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De Villeneuve-sur-Lot à Fumel

19 mai

Par Penne-d’Agenais, prise par Bertrand du Guesclin et Louis d’Anjou en 1374.

Direction Saint-Sylvestre-sur-Lot. Le ciel est gris. Le petit port est joli, avec un peu de soleil, ça aurait été mieux !

Une bonne grimpette et je suis à Penne-d’Agenais. C’est vraiment un très beau village.

Ruelles enherbées et très fleuries. Un charme indéniable.

En 1154, l’accession au trône d’Henri Plantagenet, second époux d’Aliénor d’Aquitaine, fait passer toute la province sous domination anglaise. Pendant toute la guerre de Cent Ans, Penne sera tantôt française, tantôt anglaise. En 1373, les Anglais incendièrent la ville avant de l’abandonner à Duguesclin qui l’assiégeait depuis trois mois. 1

Penne était bien fortifiée. Porte de Ferracap au nord.

1374 : Août-septembre : Du Guesclin et le duc d’Anjou lancent une offensive en Guyenne et prennent Penne-d’Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, La Réole. 2

Bertrand du Guesclin reprend le château et la ville entre août et octobre 1374.

Le sanctuaire Notre-Dame de Peyragude.
Le sanctuaire Notre-Dame de Peyragude.
Une belle calade, comme un vitrail.
Crise du logement et manque de place.

Après cette petite balade, j’ai un gros creux. Le restaurant le Peyragude est bondé. Je m’installe en terrasse.

Je descends vers Saint-Sylvestre-sur-Lot. Direction Trentels.

Quand Édouard Ier reprend possession de l’Agenais, en 1279, après le traité d’Amiens, il va entreprendre, vers 1289, de rendre navigable le Lot pour faciliter le transport des marchandises du Quercy vers Bordeaux. Il fait construire onze barrages sur le Lot à la fin du XIIIe siècle dans le bailliage de Penne, sur un parcours de 22 kilomètres. Il a chargé son connétable à Bordeaux, d’Angolive, de mettre une somme de 10 000 livres à disposition de maître André pour mener à bien l’entreprise. La construction a été confié à différents entrepreneurs. C’est ainsi qu’on voit les Lustrac se charger de la construction d’un barrage. Ces travaux commencés en 1291 vont être réalisés rapidement pour un coût qui n’a pas dépassé 4 000 livres. Ils vont être arrêtés en 1294 quand Philippe le Bel saisit l’Agenais pour ne le rendre, au roi d’Angleterre, qu’en 1303. En 1372, le duc d’Anjou donne 300 francs d’or à Bernard de Lustrac pour la fortification du château et du moulin. 3

Les Paga construisent le barrage de Rigoulières, le curé de Trentels, Bernard de Podio, finance le barrage de la Grimardie. Mais en 1311, à la demande du roi d’Angleterre une enquête est faite sur les barrages par Guillaume Cazes, juge d’Agen. Pour accaparer les droits de péage, les seigneurs des environs ont fait construire à proximité des édifices fortifiés. Le roi ne réussit jamais à retrouver tous ses droits sur ces barrages. La guerre de Saint-Sardos puis la guerre de Cent Ans va rendre les possesseurs de ces tours de précieux alliés pour l’un ou l’autre adversaire. En 1372, à la demande du duc d’Anjou, le château a été mis en défense par Raymond de la Pugeade. Face aux falaises des Roques-Gardillou, il se présente alors comme une tour, en pierre au premier niveau et en brique au-dessus, isolée par un fossé d’une enceinte en brique, et précédée d’un pont-levis. 4

Je reprends ma route vers Fumel. Après quelques kilomètres un automobiliste s’arrête et me demande où je vais. Je rejoins Fumel en voiture. Merci.

Je trouve une chambre au Brit Hôtel.

Église paroissiale Saint Antoine.
Le château de Fumel.

En 1259, le fief et le château étaient partagés entre huit coseigneurs appartenant aux familles de Fumel, de Montesquieu et de Durfort. Ces huit coseigneurs ont rendu hommage pour ce château à Alphonse de Poitiers. La cité de Fumel était fortifiée et entourée de fossés, avec deux portes et une poterne. Le château médiéval était construit suivant un plan carré, avec six tours, quatre rondes et deux carrées. Cependant cet ensemble fortifié a été pris cinq fois au moins pendant la Guerre de Cent Ans. Le château de Fumel a été construit au XIVe siècle et comporte un donjon sur une terrasse. Gilles Séraphin affirme que le château actuel, qu’on datait du XVIIe siècle, a été construit au XVIe par François Ier de Fumel, baron de Fumel entre 1551 et 1561.

Son histoire est d’abord liée à Condat à la confluence (condate en gaulois) de la Thèse et du Lot, puis au point haut de surveillance de la vallée du Lot, où fut construit le château de Fumel. Cela lui valut des convoitises pendant la guerre de Cent Ans où Anglais et Français en prirent alternativement possession. 5

Vue de la terrasse du château de Fumel.
Le château de Fumel.
Vue de la terrasse du château de Fumel.
Vue de la terrasse du château de Fumel.

Je me balade dans le village. Un orage arrive, je vais dîner à l’hôtel, un cassoulet-canard, pruneaux, glace, et un verre de vin rouge du Lot. La pluie et les grêlons sont au rendez-vous.

J’espère que demain le temps sera meilleur. Bonne nuit.