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De Génolhac à Saint-Ambroix

16 mai 2016

Génolhac (30), départ 7h30.

Réveil à 6h30, jour férié, Pentecôte, direction Bessèges et Saint-Ambroix. Je rencontre le conducteur qui se rend à son train pour les préparatifs et la vérification de l’état général avant le départ.

Départ en gare de Génolhac

La gare est encore fermée. La zone où il stationne est grillagée pour sa protection. Il y a déjà eu une fois vandalisme du matériel. J’adopte la solution ferrique pour aller à Chamborigaud. 2,60 € le billet, mais réduit à 1,70 € pour les séniors touristes. Bonne affaire, je saute sur l’opportunité. Le voyage dure 10 à 15 minutes. Dans la locomotive, un superbe tableau de bord, des écrans, des voyants de toutes les couleurs, des manettes, des caméras qui filment l’intérieur et l’extérieur, des codes secrets pour accéder aux commandes.

Dans la cabine de pilotage

7h38, c’est parti, on passe 5 ou 6 tunnels et voilà la merveille, le viaduc. Une vue extraordinaire sur la montagne, la vallée. Il surplombe la vallée et vire quasiment à l’équerre d’une montagne à l’autre. Le conducteur me dit d’ouvrir la fenêtre si je souhaite faire des photos. Ok. Arrivée à Chamborigaud. Merci les gars.

Dans 1 heure, je passe en bas

A la gare, un monsieur me propose de me déposer au centre de la ville, ok. Il est 8 h, je prends un bon petit-déjeuner, pâtisserie et bar. C’est en 1970 que le statut de Parc national des Cévennes a été attribué à la région. Bessèges est à 15 kilomètres, j’y serais vers midi. La rivière, le Luech, longe la route et passe sous le viaduc, que je peux maintenant apprécier de dessous. J’entre dans le Gard, 30. Je passe Le Than, Martinet-Neuf, les maisons sont construites dans les pentes avec des murets étagés. Il y a des oliviers. J’arrive à Chambon. Des digitales sur le bord de la route, la végétation change, plantes et arbres du sud apparaissent. Les micaschistes sont revenus. Pour gagner un peu de terrain, je coupe les nombreux virages. Conseil technique, avant de changer de côté, jeter un œil derrière vous, le danger ce ne sont pas les voitures ou autres engins motorisés que vous entendez, mais les vélos. Conseil pour le lavage, chaussettes, tee-shirt, slip, chacun fait comme il le sent. J’ai de plus en plus l’heure dans mes chaussures. Deux heures de marche, et automatiquement l’alarme se déclenche. Des acacias en fleurs des deux côtés de la route, pas très parfumés cependant. Des fleurs tombées décorent en bandes blanches les bordures. Chamboredon. Du trèfle incarnat partout. 10h40, pose, pause. Toujours des villages en terrasses. Des toits couverts de tuile. Du soleil, plus de vent.

C’est le Sud

C’est vraiment le Sud. Les constructions sont en grès, ferrugineux et schiste. Le 1er coquelicot. Le sureau est en fleurs. Les eaux sont limpides avec des reflets bleus, verts. Un héron. Moins on a mal aux pieds et plus les kilomètres sont courts. « Marche à l’ombre, tu pues » me trotte dans la tête. L’ombre est agréable, elle rafraichit. Le Plo. Panneau Bessèges, 11h40. Le village s’étale sur au moins deux kilomètres. Il manque de caractère, des enduits, des crépis vieillissants. 12h, je suis au centre, près de l’Hôtel de Ville, il y a un vide-grenier. Pause sur un banc bienvenu, pieds à l’air, je regarde les exposants et les chineurs. Je repars en longeant les stands. A la sortie, direction Saint-Ambroix, je passe devant des jeunes et leurs parents. « Qu’est-ce que tu as trouvé au vide-grenier ? » , « Un gode-michet ? » , « T’exagères, tu en as déjà eu 2 à Noël ». La jeune fille rétorque « Arrêtez, qu’est-ce qu’on va dire de moi ? ». J’arrive à son niveau à ce moment précis et lui dis « Oui, je vais le faire savoir à toute la Bretagne ». Un des jeunes me répond « Super, et en plus elle est de Groix ». Sourires, rires, de tous. Au revoir. Je prends un café à l’Estaminet, restaurant avec terrasse ombragée et pleine de clients. Il est 13h. Les propriétaires sont de Lille, ils font des spécialités du Nord, Hauts de France et de Belgique.

Un large lit au pied de la colline

Saint-Ambroix est à 12 kilomètres. 12 ce matin, 15 cet après-midi, 27, le compte est bon, c’est bien, pour un jour férié. Des platanes en bordure de route. Charbes. Gagnières à gauche. Une pensée pour Claude Gagnière, il travaillait chez France-Loisirs à la sélection des livres ainsi qu’au maintien de bonnes relations avec les libraires et les éditeurs. Un homme cultivé, drôle, poète, plein d’esprit et d’humour. Il a écrit de bons livres dont je ne retrouve pas, à l’instant, les titres. Une petite fête sur le terrain de camping. Du grès hyper fin en couches horizontales de 10 à 20 cm. Le relief est de moins en moins prononcé. Les fossés sont par contre de plus en plus chargés de détritus. Est-ce que c’est parce qu’il y a plus de circulation ou que les gens sont plus sales ? Au Pont de Gammal, Saint-Ambroix est à 6 kilomètres, 200 mètres plus loin, il est indiqué 5, étonnant. Toujours cela de gagné. Il fait chaud. Quelques fleurs d’acacias ou de thym, sous les bras, ça améliorerait peut-être la situation, avant la douche. De l’avoine sauvage borde la route, elle fait 1 mètre de hauteur. Autre changement, l’apparition de petites tenues légères, des shorts, des décolletés.

Meyrannes. La forteresse domine la région

Meyrannes. La rivière est à droite. Pause à la station essence, bar, tabac, presse, bonbons...un Icetea et un Bounty. 15h30, c’est chaud, chaud, il reste 5 kilomètres. Des iris bleus dans les jardins. A observer les herbes, les plantes, le bâti, les panneaux indicateurs, les pubs...je ne vois pas le temps et les kilomètres passer. Mais je les sens passer. Les nombreuses rivières qui jalonnent mon parcours me font penser à mon ami Jean-Claude qui doit faire une balade comme moi, mais en barque, en juin prochain, sur la Sèvre-Nantaise. Saint-Ambroix, 16h15, l’arrivée est sans intérêt, pas de caractère jusqu’au pont. Cependant le centre médiéval est attrayant, des petites rues, des marches, des calades, des portes voûtées, une superbe vue du Dugas, l’ancien château ruiné.

Le haut de la ville

Le site de Dugas est de formation oligocène et crétacé. D’en haut, avec cette clarté, on voit le Mont Ventoux. Dans le journal Le Midi Libre, il est indiqué que 80 orpailleurs ont pratiqué leur passion dans le Gard, ce week-end. Pause, une Grimbergen bien fraîche. Pas de Bertrand du Guesclin dans les noms des rues. Je dîne au Brasero, une pizzeria, un couple fort sympathique avec qui je discute au moins pendant 1 heure. Je prends une pizza, 1/2 Napoli, 1/2 Corse, bien corsée avec les anchois. Un client, qui vient chercher sa pizza, me propose de me déposer à l’hôtel Arnac où j’ai réservé, il passe devant. Ok, 21h, j’y suis. Maintenant, quelques pages d’écriture.

Les marches allongent la marche, quelle beauté

Voir et savoir

  • Bessèges,30 : La Cèze, rivière aurifère. Le 11 octobre 1861, grave catastrophe, sur 139 mineurs, 110 périrent noyés. Elle inspire Hector Malot pour « Sans Famille » et Zola pour « Germinal ».
  • Saint-Ambroix,30 : Rocher de Dugas. Ancien château, Tour de l’horloge, Tour Guisquet, Chapelle de la Vierge. Ancienne capitale de la soie. Traversée par la Cèze. Fête du Volo Biou. Château d’Allègre, 14ème.

Ma collection de tampons

  • Bar de la Mairie : 30530 Chamborigaud.
  • L’Estaminet : Av. Alphonse Peyric. 30160 Bessèges.
  • Multishop : 286, rue de la Digue. 30440 Meyrannes.
  • Le Brasero : Pizzeria. 28,30, rue de la République. 30500 St-Ambroix.
  • Hôtel Arnac : 867, route d’Uzès. 30500 St-Ambroix.