aller au contenu

De Rennes à Mende

22-23 avril

22 avril, départ de Rennes. Je rejoins Mende en cars. Étape de nuit à Clermont-Ferrand. Arrivée le 23 avril à Mende avec la bénédiction d’Urbain V.

Après quelques recherches pour me rendre de Monteneuf à Mende j’hésite entre la voiture, le train, l’avion et le car. Finalement je choisis le car. C’est la solution la plus écologique, enfin, la moins polluante, et la moins chère. Je vais découvrir l’ambiance de ce mode de transport.

Le départ se fait de la gare de Rennes à 21h20.

Le car arrive de Saint-Malo et termine son parcours à Grenoble. Ma première étape est à Clermont-Ferrand au petit matin.

Je m’installe 2 rangs derrière les chauffeurs, cela me permet de discuter avec eux et je vois bien la route. Les deux chauffeurs sont très sympathiques, ils habitent Grenoble. Il n’y a pas d’arrêt café, seulement quelques minutes de pause aux arrêts prévus. Un des chauffeurs explique les règles : à 23h, extinction des feux dans le car, dans les toilettes, appuyez bien sur le bouton vert pour actionner la chasse d’eau, pas sur le rouge, il déclenche l’alarme, si vous voulez de l’eau, la petite bouteille est à 1 €, ça dépanne.

On s’arrête à Laval, Le Mans, Tours, Vierzon. Les sièges devant moi permettent aux chauffeurs de s’allonger en travers pour se reposer. À 23h, ils mettent de la musique pour se maintenir éveillés. Je n’avais pas prévu cela. Evidemment je l’entends bien, et moi aussi, je reste éveillé. Ça sent la nuit blanche. Facile de fermer les yeux mais difficile de se boucher les oreilles malgré quelques essais avec des morceaux de mouchoir en papier. Tant pis, roule ! Finalement je somnole. Je dormirai mieux demain.

Mes voisins et voisines, surtout des jeunes ont leur casque sur la tête. Chacun cherche la bonne position pour ses jambes, toutes les formules sont testées. Mais il faut en changer régulièrement car on s’ankylose vite.

A Tours un jeune Afghan cherche où se situe Baulois, au bout de quelques minutes à regarder une carte on découvre qu’il s’agit de Blois ! Sourires.

Vierzon, il est 2h45. Clermont-Ferrand est encore à 210 kilomètres.

Le voyage est une suite de discussions avec un des chauffeurs, de siestes, d’assoupissements, de réveils, de somnolence, de musique variée.

Clermont-Ferrand, gare routière, il est 5h20. En allant vers la Place de Jaude, je trouve une boutique qui lève le rideau. Croissant, pain au chocolat et un bol de chocolat chaud sont les bienvenus.

J’erre dans la ville qui s’éclaire progressivement. Je monte vers la cathédrale, sombre, comme le temps. Elle est encore fermée à cette heure.

Je prends un café au Faisan Doré devant la statue de Vercingétorix. Une autre statue représente Louis Charles Antoine Desaix. 1

Clermont-Ferrand. 63
La cathédrale. Photo : 23/04/2019.

Je me renseigne pour savoir d’où part le car qui doit m’acheminer à Mende. Étonnement, le car venant de Rennes s’arrête à la gare routière, celui qui va à Mende part de la gare ferroviaire, logique, non ? Il y a un bon kilomètre entre les deux gares. Pas grave, j’ai le temps.

Le car pour Mende part à 10h50 et il n’est que 8h30. Je peux encore visiter. Mais une petite pluie se met à tomber.

Le car passe par Saint-Chély-d’Apcher, Marvejols. Je croise le circuit de ma balade de 2015. Le paysage change, le car monte, descend, prend des virages, enfin des reliefs. Je me suis installé au premier rang, je peux faire quelques photos à travers le pare-brise en rusant entre deux passages des balais d’essuie-glace.

Marvejols. 48
Un peu de brume. photo : 23/04/2019.

A Marvejols, une passagère, une jeune, casque sur la tête, rate l’arrêt. Quand elle s’en aperçoit, on a fait deux kilomètres. Le chauffeur n’est pas très heureux, il n’a pas le droit de la laisser descendre, il faut retourner à l’arrêt prévu. Demi-tour, plusieurs personnes ronchonnent, il va y avoir du retard aux autres arrêts. Ah, les jeunes !

La photo ci-dessous est prise à l’endroit où la jeune femme se réveille et où le car doit faire demi-tour. Un croisement que les panneaux divers n’ont pas épargnés.

Marvejols. 48
La pub n’épargne pas la campagne. Photo : 23/04/2019.
Marvejols. 48
La porte de Soubeyran. Photo : 23/04/2019.

Les paysages deviennent de plus en plus jolis. Je me prépare psychologiquement à ma balade.

Marvejols. 48
Vue du car. Photo : 23/04/2019.

14h. J’arrive à Mende, point de départ de ma balade. En réalité je voulais partir de Châteauneuf-de-Randon mais après réflexion je me suis dit que rencontrer le pape Urbain V était une bonne idée. Urbain V a certainement rencontré Bertrand du Guesclin en 1365 ou 1366 lorsque celui-ci a sollicité son aide financière pour emmener les Grandes Compagnies en Aragon et Castille, ou plus tard lorsqu’il a été excommunié.

Mende. 48
La cathédrale. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Bonne route, marcheur. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Pourquoi suis-tu cet excommunié ? Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
La cathédrale. Photo : 23/04/2019.

Je rencontre Jean-Antoine Chaptal. Il est né à Badaroux, j’y passe demain.

Mende. 48
Photo : 23/04/2019.

Je cherche un hôtel, il y a le Drakkar, sur la place de la cathédrale, c’est parfait. Je fais le tour de la ville. Je longe le Lot, le soleil est un peu revenu, le niveau d’eau est bas, la sécheresse se constate, autour du vieux pont les points de vue sont magnifiques. Le boulevard qui fait le tour de la ville est la trace des anciennes fortifications dont il reste la Tour des Pénitents fortement envahie par des constructions récentes.

Mende. 48
La tour des Pénitents, vestige des remparts. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Le Lot. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Au pied du mont Mimat. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Le pont Notre-Dame, du 13ème siècle. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Toit en carène à la Philibert. Photo : 23/04/2019.
Mende. 48
Le Lot du pont Notre-Dame. Photo : 23/04/2019.

Je poursuis la visite jusqu’à l’arrivée d’une belle pluie qui ne me réjouit pas, est-ce que demain ce sera mieux ? Je monte dans la chambre, je m’allonge pour regarder la TV et hop, instantanément je m’endors. 20h, le téléphone sonne, c’est le patron de l’hôtel qui me dit que si je veux dîner, c’est maintenant ou jamais. Ok, j’arrive. Je choisis le plat le plus rapide à faire, du local, saucisse-aligot. Il faut se caler car demain il y a la route, à pied. Au bar, je rencontre un Breton. Sa famille habite dans le Morbihan, près de Plumelec, Callac. Avec quelques clients et un café on discute sous la bâche qui protège la terrasse, la pluie tombe. Urbain V continue de bénir les quelques passants attardés.

Je sens que le sommeil me gagne, je ferme un oeil. Bonne nuit. A demain.

Mende. 48
Je continue le tour de la ville. Photo : 23/04/2019.

Mais au fait à quelle date Bertrand du Guesclin est venu à Mende et dans quelles circonstances ?

Voir et savoir

  • Marvejols. Lozère. 48. En occitan Maruèjols. Occitanie.

Ses habitants sont appelés les Marvejolais(es). Au XIe siècle, Marvejols est un petit bourg, situé près de Grèzes, et de son puissant château, et du prieuré-monastère du Monastier, fondée en 1060. Tout comme Chirac et La Canourgue par exemple, Marvejols appartient donc à la vicomté de Grèzes, propriété successive des comtes de Toulouse, de l’évêque de Mende, des comtes de Barcelone, des rois d’Aragon et du royaume de France.

Le bourg est à proximité du roc de Peyre où se dresse le château principal de la baronnie du même nom, dont Marvejols fait partie.

L’essor de la ville intervient peu avant l’an 1307, date de la signature de l’acte de paréage entre Guillaume VI Durand, évêque de Mende, et Louis VII, roi de France. Cet acte sépare le Gévaudan en trois zones : la terre des évêques, la terre du roi et la terre commune. Les évêques sont tout-puissants en Gévaudan depuis la Bulle d’Or royale de 1161 obtenue par Aldebert III du Tournel. Les évêques sont ainsi comtes du Gévaudan au moment de la signature du paréage. Mende, capitale du Gévaudan, sera le centre des terres de l’évêque, Marvejols devient alors la capitale administrative des terres du roi de France en Gévaudan.

La ville de Marvejols est vraisemblablement fortifiée dans les années 1360. La muraille dispose alors de trois portes : Soubeyran, Hôpital et Théron. 2

L’an 1307 voit l’entente définitive (acte de paréage – feuda Gabalorum) entre le roi et l’évêque – comte du Gévaudan, sur la délimitation de leurs biens propres à chacun et sur leurs biens communs. Marvejols devient le centre administratif de la propriété royale, avec un bailli. Une cour est créée. Les états de la Province siègeront, alternativement, chaque année, à Mende et à Marvejols. 3

En 1225, Jacques, roi d’Aragon et comte de Barcelone, se décida à céder le château de Grèze et le Gévaudan à l’évêque et au chapitre de Mende ; mais il y a lieu de croire que cette cession ne regardait que le titre seigneurial et que Jacques se réservait le domaine utile, puisque, par une transaction passée en 1255 avec saint Louis, le roi d’Aragon renonça alors, non seulement à ses droits sur la terre de Grèze, mais encore à tous ceux qu’ il avait sur le Gévaudan. L’évêque de Mende conserva la souveraineté du pays jusqu’en 1306 ; à cette époque, et pour mieux s’assurer la possession du reste, il en céda la moitié au roi Philippe-le-Bel, qui lui accorda le titre de comte du Gévaudan. On ignore l’époque précise où s’opéra la réunion du Gévaudan au Languedoc, dont il a depuis partagé toutes les vicissitudes. Le Gévaudan était divisé en pays haut et pays bas par la rivière du Lot. 4

Grèzes. Le château est le témoin de la guerre de Cent Ans, et le renforcement des fortifications n’empêche pas les Anglais de s’emparer de la cité. Et ce n’est qu’après les victoires des troupes de Bertrand Du Guesclin sur les terres de Peyre environnantes, mais également la libération d’Apcher et du Randon, que Grèzes retrouve sa liberté, bien que fortement affaiblie. La terre de Peyre s’étend aux alentours de Marvejols. 5

  • Mende. Lozère. 48.

La ville de Mende est dans la vallée du Lot, au sein de la région des Grands Causses. La région des Causses en Lozère est, avec la Margeride, l’Aubrac et les Cévennes, l’une des quatre régions naturelles du département. Mende est au pied du mont Mimat, sud, vue du causse d’Auge.

Le Gévaudan est une micro-région naturelle française située au sud de la Margeride. Elle ne doit pas être confondue avec l’ancienne province du Gévaudan, région historique plus vaste correspondant approximativement au département de la Lozère. Le pays du Gévaudan constitue la partie lozérienne des monts de la Margeride. La ville de Mende a toujours eu un statut particulier en Gévaudan. 6

Le mont Mimat ou mont des Mendois est une montagne surplombant la ville de Mende. Son nom lui vient certainement de Mons mimatensis, autrement dit le mont des Mendois, et, contrairement à une croyance populaire, il hérite son nom de la ville de Mende - anciennement Mimate - et non l’inverse. Ce nom de mont des Mendois persiste puisqu’il fait partie du causse de Mende. 7

Afin de résoudre leurs différends, en 1307, l’évêque et le roi signent un acte de paréage pour définir les terres du roi, celles de l’évêque et les terres communes. L’évêque de Mende devient comte du Gévaudan, Mende, une principauté ecclésiastique. Durant la guerre de Cent Ans la sécurité s’accroît avec le renforcement des fortifications et la construction de fossés vers 1361-1362.

Le chapitre de Mende possède, à cette époque, un château sur les hauteurs de la ville, au Chastel-Nouvel. En 1370 beaucoup d’habitants se croient à l’abri des remparts de la ville, malgré les menaces des routiers. Aussi, peu d’entre eux se réfugient au Chastel-Nouvel. Mais les remparts se sont avérés insuffisants, ne pouvant empêcher les pillages. Cette période isole Mende de ses voisins, notamment du Puy-en-Velay, et il faut attendre l’arrivée du connétable de France, Bertrand du Guesclin, puis l’intervention de Charles VI et la libération de la région pour que les voies de communication se rouvrent vers 1452.

C’est aussi à cette époque que le bienheureux pape Urbain V fait commencer les travaux de la cathédrale (1368), pour un achèvement en 1467. Le pont Notre-Dame, nord date du XIIIe siècle. La cathédrale Saint-Privat. La tour des Pénitents, vestige des anciens remparts du XIIe siècle. 8

La cathédrale Saint-Privat. C’est le pape de Lozère, connu sous le nom d’Urbain V, qui mourut bien sûr en Avignon mais était né à Grizac, qui en initia la construction en 1360. Le même Charles V qui était "pote" avec du Guesclin imposa un impôt d’un florin par "feu" recensé en Gévaudan pour participer à l’érection de l’ouvrage. 9

Est-ce que les travaux de la cathédrale commencent en 1360 ou en 1368 ?

Privat de Mende est un saint de l’Église catholique, né vraisemblablement près de Clairmont, et qui serait mort vers 255 ou 260. Il est connu pour son martyre sur les versants du mont Mimat. Son ermitage est un lieu de pèlerinage, qui fut très populaire au Moyen Âge. La date de sa mort est cependant contestée, certains avançant parfois le Ve siècle, mais grand nombre d’écrits tendent à prouver que la date du IIIe siècle est la plus probable.

Il fait partie des grands saints des Gaules, avec Denis de Paris, Saturnin de Toulouse, Martial de Limoges, Martin de Tours, Ferréol de Vienne et Julien de Brioude. Grégoire de Tours donne à Privat le qualificatif de « épiscopus urbis gabalitanæ », soit « évêque du pays de Gabalum ». Le terme Gabalum renvoie à la capitale du pays gabale, aussi connu sous le nom d’Anderitum-Javols. Il serait ainsi le premier évêque du Gévaudan, bien qu’un certain Sévérien fut longtemps célébré. Privat aurait été envoyé par Austremoine depuis Clairmont pour évangéliser le Gévaudan. 10

Jean-Antoine Chaptal, comte de Chanteloup, né le 5 juin 1756, à Badaroux (Lozère) et mort le 29 juillet 1832 à Paris, est un chimiste, médecin et homme politique français.

En 1390, Bernardon de la Salle est à Mende, où Jean III d’Armagnac tente, au nom du roi de France, Charles VI, de mettre un terme à la guerre privée que Raymond de Turenne mène contre le pape d’Avignon. 11

Ma collection de tampons

  • Mende. Le Drakkar. Hôtel-Restaurant. Place Urbain V.