De Pîtres à Rouen
18 mai
Dernière étape, toujours en rive droite de la Seine.
Il est 7h30, je quitte le moulin, le jeune homme n’est pas levé. Je parcours environ 200 mètres et je sens que quelque chose cloche. J’ai oublié mon bâton. Demi-tour.
Je prends la direction d’Ymare, je passe près de Lidl, j’achète deux pains au raisin. Un petit café aurait été le bonheur. D’abord une petite grimpette avant de rejoindre les bois. Il n’y a pas grand-chose à voir, des champs et des lièvres. Je m’élève de 100 mètres, je passe de 20 mètres près de l’Andelle à 120 mètres.
Ymare est Vimara en 1337. 1
Le chemin que je suis est assez agréable. J’entre en Seine-Maritime.
Saint-Aubin-Celloville. Un couple qui apprécie la Bretagne m’indique un raccourci pour aller vers Saint-Adrien. Je me perds et me retrouve à Celloville.
Gilbert Soury (1732-1810), prêtre catholique et créateur de la Jouvence qui porte son nom, est né à Celloville. La commune est discrète sur cette Jouvence. 2
En Bretagne à Paimpont, il y a la Fontaine de Jouvence, un jumelage serait certainement fructueux. 3
Lors de la Révolution française, opposé à la Constitution civile du clergé, il refuse de prêter le serment civique de 1793. Il est sauvé grâce à sa renommée médicale. 4
Renseignements pris j’emprunte la Route du Becquet, une belle descente vers la Seine, le Ravin de Celloville, de 144 à 26 mètres. À gauche et à droite, des falaises et des carrières boisées. Finalement je suis content de m’être perdu, en effet, cette petite route est superbe.
Le Moulin Rose, la Seine est là. Je fais une pause devant la chapelle Saint-Adrien.
Partiellement troglodytique, la chapelle primitive a été construite en 1557, à l’emplacement d’une ancienne grotte d’ermite. À flanc de coteau, en surplomb de la Seine, la chapelle actuelle date du XVIIIe siècle.
Saint-Adrien est sur la commune de Belbeuf, Beulebeu en 1337.
Petite pause à Amfreville-Mi-Voie, maquereaux à la moutarde et tablette de chocolat, du diététique en fin de trajet. Des vitamines pour l’Ascension finale, rejoindre Bonsecours est le dernier effort de ma balade.
Le site de Bonsecours est attesté sous les formes Blovilla au XIe siècle, Notre-Dame de Bloville en 1390 et 1393. La commune est construite sur le site de l’ancien monastère Sainte-Catherine qui est un lieu de séjour des rois notamment pendant les guerres qui opposent le roi de France à son vassal, le duc de Normandie. La basilique Notre-Dame a été reconstruite au XIXe siècle par l’architecte Jacques-Eugène Barthélémy.
On est à 145 mètres d’altitude, la vue est magnifique.
Je prends un bus pour descendre vers le centre de Rouen. Je boucle le circuit au pied de Pierre Corneille et son pont.
Rouen est en fête, c’est Jeanne d’Arc la vedette.
L’abbaye Saint-Ouen de Rouen est un ancien monastère bénédictin dont il ne subsiste que l’église abbatiale. La restauration commence, ce sera un chantier gigantesque qui va s’étaler sur plusieurs années. 5
Je prends le bus pour rejoindre l’hôtel. Ma voiture est toujours sur le parking. Je vais dîner chez Campanile, une excellente andouillette.
Fin de la vadrouille, quoique celle-ci avait un but particulier.
Toutes les rencontres me traversent le cerveau, Rollon, Charles le Simple, Richard Cœur de Lion, Jean sans Terre, Philippe Auguste, Louis VIII, Blanche de Castille, Bertrand du Guesclin, le Captal de Buch, Jean Jouël, Jean le Bon, Nicolas Oresme, Charles V, Jeanne d’Arc, Alphonse de Lamartine, Pierre Corneille, Gustave Flaubert, Napoléon, l’abbé Soury, Claude Monet, Aristide Briand, Pierre Mendès-France, André Castelot, Françoise Bourdin, Jean Robic, etc...c’est très varié !
J’ai marché sur les lieux de la bataille de Cocherel et découvert comment Bertrand du Guesclin est entré dans Mantes, dissimulé dans des tonneaux, vrai ou faux ?
Je n’ai pas pas profité d’un beau soleil chaque jour, le temps a été plutôt brumeux, pluvieux et couvert, c’est surtout dommage pour les photos.
Avec l’Eure, la Seine, l’Epte, l’Andelle, cela fait beaucoup d’eau. J’ai souvent été satisfait de retrouver la campagne, ses champs, les bois, la verdure.
Un inventaire de tous les sites préhistoriques et historiques des bords de l’Eure et de la Seine serait bien utile, grottes, oppida, camps, castra, mottes, châteaux, manoirs, etc...la densité est énorme.
Et puis il y a le calcaire, les silex, les falaises, les boves, ce sont des marqueurs locaux de beaux paysages.
Salut Bertrand, fais une pause car dans quelques mois tu seras à la bataille d’Auray, et ce ne sera pas la même paire de manches !
Bonne nuit.