aller au contenu

De Sainte-Sévère à Mignaloux-Beauvoir puis Verrières

30 avril 2015

Mignaloux-Beauvoir (86), départ 12h.

Vers 12 heures, Jean-Claude, Françoise et Catherine me déposent à Mignaloux-Beauvoir, en banlieue sud de Poitiers. Je prends la direction de Nieul-L’Espoir, par Brazoux.

Souvent on me demande si je suis seul pour cette balade. Oui, pourquoi suis-je seul ? Parce que j’en avais envie. De plus il m’aurait fallu trouver un double exact, qui se lève tôt le matin, qui veut faire 30 kilomètres par jour, qui souhaite changer son quotidien, qui recherche l’imprévu, qui m’apprécie, qui accepte mes défauts... Je ne connais pas cette personne. Sur les routes, marcher l’un devant l’autre, même à tour de rôle, je suppose, n’est assurément pas agréable. Voir le même dos, le même cul, les mêmes talons pendant des kilomètres, ce n’est pas très passionnant. Pour parler, échanger, ce n’est pas simple. Marcher côte-à-côte est impossible, voire dangereux. Par contre, sur des chemins, pourquoi pas ? Un cycliste passe près de moi et me crie « Vive la Bretagne ». Sympa. Merci.

Abbaye Saint-Junien

A Nouaillé-Maupertuis, je fais le tour de l’Abbaye Saint-Junien, du 12e, le site est remarquable, avec les douves, les tours, les ponts. C’est la rivière Miosson qui traverse le village.

Cette abbaye mérite vraiment le détour

Des chardonnerets, je n’en avais pas vu depuis longtemps. A Availles, il y a un château récent mais intéressant.

Chardons et chardonnerets

Il y a des gens qui se croient indispensables, j’ai eu l’occasion d’en rencontrer à l’enterrement de Jacques. Quelle prétention de croire que la terre pourrait cesser de tourner sans nous. « Je ferais bien la même balade que toi, mais tu comprends, j’ai des responsabilités associatives ». Belle excuse ! Une méthode pour ne pas regarder la réalité en face et pour se trouver de bonnes raisons de ne pas faire ce que l’on a pas envie de faire.

Des tondeuses se promènent dans les parcs, avec la bonne odeur d’herbe fraichement coupée. A Nieul-L’Espoir, une grande artère s’ouvre à l’arrivée dans le village, c’est exceptionnel et très peu courant. C’est remarquable, original et bien mis en valeur. La secrétaire de Mairie tamponne gentiment mon cahier de route. Fleuré est à 6 kilomètres.

Quelles questions dans leur tête

Dans un champ, deux tracteurs épandent du fumier. L’odeur est celle de la ferme. Un lièvre est dérangé par ces tracteurs, je le vois partir, il traverse la route quelques mètres devant moi. Une belle bête qui aura du mal à échapper aux chasseurs dans quelques mois. A la Lianderie, un agriculteur déchaume son champ de maïs, un nuage de poussière de terre le suit. Il me voit sur la route. Au moment où nous allons nous croiser il s’arrête pour éviter de m’envoyer de la poussière. Félicitations, merci, il y a encore des gens bien. A Fleuré, il y avait un relais dit « Diane de Poitiers » me signale-t-on en mairie. Là, quatre personnes, dans une totale convivialité, m’accueillent, me demandent d’où je viens, où je vais, et me souhaitent bonne route.

Fresque désaltérante

Cinq kilomètres pour aller à Dienné. Une peinture sur un mur du village vante la limonade de Dienné. Une petite pluie fine tombe. Un panneau me signale qu’à 2700 mètres, il y a un chevreuil. C’est précis. Pourquoi 2700 mètres ? Y aura-t-il un chevreuil ? Payé par je ne sais qui, et qui apparaît à chaque passage de piéton ou d’automobiliste ? Moi, je ne l’ai pas vu ce chevreuil, publicité mensongère. Tous les panneaux routiers ne sont pas à prendre au sérieux, celui-là, en l’occurrence, en faisait partie.

A Verrières, Vienne, je passe la nuit à l’Hôtel-restaurant des Deux Porches. Un couple très sympathique, la dame est Sénégalaise et a un enfant de cinq mois. Ils connaissent bien Malestroit, 56. Ils habitaient Muzillac. Je suis à environ 330 kilomètres de mon départ, soit 1/3 de ma balade. Je crois pouvoir tenir. Je crains l’arrivée de la montagne après Limoges. On verra bien. Une bonne adresse au prix raisonnable. Le patron est un ancien marathonien. Marathon Man. Cent-bornard. A son palmarès, 24 heures de course en continu, et 200 kilomètres. Faut déjà le faire ! Bravo. Une douche exceptionnelle, une pression d’eau jamais rencontrée, le pied.

Je ne me suis pas rasé depuis le départ, une belle barbe blanche, qui pique. Je ressemble à l’Abbé Pierre ou Paul Prébois sur ses vieux jours. Bientôt une barbe de druide pour mon retour en Brocéliande. Je dîne sur place. Il est 22 heures, un petit coup de pommade sur les pieds et au lit. Bonne nuit.


Voir et savoir

  • Nouaillé-Maupertuis,86 : Abbaye Saint-Junien, fortifiée, fondée au 7e, douves, remparts, 13e, tours, sarcophage du 8e dit « châsse de Saint Junien ». Le 19 septembre 1356, bataille franco-anglaise, itinéraire fléché.
  • Nieul-L’Espoir : Réputé pour la fabrication d’épées, les forges étaient installées le long du Miosson. Église Saint-Gervais et Saint-Protais.
  • Fleuré : Briques réfractaires de la marque « Château Bonadière ».
  • Verrières : Dolmen. Chapelle du Pas-de-Saint-Martin, une cupule que la tradition assimile à une empreinte.

Ma collection de tampons

  • Mairie : 86340. Nieul-L’Espoir.
  • Mairie : 86340. Fleuré.
  • Les Deux Porches : Hôtel, bar, brasserie. 1, Place de la Mairie. 86410 Verrières. Soirée-étape.