De Vichy à Moulins

Je me dirige vers l’hippodrome, je le contourne. Je traverse un parc très agréable et arrive au pont de Bellerive sur l’Allier. Il est 8h30.

Je prends un bus pour aller au centre ville. Là il y a le départ d’une balade de véhicules anciens. Ils se dirigent vers Deauville.

Je passe à l’Office de Tourisme qui respecte totalement les horaires d’ouverture, pas une minute avant l’heure ! L’accueil est très moyen.

Je retourne vers le pont.

J’emprunte la rive est.

Le chemin ne continue pas. Un artisan me conduit à l’ouest de Saint-Germain-des-Fossés. Après Creuzier-le-Vieux, il circule sur un chemin de randonnée que je n’avais pas réussi à repérer. Il me dépose près d’un grand étang d’où je vois le clocher de Saint-Germain-des-Fossés. Il habite à proximité. Merci.

Sur l’étang il y a des hérons, des colverts et des grenouilles qui se font entendre.

Une rivière avec 50 centimètres d’eau me coupe la route. Ou j’enlève mes chaussures ou je trouve une autre solution.

J’opte pour le pont, j’installe un tronc en travers et voilà c’est passé, à pieds secs.

12h15. J’approche de Billy, je sens un petit creux.

Je monte au village. J’ai marché environ 10 kilomètres. Pause en terrasse dans le café-boulangerie-pâtisserie du village. Une dizaine de personnes passent, 2 ou 3 disent bonjour. Pas très accueillants dans le coin. Billy était protestante et fut détruite par Condé. Y a-t-il un lien !?

14h30. Varennes-sur-Allier est à 10 kilomètres. Un automobiliste me voit, il passe sa route, je vois qu’il freine. Il fait demi-tour, et me dit qu’il repasse. Il a repéré le drapeau breton de mon sac à dos, il propose de m’avancer. C’est la fuite à Varennes. Il est de Marseille où il a un bar irlandais dans lequel il a de nombreux Bretons parmi ses clients. Il joue de la musique et s’intéresse à l’Histoire. Je lui parle évidemment de Bertrand du Guesclin, de mon parcours, des quatre sépultures. Merci.

Il n’y a pas de chemin qui longe l’Allier. Un retraité de 75 ans en Citroën Jumper me conduit à Châtel-de-Neuvre. Je ne vois pas de châtel mais une belle chapelle d’où la vue est superbe.

16h30. Où vais-je passer la nuit. Je cherche, je questionne, il y a un hôtel restaurant à La Ferté-Hauterive. Je dois revenir sur mes pas, je téléphone, personne. J’essaie plusieurs fois. Je me risque tout de même. Là le propriétaire, très sympathique, me dit qu’il n’a plus de chambres, les cinq sont prises. De désespoir, je prends une bière. Il me l’offre. Merci. A charge de revanche si je repasse par ici. Le cadre est agréable, j’y aurais bien posé mon sac pour la nuit. Tant pis.

Je rebrousse chemin vers Châtel-de-Neuvre. Est-ce que je rejoins Moulins ce soir ? Je lève le pouce en avançant, un artisan s’arrête, il passe par Moulins. Il va chez un client faire un devis. Il me raconte ses malheurs d’artisan, les temps sont difficiles, les charges sont lourdes, rien n’est fait pour les artisans… il est très sympathique malgré ses propos un peu complotistes. Merci.

17h30. Moulins. Je passe le pont de Regemortes. Il y a un Ibis, j’y vais, ok, je prends une chambre, la 309. J’ai une vue remarquable sur la ville, la cathédrale, le château, le jacquemart.

De la fenêtre de ma chambre je vois Louis II de Bourbon et Bertrand du Guesclin. Je vais les rejoindre. Ils ont combattu ensemble en plusieurs occasions.

Je visite, il y a un vide-greniers au centre, la place est remplie de badauds et promeneurs, les terrasses sont bondées, le soleil est là, détente pour tous.

Le jacquemard. Cette tour est un vestige de l’ancienne enceinte du 15^ème siècle.

Place d’Allier des chants attirent mon attention. Des chanteurs sont devant un restaurant, pourquoi ne pas dîner là, la fin du voyage approche, autant finir en musique. Le soleil se couche, l’ombre arrive avec le vent. La musique réchauffe, dit-on, mais pas tant que cela à ce moment. Les clients se regardent, se questionnent, je reste dehors, j’entre à l’intérieur ? Charcuterie-fromage-verre de blanc.

Belle journée ensoleillée, une vingtaine de kilomètres à pied et à peu près une trentaine en voiture, le record. Des belles rencontres, que demander de plus ?

20h. Je fais quelques photos avec le coucher de soleil, c’est magnifique. Je suis rincé et essoré. Une pensée pour Bertrand dont les os et le cœur sont passés par Moulins. Bonne nuit.

Voir et savoir

• Vichy. Allier. 03. Les Bourbons avaient bien compris l’intérêt stratégique de la place (c’était le seul pont existant sur l’Allier entre Moulins et les alentours de Clermont-Ferrand), et à chaque fois qu’ils en eurent l’occasion, ils en profitèrent pour étendre leurs droits sur le château et la ville. Ceux-ci passent entre leurs mains par étapes, de 1344 à 1384, sous les ducs Pierre I^er et Louis II de Bourbon, par achat ou échange, au fil des héritages des seigneurs de Vichy. Dès 1374, les Bourbons sont "actionnaires majoritaires" si l’on peut dire. Louis II entreprend des travaux : il fait fortifier la ville, restaurer le château, paver les rues et construire le couvent des Célestins au-dessus de la source du même nom en 1410. Une ville basse se développe hors les murs. Sous les ducs Charles I^er et Jean II, Vichy subit les attaques des "routiers", et se trouve mêlée aux révoltes de la Praguerie et de la Ligue du Bien Public. Par deux fois la ville est soumise par les troupes royales. ¹

• Billy. Allier. 03. Dans le val d’Allier, à la limite occidentale de la Forterre.

L’influence des seigneurs de Bourbon a très vite permis au bourg castral de se développer au point d’acquérir un statut de « ville franche ». En effet, cette dernière devient le siège administratif, judiciaire et économique de la châtellenie ducale. Elle obtient des privilèges issus d’une charte de franchise et peut même s’octroyer le droit d’être ceint d’une muraille. Le château de Billy domine la vallée de l’Allier du haut de son promontoire. Le château de Billy est un château fort du XIII^e siècle. Il se visite.

L’église abrite une crypte des XI^e et XII^e siècles. Culte de saint Nicolas, protecteur des marins et mariniers. ²

• Varennes-sur-Allier. Allier. 03. Située sur l’Allier et traversée par son affluent le Valençon à une altitude de 228 mètres, elle est distante de 30 km au sud du chef-lieu de département Moulins et de 25 km au nord de Vichy.

Le nom de la localité est attesté sous la forme Varenas en 1373. Il semble que, plus tard, la ville ait été donnée en fief à la Maison de Bourbon, puisque c’est au Duc Louis II (1336-1410) qu’elle doit les fortifications du XIV^e siècle, dont subsiste la Tour de la Poterne, située au-dessus de la rive droite du Valençon, le petit cours d’eau qui la borde.

Il s’agit d’une formation toponymique fréquente dont le sens premier en langue d’oïl est « terrain où il est défendu de chasser ou de pêcher sans la permission du seigneur », les sens plus tardifs sont « terre inculte que le gibier fréquente et où paissent quelques bestiaux », « terre de mauvaise qualité, terre sablonneuse » et « plaine d’une vallée ». ³

Restaurant Le Dauphin. Il s’agit des Dauphins d’Auvergne. L’origine du nom de dauphin d’Auvergne vient du fait que la femme de Guillaume VII, Marquise d’Albon (v. 1115-1196), était la fille du comte du Viennois Guigues IV, dont le surnom, ou le second prénom, était Dauphin. Le fils de Guillaume et de Marquise fut également prénommé Dauphin, en mémoire de son grand-père. Dauphin est un prénom rare, mais attesté au Moyen Âge. ⁴

• La Forterre. C’est une région naturelle située dans le département de l’Allier. Son territoire couvre un triangle dont les angles seraient les villes de Lapalisse, Varennes-sur-Allier et Vichy. Selon d’autres auteurs, le territoire ne descend pas jusqu’à Vichy et s’étend plus au nord jusque vers Saint-Gérand-de-Vaux et s’inscrit plutôt dans un quadrilatère entre cette commune, Jaligny-sur-Besbre, Lapalisse et Saint-Germain-des-Fossés. Ce micro-pays est encadré par la vallée de l’Allier et celle de la Besbre. Elle est bordée au nord par la Sologne bourbonnaise, au sud-est par les premiers contreforts de la Montagne bourbonnaise, à l’ouest et au sud-ouest par le val d’Allier et la Limagne bourbonnaise. La Forterre est une zone de plateaux argilo-calcaires, au relief vallonné, coupé par des ruisseaux, et parsemé de buttes calcaires appelées localement « tureaux ». Elle doit son nom aux "terres fortes", limons quaternaires déposés sur le calcaire tertiaire. Après les terres de la Limagne, ce sont les meilleures terres du département. L’exploitation de la chaux est très ancienne dans la région. On a trouvé des fours à chaux datant de l’époque gallo-romaine sur le site de Vouroux à Varennes-sur-Allier. ⁵

• Châtel-de-Neuvre. Allier. 03. Altitude : 250 m. Le village domine la rive gauche de l’Allier.

Au X^e siècle est attestée une viguerie dont le village actuel tire son nom (vicaria Denobrensis, pagus Donobrensis).

Aymar ou Adhémar, viguier de Châtel-de-Neuvre pour le compte du duc Guillaume I^er d’Aquitaine, qualifié de « miles clarissimus » par le rédacteur du cartulaire de l’abbaye de Cluny, est le premier ancêtre historiquement certain de la maison de Bourbon, cité en 913 quand le roi Charles le Simple lui octroya en récompense de sa fidélité plusieurs terres situées en Berry, en Auvergne et dans l’Autunois, sur les bords de l’Allier. L’authenticité des actes de 918 et 923 est néanmoins plus que contestable. ⁶

L’Église Saint-Laurent, datée des XI^e et XII^e siècles est une église romane. Ses abords offre un large point de vue sur les méandres de l’Allier et l’est du département. Donjon du château du moulin-neuf.

Le Pont sur l’Allier, c’est l’un des quelques 180 « ponts Arromanches » qui furent ainsi construits à travers la France pour remplacer des ponts détruits. ⁷

• Moulins. Allier. 03. Altitude : 202/240 m. L’histoire de la ville de Moulins est étroitement liée à celle des Ducs de Bourbon, puisqu’elle devient la capitale du duché et de ses importantes dépendances en 1327. En 1369, Louis II de Bourbon crée à Moulins l’ordre de l’Écu d’or, et en 1370 celui de Notre-Dame du Chardon, dont Du Guesclin sera le récipiendaire le plus connu. ⁸

La Tour Jacquemart est une tour horloge. Construite au milieu du XV^e siècle. C’est au XIV^e siècle que se répand en France l’utilisation des horloges à échappement mécanique et à poids moteur.

Château. Musée. Eglise du Sacré-Coeur. Cathédrale. ⁹

Ma collection de tampons

• Vichy. L’Athénée. Restaurant-Traiteur.

• Billy. Boulangerie du Château.

• Varennes-sur-Allier. Mairie.

• La Ferté-Hauterive. Auberge des Muriers.

• Moulins. Ibis Styles Centre. Auvergne Prestige. Restaurant-bar-boutique. Une bonne adresse. ¹⁰

  ---