Du Mans à Arnage
31 mai
Je fais Rennes-Le Mans en train, la balade commence.
Je n’ai pas marché en 2020 du fait des restrictions dues à la pandémie. En 2021 l’ambiance Covid est encore présente, avec le masque, les soirées écourtées...
En décembre 1370 Bertrand du Guesclin écrase les troupes anglaises à Pontvallain et les chasse du Maine et de l’Anjou. C’est le parcours que j’ai choisi de faire cette année.
Je rejoins Le Mans en train, en 59 minutes selon la SNCF. À 12h52 je suis arrivé.
Nous sommes depuis un an dans la Covid et son chapelet de mesures sanitaires, il reste des traces dans le paysage.
Salut Bertrand, me revoilà ! Je te trouve en pleine forme, c’est d’être connétable qui te rend joyeux ? Toi et les Anglais, c’est comme Astérix et les Romains.
Je me dirige vers la cathédrale, la Cité Plantagenêt et la muraille gallo-romaine. Henri II Plantagenêt est né au Mans le 5 mars 1133. Il devient duc de Normandie puis roi d’Angleterre. C’est l’époux d’Aliénor d’Aquitaine. Ce sont les débuts de la Guerre de 100 ans. 1
Je passe devant l’église Notre-Dame-de-la-Couture, elle est en cours de restauration de la couverture du clocher.
La cathédrale Saint-Julien est magnifique. Il est dommage que tous ces panneaux et poteaux en gâchent la vue. Elle a été construite entre le 11 et 15ème siècle. Bertrand du Guesclin a figuré sur les vitraux, y est-il encore ? 2
En 1380, le cortège funèbre des ossements et du cœur de Bertrand arrivent au Mans, le roi de France, Charles V, demande à ce que les ossements soient conduits à Saint-Denis. Le cœur continue sa route vers Dinan. En 2019, je parcours 300 kilomètres de Mende à Moulins par Châteauneuf-de-Randon où Bertrand meurt le 13 juillet 1380.
Certaines parties de ses murs montrent bien l’ancienneté de la construction en petits moellons.
A son pied le menhir ne bouge pas.
La vieille ville est ceinturée d’une enceinte gallo-romaine polychrome construite à la fin du 3ème siècle, encore très bien conservée. Ce rempart est magnifique, il offre à la fois la résistance recherchée et la beauté de son décor.
Je me dirige vers l’abbaye de l’Epau. La guerre entre la mondialisation d’Amazone et le commerce de proximité Dansmazone s’affichent, qui gagnera ? Je pense que les deux devront trouver leur place pour la satisfaction des consommateurs ...mais pas celle de la planète.
J’atteins les bords de l’Huisne. Je longe la rivière sur un chemin mi-ville, mi-campagne, entre les immeubles et les cabanons plus ou moins flottants, c’est très agréable.
La visite de l’abbaye de l’Epau nécessite d’avoir son billet d’entrée. On peut en apercevoir l’extérieur en longeant un petit mur. Des travaux de restauration des douves vont bientôt avoir lieu.
Cette abbaye cistercienne est fondée par la reine Bérengère de Navarre, l’épouse de Richard Cœur de Lion, en 1229-1230, sur la rive gauche de l’Huisne. Dans les années 1360, des destructions ont lieu, sans que l’on sache précisément lesquelles. En 1367, le roi de France Charles V donne son autorisation pour qu’une partie de la rançon levée pour la libération de Jean II le Bon sur les habitants du Mans, soit utilisée pour la reconstruction de l’abbaye.
Je me dirige vers le parc du Gué de Maulny par l’allée des Potagers. Jean II le Bon est né dans le château qui se trouvait à cet endroit, près de la confluence de l’Huisne et de la Sarthe. Le château a disparu, il est détruit en 1359.
Jean II le Bon, né le 26 avril 1319, est roi de France, et du même âge que Bertrand du Guesclin. C’est le père de Charles V, le roi qui nomme Bertrand du Guesclin connétable, en 1370.
Un panneau met en valeur cette page de l’histoire du Mans. Quelques minutes de recueillement s’imposent.
Cette première journée sous le soleil est une mise en jambe et un échappement progressif de la ville vers la campagne.
Je discute avec un couple d’anciens qui prennent l’air sans Covid, il me dit qu’il n’y a pas de chemin pour rejoindre Arnage et qu’il y a des bus. J’opte pour le bus, n’ayant pas l’appoint exigé pour payer le transport, le chauffeur me laisse voyager sans ticket à 1,50 €.
Je rejoins le Britt Hôtel Le Cottage en longeant le lac. Une bière de printemps et un bon repas, avec joue de porc et steack persillade, en terrasse clôturent la journée.
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- 1370.
2 octobre. Bertrand du Guesclin est nommé connétable de France.
28 octobre. N’ayant reçu la solde que de 1500 hommes, Bertrand rassemble sa vaisselle ramenée d’Espagne.
6 novembre. Après avoir vendu sa vaisselle, il se rend à Caen où il organise une montre pour enrôler son ost, environ 3000 chevaliers, un chevalier est accompagné de 3 à 5 écuyers plus des valets de pieds. A Caen il apprend qu’un contingent d’Anglais se trouve à Pontvallain.
1er décembre. Il quitte Caen.
1er et 2 décembre. Logiquement Bertrand passe par Falaise, Argentan, Alençon, Le Mans.
3 décembre. Le Mans est assiégé par les bandes anglaises, il les met en déroute et libère la ville.
Est-ce qu’il se rend au château de Viré ? Pourquoi aller si loin du Mans ? Pourquoi ce détour ? à Fillé ? Fillé me semble plus approprié, je choisis donc ce parcours.
Il profite de la nuit pour rejoindre Pontvallain.
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- Henri II Plantagenêt (5 mars 1133 – 6 juillet 1189) fut comte d’Anjou et du Maine, duc de Normandie et d’Aquitaine et roi d’Angleterre.
Fils de Geoffroy V d’Anjou et de Mathilde l’Emperesse, fille du roi Henri d’Angleterre, il participa aux efforts de sa mère pour reprendre le trône d’Angleterre occupé par Étienne de Blois, cousin de sa mère et neveu de son grand-père Henri Ier. Fait duc de Normandie à 17 ans, il hérite du comté d’Anjou en 1151 et épouse peu après la duchesse Aliénor d’Aquitaine, dont le mariage avec le roi Louis VII de France avait récemment été annulé par le second concile de Beaugency. Après l’expédition d’Henri en Angleterre en 1153, le roi Étienne signe le traité de Wallingford par lequel il accepte Henri comme héritier. Ce dernier monte sur le trône un an plus tard. 3
- Le Maine est rattaché à la couronne en 1328, lorsque Philippe de Valois, comte du Maine et d’Anjou, devient roi de France. Il loge avec sa femme Jeanne de Bourgogne au château du Gué de Maulny, près du centre du Mans, où est né leur fils Jean, qui devient le roi Jean II le Bon à la mort de Philippe VI. Jean détache à nouveau le comté du Maine de la couronne pour le joindre à l’apanage de son fils Louis d’Anjou.
- L’enceinte romaine du Mans. Le point sur les fouilles. 4
- Le Mans. Bertrand du Guesclin a figuré sur les vitraux de la cathédrale Saint-Julien. Y est-il encore ? 5
- Yvré-l’Évêque. L’abbaye royale de l’Épau est une abbaye cistercienne fondée par la reine Bérengère de Navarre en 1229-1230. Épouse du roi, Richard Cœur de Lion de la dynastie des Plantagenêts, Bérengère se retrouve veuve en 1199.
Elle se situe au bord de l’Huisne, à l’est du Mans.
Les bâtiments ou l’enceinte de l’abbaye ont pu être endommagés durant la guerre de Cent Ans, afin d’éviter que les Anglais s’y installent et l’utilisent comme point d’appui pour attaquer la ville du Mans toute proche. Dans les années 1360, des destructions ont lieu, sans que l’on sache précisément lesquelles. En 1367, le roi de France Charles V donne son autorisation pour qu’une partie de la rançon levée pour la libération de Jean II le Bon sur les habitants du Mans, soit utilisée pour la reconstruction de l’abbaye. 6
Je remercie Didier Guillois et Yves-marie Rouat de m’avoir apporté leur lumière pour affiner ma préparation de ce circuit.
Les 16, 17, 18 juillet 2021, je refais le parcours en voiture avec mon épouse, il fait beau je prends quelques nouvelles photos. Je commence par Viré, donné souvent comme lieu de départ vers Pontvallain le soir du 3 décembre 1370.