De Bressuire à Angers
11 juin
Bertrand a bien commencé sa carrière de connétable.
Un bon petit-déjeuner et en route, objectif les Ponts-de-Cé, et Angers.
Je repars vers Argenton, je veux voir le château de Sanzay. Un employé de déchèterie me dépose au carrefour de la D 28 qui mène à Sanzay.
Il subsiste un châtelet d’entrée du 13ème siècle flanqué de deux tours. À l’est, la tour d’artillerie a été partiellement tronquée, cinq autres tours permettaient de surveiller les alentours. Une première douve au pied des murs est doublée par un canal enserrant les terres du château. À l’ouest de la cour, la tour donjon comprend une chapelle à l’étage avec des armoiries peintes au début du 16ème siècle. 1
L’association est en réunion dans la cour, une dizaine de personnes, un animateur vient vers moi et m’en explique les buts.
Je rejoins Argenton-les-Vallées, pause, menthe à l’eau au Caliméro.
Une dame qui revient d’un enterrement me dépose à Thouarcé. Elle travaille dans un collège. 40 kilomètres de gagnés. Merci.
Quelques minutes plus tard, une autre dame qui va à un enterrement à Bécon-les-Granits me conduit aux Ponts-de-Cé, elle va chercher ses enfants pensionnaires au lycée. 20 kilomètres. Elle a des amis à Guer et au Grand Fougeray, je lui laisse mes coordonnées et l’invite à me contacter si elle vient à Guer. Merci.
Deux enterrements pour la même journée !
Je ne trouve aucune trace du Trépas de Loire. Où était prélevé cette taxe ? En 1370 l’abbaye Saint-Maur-de- Glanfeuil est occupée par les Anglais Cresswell et Calveley, Bertrand du Guesclin traite avec eux et leur propose une rançon qui est à l’origine du Trépas de Loire, un droit de passage.
Je rejoins le centre d’Angers en bus, je descends près du château et me dirige vers l’hôtel Ibis que je connais.
Je traverse la Maine.
L’hôtel Marcouault ou Du Guesclin est du 16ème siècle, 17ème siècle. Au début du 18ème siècle, l’édifice est acquis par le mousquetaire René-Olivier Du Guesclin dont le nom est resté attaché à l’hôtel. 2
Bertrand repasse par Saumur pour assister aux funérailles de son ami le maréchal d’Audrehem, il a 65 ans. Il a libéré le Maine et l’Anjou des Anglais, il retourne se faire féliciter par Charles V à Paris.
Les textes ne parlent pas de troupes stationnées à Angers intervenant lors de ses différentes batailles. C’est étonnant.
Le périple s’achève avec un peu plus de 400 kilomètres au compteur. Il fait très chaud. C’est vendredi, les rues sont bondées, les terrasses débordent de monde sans masque, les tables surchargées de bière, les tenues sont légères, les gens rient, papotent, tripotent leur smartphone. C’est tout drôle de retrouver la foule, plus de grenouilles, pigeons, coquelicots, petites routes de campagne, le bruit permanent, le brouhaha assourdissant de la ville.
Voir et savoir
- Argenton-les-Vallées. Sanzay. 79. L’association du château. 3
- Angers. 49. Le Maine-et-Loire est situé pour moitié sur le Massif armoricain et sur le Bassin parisien. La Mayenne et la Sarthe, qui se rejoignent près de l’île Saint-Aubin, forment la Maine qui traverse la ville et rejoint la Loire à quelques kilomètres, à la Pointe.
Capitale historique et place forte de l’Anjou, berceau de la dynastie des Plantagenêts, Angers est l’un des centres intellectuels de l’Europe au xve siècle sous le règne du « bon roi René ». L’empire Plantagenêts s’écroule en 1205 et Jean sans Terre ne conserve plus en France que le duché d’Aquitaine. Le roi d’Angleterre a perdu la Normandie et l’Anjou. Les raisons de la Guerre de 100 ans sont réunies.
En 1360, le comté est érigé en duché. Louis Ier, le premier duc d’Anjou, établit un droit de péage sur les marchandises traversant le duché afin d’entretenir les fortifications de la ville. Cette taxe, la « cloison », en sera la principale ressource.
Il établit également formellement l’université d’Angers en 1364 qui sera définitivement constituée en 1432 avec ses quatre facultés : droit, médecine, théologie et arts. Il commande également à un lissier parisien, Nicolas Bataille, la tenture de l’Apocalypse, d’après les cartons du peintre Hennequin de Bruges.
L’année 1434 voit le commencement du règne du « bon roi René ». Né en 1409, fils cadet du duc Louis II et de Yolande d’Aragon, il devient d’abord duc de Bar en 1430 comme successeur de son grand-oncle le cardinal-duc Louis Ier de Bar auquel titre s’ajoute en 1431 celui de duc de Lorraine par son mariage avec la duchesse Isabelle Ire, enfin en 1434 à la mort de son frère aîné Louis III d’Anjou, il lui succède comme duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Naples et de Jérusalem. C’est le beau-frère du roi Louis XI. 4