roi d’Angleterre. Il y installa alors une garnison anglaise qui saccageait, brûlait, rançonnait tout ce qui lui tombait sous la main. Contre tant de vexations, le pays se révolta et après la prise de Poitiers en 1372, les habitants demandèrent au duc de Bourbon de chasser de la tour de Chitré, la forte garnison anglaise qui s’y trouvait.

Chitré était nommé "fief de Jeanne de Chitré" et dépendait de la Châtellenie de Chauvigny.

C’est le connétable Bertrand du Guesclin qui dirigeât l’expédition et donna en 1372 le fort de Chitré à un de ses lieutenants les plus méritants, Jean de Kerlouet, donation confirmée par le roi Charles V. Ce dernier mourut quatre ans plus tard glorieusement, au cours du siège de Niort.

A la mort de Jean de Kerlouet, en 1376, le roi de France donna Chitré à Bertrand du Guesclin qui le conserva jusqu’en 1378, date à laquelle il en fut dépossédé à la suite de son refus d’approuver la confiscation du duché de Bretagne par le roi de France.

En six ans, Chitré changeât cinq fois de propriétaire pour aboutir, en 1378, entre les mains de Pierre de Vieux bourg qui le cédât la même année à Guy Turpin de Crissé. Cette famille conserva Chitré pendant près de cinq cents ans. 31

Du Guesclin. Vouneuil-sur-Vienne. 86
Le château de Chitré domine la Vienne. Photo : 04/03/2023.

Pons de la Garde est nommé évêque de Mende

Il fut en effet évêque de Mende entre 1375 et 1387. L’accession à l’évêché lui a également conféré le titre de comte de Gévaudan, ce titre étant dévolu aux évêques de Mende, depuis l’acte de paréage signé en 1307 par le roi et Guillaume VI Durand.

Entre 1366 et 1376, il est prieur à Saint-Firmin de Montpellier. Il devient ensuite exécuteur testamentaire de plusieurs évêques, dont Guillaume Lordet (évêque de Mende) et Pierre de Canillac (évêque de Maguelone).

En 1376, il est nommé à l’évêché mendois, et devient donc comte de Gévaudan. Les années de son épiscopat sont parmi les plus sombres du pays, assiégé par les Anglais et les grandes compagnies.

C’est lui qui est comte de Gévaudan lorsque le connétable Bertrand Du Guesclin trouve la mort à Châteauneuf-de-Randon. 32

Châtillon-Coligny est reconstruite

Au XIIe siècle, Châtillon appartenait à la maison de Champagne. Vers 1190, Étienne de Sancerre fit construire le donjon que l’on aperçoit toujours aujourd’hui en arrivant dans la ville. Celui-ci servait aussi d’habitation au seigneur et à sa famille.

Le Milleron coulait originellement sous le château, au nord-est de la vieille ville dont l’emplacement était occupé par un étang signalé dès 1293. Postérieurement à cette date, le Milleron a été dévié pour alimenter lui aussi les douves des fortifications construites avec l’autorisation royale donnée en 1376 (ceci aida vraisemblablement aussi à finir de drainer et assécher l’étang, pour construire plus de maisons au pied du château). Une fois cette traversée de la ville effectuée, il retrouve son lit originel et se jette dans le Loing avant que ce dernier ne retrouve sa masse d’eau entière au déversoir de la Ronce.

Durant la guerre de Cent Ans, plus précisément en 1359, la ville fut assiégée et détruite entièrement par les Anglais. Elle fut reconstruite dans la vallée, et à partir de 1376 entourée de murailles percées de trois portes et flanquées de tours dont on voit encore les vestiges. Il en subsiste quelques éléments dont quatre tours avec celle qui supporte le clocher de l’église. 33