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D’Arnac-Pompadour à Saint-Yrieix

5 mai

Par Ségur-le-Château, Saint-Julien-le-Vendômois, Coussac-Bonneval. Je retrouve Bertrand à Coussac et Saint-Yrieix.

Je me traine et ne peux plus marcher. Vers 8 heures, je sors tranquillement d’Arnac-Pompadour, un artisan m’emmène au carrefour, sur la route de Ségur-le-Château.

Arnac-Pompadour. 19
Je vais à Ségur.

Je lève le pouce, un véhicule passe devant moi sans s’arrêter. Puis je le vois faire demi-tour. La dame avoue avoir du remord, elle va à Ségur. Elle donne des cours dans une ferme bio, elle a des vignes. Elle est en retard et est pressée par le temps. Elle trouve mon parcours et mes recherches intéressants. Elle me signale un chemin qui mène au château. Merci.

Ségur-le-Château. 19
Pause-café au soleil devant l’Auvezère et ce magnifique village.

Je passe au pied du château perché sur le rocher.

Ségur-le-Château. 19
Le château, les pieds dans l’eau.

Je prends un café au P’tit bar, place du Champ de foire, devant cette magnifique carte postale.

Ségur-le-Château. 19
L’Auvezère forme un méandre fermé par le château.
Ségur-le-Château. 19

J’admire le centre, il n’y a personne, les maisons à pans de bois sont nombreuses.

Ségur-le-Château. 19
Installé sur la roche.
Ségur-le-Château. 19
Belle porte.
Ségur-le-Château. 19
De nombreuses maisons anciennes, du 15ème au 18ème siècle.
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À gauche la maison Henri IV, du 15ème siècle, à droite la maison Boyer.

Je me rends au château par le sentier caché derrière les remparts.

Ségur-le-Château. 19
Grange en pierre, terre et pan de bois.
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Le château.

La vicomté de Ségur nait au 9ème siècle, lors de l’éparpillement féodal du Limousin. Le cartulaire d’Uzerche cite un vicomte Foucher qui est présenté comme le fils de Foucher, frère cadet d’Hildegaire (mort en 945), vicomte de Limoges. On le suppose frère du premier vicomte de Comborn, Archambaud.

À la fin du siècle suivant, sa petite-fille Emma, fille d’Adémar, unique héritière de la vicomté de Ségur épouse Guy Ier de Limoges (988-1025).

Ainsi, pendant six cents ans, la cité de Ségur et son fief allaient être détenus par les vicomtes de Limoges. Cependant, le territoire du château appartenant aux chanoines de Saint-Yrieix, les vicomtes devaient leur rendre l’hommage. La cité est le siège d’une châtellenie qui s’étend, dans un rayon de 15 km, sur une dizaine de paroisses.

Ségur-le-Château. 19
Le château.

La vicomté de Limoges passe à la suite du mariage d’Arthur II de Bretagne avec Marie de Limoges en 1275, aux maisons de Bretagne et de Blois qui ne se préoccupent guère de la cité de Ségur.

Ségur-le-Château. 19
Le château.

Durant la guerre de Cent Ans, la forteresse de Ségur, après une occupation par les Anglais entre 1361 et 1374, est confisquée par le roi de France et devient une place forte royale administrée par des capitaines sur lesquels les vicomtes n’avaient aucune autorité.

Ségur-le-Château. 19
Le château.

En 1369, Jeanne (de Penthièvre) cède ses droits au roi Charles V et l’administration vicomtale semble dès lors contrôlée par la couronne : à Ségur, en particulier, les capitaines du château sont tous nommés par le roi (à partir de la libération de la place, vers 1373) et le juge de la cour seigneuriale du lieu exerce la juridiction gracieuse au nom du roi de France (jusqu’en 1422 au moins). Le roi restitue officiellement la vicomté à Jeanne en 1378, laquelle transmet ensuite ses droits à son fils Jean [IV], dont il se réclame après la mort de sa mère en 1384. 1

Ségur-le-Château. 19
Le château.

Le vicomte de Ségur semble retrouver la jouissance de la seigneurie vers 1422-1424. Cependant, dans la première moitié du 15ème siècle, le vicomte Jean de Blois dit « de l’Aigle », capitaine au service du roi de France, parvient à adjoindre à sa vicomté limousine le comté de Périgord en 1437. 2

Jean de Châtillon dit Jean de L’Aigle (1393-1454) deuxième fils de Jean Ier de Châtillon et de Marguerite de Clisson est seigneur de l’Aigle, comte de Penthièvre et vicomte de Limoges de 1433 à 1454. Il succède à son frère Olivier de Blois en 1433. Il est marié avec Marguerite de Chauvigny, et meurt sans enfant.

Sur le blason on distingue l’Hermine plein à gauche et une partie des armes des Chauvigny à droite. 3

Ségur-le-Château. 19
Le château. Le blason.
Ségur-le-Château. 19
Pause en terrasse aménagée.
Ségur-le-Château. 19
Place Marguerite de Chauvigny, veuve du vicomte Jean de l’Aigle.
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Une porte bien sécurisée.
Ségur-le-Château. 19
Trois chiens pour surveiller les passants !
Ségur-le-Château. 19
Le château est bien protégé.

Alors que j’attends une personne pour m’accompagner à Saint-Julien-le-Vendômois, un artisan âgé s’arrête pour me signifier qu’il ne m’emmènera pas car il habite ici, juste à côté ! Humour ? Intriguant. Merci tout de même.

Une dame s’arrête, elle vit en Allemagne et est originaire de Ségur. Elle fait un petit détour pour m’être agréable et me dépose devant l’église. Merci.

Je bois une menthe à l’eau au Bistrot de Pays. Plusieurs femmes papotent avec la propriétaire.

Saint-Julien-le-Vendômois. 19
L’église Saint-Julien.

Je fais environ 2 kilomètres à pied. En trainant la patte. Un vétérinaire me prend, arrivé à un stop il juge l’endroit dangereux et décide de me conduire un peu plus loin, sur un parking d’où part un chemin vers le Domaine de Chaufaille. Merci. 4

Saint-Julien-le-Vendômois. 19
Dans l’église Saint-Julien.
De Saint-Julien-le-Vendômois à Coussac-Bonneval. 87
Stop menhir.

J’avance clopin-clopant, c’est de pire en pire. Je suis sur la Route Richard Cœur de Lion. Une dame me trimbale jusqu’à Coussac. Merci.

Coussac perd de son importance sous les carolingiens au profit de la place voisine de Bret. De fait, au début de la guerre de Cent Ans, Jean Ier, époux d’Alix de Montbrun, restaure et fortifie le château primitif, contraignant ainsi Du Guesclin à s’en emparer par la ruse en 1360, avant de le rétrocéder à Aymeric de Bonneval en 1363. 5

Jean III, seigneur de Bonneval, chevalier, tient, avec Aymeric et Rodolphe de Bonneval, ses frères, le parti du roi d’Angleterre. Par le traité de Brétigny-Calais du 28 octobre 1360, ils sont devenus ses vassaux et ses sujets, ils sont néanmoins déclarés en France ennemis et rebelles, et leurs biens meubles sont donnés au connétable Bertrand du Guesclin, qui, étant à Poitiers, en fait don, le 9 août 1372, à son ami Pierre de La Roche-Rousse, écuyer de Bretagne ; ce qui est confirmé par arrêt du mois de mars 1373. Mais, peu après, les trois frères rentrent en l’obéissance du roi Charles V, comme il paraît par des lettres de rémission et d’abolition qui leur sont accordées dans la même année 1373. 6

Aymeri de Bonneval est receveur ou prévôt de la châtellenie de Ségur[-le-Château] pour les années 1345-1346. 7

Alors Bertrand, je constate que tu apprécies Bonneval, tu y viens en 1360 et en 1372 ? La commune te remercie, elle t’a mis une belle plaque.

Coussac-Bonneval. 87
Le château fermé.

Le château est fermé, il ouvre en juillet. Il date de la fin 13ème ou début 14ème siècle. Le château dans son état actuel date du 14ème siècle, probablement construit par Jean Ier, seigneur de Bonneval. Il a subi des remaniements aux 13ème et 19ème siècles, dont la façade sud-ouest entre les deux tours d’angle qui date de 1780. 8

13 heures, c’est l’heure du casse-croute. Il y a une terrasse avenante à l’Hôtel des Voyageurs.

Coussac-Bonneval. 87
Hôtel des Voyageurs. Pause-fromages, en terrasse.
Coussac-Bonneval. 87
La terrasse de l’Hôtel des Voyageurs et le château.
Coussac-Bonneval. 87
Merci pour lui.
Coussac-Bonneval. 87
L’église Saint-Saturnin, 15ème siècle.

Un Normand séduit par le Limousin me conduit à Saint-Yrieix. Merci. Je suis revenu en Haute-Vienne, en pays arédien ou pays de Saint-Yrieix.

Je vais prendre un café au centre, trois jeunes filles sont attablées en terrasse, je pense que ce sont des clientes, je m’installe à proximité, et là elles me disent que c’est fermé. Comment le savoir ? Ce sont des employées, en pause. Est-ce que vous allez refuser un café à un randonneur blessé et harassé ? Elles ricanent et m’offrent le café. Elles m’indiquent un hôtel en haut de la ville. Merci.

Je me rends à la tour du Plô du 12ème siècle puis à la collégiale qui est en travaux. La tour du Plô est un donjon en pierre de plus de 20 mètres de haut. En occitan, « plô » signifie « petit plateau » ou « place sur un point élevé ». 9

Saint Arède d’Atane, aussi connu sous les noms d’Aredius, Yrieix du Limousin, saint Yriez ou saint Yrieix, nait entre 510 et 516, à Limoges.

Saint-Yrieix devient un centre de pèlerinage et dès le 12ème siècle, un centre d’échange important avec ses foires. La ville s’agrandit et déborde des remparts qui entourent l’enclos canonial. Des artisanats se créent, des moulins et des tanneries se développent.

Ces foires, durant quinze jours, sont réputées au point d’être dites les plus importantes de France après celle du Lendit, à Paris, ce, dans un acte de 1334. 10

Vers 1250, la châtellenie de Saint-Yrieix s’étend sur une douzaine de communes actuelles, et se réduit au nombre de six vers 1500.

Sarah de Cornouaille, fille de Réginald de Dunstanville et arrière-petite-fille de Guillaume le Conquérant, épouse d’Adhémar V de Limoges, est inhumée vers le 28 novembre 1206 dans le monastère.

En août 1307, le chapitre et le roi Philippe IV le Bel établissent un contrat de pariage qui confie les fonctions de justice à des officiers royaux choisis par le roi et le chapitre. Le blason de la ville témoigne de ce contrat : des fleurs de lys à gauche et une crosse à droite.

1370. Pour ne point éveiller trop vite l’attention de du Guesclin, cantonné entre Brantôme et Saint-Yrieix, l’armée anglaise, après avoir franchi la Vienne très probablement à Chabanais, aborda Limoges par les plateaux qui dominent la ville à l’ouest. 11

Saint-Yrieix-la-Perche. 87
La tour du Plô.

La création de la première manufacture royale de porcelaine à Limoges remonte à 1771, sous l’impulsion de l’intendant Turgot. C’est la conséquence directe de la découverte en 1766 (au Clos de Barre), à Saint-Yrieix, d’un gisement d’argile blanche, kaolin, par le chirurgien Jean-Baptiste Darnet.

Saint-Yrieix-la-Perche. 87
HISTOIRE DE LA VILLE DE SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE ET DE SON FONDATEUR. LYONS CLUB. 1993. 124 pages. Format : 21x30 cm.

Je me hisse à l’Hôtel des Platanes, il n’y a personne. 12 J’appelle, la propriétaire me dit qu’elle sera là dans quelques minutes. L’accueil est cordial, une bonne adresse. Elle me montre la chambre, je dépose mon sac à dos et je redescends au centre-ville. Je vais fouiller en librairie. Je trouve quelques informations.

Du Guesclin, prévoyant que le prince de Galles se dispose à marcher contre les troupes du duc d’Anjou, met Périgueux en état de résister à toutes les attaques ; puis, lui et ses lieutenants assiègent Saint-Yrieix, Brantôme et Montpon, chacune de ces villes étant la clef des trois routes qui mettent Périgueux en communication avec Limoges, Angoulême et Bordeaux. Son but est d’empêcher la jonction de l’armée du duc de Lancastre partant de Bordeaux à travers le Libournais et le Limousin avec l’armée du prince de Galles, partie de Cognac ou d’Angoulême à travers le Nontronnais et le Limousin. 13

Bertrand, en juin 1370, tu prends Saint-Yrieix. D’après ce que je sais de tes plans, maintenant tu te diriges vers Jumilhac, Excideuil, Brantôme. 14

Charles V est satisfait de tes conquêtes, il va certainement te donner une promotion. A mon avis tu ne devrais pas tarder à devenir connétable ! Tu te moques ! Pas du tout, patiente encore un peu, je vois cela avant la fin de l’année.

Saint-Yrieix-la-Perche. 87
Ouvrage cité.

Je remonte tranquillement, je ne peux pas faire autrement, vers l’hôtel, je fais quelques achats de nourriture dans une boutique et m’installe en terrasse dans un bar proche. Je regarde la vie du quartier.

J’ai fait environ 5 kilomètres à pied, dur, dur.

Demain retour à la case départ. Bonne nuit.