D’Argentan à Briouze
14 mai 2024
Bertrand du Guesclin prend Briouze.
Je me retrouve sur une départementale à 4 voies. Une dame me prend à son bord et me dépose 3-4 kilomètres plus loin sur une sortie qui mène à Écouché.
Escouchéium est cité en 1335 ; la cure est à la présentation de l’abbé de Saumur. En 1344, Guillaume Mauger confirme la fondation de l’hôpital Saint-Mathurin, fondé en 1336 par les paroissiens. 1
Le Massaoua, un char de la division Leclerc, marque l’entrée de la ville. Il a donné son nom à une pâtisserie locale.
La 2e DB est une unité moderne et bien entrainée. Elle compte 18 000 hommes et 4 500 véhicules.
La libération de la Basse-Normandie était envisagée en moins de 3 semaines, il en faudra 12. Cette bataille coûta aux Alliés la perte de 200 000 hommes, dont 40 000 tués. 120 000 immeubles sont détruits, 270 000 endommagés, 20 000 morts dans la population civile, dont 14 000 en Basse-Normandie, un lourd bilan. La Normandie a chèrement payé le prix de sa libération.
Les maisons sont construites en calcaire. Je prends un café en terrasse.

Pendant le Moyen Âge, Écouché est fortifiée, ce qui lui vaut dans les chartes du XIIe siècle la dénomination de Castrum. Les fossés servant d’enceinte à la ville sont comblés au début du 16e siècle. 2
L’église Notre-Dame est construite vers le XIIIe siècle. De cette époque subsistent la nef et une partie de la tour. Le chœur est démoli au XVIe siècle, et remplacé par un transept et une abside.
Écouché est la terre du silex, des pommiers et de la 2e DB.

Le Maire est un petit ruisseau qui traverse la commune. Je profite d’une belle volée de cloches, c’est midi.
Je fais une petite pause casse-croûte devant l’église, au soleil, sous le vent et les bourrasques.
La région est riche de son bocage, de ses haies, cela donne des beaux paysages, mais vus de haut. Quand on est à ras des pâquerettes, c’est pas aussi agréable que cela, les haies deviennent des barrières.
J’arrive à Montreuil-au-Houlme. Le village est sur un point haut.
Les constructions anciennes sont en granit.
En 1066, Richard Basset (1035-1080), fils de Foulques d’Aulney, seigneur d’Ouilly (« le Basset »), possède le petit fief de Montreuil-au-Houlme avec son château (de bois ?). Il figure parmi les barons normands qui combattent aux côtés de Guillaume le Conquérant à la bataille d’Hastings. En récompense, il reçoit plusieurs fiefs en Angleterre où il fonde une lignée de nobles anglo-normands : son petit-fils Ralph sera le « grand justicier » d’Angleterre auprès d’Henri Ier.
Dans la guerre de succession d’Henri Ier, en 1135, le gendre de ce dernier, Geoffroy V, comte d’Anjou (fondateur des « Plantagenêt »), entreprend — contre le nouveau roi d’Angleterre — la conquête du duché de Normandie ; cette action durera plusieurs années.
Lors d’une de ses expéditions, en 1138, Geoffroy, venant du Maine, s’empare des « châteaux » de Carrouges, Écouché, Bazoches-au-Houlme… Mais il échoue devant le château de Montreuil-au-Houlme, précédemment renforcé par Ralph Basset au moyen d’une solide tour carrée en pierres de taille. Aussitôt après, l’ancien assiégé, Guillaume de Montpinçon, complétera encore les défenses du premier château de pierre. 3
Je ne trouve pas d’hébergement à Briouze. Tant pis j’irai en chambres d’hôtes à Faverolles, au sud-est de Briouze.
Les propriétaires sont accueillants mais peu loquaces, ils m’offrent une Pelforth et me racontent leurs vacances à Biarritz. L’endroit est calme, la nuit devrait être bonne après une journée à environ 15 kilomètres. Vers 18 heures il tombe une belle giboulée. Je suis chanceux, pas de pluie en journée et belles averses le soir.