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De Pérols-sur-Vézère à Neuvic

7 mai 2015

Pérols-sur-Vézère (19), départ 6h30.

Ce matin, il gèle, les paysages sont magnifiques

Ce matin il fait -1°, il y a de la gelée blanche dans les champs. Je reprends la « Route des Hêtres », c’est splendide. Direction Barsanges.

Jolie plaque ancienne

Le pont de la Saulière passe au-dessus de la ligne de chemin de fer. Le granit du coin est superbe. Pourquoi aller en chercher en Chine ? Les communes achètent étranger car c’est moins cher, conclusion, on ferme les entreprises locales, et finalement on paie les chômeurs. Un cercle vicié, vicieux. Pourquoi ne pas obliger les communes à utiliser les matériaux locaux ? Ainsi chacune aurait un look local et non standardisé comme c’est le cas actuellement, et aiderait l’économie locale. C’est certainement trop simple comme raisonnement !

Il est certainement agréable de circuler en train

La route est en mauvais état, il y a des branches tombées un peu partout. J’imagine Bertrand avec ses sbires chevauchant sur ces routes, plutôt des chemins, sans ce macadam. Une multitude de petits cours d’eau descendent des sommets, on a l’impression que l’eau jaillit de terre.

Il est 7h30, le soleil se montre. Ce sera une très belle journée. Pour le moment sans réservation d’hôtel ou chambre d’hôtes, j’ai réussi à trouver une douche et un lit chaque soir. Cela rassure Catherine. C’est vrai que c’est plus confortable que le hamac. Le grand luxe, c’est la douche. L’eau des rivières est limpide, elle court sur un lit d’arène granitique jaune clair. Elle semble transparente de ce fait.

Des ardoises taillées en arrondi

Les ardoises des toitures ne sont pas rectangulaires mais taillées avec un arrondi vers le bas. Les toitures sont assez pentues. Certainement pour éviter l’entassement de neige, l’hiver.

Jeux de lumière au lever du soleil

Sur cette petite route taillée dans la forêt de hêtres et au milieu des prairies, quasiment pas de voitures, 3 ou 4 sur 15 kilomètres. Le grand calme. Un environnement impressionnant, des paysages à rester devant pendant des heures. Une variété d’arbres et de feuillages aux couleurs différentes. Un immense no man’s land. Pas tout à fait, une maison, une ferme par-ci, par-là.

Quand Bertrand arrivait avec sa bande sauvage, je comprends l’effroi des populations. Entre les vols, les viols, les saccages, les habitants n’avaient guère de choix, se cacher, négocier et prier de voir ces routiers aux mines patibulaires déguerpir au plus vite. Avec leurs harnachements, tenues de combat, montés sur leurs chevaux, ils devaient impressionner. Après la peur de leur arrivée, le plaisir de les voir partir. Par endroit l’altitude est supérieure à 900 mètres. Bertrand ne devait pas être dépaysé dans cette région de forêts et de bûcherons. Il savait manier la hache au combat. Comme eux. De plus il était taillé comme eux.

Laval, la préparation des piquets de châtaignier

Des sapins, des hêtres, des charmes, des mélèzes. C’est très diversifié. Une alternance de feuillus persistants et d’arbres à feuilles caduques. Après le copieux dîner de hier soir, je constate que la ventilation est parfaite. Prise d’air en haut et en bas. Tout fonctionne à merveille. Ici, de nombreuses maisons sont à vendre, un petit prix. J’imagine que la région est réservée aux retraités qui veulent passer leur fin de vie de façon contemplative. Loin du monde. Pourquoi pas ?

A Maussac-Gare, un seul commerce, la boulangerie, qui ne fait des pâtisseries que le week-end et qui n’a pas de tampon pour confirmer mon passage chez elle. Je déguste un croissant. Très bon. Les églises romanes du 12ème, il y en a dans toutes les directions. J’atteins le village de Lherm. Une quinzaine de maisons sur un point haut à flanc de montagne. Est-ce que Vincent était de Lherm ? On pourrait le penser car le cadre lui aurait donné le calme, la sérénité et la vision bucolique de cet environnement. Sources d’inspiration.

L’horizon est dégagé, quelle sérénité

Le soleil tape fort, certainement 25 degrés, je transpire, notamment dans les montées. Un lapin, je n’en avais pas encore vu. A la sortie de Lherm la route est pourrie, des plaques de goudron ont disparu. Par endroit on marche sur une sorte de chemin ancien. Certaines portions ont de l’herbe au milieu. Presque un chemin de randonnée. Sympa. A Antechaud, je discute avec un monsieur qui éclate des billes de bois et les range en tas pour le séchage. Les dames, deux, me donnent de l’eau de source. Ils me disent être de Neuvic et que s’ils me voient sur la route, ils me prendront dans leur voiture. C’est vrai que depuis Pérols j’ai dépassé largement ma dose journalière de 30 kilomètres.

Eglise et mur avec les cloches

J’avance vers Palisse. Une église originale avec le clocher séparé de l’église. Un mur à cloches. C’est rare. Aujourd’hui, il y a des kilomètres qui en valent deux. C’est tortueux, mouvementé, bref, je ne vois pas le temps passer. Seuls les pieds tirent de temps à autre la sonnette d’alarme. A Palisse, aucune mention de la maison de la famille Bordas. J’ai vendu des encyclopédies Bordas, je suis sensible à cette création de ce monsieur. Rien de signalé dans le village. Surprenant. Un nom si célèbre. Tous les étudiants connaissent Bordas.

Une dame originaire des Pays-Bas me propose de m’avancer, elle va à Neuvic, à environ 10 kilomètres. Je craque. 17h, je suis à l’Office de Tourisme de Neuvic, l’accueil est parfait. La dame est une vraie commerçante, au sens propre et souhaitable du terme, soucieuse de rendre service aux visiteurs, je la remercie. Elle a parfaitement fait son job avec sourire et humour. Le gîte communal est complet, elle me trouve une chambre à l’Hôtel du Lac. Je fais une pause en terrasse de café. L’hôtel est à environ 3 kilomètres, près d’un golf, dans la bonne direction pour demain. Le cadre est superbe sous le soleil. Une dame joue avec son chien, elle jette une pierre dans l’eau et le chien va la chercher, il ne la trouve jamais, drôle, pour qui, certainement pas pour le chien.

Une folle envie de se baigner

A proximité, il y a une guinguette, avec terrasse au bord de l’eau. Ce sera l’idéal pour dîner ce soir. Bugeat-Neuvic, une route magnifique. Demain je coupe les gorges de la Dordogne. Quelles nouvelles aventures m’attendent ?


Voir et savoir

  • Maussac : Traversée par la Luzège. Église avec des parties du 12e, couverture en ardoises épaisses d’Allassac. Mines de charbon de Lapleau.
  • Palisse : Église Saint-Martial, clocher-mur isolé et perpendiculaire à la façade, mur-campanile percé de baies. Henri et Pierre Bordas fondent les éditions Bordas.
  • Neuvic : OT. Massif central. Neuvic est sur un plateau, à l’ouest des gorges de la Haute-Dordogne, altitude de 630 m, domine à l’est la rivière Triouzoune, affluent de la Dordogne. Barrage. Église Saint-Étienne. Tour Saint-Mexant 16e. Château du Chambon, 14e. Capitale des coqs de pêche.

Ma collection de tampons

  • Office de Tourisme des Gorges de la Haute-Dordogne : Rue de la Tour des Cinq Pierres. 19160. Neuvic.
  • Hôtel du Lac & la Guinguette : La Plage. 19160. Neuvic.