Monteneuf. La restauration du site
La restitution des éléments découverts durant les fouilles.
La rigueur scientifique n’autorise aujourd’hui que des restitutions réalisées à partir de données certaines et avérées.
Dans le cas des Pierres Droites, les 39 menhirs redressés ont été repositionnés avec la plus grande précision dans leur calage d’origine. Face à l’incertitude ou à la mauvaise conservation des traces de leur calage, 33 monolithes étudiés ont été laissés en position couchée. Parmi ceux-là, se trouvent des menhirs éloignés de calages orphelins, des menhirs au calage détruit en totalité et des masses de schiste sans empreinte de fosse réceptrice.
L’organisation de l’ensemble
« Alignement » est un terme générique qui regroupe des structures au plan parfois complexe.
Aux Pierres Droites, si on reconnaît un certain nombre de lignes, des concentrations de pierres levées apparaissent par place sans souci apparent d’une quelconque organisation.
L’axe général de l’ensemble se développe selon l’affleurement géologique orienté est-ouest.
Si quatre lignes paraissent vouloir s’approcher de cette orientation, on constate que deux d’entre elles sont bien parallèles, la troisième s’écarte légèrement de cette rigueur et la quatrième est oblique à l’ensemble.
Mais, rien de cela ne doit surprendre. Car, pour une construction qui s’est réalisée sur une séquence de deux millénaires, il est très probable que les impératifs de départ aient pu évoluer dans le temps.
Ainsi paraît-il plus prudent d’évoquer un champ de pierres dressées selon un axe général, plutôt que de présenter le site comme celui d’alignements.
Le matériel archéologique
En règle générale, les ensembles de pierres dressées sont assez pauvres en matériel archéologique. Le site des Pierres Droites ne déroge pas à cette règle.
A l’exception de pièces parasites arrivées là à des dates postérieures (grande urne probablement cinéraire et hache à talon) qui indiquent une fréquentation des lieux à l’Age du Bronze, le matériel archéologique se résume à quelques tessons de poteries néolithiques, des éclats de silex, deux perles pendeloques d’argile cuite (ou fusaïoles), de percuteurs en grès découverts dans la zone d’extraction et sur l’aire compacte, d’énigmatiques palets de schiste et d’une pièce en grès brisée en deux morceaux. De forme arquée, elle porte des traces d’abrasion.
Les trous de poteaux
Neuf trous de calage de poteaux, ayant pour certains gardé une partie de la matière organique des pieux en bois qu’ils recevaient, délimitent une aire au sol compacté de 100 m² environ.
Deux foyers sont associés à cet espace où les éclats de silex et les percuteurs sont présents et ont donné des datations antérieures à l’arrivée de menhirs (foyers entre 4 300 et 3 900 ans avant J.-C. ; éléments de poteaux : 3 500 à 2 900 avant J.-C.).
S’agit-il ici d’un abri léger, d’une zone de travail, ou d’un lieu de culte pré-mégalithique ? Aucun élément ne vient proposer de réponse.
Nous savons seulement, par comparaison à des découvertes récentes (La Hersonnais en Pléchâtel, Ille-et-Vilaine) ne pas être en présence d’une « maison néolithique ».
Le tertre
Un tertre préexistant à l’arrivée des menhirs occupait cet espace de la lande.
Identifié autour d’une accumulation de blocs couchés, il forme un bombement léger mais bien perceptible dans la topographie.
Trente mètres de longueur pour onze de largeur, il a souffert du saccage du site. Quelques dalles sont posées à plat. L’une d’entre elles, sur deux lignes de pierres organisées parallèlement, pourrait laisser supposer la présence d’une inhumation.
Les menhirs venus par la suite s’installer à sa surface ont imposé aux constructeurs d’importantes structures de calage pour suppléer à la présence de couches non stabilisées.