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De Fumel à Monpazier

20 mai

Par les châteaux de Bonaguil, Cuzorn, Gavaudun, Biron. Bertrand du Guesclin prend Monpazier en 1370.

Je me dirige vers Condat. Le village est installé à la confluence du Lot et de la Thèze.

Les tuiles, tomettes, briquettes et carrelages produits à la tuilerie sont recherchés pour leur aspect authentique. Ils servent notamment à la rénovation du patrimoine.

Le château de Bonaguil apparait dans la brume.

Il est situé sur la commune de Saint-Front-sur-Lémance mais il est la propriété de la commune de Fumel.

Sa construction débute au XIIIe siècle, avant 1271, puis il est entièrement repris à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle par Bérenger de Roquefeuil qui lui ajoute tous les perfectionnements défensifs du Moyen Âge finissant. Le 11 novembre 1380, Jean de Pujols, seigneur de Blanquefort et propriétaire du château, épouse l’héritière de la puissante famille languedocienne des Roquefeuil (famille de Roquefeuil-Blanquefort), Jeanne Catherine de Roquefeuil, et abandonne son nom pour celui plus prestigieux de son épouse. 1

On retrouve un Huc de Pujols, seigneur de Blanquefort, capitaine du château de Sauveterre-la-Lémance, entre 1352 et 1356. Il a été sénéchal de Quercy en 1350 et de Périgord en 1360. Avant la signature du traité de Brétigny, il s’était lié aux comtes d’Armagnac en devenant un soutien de la cause du roi de France en Agenais.

Après 1360 et le traité de Brétigny les Pujols vont s’installer dans le Rouergue. 2

J’arrive au château perché de Cuzorn ou plutôt à ce qu’il en reste.

Au pied de la descente vers le centre du village, j’interroge un monsieur sur le pas de sa porte. Il m’invite à manger des fraises cueillies du matin. Un régal. Merci.

Le castrum de Cuzorn dépendait de la baylie de Tournon. Il est mentionné pour la première fois en 1271 dans le Saisimentum comitatus tholosani, entre les mains d’une dizaine de co-seigneurs. L’Agenais était retourné au roi d’Angleterre au traité de Brétigny, en 1360. Aymeric de Cuzorn et toute la noblesse locale rendent hommage au Prince Noir le 4e jour du mois d’août 1363 dans la cité de Bergerac. Les consuls de Cuzorn avaient signé avec les prélats, barons et communautés de l’Agenais, une lettre au roi d’Angleterre lui demandant d’installer une cour souveraine dans la ville d’Agen. Le Quercy, le Périgord et l’Agenais sont occupés par des compagnies de routiers. C’est le cas de Fumel et Duravel en août 1362. C’est probablement à cette époque que le château de Cuzorn est occupé par une compagnie anglaise qui va piller le pays environnant. Pour s’en protéger la ville de Cahors va décider de doubler sa garde... Parmi les personnages cités dans des textes, on peut trouver : Hugues Renot, capitaine de Cuzorn, qui fait partie de l’armée française commandée par le duc d’Anjou, avec Bertrand Duguesclin, qui vient conquérir l’Agenais en 1374. 3

Vivre avec ces ruines sur la tête comporte un risque !

Maintenant en route pour Gavaudun.

Gavaudun est un ancien oppidum. La forteresse occupe une position stratégique renforcée par la qualité défensive naturelle du site qui est placé sur un piton rocheux. Il constitue un bel exemple de l’architecture fortifiée du XIIIe siècle. 4

Je suis la Route de la Vallée jusqu’à Lacapelle-Biron. Pause. J’achète quelques provisions dans une petite supérette dont la propriétaire est fort agréable. Je grignote sur sa terrasse. La journée a été bonne, je trouve une voiture, avec une dame au volant, pour Monpazier. Merci.

On passe devant le château de Biron, des XIIe et XVIIIe siècles, siège de l’une des quatre baronnies du Périgord, il occupe une position stratégique à la lisière du Périgord et de l’Agenais. Son histoire est liée à la grandeur d’une famille, les Gontaut-Biron, qui tint le fief durant huit cents ans. Biron avait pour nom Sanctus-Michael de Bironnio en 1365.

Il n’y a pas cinquante hôtel, je négocie une chambre à bon prix dans un 4 étoiles, l’Hôtel Edouard 1er.

Le nom de Monpazier apparaît au XIIIe siècle (en 1293), lors de la fondation de la bastide, sous la forme latinisée de « Castrum Montis Pazerii », ce qui signifie « château (ou bien lieu fortifié) du mont de la paix ». Traduit en occitan, il se compose de castel ; de mont ; issu du latin mons, montis) et de pazier, un dérivé de patz (qui provient, comme le français paix, du latin pax) et qui désigne un fonctionnaire chargé de veiller au maintien de la paix. « Castel » se serait perdu au fil du temps.

La guerre de Cent Ans commence en 1337 quand le roi de France fait saisir le duché de Guyenne. Le roi d’Angleterre Édouard III se proclame roi de France en 1340. À Monpazier on remet en état les défenses, on creuse un réseau de caves communicantes et des couloirs souterrains. En 1345, lord Derby est nommé lieutenant du roi d’Angleterre en Aquitaine. Il débarque à Bayonne en 1345 et reprend la Guyenne. Édouard III donne Monpazier à un Durfort. Les Gontaut-Biron soutiennent alors le roi de France. Le roi en profite pour envoyer une armée commandée par Bertrand du Guesclin qui reprend le nord de l’Aquitaine pendant que les Gascons reprennent la partie sud. Pierre de Gontaut ayant repoussé John Chandos, il a repris Monpazier. Après la mort d’Édouard III, Charles V a envoyé du Guesclin et son frère Louis Ier d’Anjou reprendre Bergerac et les bastides entre Garonne et Dropt, dont Monpazier. 5

Belle journée, une vingtaine de kilomètres, les jambes commencent à s’habituer.

La bastide a été édifiée selon un plan rectangulaire ou hippodamien, autour d’une place centrale, la place des cornières, entourée de maisons construites entre le XIIIe et le XVIIe siècle.

Je trouve un restaurant, magret de canard, tarte aux noix, glace, petit rosé du Périgord.

Il n’y a pas grand monde dans les rues. Bonne nuit.