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De La Réole à Tonneins

17 mai

Par Sainte-Bazeille et Marmande. En 1371, Bertrand du Guesclin prend Tonneins. Il est à Sainte-Bazeille en 1374.

La sortie de La Réole vers Sainte-Bazeille n’est pas très agréable. Mais le soleil améliore les paysages.

Je me rends à l’église Notre-Dame, construite à la fin du XIXe siècle en lieu et place d’une chapelle romane (anciennement dédiée à sainte Marie-Madeleine) dont ne fut gardée que la tour faisant office de clocher et qui fut surélevée d’une flèche.

Anissant II de Caumont est mort avant 1299 car dans un acte sa veuve, Isabelle de Péberac, est coseigneur de Sainte-Bazeille avec Jourdain de L’Isle. Anissant II a eu de son mariage deux fils, l’aîné Alexandre de Caumont est seigneur de Sainte-Bazeille et eut des démêlés avec Jourdain de L’Isle, coseigneur de Sainte-Bazeille. Ce dernier a pris et brûlé le château d’Alexandre de Caumont. Ayant été accusé de 18 chefs devant le roi Charles IV, condamné par le parlement et pendu en 1323.

La guerre entre la France et l’Angleterre ayant repris en 1336, Sainte-Bazeille est occupée par les Français en 1338. Le roi d’Angleterre reprend le contrôle de Sainte-Bazeille en 1340. Le frère aîné et héritier de Jourdain de L’Isle, Bernard de L’Isle, coseigneur de Sainte-Bazeille, combat du côté français. Édouard III a donné la moitié de Sainte-Bazeille appartenant à Bernard de L’Isle à Bérard d’Albret qui ne l’a pas conservé très longtemps.

Les Français ont repris Sainte-Bazeille en octobre 1342 après un siège qui avait commencé avant le 23 août. Alexandre de Caumont a dû négocier la reddition du château de Sainte-Bazeille avec le comte d’Armagnac et Bérard d’Albret est fait prisonnier.

Henri de Lancastre, comte de Derby, remporte la bataille d’Auberoche, le 21 octobre 1345. Sainte-Bazeille a alors choisi de reconnaître le roi d’Angleterre comme suzerain qui a remis la ville à Alexandre de Caumont. Ce dernier est fait prisonnier au cours d’une attaque du pont d’Aiguillon par un écuyer de Jean de France, duc de Normandie, en 1346.

Alexandre de Caumont s’était marié avec Blanche de La Mothe, fille d’Amanieu de La Mothe, seigneur de Roquetaillade et de Langon. Il a eu de ce mariage trois filles. L’aînée, Hélène de Caumont, s’est mariée le 26 octobre 1357 avec Bérard d’Albret, fils de Mathe, sœur de Jean Ier d’Armagnac, et lui a apporté les seigneuries de Sainte-Bazeille, de Landerron et de Puch avec le consentement de ses autres sœurs. Alexandre de Caumont est mort en octobre 1357. 1

1374 : Août-septembre : Du Guesclin et le duc d’Anjou lancent une offensive en Guyenne et prennent Penne-d’Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole. 2

Je poursuis mon chemin jusqu’à Marmande.

Marmande. 47
L’église Notre-Dame, 14e.

C’est jour de marché, il y a de l’ambiance, de la musique.

Ancien castrum romain, Marmande entre dans l’histoire en 1182 avec la charte qui lui est accordée par Richard Cœur de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine. Lorsque le prince Louis, fils de Philippe Auguste, prend part à la croisade contre les Albigeois (1219), son armée rejoint celle du légat pontifical Arnaud Amaury devant Marmande. La ville est prise et, après un conseil au cours duquel les vainqueurs décident du sort de ses habitants, les villageois — hommes, femmes, vieillards ou enfants — sont passés au fil de l’épée. 3

Le paysan aquitain du XIIe siècle est relativement heureux. Le vignoble connaît un développement immense et l’Angleterre est un formidable marché pour les vins du pays. On utilise la Garonne et la Dordogne, les ports de Marmande, Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande pour les exporter. L’Aquitaine, depuis longtemps, est un pays en paix. Mais en 1159, Henri II d’Angleterre conquiert le Périgord, l’Agenais et le Quercy, terres dont les seigneurs sont vassaux du comte de Toulouse. L’Aquitaine et Soumensac deviennent anglais. Richard Cœur de Lion, le fils aîné d’Aliénor fait fortifier de nombreuses cités, parraine la fondation d’autres accords des chartes communales. Il fait reconstruire La Réole, bâtir Marmande qui devient sa résidence préférée. La construction des fortifications dont on peut voir les restes sur les promenades date de cette époque ainsi que l’église romane dont les façades sud et est forment le coin des remparts de la ville forte à cet endroit. Le château fort lui-même se trouvait à l’ouest du village actuel au-dessus de La Croix des promenades.

Soumensac se trouve alors sur la frontière, floue, séparant les zones d’influence du comte de Toulouse (frère et vassal du roi de France) auquel le village est maintenant rattaché et du duc d’Aquitaine, roi d’Angleterre. Après plusieurs années, les négociations entre Philippe III de France et Édouard Ier d’Angleterre aboutirent au traité d’Amiens en 1279, qui donna satisfaction aux revendications anglaises sur l’Agenais et Soumensac redevint anglais. Pendant toute cette période, pays de frontière, Soumensac fluctue entre le parti anglais et celui du roi de France au gré des circonstances et des soumissions changeantes des puissants seigneurs de Duras : les Got et les Durfort du parti anglais qui succèdent aux Bouville. En 1339, Catherine de Grailly, petite fille de Jean de Grailly, épouse Amanieu de Pellegrue, seigneur de Soumensac, sans postérité. 4

Édouard III envoie ainsi Henry de Lancastre qui, débarque à Bayonne en juillet, chasse les Français de Bergerac, Angoulême, La Réole, Aiguillon, au total plus de soixante villes et dix forteresses dont Soumensac. Gilbert de Pellegrue dont la famille était seigneur de Soumensac et d’Eymet, pour garder ses terres envahies par l’Anglais accepte de servir Édouard III d’Angleterre. Celui-ci, par lettre du 1er juillet 1354, renouvelée le 3 juillet 1358 lui confia la garde du château de Soumensac, situé dit l’acte "sur la frontière des ennemis de l’Angleterre". Ce fut le début d’une crise où la France faillit sombrer dans l’anarchie. La situation changea sous le règne de Charles V qui abandonna aux Anglais le Sud-Ouest de la France au traité de Brétigny. 5

J’arrive à Tonneins. Salut Bertrand.

Tonneins est située sur la rive droite de la Garonne, sur un rocher élevé qui domine le fleuve et son autre rive. Aux XIIIe et XIVe siècles, les Rovinha/Rovignan avaient Tonneins-Dessus, qu’en 1261 Raimond-Bernard de Rovignan, aussi seigneur de Casteljaloux et de Caumont, dote d’une coutume. Vers 1352, Hugues de Rovignan est seigneur de Tonneins-Dessus. Ensuite, les Caumont-La Force en seront les maîtres depuis la mi-XVe siècle. 6

En 1371, Bertrand du Guesclin prend Tonneins. 7

1371 ou/et 1374 ? En 1374, les habitants de Monflanquin aident l’armée du roi de France qui se dirige vers Tonneins pour chasser les Anglais de l’Agenais. 8

Le Balcon des Dames . Ça sonne bien comme nom d’hôtel, il y a une chambre avec vue sur la Garonne, parfait. Petite pause, je prends une bière, la dame qui m’accueille me propose des fraises qu’elle est allée cueillir ce matin, un délice.

Je parcours la ville et longe les quais, il y a des pêcheurs, un goûter anniversaire pour des enfants, du linge qui sèche.

Je finis ma journée dans un restaurant où une chanteuse anime le repas. Un beau répertoire, Bob Dylan, Eddie Cochran...la nostalgie.

De ma terrasse je contemple le fleuve et les rougeurs du soleil qui tombe. Bonne nuit.