De Juigné-sur-Loire à Vihiers
9 juin
Bertrand poursuit les Anglais qui se dirigent vers Bressuire.
Le petit-déjeuner est dans le réfrigérateur. Le café a été programmé pour 7 heures, il est tout chaud, c’est parfait. Les confitures sont maison.
La vigne est très présente sous l’appellation Aubance.
Prudence, piéton, c’est tout de même mieux que des panneaux.
Saint-Melaine-sur-Aubance est le lieu d’établissement d’un prieuré de l’abbaye Saint-Serge d’Angers vers le 10ème siècle.
Les tracteurs ont une largeur adaptée aux rangs de vignes. Ou l’inverse ?
9h15, je suis à Vauchrétien.
Rue principale, pas compliqué, manque d’imagination ? Résultat d’une bataille en conseil municipal ? Les propositions autres ont été refusées ?
À l’origine au centre de la forêt de Beaulieu, le village serait né de quelque ermitage au 11ème siècle qui devient au 12ème siècle une villa importante aux carrefours de Brissac, Thouarcé et Angers.
J’arrive dans les Côteaux du Layon, climat doux et liquoreux.
L’origine du nom de Faye vient du latin fagea qui signifie hêtraie. C’est au Moyen Âge que le seigneur de Brissac fonde la paroisse. L’église Notre-Dame apparait dans les textes au 11ème siècle. Elle dépendait de l’abbaye de la Trinité de Mauléon.
La rue est en travaux. Pause Chez Denis. Le café peut maintenant être servi à l’intérieur, il n’y a pas le choix, en effet il n’y a plus de trottoir. J’oublie encore une fois mon bâton, demi-tour sur environ 500 mètres. La sortie de Faye maintenant Bellevigne-sur-Layon, est vallonnée, c’est plus joli.
L’appellation Bonnezeaux est proche, au nord-ouest de Thouarcé.
Une imposante distillerie vous accueille. Il est midi. Thouarcé n’a pas vraiment de centre.
Thouarcé est un vicus important au 10 et 11ème siècles. Ville close de l’Anjou, ce centre fortifié, dont l’enceinte renferme le château et trois églises (Saint-Jean, Saint-Lumin, Saint-Pierre), est à l’origine une forteresse franque établie sur l’unique passage du Layon, qui forme la limite naturelle entre l’Anjou et le Poitou.
Le fief relève du duché d’Anjou. Sous Foulque le Réchin (comté d’Anjou), l’éclat de la cour grandit alors que les principaux seigneurs d’Anjou, comme ceux de Thouarcé ou de Trèves, tentent de briguer les offices les plus prestigieux.
L’église Saint-Pierre est bâtie sur les ruines du château.
Lors de la guerre de Vendée, en 1793 se forment les colonnes infernales menées par le général Turreau, elles parcourent toute la région, dont le bourg de Thouarcé qui est incendié par deux fois, en 1793 et 1794.
Je me dirige vers Le Cheval Blanc, un restaurant. Je déjeune en terrasse, des lasagnes, c’est bon pour les marcheurs, crème brûlée, bière, c’est moins bon pour les marcheurs mais tellement bon pour un palais desséché.
Bien restauré, je me dirige vers Valanjou puis Faveraye.
Cimetière du 12ème siècle.
Église Saint-Pierre-aux-Liens de Faveraye : dès le 6ème siècle un lieu de culte est édifié sur l’emplacement de l’église. Le clocher et les parties les plus anciennes datent du 12ème siècle. Une charte du 2 juillet 1105 de Pierre II, évêque de Poitiers, confirme aux moines de Saint-Maur la consécration de l’église de la Villa Fabrensis (Faveraye) à Saint-Pierre, car l’abbaye en assure le service depuis plus de 30 ans.
Qu’est-ce que peut signifier La Gaucherie aux Dames ? On peut y passer la nuit ? J’hésite à aller poser la question. Je reste sur ma faim.
J’arrive à Vihiers, grand soleil toute la journée, pause, bière en terrasse. Un retraité en pleine forme n’arrête pas de sortir des blagues. Si tu as trop chaud, tu marches à l’ombre...des vignes ! Alors qu’un client dit : on souffre de la chaleur, il rétorque à la Gabin : monsieur, ici on ne soufre pas, on sulfate.
Le Beaupassant fait chambre d’hôte, je l’avais repéré lors de la préparation de mon circuit. La jeune serveuse du café me recherche le numéro de téléphone. J’appelle, c’est ok, j’y vais.
Le pavillon proche du centre a un petit jardin bien entretenu. Ce soir, dîner en terrasse. Marie-Christine est retraitée. Je fais un tour dans le village.
La commune au sud Layon est située dans les Mauges, sur l’unité paysagère du Plateau des Mauges.
Vers 1010-1016, Foulques Nerra, comte d’Anjou, fait construire à Vihiers une puissante forteresse et y amène la population de Saint-Hilaire (ville close). Assez vite deux églises s’élèvent : Saint-Hilaire-le-Château et Notre-Dame-Saint-Jouin.
Vers 1360-1367, Marie de Rochefort apporte le Petit-Montrevault et Vihiers à son époux Guy V Turpin. À partir de Guy V Turpin, les Turpin de Crissé ou leurs alliés vont garder Vihiers jusqu’après la moitié du 18ème siècle.
En mars 1793 Jacques Cathelineau engage des combats à Vihiers et Chalonnes. Le 6 juin, alors que les armées du Centre et des Mauges se rendent à Saumur, un détachement de 1 500 républicains est vaincu à Vihiers.
Vihiers est le siège de la paroisse de Saint-Hilaire-en-Vihiersois.
Marie-Christine est volubile, moi aussi, on parle de Côteaux du Layon, elle en a. Elle disparait et revient avec un verre de Côteaux du Layon de 25 ans d’âge et des rillons. Je ne vois pas la bouteille, mais je la crois. Il est excellent. Ok pour un 2ème verre.
Elle apporte les plats. Des gars qu’elle loge lui réparent son éclairage extérieur en échange d’un verre, mais pas du Côteaux du Layon, elle sait y faire.
Au menu, croque-monsieur poulet, avocat, tomate, fromage.
Voir et savoir
- Faye-d’Anjou. 49. En limite des Mauges, dans la région des coteaux du Layon. L’origine du nom de Faye vient du latin fagea qui signifie hêtraie. C’est au Moyen Âge que le seigneur de Brissac fonde la paroisse. L’église Notre-Dame apparait dans les textes au XIe siècle. Elle dépendait de l’abbaye de la Trinité de Mauléon.
Le Château de Chanzé, entre Faye et Thouarcé, est situé au bord du Layon. Dans ce petit château, dont on trouve le nom dès le XIe siècle, maintenant restauré en style renaissance, ont vécus plusieurs seigneurs. Henry IV, alors roi de Navarre et en visite à son ami Jacques du Bellay, y passe une nuit, le 25 mars 1576.
- Thouarcé. 49. Situé dans la vallée du Layon. On trouve sur le territoire une AOC réputée et produite sur la commune, le Bonnezeaux, un vin blanc liquoreux.
La géologie du territoire se compose de terrains du Silurien inférieur, composés de schistes divers et de quartz, de terrains anthraxifères du Dévonien et de terrains tertiaires de l’étage falunien supérieur.
Ce centre fortifié, dont l’enceinte renfermait le château et trois églises (Saint-Jean, Saint-Lumin, Saint-Pierre), est à l’origine une forteresse franque établie sur l’unique passage du Layon, qui formait la limite naturelle entre l’Anjou et le Poitou. Le fief relevait du duché d’Anjou. 1
- Faveraye-Machelles. 49. Son territoire est bordé au Nord et à l’Est par le Layon.
Le château de l’Assay. L’origine du château remonte au XIIIe siècle. La famille Aumard, qui en était alors propriétaire, le conserve jusqu’au XVIe siècle.
Église Saint-Pierre-aux-Liens de Faveraye : dès le VIe siècle un lieu de culte fut édifié sur l’emplacement de l’église. Le clocher et les parties les plus anciennes de l’église datent du XIIe siècle.
Le cimetière médiéval.
- Vihiers. Vers 1010–1016, Foulques Nerra, comte d’Anjou, fait construire à Vihiers une puissance forteresse. De cet édifice, il ne subsiste que la base en glacis des maçonneries de la façade nord, un premier tunnel orienté nord-sud et la base de la tour ronde visible sur le mur de soutènement de la terrasse à l’ouest. Le château est reconstruit au XIVe siècle ou au début du XVe. À cette époque, il s’élevait sur une haute motte au nord-ouest de la ville entre deux côtes rapides défendues sur trois côtés par un vaste étang aujourd’hui presque entièrement asséché que traversait la rivière du Lys. Une seconde enceinte emmurée enveloppait la crête du coteau oriental embrassant la ville. L’antique donjon seigneurial devait se situer sur l’emplacement actuel du château. C’est à cette époque qu’aurait été percé l’actuel souterrain et construite la salle de garde (appelée couramment "chapelle"). Ce château disparaîtra presque entièrement durant l’occupation anglaise et les guerres de religion. 2
C’est incroyable que de si imposantes forteresses ont totalement disparu, on peine à y croire.
Après la victoire de Martigné, les bleus occupent Vihiers où ils sont attaqués le 17 juillet 1793. Les 17 et 18, plus de 30 000 combattants s’affrontent faisant 2 000 morts (bataille de Vihiers, armée de Sancerre). Toutes les habitations du village sont rasées ou incendiées, et la moitié des 1 100 habitants périt cette année-là.