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1348. Bertrand du Guesclin a 28 ans

Jeanne de Penthièvre a 24 ans. La guerre des deux Jeanne. La Peste noire. L’Ordre de la Jarretière.

Janvier. L’année commence sous les plus mauvais auspices

Un tremblement de terre est ressenti dans tout le Comtat Venaissin ainsi que dans une grande partie de la Provence et du Languedoc. Le nombre de victimes de ce séisme est minime comparé à celui de l’épidémie qui s’abat sur tout le pourtour méditerranéen. 1

La peste noire se propage

Depuis Marseille, en novembre 1347, elle gagne rapidement Avignon, en janvier 1348, alors cité papale et carrefour du monde chrétien : la venue de fidèles en grand nombre contribue à sa diffusion.

Début février, la peste atteint Montpellier puis Béziers. Le 16 février 1348, elle est à Narbonne, début mars à Carcassonne, fin mars à Perpignan.

Fin juin, l’épidémie atteint Bordeaux. À partir de ce port, elle se diffuse rapidement à cause du transport maritime.

L’Angleterre est touchée le 24 juin 1348. Le 25 juin 1348, elle apparaît à Rouen, puis à Pontoise et Saint-Denis. Le 20 août 1348, elle se déclare à Paris.

Du Guesclin. Rouen. 76
Aître Saint-Maclou. Photo : 24/05/2014.

En septembre, la peste atteint le Limousin et l’Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et l’Anjou. En décembre, elle est apportée à Calais depuis Londres.

En décembre 1348, elle a envahi toute l’Europe méridionale, de la Grèce au sud de l’Angleterre. L’hiver 1348-1349 arrête sa progression, avant qu’elle resurgisse à partir d’avril 1349.

La peste eut d’importantes conséquences économiques, sociales et religieuses :

  • la main-d’œuvre vint à manquer et son coût augmenta, en particulier dans l’agriculture. De nombreux villages furent abandonnés, les moins bonnes terres retournèrent en friche et les forêts se redéveloppèrent ;
  • les propriétaires terriens furent contraints de faire des concessions pour conserver (ou obtenir) de la main-d’œuvre, ce qui se solda par la disparition du servage ;
  • les villes se désertifièrent les unes après les autres, la médecine de l’époque n’ayant ni connaissances de la cause de l’épidémie ni les capacités de la juguler ;
  • les revenus fonciers s’effondrèrent à la suite de la baisse du taux des redevances et de la hausse des salaires ; le prix des logements à Paris fut divisé par quatre ;
  • des groupes de flagellants se formèrent, tentant d’expier les péchés, avant la Parousie, dont ils pensaient que la peste était un signe annonciateur. Cependant ces groupes restaient extrêmement marginaux, la plupart des chrétiens firent face au fléau par une piété redoublée, mais ordinaire et encadrée par un clergé qui réprouvait les excès ;
  • les Juifs, suspectés par la population d’empoisonner les puits, furent persécutés, en dépit de la protection accordée par le pape Clément VI ;
  • la peste marqua également les arts : voir en particulier les danses macabres et l’œuvre de Boccace le Décaméron.

En France, la population chute de 17 à 10 millions d’habitants, une diminution de 41 %, entre 1340 et 1440.

La médecine du XIVe siècle était impuissante face à la peste qui se répandait. Les médecins débordés ne savaient que faire devant cette maladie qui les atteignait, tout autant que leurs patients. Néanmoins, quelques conseils, vains, étaient donnés :

  • brûler des troncs de choux et des pelures de coing ;
  • allumer des feux de bois odoriférants dans les chaumières ;
  • faire bouillir l’eau et rôtir les viandes ;
  • prendre des bains chauds ;
  • pratiquer l’abstinence sexuelle ;
  • pratiquer de nombreuses saignées ;
  • administrer des émétiques et des laxatifs, l’effet obtenu étant l’affaiblissement des malades qui meurent ainsi plus rapidement ;
  • organiser des processions religieuses solennelles pour éloigner les démons. 2
Diffusion de la peste noire 1347-1351

Guy de Chauliac, ou Gui de Chauliac, ou encore Gui de Chaulhac, né vers 1298 à Chaulhac et mort le 23 juillet 1368 est un chirurgien français. Guy de Chaulhac arrive donc au palais des Papes afin de soigner les malades de la peste. Cependant, son dévouement au contact permanent de la maladie lui fait la contracter. Il se soigne lui-même en testant sur lui des méthodes chirurgicales. Il pratique ainsi l’incision des bubons qui lui apparaissent. 3

Les contemporains désignent cette épidémie sous de nombreux termes : « grande pestilence », « grande mortalité », « maladie des bosses », « maladie des aines », et plus rarement « peste universelle »2 (qui doit être compris comme un équivalent de fléau universel).

Le terme « peste noire » ou « mort noire » apparaît au XVIe siècle. Il semble que « noir » doive ici être pris au sens figuré (terrible, affreux), sans allusion médicale ou clinique.

Il ne manque pas d’écrits contemporains de la peste noire, comme la Nuova chronica du chroniqueur florentin Giovanni Villani, lui-même victime de la peste en 1348. Sa chronique s’arrête en 1346, mais elle est poursuivie par son frère Matteo Villani avec le récit détaillé de cette épidémie. Gabriel de Mussis (en) (1280-1356) de Plaisance est l’auteur d’un Historia de morbo en 1348.

D’autres chroniqueurs notables sont les continuateurs de la chronique de Guillaume de Nangis à Saint-Denis ;

  • Gilles Le Muisit à Tournai ;
  • Simon de Couvin (?-1367) de Liège ;
  • Baldassarre Bonaiuti (en) dit aussi Marchionne di Coppo Stefani (1336-1385) de Florence ;
  • Louis Heyligen à Avignon et
  • Michel de Piazza à Messine.

En 1346, les Mongols de la Horde d’or assiégèrent Caffa, comptoir et port génois des bords de la mer Noire, en Crimée. L’épidémie, ramenée d’Asie centrale par les Mongols, toucha bientôt les assiégés, car les Mongols catapultaient les cadavres des leurs par-dessus les murs pour infecter les habitants de la ville. 4

Cependant, pour Boris Bove il est plus plausible d’imaginer que la contamination des Génois fut le fait des rats passant des rangs mongols jusque dans la ville, ou selon une théorie récente, plutôt des gerbilles. 5

Le siège fut levé, faute de combattants valides en nombre suffisant : Génois et Mongols signèrent une trêve. Les bateaux génois, pouvant désormais quitter Caffa, disséminèrent la peste dans tous les ports où ils faisaient halte : Constantinople est la première ville touchée en 1347, puis la maladie atteignit Messine fin septembre 1347, Gênes et Marseille en novembre de la même année. Pise est atteinte le premier janvier 1348, puis c’est le tour de Spalato, la peste gagnant les ports voisins de Sebenico et de Raguse, d’où elle passe à Venise le 25 janvier 1348. En un an, la peste se répandit sur tout le pourtour méditerranéen.Dès lors, l’épidémie de peste s’étendit à toute l’Europe.

La peste est l’occasion d’interrompre la guerre : prolongation de la trêve de Calais en 1348. D’autres historiens insistent sur l’influence de la peste sur le déroulement des opérations militaires, surtout en Méditerranée : la fin du siège de Caffa, la mort d’Alphonse XI lors du siège de Gibraltar, la réduction des flottes de guerre de Venise et de Gênes, l’ouverture de la frontière nord de l’Empire byzantin, la dispersion de l’armée de Abu Al-Hasan après la bataille de Kairouan (1348), l’arrêt de la Reconquista pour plus d’un siècle, etc. 6

11 avril. Les De Carteret perdent leur possessions continentales

En 1338, les Français ravagent Jersey et le mettent le siège devant le château de Montorgueil défendu avec succès par Renaud V de Carteret. Le 11 avril 1348, les de Carteret perdent leur possessions continentales mais sont toujours installés dans leur manoir de Saint-Ouen sur l’île de Jersey. 7

Du Guesclin. Jersey
Le château de Mont-Orgueil. Photo : 13/06/2015.

13 avril. Massacre de Juifs à Toulon

23 avril. L’Ordre de la Jarretière

Most Noble Order of the Garter est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, il est fondé le 23 avril 1348, le jour de la Saint Georges, par le roi Édouard III. 8

9 juin. Le pape Clément VI achète Avignon à la reine Jeanne de Naples, qui est également comtesse de Provence. Jeanne est innocentée dans l’affaire de l’assassinat de son mari André III de Hongrie par le pape et obtient les dispenses pour son mariage. Elle lui vend Avignon 80 000 florins pour financer la reconquête de Naples. L’empereur Charles IV renonce à ses droits de suzeraineté sur la ville le 1er novembre suivant.

Ce fut Guillaume de Malesec (Malosico), clerc de la Chambre du pape et chanoine de Langres, qui accepta la vente au nom de Clément VI, à la date du 6 juin. Par contre, les Archives du Vatican indiquent que ce fut Estienne Aldebrandy, archevêque d’Arles, qui passa le contrat de vente d’Avignon, avec toutes ses dépendances. La cité papale étant en terre d’Empire, l’acte fut fait en présence des plénipotentiaires de Charles IV de Luxembourg qui enregistrèrent la cession par lettres datées du 9 juin. Dans la cour du musée Calvet d’Avignon (ancienne Livrée de Cambrai) a été conservé le banc de pierre sur lequel le prélat compta à la Reine Jeanne ses 80 000 florins d’or. Elle confirma cette vente le 21 juin. Le 1er novembre 1348, de Gorizia, capitale du comté de Goritz, dans le Frioul, l’empereur en personne accusa réception de la transaction aux deux parties attestant qu’il cédait au pape tous ses droits sur Avignon. 9

4 juillet. Une bulle du pape Clément VI vise la protection des Juifs

Une seconde bulle du 26 septembre les innocente de la propagation de la peste. 10

La peste provoque des violences antijuives

Les premiers troubles éclatent à Toulon dans la nuit du 13 au 14 avril 1348. Quarante Juifs sont tués et leurs maisons pillées. Les massacres se multiplient rapidement en Provence, les autorités sont dépassées à Apt, Forcalquier et Manosque. La synagogue de Saint-Rémy-de-Provence est incendiée (elle sera reconstruite hors de la ville en 1352). En Languedoc, à Narbonne et Carcassonne, les Juifs sont massacrés par la foule.

Du Guesclin. Saint-Rémy-de-Provence. 13
Photo : 19/05/2016.

En Dauphiné, des Juifs sont brûlés à Serres. N’arrivant pas à maîtriser la foule, le dauphin Humbert II fait arrêter les Juifs pour éviter les massacres. Ceux-ci se poursuivent à Buis-les-Baronnies, Valence, la-Tour-du-Pin, et Pont-de-Beauvoisin où des Juifs sont précipités dans un puits qu’on les accuse d’avoir empoisonné.

D’autres massacres ont lieu en Navarre et en Castille. Le 13 mai 1348, le quartier juif de Barcelone est pillé.

Du Guesclin. Barcelone. Espagne
Les remparts romains près de la cathédrale. Photo : 28/05/2019.

En juillet, le roi de France Philippe VI fait traduire en justice les Juifs accusés d’avoir empoisonné les puits.

Six Juifs sont pris à Orléans et exécutés.

En août, la Savoie est à son tour le théâtre de massacre. Le comte tente de protéger puis laisse massacrer les Juifs du ghetto de Chambéry.

En octobre, les massacres continuent dans le Bugey, à Miribel et en Franche-Comté.

Novembre à janvier 1349. La peste noire atteint Quimper.

L’Anjou n’est pas épargné par les trois fléaux.

Malgré la gloire de ses princes, l’Anjou n’est pas épargné par les trois fléaux de famine, peste et guerre, qui se conjuguent pour faire de cette période l’une des plus sombres de son histoire. Les conditions climatiques dégradées créent une faim endémique qui entraîne une dépression démographique sensible dès le début du 14ème siècle. La crise agricole se double d’une crise économique et monétaire consécutive aux dévaluations du règne de Philippe IV le Bel et à l’excessive pression fiscale, entretenue tant par les agents du duc que par les agents du roi, et même par le pape, comme le dénonce dès 1311 l’évêque d’Angers Guillaume Le Maire dans son Journal.

Des épidémies d’ampleur sans précédent frappent également le pays. La plus grave d’entre elles, la peste noire, touche l’Anjou à la fin de l’année 1348. Même si ses conséquences ne furent pas comparables à celles que connurent alors certaines régions entièrement désertées, on estime qu’un tiers environ de la population fut touchée par la mort ou par la maladie. Surtout, les récurrences de l’épidémie, au long du siècle, compromettent toute tentative de reprise. La désorganisation des échanges, la fermeture quasi-totale des marchés extérieurs dans les phases les plus critiques de la guerre de Cent ans, achèvent d’appauvrir une province mise en coupe réglée par les puissants comme par les occupants. 11

Malgré les louables efforts faits par le comte de Forez, lieutenant du roi de France en Poitou, pour mettre la province à l’abri d’un coup de main, des bandes de coureurs des deux partis ravageaient les campagnes. Ainsi, au mois d’août 1348, les Moutiers-les-Mauxfaits furent pris, pillés et mis à feu et à sang, sous les ordres de plusieurs gentilshommes du pays, au nombre desquels on trouve les deux frères d’Apremont, Guillaume de Boulières, Guillaume de Buor, seigneur de la Mothe-Frelon, Hardouin ; de Cholet, etc. Le prieur des Moutiers, Nicolas Michelet, et Maurice du Fouilleux, au nom des autres habitants de cette localité, ayant adressé une plainte à Platon de Grèze, châtelain de la Roche-sur-Yon, ce dernier fut chargé de l’information de l’affaire, de la capture des prévenus, de la saisie de leurs biens et de la conduite des prisonniers à Paris. Les biens volés aux Moutiers avaient été transportés au château de Poiroux dont Guy d’Apremont était seigneur. Son châtelain, Robert Gueniel, qui avait fait partie de la bande des assaillants, et recelait les objets pillés, avait seul été arrêté et emprisonné au Chatelet de Paris. 12

La peste atteint le Dorset, en Angleterre (1348-1349)

Londres est touchée le 1er novembre. 13

La population anglaise est réduite de 30 % entre 1348 et 1369. La réduction de la main d’œuvre transforme l’économie agricole seigneuriale. De vastes terres passent à l’élevage et la main-d’œuvre agricole connaît pour la première fois une sorte de liberté.

Jeanne de Penthièvre mène le parti de Blois-Penthièvre

L’épouse de Charles de Blois, Jeanne de Penthièvre, le remplace dans la lutte qu’elle conduit avec une vaillance digne d’un grand homme de guerre. Jeanne de Flandre, comtesse de Montfort, sa rivale, « femme au courage d’homme et au cœur de lion », disent les vieux chroniqueurs, dirige elle même le parti de Montfort, depuis la captivité de son époux, fait prisonnier par les Français, tout au début de la guerre, au siège de Nantes. La présence de ces deux femmes également énergiques, à la tête de leurs armées respectives, a fait donner à cette lutte des maisons de Blois et de Montfort, le nom de « guerre des deux Jeanne ».

Après la défaite de Charles de Blois, les Anglais restés en garnison à la Roche, se conduisent à l’égard des habitants avec une excessive cruauté : « Ils en tuèrent un grand nombre », dit Dom Morice, « et ne réservèrent que ceux qu’ils crurent utiles à la culture des terres. »

Les nobles du pays de Tréguier, indignés de ces odieux traitements, s’en plaignirent à Philippe de Valois et lui demandèrent des secours.

Du Guesclin. Tréguier. 22
Photo : 28/01/2017.

Philippe leur envoya quelques troupes sous les ordres du Sire de Craon et d’Antoine Doria. Ce secours était insuffisant par lui-même, mais ces seigneurs armèrent à la hâte tous les hommes du pays, en état de porter les armes, et les conduisirent à la Roche-Derrien. La place fut, pendant deux jours, attaquée et défendue avec beaucoup de courage. 14

Du Guesclin. Craon. 53
Château du 18ème siècle. Photo : 15/05/2014.

Le troisième jour, les Anglais offrirent de se rendre « Vie et bagues sauves », mais les assiégeants repoussèrent cette proposition et donnèrent un nouvel assaut qui dura jusqu’au lendemain sans résultat décisif.

Le Sire de Craon craignant cependant que Thomas D’Ageworth ne vint une seconde fois au secours de la ville promit alors une somme de 50 écus à celui de ses soldats qui entrerait le premier dans la Place. Cette somme fut mise dans une bourse et placée au bout d’un bâton dépassant le mur, afin que tous pussent, la voir.

L’appât du gain anima les guerriers, surtout les Génois qui faisaient partie des troupes de Philippe de Valois. Ces Génois se firent attacher aux murs, les sapèrent et y firent une brèche par laquelle l’armée entière pénétra dans la place : vieillards, femmes, enfants, tous ceux qui se trouvaient dans la ville furent passés au fil de l’épée.

Deux cent cinquante Anglais, réfugiés dans le château, résistaient encore ; ils se rendirent à la condition qu’on les conduirait sous bonne escorte à dix lieues de la Roche.

Sylvestre de la Feuillée et un autre chevalier breton s’offrirent pour les accompagner et parvinrent, non sans peine, à les conduire à Châteauneuf de Quintin. 15 Mais là des bouchers, des charpentiers et autres gens de métier, irrités contre ces Anglais qui avaient fait tant de mal dans notre pays, les enveloppèrent, et les tuèrent tous malgré les prières et les efforts des deux chevaliers bretons. 16

Sylvestre de la Feuillée

Sylvestre III de la Feuillée en Goven est à La Roche-Derrien, Auray, Bécherel en 1371, Guérande en 1380. Jeanne de la Feuillée épouse Geoffroy Budes, seigneur du Plessis-Budes, présent en Espagne en 1366. 17

Antoine Doria commande la Roche-Derrien

La duchesse de Bretagne, Jeanne de Penthièvre, donna le commandement de la Roche-Derrien à Antoine Doria qui lui avait rendu cette place et l’avait si bien servie dans la circonstance. Antonio Doria est amiral de France depuis 1339. 18

Jeanne de Penthièvre négocie la rançon de Charles de Blois

Alors commença la gloire de Jeanne de Penthièvre, digne rivale de l’héroïque veuve de Montfort. Toute capable qu’elle se montrât de soutenir seule son parti, elle ne cessa de s’occuper de la délivrance de son mari. Des négociations furent nouées avec la cour d’Angleterre ; l’on songea même à des alliances de famille.

La comtesse réunit à Dinan, pour délibérer sur ce grave sujet, une sorte de conseil suprême, composé des prélats, des barons et des députés des villes de son parti, Rennes, Nantes, Dinan, Quimper, Morlaix, Guingamp, Lamballe, La Roche-Derien, Moncontour, Jugon et Châtelaudren. Ce fut à la suite de cette assemblée, que six ambassadeurs, pris dans les trois ordres et munis des pleins pouvoirs de la duchesse, des prélats, des nobles et des bourgeois, stipulant au nom du pays, furent envoyés vers le roi d’Angleterre pour traiter de la rançon du noble captif. 19

Jean de Châteaugiron, seigneur de Malestroit, est qualifié « banneret » dans un sauf-conduit qui lui est délivré en 1348, ainsi qu’à plusieurs autres seigneurs bretons par le roi d’Angleterre, pour traiter de la rançon de Charles de Blois. 20

Du Guesclin. Malestroit. 56
L’Oust borde la ville. Photo : 02/10/2016.

Bonabes de Derval est parmi les neuf chevaliers que la Comtesse de Penthièvre envoie en Angleterre pour négocier la rançon de Charles de Blois. Cette négociation n’aboutit pas. A son retour Bonabes de Derval passe au service du roi de France qui le convoque au ban et arrière-ban en 1350. Bonabes de Derval devient chambellan et conseiller de Jean II le Bon. 21

Thomas la Vache est mentionné dans un sauf-conduit du roi d’Angleterre, du 13 juillet 1348, délivré à quelques chevaliers bretons pour venir traiter de la rançon de Charles de Blois. Thomas la Vache fut tué en 1370, au combat de Pont-Valain, livré par du Guesclin aux Anglais. Cette maison remonte à Geoffroi la Vache, chevalier, sénéchal de Ploërmel, en 1272. 22

Jean Ruffier est mentionné dans le sauf-conduit précité, parmi les chevaliers chargés de traiter de la rançon de Charles de Blois. Il faisait partie, en 1351, des chevaliers de la compagnie du vicomte de Rohan. Il se trouva, en 1356, au combat de Montmuran, et à la bataille d’Auray, en 1364. Il suivit Bertrand du Guesclin en Espagne, en 1366, et prit part aux batailles de Navarette et de Montiel. Il figure avec le titre de miles dans l’enquête établie, en 1371, pour la canonisation de Charles de Blois. 23

Jean de Montbourcher est mentionné dans le sauf-conduit précité, parmi les chevaliers chargés de traiter de la délivrance de Charles de Blois. Une quittance du 21 mai 1352, dans laquelle il prend la qualité de chevalier, et à laquelle son sceau est apposé, nous apprend qu’il portait : d’or à trois channes ou marmites de gueules, à l’orle semé de besants. Il est qualifié chevalier dans une quittance du roi d’Angleterre du 13 juillet 1375, relative au payement de vingt-cinq mille nobles effectué pour la rançon de Charles de Blois. D’Argentré cite le seigneur de Montbourcher au nombre des capitaines bretons qui prirent part, en 1369, à la bataille de Montiel. 24

Du Guesclin. Cuguen. 35
Le château La-Roche-Montbourcher. Photo : 23/02/2019.
Ercé-près-Liffré. 35
Vestiges proches du château Le Bordage. Photo : 20/06/2020.

Raoul III de Coëtquen meurt en 1348

Coëtquen est à l’entrée d’une grande forêt, dans la commune de Saint-Hélen, à huit kilomètres de Dinan. 25

Raoul II, marié à Margirie et père de Guillaume de Coëtquen, cinquième du nom vivant en 1329 épousa Delice Goyon.

Raoul III de Coëtquen, mort en 1348 laissa de N. de Plezou un fils : Jean qui suit.

Jean de Coëtquen est mort prisonnier en Angleterre. Le dit seigneur Jean de Coëtquen était marié avec Marguerite de Rougé veuve de Olivier de Tournemine, sieur de la Hunaudaye.

Raoul III de Coëtquen fut gouverneur de la ville de Redon et du château de Léhon, marié avec Marguerite de Quédillac, il mourut à la fin du XIVe siècle laissant pour héritier Raoul IV.

Après Raoul II et Guillaume II de Coëtquen, leur descendant Jehan Ier de Coëtquen accompagne Du Guesclin dans ses guerres d’Espagne et combat pour Charles de Blois, au service duquel il est fait prisonnier et conduit en Angleterre, où il meurt en 1360. Marguerite de Coetquen, abbesse de Saint-Sulpice de Rennes en 1363, était sans doute sa fille. 26

Son fils Raoul III épousa Marie de Guébriac, qui, en 1362, fit un testament exprimant sa volonté d’être enterrée, comme tous les membres de sa famille, dans l’église des Jacobins ou Dominicains de Dinan, près du sire de « Quoiquen son sieur ». 27

Du Guesclin. Saint-Helen. 35
Ruines de Coëtquen . Photo : 23/02/2019.

Le maréchal de Bretagne, Raoul IV. Fils du précédent, Raoul IV de Coëtquen sert en Espagne et en France sous Du Guesclin, qu’il voit mourir à Châteauneuf-de-Randon, en 1380. Sieur du Vauruffier en Plouasne, par son mariage avec Philippote Ruffier, il devint chevalier banneret d’après une montre de 1386, capitaine de Léhon, en 1402, ambassadeur auprès du duc de Bourgogne, en 1408, puis auprès du roi de France, en 1411, chambellan du duc, en 1419, et enfin maréchal de Bretagne, en 1420. 28

Jean, sire de Coëtquen. Sire de Coëtquen, fameux partisan de Charles de Blois, prisonnier comme lui en Angleterre, compagnon d’armes de Bertrand du Guesclin. 29

Fratrie : Raoul de Coëtquen, seigneur de la Bintinaye et Adelice de Coëtquen. 30

En 1365, naissance de Raoul V de Coëtquen. 31

Du Guesclin. Redon. 56
Abbaye Saint-Sauveur. Photo : 12/10/2002.

Raoul Caours repasse côté anglais

Lors de la trêve signée le 13 novembre 1348 entre la France et l’Angleterre, il fait partie des capitaines désignés par l’Angleterre parmi les juges et gardiens de la trêve en Bretagne. 32

Guy XII de Laval épouse Louise de Châteaubriant

Guy XII de Laval ou Jean de Laval, seigneur de Laval, vicomte de Rennes, baron de Vitré-Seigneur de Gavre et d’Acquigny, châtelain du Désert, gouverneur de Bretagne, fils de Guy X de Laval et de Béatrix de Bretagne, se marie avec Louise de Châteaubriant, fille de Geoffroy VII, sire de Châteaubriant, et de Jeanne de Belleville, et sœur de Geoffroy VIII, lequel, étant mort sans enfants, la laisse héritière de la terre de Châteaubriant, la cinquième des neuf grandes baronnies de Bretagne. Il a 21 ans. Puis il se marie avec dispense le 28 mai 1384 avec Jeanne de Laval-Tinténiac, sa parente au 3e degré, dame de Châtillon, veuve du connétable Bertrand du Guesclin. 33

Nicolas Oresme étudie la théologie à Paris

On ne sait pratiquement rien sur sa famille et ses origines. Le fait qu’il ait fait ses études au collège de Navarre, établissement commandité et subventionné par le roi pour les étudiants trop pauvres pour payer leurs frais de scolarité à l’Université de Paris, constitue une indication probable de ses origines paysannes. Toute sa vie se déroule durant la guerre de Cent Ans, la Normandie est alors souvent occupée par l’Angleterre. Il étudie les « artes » à Paris (avant 1348), avec Jean Buridan (reconnu comme le fondateur de l’école française de philosophie naturelle), Albert de Saxe et peut-être Marsile d’Inghen. À partir de 1348, il étudie la théologie à Paris. Il obtient son doctorat en 1356 et devient, la même année, grand-maître du Collège de Navarre. Il est reçu Magister Artium en 1362.

Sa réputation a attiré l’attention de la famille royale et l’a mis en contact intime avec le futur Charles V en 1356. 34

Mathieu II de Roye

C’est le fils de Jean II de Roye, seigneur de Roye, Guerbigny, Becquigny, Vespillières et Monchy-le-Perreux, il commande l’armée en 1348. Mathieu II de Roye sert en Picardie sous le duc de Bourbon en 1351, puis sous le roi de Navarre en 1352, en Normandie en 1353, en Gascogne, Poitou et Saintonge sous le connétable, Charles d’Espagne, en Beauvaisis en 1357, en Champagne en 1359, à Paris - 04/1360 - otage pour la délivrance du roi Jean II captif en Angleterre, épouse en troisièmes noces en septembre 1363, Isabeau de Châtillon. Il meurt après 1377. 35

Brideau de Châteaubriand, chevalier, donna à Vannes, le 3 septembre 1348, quittance de ses gages à Nicolas Le Chandelier, trésorier des guerres du roi. Son sceau représente les armes de Châteaubriand avec un lambel pour brisure. 36

Du Guesclin. Chateaubriand. 44
Le château. Photo : 15/10/2006.

Brient de Machecoul, chevalier, conseiller du roi et maître des requêtes de son hôtel, reconnut par une quittance scellée de ses armes, qui représentent trois chevrons et une bordure besantée, avoir reçu six vingt dix-huit livres tournois, pour dépenses faites aux voyages de Poitou, de Saintonge et ailleurs. 37

Payen de Coesmes figure avec trois hommes d’armes, dans diverses montres de l’an 1348. Son sceau représente un écu à la bordure engreslée, chargé d’un lion rampant. 38

Guillaume de Léon, dominus Gullielmus de Leon, miles39

L’écrivain italien Boccace, Giovanni Boccaccio, commence à travailler sur le Décaméron.

Je n’ai pas trouvé de mention de Bertrand du Guesclin pour cette année.