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1377. Bertrand du Guesclin a 57 ans

Bertrand du Guesclin à la conquête de la Guyenne. Mort du roi Édouard III d’Angleterre. Richard II lui succède, il a 10 ans. Raids de Jean de Vienne sur les côtes anglaises.

17 janvier. La papauté se réinstalle à Rome et quitte définitivement Avignon

27 janvier - 2 mars. Angleterre, le Bad Parliament

Le Mauvais Parlement siège entre le 27 janvier et le 2 mars 1377. C’est le 47e et dernier parlement du règne d’Édouard III. Son président est Sir Thomas Hungerford.

Influencé par le prince Jean de Gand, il annula le travail entrepris par le Bon Parlement pour réduire la corruption du Conseil privé. Il introduisit également une capitation, qui conduisit à la Révolte des paysans de 1381. 1

Jean de Gand

Les déboires militaires à l’étranger et la pression fiscale associée aux campagnes mènent à un mécontentement politique à l’intérieur. Les problèmes arrivent à leur apogée au parlement de 1376, surnommé le Bon Parlement. Le parlement a été rassemblé pour définir l’imposition mais la Chambre des communes saisit cette opportunité pour présenter des revendications spécifiques. Les critiques sont en particulier dirigées à l’encontre des plus proches conseillers du roi.

L’adversaire de la Chambre des communes est Jean de Gand, qui est soutenu par le chancelier William de Wykeham. En ce temps-là, le roi et le prince de Galles sont tous deux affaiblis par la maladie, laissant à Jean de Gand les rênes du gouvernement. Celui-ci est forcé d’accepter les demandes du Parlement mais, à la convocation du Mauvais Parlement en janvier 1377, la plupart des réalisations du Bon Parlement sont annulées. 2

Il vote la levée de la poll tax en mars. La population de l’Angleterre est estimée à 2 200 000 habitants.

26 avril - 24 juin. Négociation de paix entre l’Angleterre et la France

La trêve de Bruges est signée le 27 juin 1375 pour un an, puis prorogée le 12 mars 1376 au 24 juin 1377.

Le duché de Bretagne est rendu à la France, à l’exception de Brest, Auray et Derval qui demeurent les possessions du duc de Bretagne Jean IV .

La troisième session s’ouvre en juillet 1376, conduite cette fois par des conseillers des rois.

Charles V propose de reconnaître la souveraineté d’Édouard III sur les terres de Guyenne situées au sud de la Dordogne, de lui rendre l’Agenais, la Bigorre, le Quercy, le Bazadais et de lui verser les 1 200 000 francs toujours dus de la rançon de Jean II le Bon en échange de Calais et à la condition que ce nouveau duché de Guyenne reste dans le territoire du royaume de France. Il ne consent à aucun abandon de souveraineté. 3

Edouard III, roi d’Angleterre

Ceci sous-entend qu’Édouard III, ou le duc de Guyenne, doit lui rendre hommage, que toutes les décisions juridiques puissent être remises en cause par la Cour de Paris et que le duché puisse être éventuellement confisqué.

Édouard III refuse, et meurt le 21 juin 1377. Les hostilités reprennent. 4

Avril. Décès de Guillaume de Machaut

Compositeur, poète et chroniqueur français, principal défenseur du mouvement de l’Ars nova, il voulait moderniser la musique. Guillaume de Machaut est né entre 1282 et 1300. Il a entre 77 et 95 ans.

Guillaume de Machaut, né probablement à Machault, près de Reims, vers 1300 et mort à Reims en 1377, est le plus célèbre compositeur et écrivain français du XIVe siècle.

Il fut employé comme secrétaire de 1323 à 1346 par Jean Ier de Bohême. En 1346, Jean Ier de Luxembourg, roi de Bohême, fut tué à la bataille de Crécy, et Guillaume de Machaut entra au service de divers seigneurs, parmi lesquels la fille de son ancien maître, Bonne de Luxembourg - pour laquelle il écrivit le Remède de Fortune et un motet - en 1347, puis Charles II de Navarre, aussi appelé Charles le Mauvais - pour lequel il écrivit le Confort d’Ami - de 1349 à 1357.

Mais aussi ensuite des fils de Bonne : Jean de Berry à partir de 1357, Philippe le Hardi et Charles, duc de Normandie, qui allait devenir le roi Charles V en 1364.

Par ce biais, il se mit sous la protection des princes et se revendiqua à la fois poète de la Cour et poète individu. Vers la fin de sa vie, il servit également Pierre de Lusignan (auquel il dédia la Prise d’Alexandrie) et Amédée de Savoie (pour lequel il écrivit le dit de la Harpe). 5

22 mai. Le pape condamne les 18 thèses de John Wyclif

John Wyclif est « mis en examen » le 18 décembre. Des Londoniens en armes le protègent contre l’Église. 6

21 juin. Mort du roi Édouard III d’Angleterre

Il est roi d’Angleterre à 15 ans et durant 50 ans. Il meurt à 65 ans.

Édouard III d’Angleterre est né le 13 novembre 1312 au château de Windsor (Berkshire) et mort le 21 juin 1377 au palais de Sheen (Richmond upon Thames, Surrey ). Il est roi d’Angleterre et seigneur d’Irlande du 25 janvier 1327 à sa mort. Il est duc d’Aquitaine à compter du 10 septembre 1325, avant de céder ce titre à son fils aîné Édouard en 1362.

  • 1328. 24 janvier. Il épouse Philippa de Hainaut.
  • 1328. Petit-fils de Philippe IV le Bel, Édouard est pourtant évincé de la succession au trône de France.
  • 1329. 6 juin. Édouard se soumet donc et rend hommage au roi de France à la cathédrale d’Amiens.
  • 1337. 7 octobre. Il se proclame roi de France et déclenche la guerre.
  • 1340. 24 juin. Il obtient une victoire navale à L’Écluse (Sluis), près de Bruges.
  • 1346. 26 août. Il bat les forces du roi de France lors de la bataille de Crécy.
  • 1356. Son fils, Édouard de Woodstock, remporte une grande victoire à la bataille de Poitiers. Jean II le Bon est en Angleterre, prisonnier d’Edouard III.
  • 1358. 22 août. Sa mère Isabelle de France, reine d’Angleterre, décède. Elle est la seule fille parmi les enfants survivants du roi de France Philippe IV le Bel. 7
  • 1360. Il renonce à ses prétentions au trône de France par le traité de Brétigny. 8
Edouard III roi d’Angleterre
Gisant à l’abbaye de Westminster.

Avec Philippa de Hainaut, ils ont 12 enfants :

  • Édouard de Woodstock, le Prince Noir (1330-1376), prince de Galles, épouse en 1361 Jeanne de Kent (1328-1385). Ils sont les parents de Richard II, successeur d’Édouard III ;
  • Isabelle (1332-1379/1382), Dame de Coucy, épouse d’Enguerrand VII de Coucy ;
  • Jeanne dite de la Tour (1335-1348), décédée de la peste noire ;
  • William (Guillaume) de Hatfield (Né le 16 février 1337 à Hatfield Palace - mort le 8 juillet 1337) ;
  • Lionel d’Anvers (1338-1368), duc de Clarence, qui épouse en 1352 Élisabeth de Burgh (1332-1363), puis se remarie avec Violante Visconti († 1389) en 1363 ;
  • Jean de Gand (1340-1399), duc de Lancastre. En 1359, il épouse Blanche de Lancastre (1345-1369). En 1371, il se remarie avec Constance de Castille (1354-1394), fille de Pierre Ier de Castille. En 1396, il se remarie avec Catherine de Roët. (1350-1403). Jean de Gand est le père d’Henri IV, roi d’Angleterre ; et est à l’origine de la Maison de Lancastre ;
  • Edmond de Langley (1341-1402) duc d’York. En 1372, il épouse Isabelle de Castille (1355-1392), fille de Pierre Ier de Castille. En 1393, il se remarie avec Jeanne de Hollande († 1434). Edmond de Langley est à l’origine de la Maison d’York ;
  • Blanche dite de la Tour de Londres (1342-1342) ;
  • Marie d’Angleterre (1344-1361), duchesse de Bretagne en 1361 par son mariage avec le duc Jean IV ; 9
  • Marguerite (1346-1361), qui épouse en 1359 Jean de Hastings (1347-1375), 2e comte de Pembroke ;
  • Thomas de Windsor (1347-1348) ;
  • Guillaume de Windsor (1348-1348) ;
  • Thomas de Woodstock (1355-1397), 1er duc de Gloucester, qui, en 1374, épouse Éléonore de Bohun († 1399).

Jean de Gand, duc de Lancastre et Edmond de Langley, duc d’York, seront à l’origine de la guerre civile, plus connue sous le nom de la guerre des Deux-Roses. 10

22 juin. Début du règne de Richard II d’Angleterre

C’est le fils d’Edouard de Woodstock, et le petit-fils d’Édouard III.

29 juin. Dévastation de Rye par la flotte franco-castillane

En 1377, la flotte royale compte 120 navires de guerre dont 35 vaisseaux de haut bord équipés d’artillerie (contre seulement 10 en 1376). En 1379, elle compte 21 navires de plus, auxquels il faut ajouter huit galères castillanes et cinq portugaises. 11

Jean de Vienne attaque les ports anglais

Avec cet outil naval, Jean de Vienne, peut passer à l’offensive. En 1377, avec 35 nefs et quelques galères, il sème la panique sur les côtes anglaises : le 29 juin, il ravage Rye et l’île de Wight, puis Folkestone le 20 juillet. Il fait ensuite une descente à Dartmouth et à Plymouth. En août, il prend Yarmouth, incendie Poole et Hastings. Southampton partage le même sort. À la mi-septembre, il est devant Calais, menaçant d’en perturber les communications avec l’Angleterre. 12

En 1339, au début de la guerre de Cent Ans, Plymouth est prise et pillée par une attaque de la marine française. En 1377, elle subit une deuxième attaque dévastatrice menée par les navires de Jean de Vienne. 13

En 1377, Robert Knolles est l’un des commandants de la flotte envoyée contre les Espagnols.

  • Raid sur Rye - 29 juin 1377
  • Bataille de Lewes - début juillet 1377
  • Bataille de l’île de Wight - 21 août 1377
  • Bataille de Yarmouth - 22 août 1377

16 juillet. Couronnement de Richard II d’Angleterre

Corégence de ses oncles Jean de Gand, Edmond de Langley et Thomas de Woodstock. Jean de Gand prend les rênes du pouvoir. 14

Richard II roi d’Angleterre

15 août. Prise d’Auray par Olivier de Clisson

Il est nommé lieutenant général de Bretagne par le roi Charles V de France pour qu’il en achève la conquête.

Après la prise d’Auray par Olivier V en 1377, Jean IV n’est le suzerain que de Brest et d’une petite partie de la péninsule du Finistère. 15

21 août. Raid sur l’île de Wight par la flotte franco-castillane

Le duc d’Anjou et Louis de Sancerre enlèvent 134 villes et forteresses

En juillet et août 1377, lors d’une nouvelle campagne en Guyenne, le duc d’Anjou et Louis de Sancerre enlèvent 134 villes et forteresses.

Fin juillet, l’armée se regroupe à Poitiers avec plus de 2000 hommes ; ils partent le 1er août, passent par Nontron 16 , Brantôme, Bourdeilles (prise après sept jours de siège), Périgueux, et arrivent devant Bergerac le 22 août qui tombera le 3 septembre.

Du Guesclin. Périgueux. 24
Cathédrale Saint-Front. Photo : 07/08/2020.
Du Guesclin. Périgueux. 24
Cathédrale Saint-Front. Photo : 07/08/2020.

17 août. Bourdeilles.

En 1369, Archambaud IV comte de Périgord, se rallie au roi de France, au mépris du traité de Brétigny. Le Prince Noir, alors gouverneur de Guyenne, irrité attaque Bourdeilles. Après trois mois de siège, les Anglais commandés par les comtes de Cambridge et Pembrocke s’emparent de la place lors d’un siège mémorable conté par Froissard et la confient à Raymond de Montaud, l’intrépide sire de Mussidan, partisan de leur cause.

En 1372, la ville reconquise, par des troupes armées par les consuls de Périgueux, est rendue au roi de France. Pas pour longtemps puisqu’elle est acquise par le sire de Mussidan en 1375.

Deux ans plus tard, le 17 août 1377, au terme d’un siège laborieux, l’armée royale du duc d’Anjou menée par du Guesclin pénètre dans la forteresse et fait flotter définitivement l’étendard aux fleurs de lys au sommet du donjon. 17

Bourdeilles. 24
Le pavillon Renaissance et la forteresse, sur la Dronne. Photo : 19/07/2009.

Bertrand du Guesclin assiège le château de Condat

En 1377 le connétable Du Guesclin assiège les Anglais qui tiennent le château de Condat. 18

Du Guesclin. Condat-sur-Trincou. 24
Sur un point haut, quelques vestiges. Photo : 26/09:2019.
Du Guesclin. Condat-sur-Trincou. 24
Le clocher-porche de l’église Saint-Étienne du 12ème siècle. Photo : 26/09/2019.

Bertrand du Guesclin prend Les Bernardières

Est-ce en août ou en septembre ?

Au centre d’un triangle Nontron - Mareuil - Brantôme, le château Les Bernardières est campé sur les rochers dominant la Nizonne, dans le Périgord vert. C’est ici qu’en septembre 1377, Bertrand du Guesclin chasse les Anglais après avoir mis le feu au château. Les Anglais, retranchés dans le bois Rudeau, sur le rocher des Bernardières, furent battus par Duguesclin. 19

Du Guesclin. Les Bernardières. 24
Une tour ronde. Photo : 26/09/2019.
Du Guesclin. Les Bernardières. 24
Une tour carrée. Photo : 26/09/2019.

Les Chroniques de Froissart nous disent comment, lors du siège de Bergerac par Du Guesclin…

« le seigneur de Duras, Galhard, a été fait prisonnier par le maréchal de Sancerre, avec lui, les seigneurs, de Madaillan, sire de Rauzan, Bérard d’Albret de Langoiran et Raymond de Montault de Mussidan, »

cédés au duc d’Anjou 30000 francs d’or, le 14 septembre. Sainte-Foy et Castillon sont prises le 20, la citadelle de Saint-Macaire tombe le 8 octobre, Langon, le 8 octobre et Duras, le 27. 20

Castillon-la-Bataille. 33
Photo : 30/05/2017.
Saint-Macaire. 33
L’église Saint-Sauveur et le cloître près des remparts. Photo : 31/05/2017.

1er septembre. La bataille d’Eymet

La bataille d’Eymet constitue un événement important dans la reconquête de la Guyenne par Bertrand du Guesclin.

En 1271, Alphonse de Poitiers étant mort sans descendance, le comté de Toulouse et l’Agenais reviennent à la couronne de France conformément au traité de Meaux de 1229. Eymet devient alors française, mais huit ans plus tard, l’Agenais est cédé au roi d’Angleterre Edouard Ier, par le traité d’Amiens. Elle passe alors plusieurs fois aux mains des Anglais, tenue par le redoutable seigneur brigand, Gilbert de Pellegrue.

Elle fut reprise par Du Guesclin en 1377 qui laissa son empreinte dans la ville puisqu’il fallut abattre la porte sud pour laisser passer un engin de siège, appelé la Truye, sorte de bélier poussé par plus de cent hommes, destiné au siège de Bergerac, puissante cité protestante.

Eymet. 24
L’échauguette du château. Photo : 16/11/2017.

En souvenir de ce fait de guerre, la porte fut appelée « Porte de l’Engin » et la rue qui y aboutissait est encore aujourd’hui connue sous le nom de « Rue de l’Engin ». Les murs de la ville, construits vers 1320, s’inscrivaient dans une enceinte polygonale, percée de quatre portes principales et autrefois rythmées de tours et de meurtrières. 21

Jean III de Bueil accompagne Bertrand du Guesclin

Vers le 22 août 1377, le duc d’Anjou demande à Jean de Bueil, qui est à La Réole, d’apporter des machines de siège, dont une appelée la Truye, sorte de bélier poussé, dit Froissart, par plus de cent hommes, pour abattre les murailles de Bergerac.

Pour ce faire, celui-ci doit passer le Dropt sur un long pont de pierre, sis devant la bastide d’Eymet.

Prévenu, c’est ici que Thomas Felton, sénéchal de Bordeaux, tente une embuscade au convoi, avec 700 hommes, à l’entrée d’Eymet ; le 1er septembre, quand les 800 français arrivent, il s’ensuit une dure bataille que remporte Jean de Bueil.

De nombreux soldats anglais et surtout gascons se noyèrent dans le Dropt au lieu-dit le Gua de Roupy, à l’entrée sud d’Eymet. Thomas Felton fut capturé avec les sires de Duras, de Rauzan et de Montferrand, bientôt libérés contre rançon. Le convoi reprit sa route et la truye se trouva bloquée à la porte Sud d’Eymet, trop étroite, qu’il fallut en partie abattre. 22

On retiendra de cette époque troublée le combat du 1er septembre 1377, relaté par Froissart. Ce jour-là, Jean de Beuil, lieutenant de Bertrand Du Guesclin (occupé à faire le siège de Bergerac) attaque un fort contingent anglo-gascon à l’entrée Sud d’Eymet ; de nombreux ennemis se noient dans le Dropt au "Gua de Roupy", ou "Trou des Anglais". 23

Jean III de Bueil a 37 ans, il est né vers 1340

  • Fin mai 1369, Jean de Kerlouët et Jean III de Bueil battent les troupes de Simon Burley. Jean bat Pembroke à Purnon, fin décembre.
Du Guesclin. Bueil-en-Touraine. 37
Photo : 29/09/2019.
  • En 1370, Jean III de Bueil apporte environ 600 hommes en renfort pour la défense de Saumur.
  • En août 1373, non loin de Laon, Jean III de Bueil bat une compagnie d’anglais de l’armée de Lancastre et du duc de Bretagne.
  • Le 21 septembre 1373 lors du combat d’Ouchy en Soissonnais, Jean III de Bueil bat un détachement anglais commandé par Walter Hewitt ; celui-ci trouve la mort dans l’engagement.

Chambellan du roi, Charles V puis Charles VI, de Louis Ier duc d’Anjou, enfin du duc de Touraine et d’Orléans, gouverneur du Mans et d’Angers (1369), capitaine-châtelain de Chinon et Loches (1379), sénéchal de Beaucaire en 1374-1377, sénéchal de Toulouse en 1377-1378 et 1379-1380, maître des Arbalétriers en 1396-13985. Il décède le 6 novembre 1405.

Jean III de Bueil, 24 chevalier, seigneur de Bueil et La Marchère, et par acquisition : sire ou baron de Montrésor (par achat vers 1378), Mirebeau (par don viager du duc Louis Ier d’Anjou vers 1379/1382), Pocé et La Varenne (par achat en 1382 à Guy II de Chauvigny de Châteauroux), de Saint-Calais (par achat vers 1391/13932,3), de Courcillon, Château-Fromont, Véretz et des dîmes de Vouvray (par héritage de son oncle maternel Pierre d’Avoir vers 1393/1395). 25

Du Guesclin. Bueil-en-Touraine. 37
La collégiale Saint-Michel-et-Saint-Pierre. Photo : 29/09/2019.

2 septembre. Reddition de Bergerac

Le Roi Charles V décida de reprendre la ville de Bergerac et envoya son frère le Duc d’Anjou ; mais celui-ci ne se sentant pas capable fit appel au Connétable Du Guesclin. 26

Du Guesclin. Bergerac. 24
Église Saint-Jacques. Photo : 27/09/2019.

Baudouin de Cremoux combat avec Bertrand du Guesclin

La famille de Cremoux est une famille noble originaire de la province du Périgord, aujourd’hui département de la Dordogne.

Les chroniques de Jean Froissart mentionnent un Baudouin de Cremoux dans les combats qui opposèrent le connétable du Guesclin aux Anglais et qui menèrent à la prise de la place forte de Bergerac (Dordogne).

« Là estoyent, auec le Duc d’Aniou, grans gens & nobles : & premierement messire Iehan d’Armignac, à grand route, le Connestable de France aussi, à grand’charge, messire Maurice Trisiquedi qui iadis fut en Bretaigne, & s’y estoit maintenu du coté & en la partie des François & Bretons l’un de xxx.) messire Alain de Beaumõt, messire Alain de la Houssoye, messire Guillaume & Pierre de Mornay, messire Iehan de Vers, messire Baudoyn Cremoux, Tibaud du Pont, Heliot de Calais, & plusieurs autres bons gens-d’armes, & grans routtes. »

On lit aussi un peu plus loin :

« Or eurent conseil ceux de l’ost, pour leur besongne approcher : & pour plus greuer leurs ennemis, qu’ils enuoyeroyent querir à la Riolle vn grand engin : qu’on appelle Truïe. Lequel engin estoit de telle ordonnance, qu’il gettoit pierre de faix : & se pouuoyent bien cent Hommes d’armes ordonner dedans, & en approchant assaillir la ville. Si furent ordonnés, pour aller querir celuy engin, messire Pierre de Bueil, messire Iehan de Vers, messire Baudouyn de Cremoux, messire Alain de Beaumont, le Sire de Montcalay, & le Sire de Gaures. »

Ces capitaines partirent avec trois cents lances chercher la catapulte à la Réole. 27

La Réole. 33
Photo : 31/05/2017.

Maurice de Trésiguidy combat en Guyenne

Maurice de Trésiguidy, écuyer au Combat des Trente, était un puîné de la maison de Trésiguidy en Pleyben.

Passé au service de la France, il suivit le duc de Bourbon, contre les Anglais, en Guyenne, en 1377, fut ambassadeur en Aragon, en 1379, et capitaine de la ville de Paris en 1380. Il porta la bannière de Bertrand du Guesclin aux obsèques de ce connétable, à Saint-Denis, en 1389. 28

Lalinde et Couze sont reprises

Nicolas de Beaufort, seigneur de Limeuil, frère du pape Grégoire XI, fait allégeance à Charles V. Il devra attendre 1377 pour reprendre Lalinde et Couze. Il établit Jehan de la Salle dans la place de Couze. 29

Du Guesclin. Lalinde. 24
La porte de Bergerac. Photo : 26/09/2019.

Lalinde. Au XIe siècle, une paroisse est créée en bordure de la rivière Dordogne, qui porte le nom de Linda. En 1267, une bastide sera construite par le roi d’Angleterre. C’est un chevalier anglais dont les ancêtres avaient émigré en Angleterre à l’époque de Guillaume le Conquérant, qui aura la charge de la construction de cette ville. Il portait le nom de Jean de La Lynde. Cette homonymie a fait croire pendant longtemps que ce personnage avait laissé son nom à la ville. La porte dite de Bergerac, faussement appelée porte Romaine, date du XIIe siècle. La ville possède depuis le XIIIe siècle un château dans son enceinte. 30

Du Guesclin. Lalinde. 24
Photo : 26/09/2019.
Du Guesclin. Lalinde. 24
La Dordogne. Photo : 26/09:2019.

Couze. En haut de la falaise qui domine la Dordogne, elle fait face à la bastide de Lalinde. Jehan de la Salle, un Agenais d’assez mauvaise réputation, devient le capitaine de la châtellenie de Cosa : Couze. 31

18 octobre - 27 octobre. Siège et prise de Duras par le duc d’Anjou

Fin de la campagne en Guyenne. Trêve de fait entre la France et l’Angleterre due aux difficultés intérieures en Angleterre jusqu’en 1404.

Duras. 47
Photo : 31/05/2017.

Bertrand du Guesclin prend Gageac

Après la prise du château de Duras, Du Guesclin vint devant Gageac en fit le siège pendant cinq jours. Les Anglais n’ayant pas prévu suffisamment de nourriture se rendirent sans combattre. 32

Bertrand du Guesclin est à Carsac-de-Gurson

Le château de Gurson est des XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Il se situe sur un promontoire et domine la région. 33

Du Guesclin. Carsac-de-Gurson. 24
Photo : 27/09/2019.
Du Guesclin. Carsac-de-Gurson. 24
Les vestiges du château. Photo : 27/09/2019.

Octobre. Patry de Chateaugiron est nommé sénéchal de Quercy par Louis, duc d’Anjou

Le dossier est vide pour les trois années suivantes jusqu’à ce que Patry apparaisse dans le Barrois avec les Malestroit. Ce service mercenaire semble avoir été un événement isolé dans sa carrière (avec une brève exception en 1385, comme on verra plus bas), puisqu’il retourna au service du roi plus tard, et donna une quittance alors qu’il servait dans le Périgord et le Limousin le 9 avril 1376. En octobre 1377, il fut nommé sénéchal de Quercy par Louis, duc d’Anjou, charge qu’il occupait encore en novembre 1378. Cependant au retour de Jean IV, duc de Bretagne, de son exil en Angleterre, Patry lui prêta hommage le 9 décembre 1379 et passa le reste de sa longue vie (il était encore vivant en 1414 et peut-être jusqu’en 1416) largement au service du duc. 34

La reconquête du Bordelais

Alors que le Bordelais était aux mains des Anglais depuis 1154, le duc d’Anjou, à la tête d’une armée française, secondé par le connétable de France, Bertrand du Guesclin, reprit et démantela les châteaux de l’Entre-deux-Mers en 1377 : les seigneurs de Salabova se construisirent alors une nouvelle demeure, à hauteur de l’actuel château Pey La Tour. 35

Bertrand du Guesclin cède Montreuil et Fontenay à Jean de Berry

Charles V donne alors à son valeureux connétable le château et la châtellenie ainsi que Fontenay, en les détachant de l’apanage de son frère Jean de Berry.

Mais, le mardi ler décembre 1377, Du Guesclin cède Montreuil et Fontenay au comte-duc Jean, pour la rondelette somme de 25 000 francs-or, par contrat passé devant notaires au Châtelet de Paris (original scellé, Archives nationales, J 185 B n° 39).

Et, dans cet acte de cession, il ordonne à Alain de Burlion, son capitaine et châtelain de Montreuil, de mettre Jean de Berry en saisine desdits château et châtellenie. 36

Naissance de Louis II d’Anjou

C’est le fils de Louis Ier d’Anjou, roi titulaire de Naples, de Sicile et de Jérusalem, duc d’Anjou, comte du Maine et de Provence (1384-1417). Louis II est roi de Sicile de 1377 à 1417. Il épouse de Yolande d’Aragon.

Mort de Pierre de Villers

Dominicain, il est rattaché au couvent des Jacobins de Troyes. Il est évêque de Nevers en 1372, puis de Troyes en 1375. Il est également le confesseur du roi Charles V.

Bertrand du Guesclin et son épouse sont à Maisy

Depuis 1375 Bertrand du Guesclin possède la châtellenie de Maisy.

« Les bourgeois de Bayeux présentèrent, en 1377, à noble et puissant seigneur M. Bertrand Duguesclin, connétable de France, une pipe de vin de Beaune, un muy d’aveine et un demi-cent de cire ouvrée (bougie), dans l’abbaye de Mondaye.

Dans la même année, Mme la connétable étant venue demeurer à Maisy, la ville de Bayeux lui fit présent de deux pipes de vin de Beaune et demi cent de cire ouvrée, pour lui recommander ladite ville. 37

Charles IV de Bohême prépare son voyage auprès de Charles V

En 1377, Charles V le Sage reçoit les messagers de son oncle maternel Charles IV, empereur de Bohême. Ces derniers annoncent la visite en France de l’empereur et de son fils Wenceslas de Luxembourg, roi des Romains.

Jean Ier de Rohan épouse Jeanne de Navarre

Jean Ier de Rohan est né en 1324, il est 11ème vicomte de Rohan, c’est le fils d’Alain VII de Rohan.

En 1349, il épouse Jeanne de Léon, dame de Léon, décédée en 1372, fille d’Hervé VII de Léon (seigneur de Léon) et de Marguerite d’Avaugour. Ils auront trois enfants :

  • Alain VIII de Rohan, vicomte de Rohan après son père ;
  • Édouard de Rohan, sire de Léon, épouse Marguerite de Chateaubriand ;
  • Jeanne de Rohan qui épouse en 1374 Robert d’Alençon (Maison de Valois ; mort en 1377, fils cadet de Charles II comte d’Alençon et du Perche), comte du Perche, puis Pierre II d’Amboise, vicomte de Thouars. Elle n’eut pas d’enfants.

En 1377, il a 53 ans, il épouse Jeanne de Navarre, plus jeune fille de Philippe, comte d’Évreux et de Jeanne de France, reine de Navarre, dame de Gié dont il aura :

  • Charles Ier de Rohan-Guémené, origine de la branche de Rohan-Guémené.

Jeanne de Navarre est née en 1339. Elle a 38 ans. Elle décède en 1403.

Jean Ier de Rohan décède en 1396. 38

Décès de Bonabes IV de Rougé

Bonabes IV de Rougé est sire de Rougé et de Derval, vicomte de La Guerche, châtelain de Pontcallec. Il est né vers 1328, il a 49 ans.

Gouverneur du Pays de La Mée et de Redon en 1352, fils de Jean Ier de Rougé et de Jeanne de Léon. Il est dépossédé de ses biens de Bretagne en tant qu’ennemi du duc de Bretagne Jean de Montfort. Le roi Jean le Bon le nomme conseiller. En 1356, il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers.

Bonabes IV négocie pour le roi de France le Traité de Brétigny en 1360. Ce même roi lui fait don de la vicomté de La Guerche en 1361. Le roi d’Angleterre Edouard III le fait emprisonner dans la Tour de Londres en tant qu’otage pour la personne du roi de France.

La Guerche-de-Bretagne. 35
Les vestiges du château. Photo : 11/01/2019.

Après son retour, il prend part à plusieurs batailles et tente de reconquérir son château de Derval en 1377, occupé par le guerrier anglais Robert Knolles. Malgré l’aide d’Olivier de Clisson, du dauphin d’Auvergne et de Bertrand du Guesclin, l’assaut de Derval est sans succès, et marqué par la cruauté de Knolles et Clisson. 39

Bertrand du Guesclin perd un compagnon et un soutien de Charles V.