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De Fournels à Javols

12 mai 2016

Fournels (48), départ 7h30.

Réveil à 6h30. Le ciel est couvert, mais plus de pluie. Un bon petit déjeuner en tête-à- tête avec le monsieur qui ouvre l’hôtel.

Fournels dans la brume matinale

7h30, direction le centre du bourg. Un habitant me conseille d’aller à Termes par un chemin de randonnée. Excellente idée. Je monte, je prends à gauche, à droite, me retrouve au milieu des champs et bosquets. Des boules de granit un peu partout. Le cadre est superbe. Je m’oriente trop à droite, conclusion, je suis perdu. Je marche environ 1h et me retrouve où, au point de départ. Ça commence bien. La rivière qui traverse Fournels est la Bédaule, le niveau est élevé. Sur la gauche en montant, un beau château, le château de Brion.Je reprends la route, j’arrête une voiture qui me mène à Termes, 4 kilomètres, à bon terme. J’estime ne pas avoir à les refaire à pied puisque j’ai fait l’équivalent dans les chemins. La conductrice a des amis à Erquy et aime beaucoup la Bretagne, elle me parle du beau granit rose.

Après 1 an, je retrouve Bertrand, ça se fête

A Termes, petit crachin, je prends le GR de Pays, le sentier du Guesclin. On se retrouve ! Erreur de départ, mauvaise signalisation, je finis dans un pré, demi tour, où est le bon chemin ? Un 4x4 arrive, le propriétaire du pré, il m’indique aimablement la bonne direction. Un chemin empierré de graviers de lave, bien noirs, en harmonie avec le ciel gris. Tout pour la déprime, mais je n’en ai pas les moyens. On résiste, il faut lutter. Des hêtres, des pins, de l’eau, de l’humidité, des mousses sur les arbres, au sol, des joncs, des genêts pas tout à fait en fleurs, et des jonquilles. Des éoliennes sur ma droite, un bruit de moteur et le bruissement des ailes.

Touchant tableau, ça m’ouvre l’appétit

Après la montée, c’est la descente vers Fau-de-Peyre. Le GR de Margeride est un boulevard, de beaux paysages qui méritent un peu de soleil. Quelques portions de chemin sur du sable granitique clair, c’est beaucoup mieux. Une pose, ça fera du bien, moins de poids à transporter. Au lieu de prendre la route à gauche, qui monte, je prends à droite, qui descend. Mauvais réflexe. Erreur de manque de courage. Arrivé en bas, un superbe champ de jonquilles, des agriculteurs me disent qu’elles sont ramassées, et qu’elles subissent un premier traitement à Aumont-Aubrac. Ensuite elles partent pour Grasse où elles finissent dans les parfums. Dans quelques jours ce sera le tour des narcisses. Le narcisse, ça paie plus que la jonquille. Je reviens sur mes pas, Fau-de-Peyre est à 3 kilomètres. Pause, changement de chaussettes. Ciel gris, vent frais et beuglements des vaches. Il est 12 h à Fau-de-Peyre, le bar-tabac-restaurant est accueillant, le menu aussi : mannoules (tripes au vin blanc), lentilles, bière, café. Je reprends le GR en sortant du bourg. Belle église. A gauche, il y a un gîte, la propriétaire est sympa, on discute 5 minutes. Elle m’argumente pour que je reste ce soir chez elle.

Fau-de-Peyre. Un bel ensemble

Le chemin est très peu large, une sente, à peine 1 mètre, dans les granits, les genêts, empli de roches. Il débouche sur la rivière, la Rimaize, qui est sortie de son lit. Un pêcheur. Ça bouillonne, c’est très agréable et impressionnant, quelle puissance cette rivière pleine de l’eau tombée cette nuit. Un moulin, des biefs, des cascades, des tourbillons, de l’écume, un cadre superbe, un gîte, une bonne adresse pour contempler ce paysage. Je note le numéro de téléphone, on ne sait jamais, si je repasse par ici. Le chemin est superbe, il monte, descend, serpente. Arrivé au sommet, une belle vue sur Aumont-Aubrac. Encore 4 kilomètres. Sur du sable granitique. J’entre par la Ruelle du Calvaire, le nom est de circonstance, elle est pentue, je passe sous l’autoroute A75 et sous la ligne du chemin de fer. Je fais une pause au Resto-grill-salon-de-thé, menthe à l’eau. Il y a des Québécois qui mangent, des randonneurs. On échange quelques mots et des gestes. L’un d’eux me lance « Vive la Bretagne libre » et « Vive le Québec libre ». Je constate que le Général de Gaulle a réussi son coup et qu’il est encore très présent au Québec. Aumont-Aubrac est une étape sur un des circuits de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Moi, je vais à Javols, chez les Gabales

Je téléphone au Regimbal à Javols pour m’assurer qu’il est ouvert et qu’il y a une chambre de disponible. C’est bon. Javols est un trou, mais tellement attrayant. J’y suis passé plusieurs fois déjà, les propriétaires sont très accueillants, et la cuisine est excellente. Encore 6 kilomètres, et la journée sera finie. En sortant d’Aumont-Aubrac, à gauche, il y a le village des Estrets, ce nom vient de « strata », voie gallo-romaine. Les voies étaient conçues de plusieurs couches de matériaux, des strates. Je vais en rejoindre une dans 2 kilomètres, elle mène à Javols. Elle allait de Lyon à Toulouse, en traversant « Anderitum », Javols, capitale des Gabales, en Gévaudan.

Anderitum sur le Triboulin, capitale des Gabales

Il y a des fouilles archéologiques, un musée. Le soleil arrive, le vent se maintient. Des groseilliers sauvages dans les bois. De beaux bœufs, de belles côtes. Du granit à grain noir et rose. Une énorme fourmilière. J’entre dans Javols à 17h10. Au Regimbal, une bonne douche. Les propriétaires ont mis leur affaire en vente pour raison de santé du mari. Je prends l’apéritif en rédigeant ces notes, puis, je passe à table. Le restaurant est connu à 50 kilomètres à la ronde, il y a 20 à 25 places, sa spécialité c’est la choucroute, il est prudent de réserver. Qu’est-ce que le chef a concocté ? Pied de cochon local, faux-filet de bête de l’Aubrac, café. Refus du fromage et du sorbet-poire. Un affront au cuisinier ? Impossible de manger plus. Ici, avant de venir, il ne faut pas manger pendant 2 jours. C’est très bon et très copieux. Il n’y a pas de secret pour qu’une affaire marche, l’amabilité et le sourire en plus. S’ils vendent, les successeurs auront des difficultés à maintenir le niveau. Merci pour ce moment de convivialité gastronomique.


Voir et savoir

  • Termes,48 : GR de Margeride.
  • Aumont-Aubrac,48 : Station sur la voie Agrippa, sur l’axe reliant Javols au Puech Cremat. Eglise Saint-Étienne : prieuré bénédictin,1061, attesté en 1123. GR 43.
  • Javols,48 : « Gabales » signifierait : « hommes aux javelots ». Fouilles .Musée.

Ma collection de tampons

  • Hôtel del Faou : Mme Tichit Andrée. Le Village. 48130 Fau-de-Peyre, Aumont-Aubrac.
  • Aumont-Aubrac, 48 : Ferme du Barry. 48130 Aumont-Aubrac.
  • Le Regimbal : Hôtel, restaurant. La Chaumière. 48130 Javols.