aller au contenu

De Pierre-Buffière à Séreilhac

28 avril

Par Saint-Jean-Ligoure, Le Vigen, Solignac, Bosmie-L’Aiguille. En 1370, Pierre de Pierre-Buffière met son épée au service du Roi de France qui le maintient dans ses fonctions de gouverneur du Limousin. Une fleuriste m’accompagne à l’hôtel.

Après un bon petit-déjeuner, vers 8 heures, c’est parti. Salut Bertrand, alors Limoges, qu’est-ce que tu en penses ? c’est une belle ville. Pourquoi es-tu allé prendre Saint-Yrieix puis Brantôme ? Est-ce que tu aurais pu éviter le sac de Limoges ? On dit que tu n’avais pas les effectifs nécessaires pour contrer le Prince Noir. Est-ce la raison ? Ça n’a pas dû plaire à Jeanne de Penthièvre et à Charles V. Ça a été un beau massacre, à moins que ce ne soit qu’une fake-news, on parle de 1000 morts alors qu’il n’y en aurait eu que 300. C’est tout de même important.

Et tes relations avec le duc Jean IV, comment ça se passe ? Ça va pas mieux ?

J’arrive à Pierre-Buffière.

Au 11ème siècle le Cartulaire de Solignac mentionne à Pierre-Buffière un castrum, village fortifié, et un castellum, château. C’est à l’intérieur de ce dernier que se trouve la petite église Saint-Côme et Saint-Damien. L’église Sainte-Croix est à l’extérieur, dominant l’ensemble. Cette église, à l’origine romane, est construite au 11ème siècle, en 1061, par Goscelin, seigneur de Pierre-Buffière. 1

Aimery II de Rochechouart époux d’Ayde de Pierre-Buffière est conseiller du roi Charles V, il participe aux côtés du duc de Bourbon Louis II et de Bertrand du Guesclin à la reconquête de la Guyenne. Il meurt en 1397. 2

Pierre de Pierre-Buffière, de Châteauneuf, de Magnac, de Saint-Paul et Aigueperse, est capitaine du château de Limoges, il défend en cette qualité le château de Châlucet contre les Anglais en 1353. Ayant suivi l’host du Roi de France, il est fait prisonnier à la bataille de Poitiers, 1356. Sa rançon fixée à 870 livres, 18 sols et 9 deniers, somme considérable pour l’époque, est payée par le Roi Jean II Le Bon le 18 mai suivant. Le 13 novembre 1356, il est établi gouverneur et capitaine général pour le Roi en Limousin, avec 350 hommes d’armes. Il est le premier de la famille à être investi de cette charge. Destitué de ses fonctions lors de la cession du Limousin aux Anglais par le traité de Brétigny-Calais en 1360, il prend le parti de ses nouveaux suzerains, et le 23 septembre 1363, il rend hommage lige au Roi d’Angleterre, et est rétabli dans ses fonctions de gouverneur du Limousin. En 1370, lors du massacre et de la "mise à sac" de la ville de Limoges par les Anglais, il met à nouveau son épée au service du Roi de France, qui le maintient dans ses fonctions de gouverneur. 3

Bertrand, est-ce que tu as rencontré ce Pierre de Pierre-Buffière ?

Mirabeau, né le 9 mars 1749 au Bignon et mort le 2 avril 1791 à Paris, célèbre tribun de la Révolution, est baron de Pierre-Buffière. Sa mère est Marie Geneviève de Vassan, vicomtesse de Saint-Mathieu, baronne de Pierre-Buffière.

Pierre-Buffière. 87
Des viaducs pour franchir la vallée.

Je descends 50 mètres plus bas vers la Briance. Au pont, je prends à gauche, accompagné des Porsche anciennes qui passent avec leurs ronflements caractéristiques. On va faire un bout de chemin ensemble, avec leur vrombissements dans les oreilles pendant plusieurs kilomètres alors que l’on n’est plus sur la même route. Ça gâche un peu le spectacle de la nature.

Renseignements pris, la 31ème édition du Tour Auto se déroule du 25 au 30 avril. Les 220 concurrents partent de Paris en direction d’Andorre, via des étapes à La Baule, Limoges, Bordeaux et Pau.

Une animation imprévue. Deux façons différentes de découvrir la France.

Pierre-Buffière. 87
De beaux paysages pour commencer la balade.

Les paysages sont magnifiques. J’emprunte la Route Richard Cœur de Lion. Il a un grand succès dans la région, sa mort le 6 avril 1199 au château de Châlus-Chabrol l’a rendu célèbre !

Pierre-Buffière. 87
Arbres, prairies, vallons, habitat dispersé...
Pierre-Buffière. 87
Ah, les petits malins !

Châlucet est devant moi et domine la forêt. Waouh. Je me dirige vers la ferme de la Bouzonie, Châlucet est en face, je distingue le sommet des ruines. Je traverse un champ, franchis une clôture et arrive sur le parking du site. Je longe la Briance et commence à escalader les escaliers rustiques qui mènent aux vestiges. Je manque un peu de souffle et de jambe. Je fais le tour de l’ensemble, c’est impressionnant. Au plus haut l’altitude est de plus de 300 mètres. Châlucet est bien protégé sur un éperon à la confluence de la Ligoure et de la Briance qui se situe 70 mètres plus bas. Oui, oui, 70 mètres ! Faut se les enfiler !

Certains auteurs disent que Bertrand est à Châlucet en 1372 et en 1380, pour 1380 ce n’est pas prouvé et peu probable.

Saint-Jean-Ligoure. 87
Châlucet.

Le château de Châlucet ou Chalusset, regroupe sur le même site un castrum et un castellum, château neuf du dernier tiers du 13ème siècle.

Saint-Jean-Ligoure. 87
Le pont sur la Briance.

Dans le dernier tiers du 13ème siècle, Géraud de Maulmont, conseiller des vicomtesses de Limoges, Marguerite et Marie et du roi de France, déjà bâtisseur de Châlus-Maulmont, transforme la petite forteresse fondée par les Bernard de Jaunhac pour le compte de l’abbé de Solignac en un puissant château-fort. 4

Géraud de Maulmont, cet ambitieux personnage, serviteur du pouvoir royal et prévaricateur aguerri, finance la réalisation d’au moins six forteresses dont les caractéristiques communes sont manifestes et se distinguent des autres châteaux de son temps. Châlus-Chabrol, Courbefy, Châlus-Maulmont, Bourdeilles doivent lui être attribués mais le château neuf de Châlucet est sans nul doute sa réalisation la plus aboutie et la mieux conservée.

À sa mort en 1299, maître Géraud partage son patrimoine en trois portions. Mais en 1305 meurt son neveu Hélie junior, clerc et conseiller du roi comme lui. L’administration capétienne met rapidement en œuvre une procédure « d’échange » à laquelle Guillaume et Pierre, ses héritiers, ne peuvent se soustraire. 5

À l’occasion du règlement de la succession de Géraud de Maulmont, cette branche reçoit du roi, en échange des places fortes familiales de Châlus, Chalucet, Courbefy (Bussière-Galant), et du château de Bré (Coussac-Bonneval) qui jouent alors au sud du Limousin un rôle frontière entre le royaume de France et le duché d’Aquitaine, des terres en Aunis, faisant des Maulmont les seigneurs de Tonnay-Boutonne. Les héritiers de Géraud de Maulmont reçoivent également du roi des terres en Auvergne à Tournoël, Châteauneuf, Cébazat et Châtel-Guyon au nord de Clermont, ainsi qu’à Moret-sur-Loing dans le sénonais. 6

Saint-Jean-Ligoure. 87
Châlucet.

Du Guesclin, avec le concours de ses "lieutenants", Gauthier de Payzac, Louis de Sancerre, fait en 1372 le siège de Rochechouart, Chalucet, les Cars, Courbefy et autres châteaux. 7

Le 18 juin 1359, à 17 ans, Louis de Sancerre fait ses premières armes au siège de Melun, avec le dauphin Charles. Il attire par sa bravoure l’attention de Bertrand du Guesclin, et de ce moment en devient l’ami. Louis de Sancerre assiste à la mort de Bertrand en 1380 à Châteauneuf-de-Randon.

En 1379, la forteresse de Châlucet, est aux mains de la bande du brigand Paya Negra. Selon les Annales manuscrites, pour les en chasser, la ville mobilise hommes et finances en 1380. Cette même source semble indiquer que Bertrand du Guesclin aurait participé à l’expédition contre les routiers de Châlucet, aux côtés de Louis de Sancerre.

Saint-Jean-Ligoure. 87
Châlucet.

Toujours est-il que la même année, Perrot de Fontaines, dit le Béarnais – originaire d’Orthez – et sa bande de Gascons, Béarnais, Limousins et Périgourdins, prennent le château à leur tour, en compagnie d’un autre capitaine, Aymerigot Marchès, Limousin d’origine noble. 8

Saint-Jean-Ligoure. 87
Châlucet.

Aymeric, Aymerigot, dit Mérigot Marchès (Marcheix), petit seigneur limousin.
Du côté paternel, sa noblesse est toute modeste et de fraîche date. Son père Aymery tient en fief de l’évêque de Limoges la seigneurie de Beaudéduit à Saint-Léonard. Mérigot (« le petit Aymery ») y est né vers 1355. La noblesse est un peu moins obscure du côté maternel : sa mère est une fille de Guillaume d’Ussel.
Il est un prince qui compte parmi « ceux d’Angleterre ». Cette position va jusqu’à pousser Charles V à le signaler comme un grand danger pour le royaume et lui confisquer ses fiefs et biens, mesure sans effet concret, car il les tient de fait en « franc alleu ».
Il a à son service un triste personnage, Geoffroy Tête-Noire, qui tient pour lui Ventadour et le Bas-Limousin. Le routier en arrive même à s’intituler « duc de Ventadour, comte de Limoges, sire et souverain de tous les capitaines d’Auvergne, de Rouergue et de Limousin ». 9

Un technicien de surface coupe les herbes hautes et prépare l’arrivée des touristes, c’est très bien, dommage que cela fasse autant de bruit. La tour Jeannette est un donjon carré du 12èmesiècle.

Saint-Jean-Ligoure. 87
Châlucet. La tour Jeannette. 12ème siècle.

Petite pause au bord de la Briance avant de repartir. C’est calme, il y a quelques visiteurs, des reflets argentés sautillent sur les roches au fond du lit. Il est bientôt 11 heures. Un petit creux arrive.

Saint-Jean-Ligoure à Le Vigen. 87

Je vais vers Le Vigen, le passage à niveau est fermé, la ligne est en travaux. Pas question de faire demi-tour. Je trouve une trouée, je traverse, et je continue mon ascension. Sur la gauche on voit Châlucet.

Je retrouve la Briance. Dans la roche j’aperçois un « bouchon » qui mentionne l’altitude de 229 mètres et « nivellement général IGN ».

Saint-Jean-Ligoure à Le Vigen. 87

Le Vigen, il y a une pâtisserie, une table et des chaises en extérieur, j’en profite pour me faire une collation. Je pose tout mon attirail sur les chaises, je ne sais pas comment je me débrouille, et vrac, mon appareil photo tombe au sol, je ne vais pas tarder à constater qu’il a pris un pet.

L’origine de la paroisse du Vigen est attribuée à un oratoire construit à la fin du 7ème siècle pour l’ermite saint Théau et en l’honneur de saint Éloi. L’église Saint Mathurin aurait été édifiée à l’emplacement de cet oratoire dont il ne reste aucun vestige. La nef, le transept et le chœur datent de la fin du 11ème siècle ou du début de 12ème. Le porche et le clocher-mur sont du 13ème siècle. A l’origine il n’y avait pas de sacristie et la toiture était probablement en lauzes. Des réparations furent nécessaires à diverses époques. Elles furent importantes au 19ème siècle. 10

Le Vigen. 87
Église Saint-Mathurin.

En prenant cette photo je remarque que l’écran de visionnage de l’appareil est trouble et incomplet. Comment vont être les photos, identiques à l’écran de contrôle, donc ratées ?

J’avance vers Solignac, il est 12h30, je fais une pause-café près de l’abbaye. Quelques clients sont à l’apéro, accoudés au comptoir, et refont la politique, rien n’est positif, que du négatif, et chacun à son tour en ajoute, c’est bien français. Le patron relance les débats, ça donne l’occasion de boire plusieurs verres !

L’abbaye de Solignac est fondée par saint Éloi, né à Chaptelat, futur évêque de Noyon qui demande au roi Dagobert Ier le village de Solemniacum, la terre de Solignac, pour y fonder un monastère. « Mon roi et maître, que ta bonté veuille m’accorder pour que je puisse y construire une échelle pour toi et pour moi, par laquelle nous mériterons de monter tous deux dans le royaume céleste ». L’acte de fondation de l’abbaye date du 22 novembre de la dixième année du roi Dagobert, soit en 631 ou 632… 11

Solignac. 87
L’abbaye et son parking qui la met en valeur.

Aux 12 et 13ème siècles, forte de la protection royale et riche de ses reliques, l’abbaye contrôle près de vingt églises paroissiales et possède des terres en Montagne limousine, parmi lesquelles le château de Châlucet, et dans le Bas Limousin, la Corrèze actuelle.

Le bourg marchand, situé sur l’axe nord-sud qui relie Périgueux à Limoges, se développe hors des remparts qui ceinturent le domaine abbatial. L’actuelle abbatiale est construite à cette époque : dans la première moitié du 12ème siècle, on construit la nef, dans la seconde moitié le chœur et le transept (après l’incendie de 1178) et le clocher-porche au début du 13ème siècle.

En 1388, des bandes anglaises incendient le chœur de l’église. L’Abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Solignac, devient église paroissiale sous le nom d’église Saint-Michel de Solignac : elle constitue l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane en Limousin, qui a le plus profondément subi les influences de l’école périgourdine. La nef est couverte de coupoles à l’image des églises périgourdines. 12

Solignac. 87
Abbaye.

J’arrive au Pont-Rompu, sur la Briance. Moi aussi je suis un peu rompu. La voie romaine de Limoges à Périgueux franchissait la rivière, aujourd’hui elle mène à Compostelle.

A cet emplacement a été élevé, entre le 13ème et le 15ème siècle, ce pont qui comprend quatre arches dont deux en arc brisé côté rive droite, et deux en arc plein cintre côté rive gauche, disparité qui serait peut-être due à une réfection après une rupture qui aurait donné son nom à l’ouvrage. Côté amont se trouvent trois avant-becs triangulaires, dont deux avec refuge pour piétons. Du côté aval s’élèvent trois contreforts rectangulaires jusqu’au pied du parapet.

En mai 1364, Édouard, se disant par la grâce de Dieu fils aîné du roi d’Angleterre, prince d’Aquitaine et de Galles, duc de Cornouailles et comte de Chester, fait savoir à son sénéchal de Poitou, de Limousin et de Périgord et aux autres justiciers de sa principauté d’Aquitaine, qu’il confirme les privilèges et sauvegarde de l’abbaye de Solignac. 13

De Solignac à Bosmie. 87
Pont-Rompu sur la Briance.

Trois grands espaces paysagers peuvent être définis en raison de la force des ensembles bâtis : l’espace de Solignac, auquel se rattache Le Vigen, l’espace du château de Chalusset et l’espace de Pierre-Buffière. Entre ces points forts se développent des paysages de vallée encaissée présentant un coteau abrupt boisé, un autre plus doux et bocager souvent dominé par une demeure ou un château, et un fond de vallée assez large occupé par des prairies. 14

De Solignac à Bosmie. 87
Pont-Rompu sur la Briance.
De Solignac à Bosmie. 87
Pont-Rompu sur la Briance.
De Solignac à Bosmie. 87
Route de la Cristallerie.
De Solignac à Bosmie. 87
Carrières, soleil, poussière.

Petite pause, près de l’eau, j’ai l’impression de m’être un peu endormi. Un cheval couvert de mouches vient me rendre visite, apparemment il s’ennuie.

De Solignac à Bosmie. 87
Compagnon de pause.
De Solignac à Bosmie. 87
Pause-cascade, les pieds dans l’eau.
De Solignac à Bosmie. 87
Je vais à gauche.

J’arrive à Bosmie-l’Aiguille. Le bar du centre va fermer. Je commande une menthe à l’eau que je bois en terrasse. Je laisse le verre dans un bac à fleurs comme convenu. Courage, la fin de la journée approche.

L’Aiguille, je pensais trouver une multitude de couturières, eh bien, non, ce n’est pas cela. Je suppose que ce nom vient du Pic de l’Aiguille qui se situe face au Pont de l’Aiguille.

La Briance se jette dans la Vienne à la sortie du village. Je me retrouve sur la rive droite. La route nationale est sans intérêt.

Aixe-sur-Vienne est une ville avec le logo Ville étoilée. Effectivement il est préférable de regarder vers le ciel plutôt que vers les bas-côtés envahis de détritus.

Aixe est divisée en deux parties, celle du bas qui longe la Vienne et, rive gauche, celle qui est sur le côteau. Je demande s’il y a un hôtel, non, des chambres d’hôtes, je ne sais pas, allez demander au bar-tabac, le patron connait le coin. Je me permet une bière, c’est la fin de la marche pour aujourd’hui. En réalité le patron ne sait rien. Je suis déçu.

Aixe-sur-Vienne. 87
Une route pas très agréable !

La ville d’Aixe-sur-Vienne est implantée aux confluents de la Vienne avec ses affluents, l’Aurence en rive droite et l’Aixette en rive gauche. Elle est placée sur la via Lemovicensis vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Au Moyen Âge, l’immense forteresse s’étend depuis l’éperon rocheux dominant la confluence de l’Aixette et de la Vienne jusqu’au quartier de Bourgneuf, des tours défensives se trouvent même sur les bords de l’Aixette. Du château originel ne subsiste que quelques pans de mur qui dominent la route nationale et les deux ponts. Le château des vicomtes de Limoges est également appelé château de Jeanne d’Albret. Le château vicomtal a une enceinte octogonale, tour à contreforts plats, deux corps de bâtiments, basse-cour, chapelle dédiée à saint Georges. La première mention du château date de 982. Dans les années 1180-1220, il entre dans la lutte que se livrent partisans et adversaires des Plantagenêt. En 1206, Guy V, vicomte de limoges, fait construire la tour et rénover l’aula, grande salle vicomtale ou le corps de bâtiment qui l’abrite. Trois maisons de chevaliers sont contenues dans l’enceinte. 15

C’est comme prince d’Aquitaine qu’il fit son entrée à Limoges, le 1er mai 1363, accompagné de sa femme la belle Jane de Kent. Les consuls et les habitants notables, au nombre de 120 cavaliers, allèrent au-devant de lui jusqu’à Aixe. Une ostension extraordinaire des reliques de saint Martial fut faite à cette occasion. Le concours des fidèles fut si grand, disent nos chroniques, que douze personnes furent étouffées dans la foule. 16

Aixe-sur-Vienne. 87
La Vienne. Je passe rive gauche.

Un fleuriste, Au Sabot de Vénus, pourquoi ne pas lui demander des renseignements, oui, pourquoi pas. J’entre, deux jeunes femmes s’affairent près du comptoir. Désolé ce ne sont pas des fleurs que je cherche. La propriétaire prend les choses en main, elle a une amie qui a des chambres d’hôtes, dans un haras. Elle l’appelle, personne ne décroche, tant pis. Elle me dit qu’il y a un hôtel-restaurant en allant vers Séreilhac et elle passe devant, elle propose de m’y conduire, c’est la fin de sa journée. Ok, ça marche, façon de parler, elle fait quelques courses et nous voilà parti. Quelques minutes plus tard je suis devant l’hôtel, le Relais des Tuileries. Merci beaucoup, vous êtes vraiment très sympathique ! L’hôtel est sur le circuit que j’ai prévu. Quelle chance, il faut toujours faire confiance aux fleuristes. 17

Aixe-sur-Vienne. 87
Les fleuristes sympathiques. Au Sabot de Vénus. 75 Avenue du Président Wilson.

Le cadre est agréable, une bonne douche, j’échange avec la dame de l’accueil et lui explique que je souhaite vérifier si mes photos sont bonnes. Elle m’autorise à utiliser son ordinateur. Oui, les photos sont parfaites, aucun défaut, je suis rassuré. Merci.

Je fais le tour du propriétaire et je passe à table. Nous sommes cinq ou six. L’agneau limousin rôti aux pommes est succulent, accompagné d’un verre de Bergerac. Un seul, en effet, qui a bu, abusera. C’est de la cuisine raffinée, je n’ai rien à redire. Félicitations au cuistot. 18

Et maintenant au lit. Les 30 kilomètres parcourus commencent à faire leurs effets secondaires. Je ne m’attendais pas à de tels changements d’altitude, des hauts et des bas.