1379. Bertrand du Guesclin a 59 ans
La noblesse bretonne s’oppose à Charles V. Bertrand du Guesclin ne s’oppose pas au retour de Jean IV. Mort d’Henri de Trastamare, roi de Castille. Le pape Clément VII revient à Avignon.
Février. Charles II de Navarre doit accepter la paix de Briones
Les Castillans attaquent à nouveau en janvier et février 1379 et les Navarrais doivent accepter la paix.
Les émissaires de Charles II signent le 31 mars 1379 le traité de paix de Briones, où la Navarre doit remettre 20 forteresses majeures de son royaume aux mains des Castillans pour une durée de 10 ans. 1
Charles II de Navarre n’a plus que la Navarre
Charles de Navarre a définitivement perdu son duel contre Charles V : après avoir trahi tous les partis à la fois, il s’est fait tant d’ennemis qu’il est à présent isolé. Dépossédé de ses riches possessions normandes et languedociennes, il ne peut plus compter que sur les ressources fiscales de la seule Navarre.
Il doit mater la rébellion de ses sujets, las de payer pour des desseins aventureux qui ne les concernent guère. Il le fait avec modération ce qui lui vaut leur respect pour sa fin de règne. Ainsi, le plus résolu des ennemis de la dynastie des Valois tombe dans une déchéance qui va l’obliger, jusqu’à sa mort en 1387, à vivre d’expédients et d’emprunts. Instruit enfin par l’adversité, il va passer les dernières années de sa vie en paix, ne s’occupant que de l’administration de son royaume. Charles de Navarre meurt le 1er janvier 1387. 2
26 et 27 avril. Une association contre l’annexion de la Bretagne
26 avril. Les barons bretons révoltés contre le roi de France signent à Rennes un acte de confédération et rappellent le duc Jean IV de Bretagne. Les Bretons engagés auprès de Charles V l’abandonnent. 3
Les 26 et 27 avril 1379 se forme l’Association ou Ligue de la noblesse opposée à la volonté royale.
Sur les 66 ligueurs connus, 34 ont été sous le commandement de Du Guesclin. Tous sont les vassaux directs de Jeanne de Penthièvre, toujours duchesse de Bretagne en titre, qui n’apprécia pas d’être dépossédée de ses droits.
Les ligueurs envoient une ambassade en Angleterre auprès de Jean IV qui fut d’abord incrédule en voyant ses anciens adversaires lui demander de revenir. Il faut une seconde ambassade pour qu’il se décide à embarquer pour la Bretagne, et encore en sachant qu’une escadre anglaise le suit.
Le duc débarque près de Saint-Malo à Saint-Servan, ou à Dinard, le 3 août 1379 et traverse rapidement le duché vers le Sud.
Du Guesclin, qui est à Dol, ne fait rien pour l’arrêter. Ses alliés, amis et hommes d’armes, qui sont payés par le Trésor royal pour garder les places fortes bretonnes, non loin de là (Léhon, Saint-Malo, La Roche-Guyon), l’imitent.

Devant l’obstination du roi de France qui convoque à Paris pour les réprimander Du Guesclin, le vicomte de Rohan, Olivier de Clisson et le duc d’Anjou, l’Association nomme quatre maréchaux, Amaury de Fontenay, Etienne Goyon, Eustache de La Houssaie et Geoffroy de Kérimel, qui doivent défendre par tous les moyens les droits du duché.
La situation devient dramatique lorsque le roi de France fait lever une armée, armée où l’on trouve beaucoup de Bretons proches de Du Guesclin, pour envahir la Bretagne et les soumettre.
Le duc d’Anjou concentre une armée à Pontaubault, mais il est rappelé à Paris car Montpellier s’est rebellée le 25 octobre 1379. L’armée royale est alors licenciée le 18 novembre. 4
Des membres de l’Association des nobles bretons
- Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne
- Jean Ier de Rohan, vicomte de Rohan
- Charles de Dinan
- Olivier V de Montauban signe le 25 Août
- Jean, sire de Beaumanoir, chevalier banneret
- Raoul VIII de Montfort
- Eon Picaud de Morfouace, le défenseur de Saint-Malo en 1378
- Robert de la Motte, sire de Bossac
- Eon de Plumaugat
- Gohier III de Champagné
- Rivalon de Plouër
- Robin de Baulon
Parmi les seigneurs bretons on voit des Beaumanoir, Montafilan, la Hunaudaye, Montauban, etc. etc. Eon Picaud de Morfouace, le brave défenseur de Saint-Malo, n’a garde de s’abstenir en cette circonstance et du nombre des gentilshommes qui font cortège au duc. 5
Charles de Dinan. Bien que fidèle de la Maison de Blois, en 1379 Charles de Dinan participe à la ligue des seigneurs bretons pour le rappel du duc Jean IV de Bretagne et il va l’accueillir à Saint-Malo lors de son retour d’Angleterre. 6
Olivier V de Montauban. Fils aîné de Olivier IV et de Jeanne de Malesmains, il devient chevalier banneret et seigneur de Montauban, de La Gacilly, de Gouneville, de Romilly, de Quinéville, de Marigny, de Tuboeuf, de Craon, de Brisolette, de la Bréchardière, puis, par son mariage, de Landal et d’Aubigné. Il paraît comme écuyer à la montre de son père en 1356 ; il assiste avec lui aux sièges de Bécherel et de Brest en 1371, il signe, le 25 Août 1379, l’acte d’association des seigneurs bretons pour la protection du duché contre les Français. 7
Jean, sire de Beaumanoir, chevalier banneret, capitaine de cent lances en 1379, fut chambellan du roi Charles VI.
Raoul VIII de Montfort. Il est le principal chef de l’association des seigneurs bretons pour le rappel du duc auquel il amène, en 1379, quatre-vingt-dix lances. 8
Robin de Baulon, chevalier, signe en 1379 l’acte d’association de la noblesse bretonne. Il ratifie le traité de Guérande le 20 avril à Rennes. 9
Robert de la Motte, sire de Bossac, jure en 1379 l’association pour empêcher l’invasion étrangère en Bretagne ; il épouse Mahaud de Rieux, fille de Jean, sire de Rieux. 10
Pendant la guerre de succession (1341 à1381) Robert de la Motte ; sire de Boszac est l’un des signataire de l’Association Bretonne qui prépare le retour de Jean IV et lutte pour l’indépendance bretonne. 11
Eon de Plumaugat. La famille de Plumaugat, existe dès 1269. Elle descend d’Eon de Plumaugat, chevalier (Anc. év. III, 251, 292). Le 1er février 1369, Yvon de Plumaugat figure à la montre de Beaumanoir. En 1370, Caro et Macé de Plumaugat figurent à la montre de Du Guesclin. En 1379, Eon de Plumaugat fait partie de l’association de la noblesse contre l’invasion étrangère. L’enceinte de la maison seigneuriale de Plumaugat est entourée de douves. Le château fort de La Maison, construit vers 950 et détruit vers 1372, était habité jadis par la famille de Plumaugat. 12
Gohier III de Champagné. Une branche cadette de la famille des sires de Champagné en Gévezé s’établit de bonne heure au manoir de la Montagne en Visseiche et y demeure plusieurs siècles. Gohier Ier de Champagné, seigneur de la Montagne en 1246, vend dix ans plus tard certaine terre à sa parente Perronnelle de Champagné, et fait en 1257 un accord avec Hugues de Poliancé : il est en 1262 l’un des exécuteurs testamentaires de Geoffroy, baron de Châteaubriant (Archives du château de la Magnane). Gohier II de Champagné en 1291 et Pierre Ier de Champagné en 1350 sont ensuite seigneurs de la Montagne. Le fils de ce dernier, Gohier III de Champagné, épouse Seraine de Saint-Didier et jure l’association de la noblesse bretonne en 1379. Son fils Pierre II de Champagné s’unit d’abord à Jamette de Saint-M’Hervé, puis à Isabeau de Beloczac, et prend part en 1371 au siège de Bécherel. 13
Rivalon de Plouër. Son sceau 6 quintefeuilles 2.3.1. ; également désigné Rivalen de Plouer, celui ci est cité dans les actes touchant l’histoire de Bretagne, de même que Alain et Olivier de Plouër sont cités comme ayant apporté leur soutien au duc Jean IV de Bretagne. 14
4 maréchaux nommés pour repousser les Français
Amaury de Fontenay
Olivier de Fontenay, qui seconde son illustre chef Beaumanoir au combat de Mi-Voie, se retrouve à la Montre faite par ce dernier, le 30 Août 1351, avec quatre autres compagnons dont il paraît inséparable, savoir : Geoffroy du Bois, Tristan de Pestivien, Alain de Keranrais et Louis Gouéon.
On a dit qu’Olivier de Fontenay prenait son nom d’un manoir situé dans la Paroisse de Chartres, Evêché de Rennes. Ce manoir est possédé, au XIVème siècle, par Amaury, sire de Fontenay, maréchal de Bretagne. 15
Étienne Goyon, chevalier, est amiral de Bretagne en 1397, et un des quatre maréchaux nommés par la noblesse de Bretagne, en 1379, pendant l’absence du duc, pour repousser l’invasion des Français. 16
Eustache de la Houssaye est l’un des maréchaux nommés en 1379 pour repousser l’invasion française. 17
Eustache de la Houssaye est né au château de la Houssaye vers 1340. Il a environ 39 ans. 18
- Capitaine de Princé en 1358, il assure à du Guesclin la victoire à la bataille de Cocherel en 1364 sur les Anglais de Charles-le-Mauvais.
- En 1367, lui et ses Bretons pillent les environs d’Avranches.
- En 1379, il est nommé maréchal de Bretagne par le duc Jean IV, afin de repousser l’invasion française.
- 1380. Il est envoyé au début de l’année suivante comme ambassadeur avec Jean de Beaumanoir auprès de Richard, roi d’Angleterre, où ils contractent un prêt de 240 nobles auprès de Guillaume, sire de Latimer. Il est de retour pour le mois d’octobre où il est à Hédé avec son duc en tant que conseiller.
- Il prête serment le 6 avril 1381 pour l’observation du traité de paix conclu à Guérande entre le roi et Jean V, duc de Bretagne, et la même année il scelle une quittance de 3000 francs d’or pour les gages de Jean Raguenel, vicomte de Dinan et de ses gens, qui ont délivré Pouancé et la Roche-d’Iré. 19
- Né en 1330 - Saint-Maden (22).
- Décédé le 14 avril 1381 (samedi), à l’âge de 51 ans.
- Chevalier, Seigneur de la Houssaye (Saint-Maden), Ranléon (Quédillac), Conflans-Sainte-Honorine, conseiller du duc de Bretagne, lieutenant de du Guesclin, maréchal de Bretagne.
- Alain de la Houssaye est son frère. 20
Geoffroy de Kérimel
Il est le fils de Geoffroy Ier de Kerimel, mort avec Geoffroy de Pont-Blanc et d’autres chevaliers lors du sac de Lannion, en 1346. Il est dit de Geoffroy II de Kerimel qu’il menait l’avant-garde de Bertrand du Guesclin à la bataille de Cocherel et le suivit en Espagne, en Guyenne et ailleurs. 21
En 1378 Geoffroy de Kérimel est avec Bertrand du Guesclin. Pendant ce temps, le connétable entrait en Normandie et y réduisait bon nombre de places qui étaient aux mains des Anglais, avec l’aide des principaux seigneurs bretons, le vicomte de la Bellière, Geoffroy de Kerimel, Jehan Tournemine, Henry de Plédran, Eustache de la Houssaye, Jehan de Quintin, Guillaume de Vauclerc, Jehan d’Acigné, etc., etc. 22
Rivalon de Plouër 23
Bertrand du Guesclin connait bien ces hommes.
Il s’est battu avec eux, ce sont des amis, des proches de sa famille, des voisins. Ne pas prendre parti contre eux c’est son choix, il sait que Charles V n’appréciera pas. Le duc d’Anjou prend sa défense. Charles V comprend, et surtout il compte sur lui pour continuer le combat contre les Anglais.
Son inaction empêche l’annexion de la Bretagne à la France. 24
1er mai. Pierre VI de Rostrenen dans une montre à Gouesnou
Pierre VI de Rostrenen, banneret, est dans la revue d’Olivier de Clisson à la bastide de Saint-Goueznou, le 1er mai 1379. Il suivra le Connétable Olivier de Clisson jusqu’en 1380. 25
29 ou le 30 mai. Mort d’Henri de Trastamare, roi de Castille
Henri de Trastamare meurt le 29 ou le 30 mai 1379 à Santo Domingo de la Calzada. 26

Au lendemain d’une rencontre avec Charles II pour ratifier le traité de Briones, mi-mai 1379, il se sentit indisposé et mourut dans les jours qui suivirent, le 29 mai 1379. La thèse de l’empoisonnement par les Navarrais, non retenue à l’époque, ne peut pas être exclue. 27
Son fils Jean lui succède.
20 juin. Clément VII revient à Avignon
Il n’a pas pu prendre Rome. Il revient comme anti-pape.
Le Gascon, Bernardon de la Salle, en avril 1379, affronte John Hawkwood. Après cinq heures de combat, il est vaincu et capturé par la Compagnie de Saint-Georges. Conduit à Rome, Chicot fut rapidement libéré sous la promesse de quitter le service de l’antipape.
La reine Jeanne ayant été contrainte, le 18 mai 1379, de rejoindre l’obédience d’Urbain VI, Clément VII, n’ayant plus un seul allié de poids dans la péninsule, décide de revenir à Avignon où il arrive le 20 juin dans une ambiance de délire indescriptible. Il y est rejoint à la fin décembre par Bernardon de la Salle. Celui-ci lui rend hommage pour ses fiefs d’Oppède, de Mornas et de Caderousse. C’est lors de ce séjour, que Raymond de Turenne vend à son ami gascon le château de la Tour-Canillac et le Mas-Blanc près de Saint-Rémy-en-Provence. 28
Juillet. Les Anglais débarquent en Cotentin
Une force française de 1100 hommes est battue par une armée anglaise inférieure en nombre, à Saint-Vaast-La-Hougue. 29
Juillet. L’alliance de 9 villes bordelaises
De par son adhésion, en 1379, à l’alliance bordelaise de défense contre les troupes françaises, la ville fortifiée de Bourg est qualifiée de filleule de Bordeaux ; cette alliance favorise de nombreux échanges commerciaux avec la capitale girondine. Les restes de la porte de Blaye ont appartenu à l’enceinte fortifiée. 30
Le qualificatif de filleule de Bordeaux a été attribué à huit villes girondines lors de la mise en place, en 1379, à l’instigation des villes de Bordeaux et de Bourg, d’une alliance confédérale dans le but d’opposer résistance aux troupes françaises.
Les huit villes ayant adhéré à celle alliance et ayant bénéficié de ce qualificatif sont Blaye, Bourg, Cadillac, Castillon-sur-Dordogne, Libourne, Rions, Saint-Émilion et Saint-Macaire.
En 1379, la guerre de Cent Ans a tourné à l’avantage des Français qui, menés par Charles V le Sage et Bertrand Du Guesclin, ont quasiment repris aux Anglais la presque totalité des concessions faites et des terres possédées avant même le début de la guerre, à l’exception de Calais, Cherbourg, Brest, de Bordeaux (Guyenne girondine), Bayonne et quelques forteresses éparses.
Le roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine régnant est Richard II, fils du Prince Noir et petit-fils du précédent roi et duc, Édouard III, mort en 1377. Il est né à Bordeaux et n’est âgé que de douze ans.
Nombre de chartres libérales et, surtout, d’avantages commerciaux concernant la vente de vin et de blé en Angleterre, ayant été concédés par les ducs de Guyenne, Bordeaux et les villes signataires choisissent le camp des intérêts économiques, celui du duc anglais. 31
3 août. Le duc de Bretagne Jean IV débarque à Dinard
On vit alors ce magnifique mouvement de la noblesse bretonne s’unissant à la population tout entière pour supplier leur souverain de quitter l’Angleterre et de se mettre de nouveau à leur tête.
Enfin Jean le Conquérant s’embarque le 22 juillet et le 3 août, il entre dans la Rance pour se rendre à Dinan, au milieu des acclamations et des transports d’allégresse de ses sujets, heureux de le revoir au milieu d’eux. 32
3 août : Jean IV de Bretagne débarque à Dinard et Richard II d’Angleterre débarque en France. Jean IV est accueilli par les seigneurs bretons qui lui reprochent son anglophilie.
Guérande soutient le duc Jean IV
Il débarque le 3 août 1379 à Saint-Servan avec des troupes anglaises et est accueilli dans un climat d’allégresse, au grand dam d’Olivier de Clisson.
À la fin de 1379, Olivier de Clisson renonce à attaquer Guérande, faute de troupes suffisantes et dans la logique d’apaisement à l’égard de la Bretagne, voulue par Charles V. Cette mansuétude aboutit aux négociations conclues le 15 janvier 1381 par la signature du second traité de Guérande en la chapelle Notre-Dame-la-Blanche. Celui-ci confirme le droit ducal de Bretagne et le pouvoir des Montfort ; il tempère également les aspects défavorables pour la Couronne, résultant du traité de 1365. 33
En 1379, Olivier, seigneur de Clisson tente de prendre la ville de Guérande, mais après un bref siège, les troupes bretonnes et guérandaises sortent et poursuivent son armée jusque dans ses terres autour de Blain.
Olivier de Clisson paraît devant Guérande, tenu par le capitaine Guillaume du Châtel, entre le 23 août et le 1er septembre 1379. 34

5 septembre. Révolte à Gand contre le comte de Flandre
C’est le début de la révolte des chaperons blancs à Gand contre le comte de Flandre. Elle atteint Bruges et Ypres puis se répand à toute la Flandre. Une paix est signé avec le comte fin novembre mais le conflit reprend en février 1380.
Philippe van Artevelde prend la tête de la révolte.
4 octobre. Négociations entre Charles V et Richard II
Un Alleaume Boitel (peut-être une confusion avec Guillaume) est cité aux côtés de Bureau de la Rivière et de Jean Le Mercier, général conseiller, comme l’un des trois représentants envoyés par le roi de France pour une rencontre avec la comtesse d’Artois et le comte de Flandre le 4 octobre 1379, rencontre suivie d’une mission pour parlementer avec les Anglais à Boulogne-sur-Mer.
14 octobre. Une trêve est signée entre Jean IV et Charles V
Jean IV, saisit l’occasion qui se présente, débarque avec des troupes anglaises à Dinard le 3 août 1379 dans un climat d’allégresse et reprend le contrôle du duché.
Une trêve est signée avec la France dès le 14 octobre.
Les Anglais prennent quatre places fortes maritimes et dix châteaux, places fortes stratégiques, pour garantir la dette contractée par Jean IV pour cette reconquête de son duché. 35
Bertrand du Guesclin a un fils illégitime Michel du Guesclin
Si du Guesclin, le vaillant connétable de France, n’eut point d’enfants des deux mariages qu’il contracta, du moins laissa-t-il un fils illégitime, Michel Bastard du Guesclin que Moréri cite dans son dictionnaire, et auquel La Chénaye des Bois et Badier, dans leur dictionnaire de la Noblesse, consacrent les lignes suivantes : " Michel du Guesclin servait en Normandie, avec huit écuiers, le 18 octobre 1379. 36
25 octobre. Soulèvement anti-fiscal à Montpellier
Octobre. Troubles à Aubenas
Novembre. Troubles à Alès
19 novembre. Mort de Marie de La Cerda, elle a 60 ans
En décembre 1336, Charles II d’Alençon épouse en secondes noces Marie de La Cerda née vers 1319 , dite Marie d’Espagne, dame de Lunel, fille de Ferdinand II seigneur de La Cerda (1275 - 1322 ; fils de Ferdinand Ier de Castille de La Cerda), et de Juana Núñez dite « la Palomilla » (1286-1351 ; dame de Lara).
Marie de La Cerda était veuve en premières noces de Charles d’Évreux (1305-1336), comte d’Étampes.
On connaît au moins six enfants issus de l’union de Charles d’Alençon et de Marie de La Cerda :
- Charles III d’Alençon (1337 † 1375), comte d’Alençon, puis archevêque de Lyon.
- Philippe d’Alençon (1339 † 1397), élu évêque de Beauvais mais il ne fut pas consacré, archevêque de Rouen, puis cardinal.
- Pierre II le Noble († 1404), comte d’Alençon, du Perche et de Porhoët.
- Isabelle († Poissy, 3 septembre 1379), nonne au prieuré de Saint-Louis à Poissy.
- Robert († 1377), comte de Perche, qui épouse Jeanne de Rohan en 1374, d’où un fils : Charles (mort jeune, avant son père).
- Isabelle (née posthume, après. 26 août 1346).
Charles II d’Alençon dit Charles II le Magnanime, né en 1297, mort le 26 août 1346, est le deuxième fils de Charles, comte de Valois, et de Marguerite d’Anjou, et donc frère du roi de France Philippe VI de Valois.
Il est comte de Chartres, du Perche et d’Alençon. Philippe VI lui donne l’Aigle qu’il a confisqué à Jean de Montfort. En avril 1314, il épouse Jeanne, comtesse de Joigny, qui meurt le 24 septembre 1336, sans postérité. Il prend part à la bataille de Crécy (26 août 1346), où il commande l’avant-garde et y est tué. 37
Les États du Gévaudan tentent de négocier avec les Anglais qui détiennent l’Auvergne, le Rouergue et donc le Gévaudan. 38
Bertrand du Guesclin à la Roche-Goyon
Roche-Goyon ou Fort La Latte. Le château actuel fut commencé avant l’apparition du canon en Bretagne (1364) puis poursuivi au gré de la bonne fortune des Goyon dans la deuxième moitié du XIVème siècle. Il existait en 1379 puisque Du Guesclin envoie un détachement à la Roche Goyon qui résiste vaillamment. La forteresse est confisquée au profit de Charles V, puis restituée à son propriétaire par le traité de Guérande (1381).
Bertrand du Guesclin échange Pouancé
Pouancé subit son second siège par l’armée bretonne de Jean IV de Bretagne en 1379, durant lequel la forteresse est peut-être prise par trahison.
Pierre de Valois, seigneur de Pouancé, échange avec Bertrand Du Guesclin les terres de Pouancé et de La Guerche contre des terres en Normandie.
Pouancé est alors sous contrôle du duc Jean IV qui rend la forteresse à Olivier du Guesclin en 1381. Celui-ci la lui vend en 1390. À la suite du mariage entre Jean Ier d’Alençon et Marie de Bretagne, celle-ci reçoit en dot les seigneuries de Pouancé et La Guerche, qui appartiennent dès lors à la famille d’Alençon. 39
Bertrand du Guesclin possède La Guerche
La Guerche devient possession de Bertrand Du Guesclin en 1379, et bascule dans le camp français. Une garnison de cent hommes d’armes et chevaliers est alors en poste dans la ville. Cette dernière est une cité importante, ayant droit de députation aux États provinciaux, bénéficiant donc de privilèges fiscaux et politiques. À la mort du connétable (1380), son frère Olivier Du Guesclin hérite de la seigneurie et la vend en 1390, 37 000 francs or au duc Jean IV de Bretagne. 40
Ces données sur Pouancé et La Guerche ne sont pas très claires, je vais devoir creuser.
Alain du Tiercent, écuyer, sert sous Bertrand du Guesclin
C’est surtout aux XIVème et XVème siècles que la famille du Tiercent se signala dans les armées et à la cour des ducs de Bretagne.
En 1379 Alain du Tiercent, écuyer, servait sous le commandement de Bertrand du Guesclin ; ce devait être le fils ou le frère de Pierre du Tiercent, chevalier, seigneur du Tiercent, qui épousa Agnès de Fontenay ; nous avons le sceau de Pierre du Tiercent présentant son écu : D’or à quatre fusées rangées et accolées de sable, tenu par un griffon et un lion, surmonté d’un casque sommé d’un vol (Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 402, II n° 63).
En 1380, Alain du Tiercent y était à la tête d’une compagnie de dix écuyers dont voici les noms : Alain du Tiercent, — Hamelot du Tiercent, — Raoul de Belleroy, — Alain de Verdun, — Louis de Montléon, — Jean de Montguerre, — Rolland de Guitté, — Perrot Le Porc, — l’abbé de Montguerre — et le seigneur de Montguerre (D. Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, II, 249).
Ces dix écuyers avaient dès 1379 figuré dans la troupe de du Guesclin qui soutenait alors en Bretagne la cause du roi de France ; en 1381 ils se trouvaient encore au nombre des défenseurs du château de Saint-Aubin-du-Cormier et au service du Roi (D. Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, II, 373 et 402).
Ce même Alain du Tiercent donne des quittances de gages à Pontorson les 24 juillet, 8 septembre, 25 octobre 1379 et 20 août 1380.
Il les scelle de son sceau de cadet, présentant un écusson à quatre fusées accolées en fasce et un lambel à trois pendants (Revue historique de l’Ouest, Documents, III, 186). 41